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Inferno : Verticale Hambourg

Extraits

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Histoire de France

Information et opinion publique à Toulouse à la fin du Moyen âge

Information et opinion publique : ces mots peuvent paraître anachroniques pour la période médiévale. Pourtant, l'étude des comptes et des délibérations de Toulouse invite à nuancer fortement ces idées reçues. Dans un contexte de guerre récurrente et de pression fiscale accrue, la gestion de l'information devient une priorité fondamentale pour le gouvernement urbain. Une information officielle, communiquée par messagers et ambassadeurs, permet de solliciter la clémence et la protection du roi ; en ville, les crieurs publics font connaître au peuple les ordres royaux et municipaux. Les sources mettent en évidence un système d'information vertical et hiérarchisé, où à l'ordre venu des gouvernants répond le droit de requête des gouvernés. La transmission de ces messages pèse lourdement dans les finances urbaines et représente une part notable des débats du Conseil de ville. Mais l'information peut aussi échapper aux pouvoirs et, par la rumeur populaire ou le secret des délibérations, véhiculer une critique des autorités à même de dégénérer en révolte. Ces informations révèlent alors des opinions qui, loin d'être soumises ou passives devant le pouvoir, sont capables de le remettre en question au nom de principes jugés légitimes. Parmi ceux-ci, la sacralité royale imprime au cours de la période une marque de plus en plus forte sur les comportements et les discours. La déférence envers le roi sacré prend davantage la forme du tabou respectueux que de l'amour filial et sincère. Elle oriente ainsi la teneur des messages, qui tendent à épargner le roi pour accuser des pouvoirs ou des personnes de substitution. Dans ce face-à-face permanent avec l'opinion, les capitouls, principaux magistrats de Toulouse, sont en première ligne : ils sont non seulement confrontés aux injonctions pressantes de la royauté, mais aussi à une population exigeante, qui réclame un gouvernement fondé sur le bien commun et la justice. Le cas toulousain permet ainsi une réflexion renouvelée sur la question de la domination et de la communication politique entre gouvernants et gouvernés à la fin du Moyen-Age.

11/2013

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Actualité politique France

Macron et le prince de la république. Chroniques d'un quinquennat mouvementé

Cet essai est la chronique du quinquennat d'Emmanuel Macron, sous l'angle de son pouvoir personnel, de son comportement et des résultats des politiques suivies, dans quelques domaines choisis. Ni à charge ni à décharge, il cherche à comprendre la complexité des mutations en cours. Trois auteurs permettent d'apprécier ce quinquennat : Nicolas Machiavel (1469-1527) qui écrit Le Prince au début du XVIe siècle, dans la Florence de la Renaissance. Toujours d'actualité pour comprendre à quelles conditions un "?prince?" peut se maintenir au pouvoir en conservant l'estime et l'affection de son peuple. Michel Crozier (1922-2013) qui publie en 1964 Le phénomène bureaucratique. Sociologue, spécialiste de l'administration française et des grands corps de l'Etat. Gérard Mendel (1930-2004) qui publie La révolte contre le père en 1968. Anthropologue et psychanalyste, spécialiste du phénomène autorité et de la démocratie participative. En France sous cette "?monarchie républicaine?" qu'est la Ve République, un jeune et ambitieux président, c'est un Prince. Mais le pouvoir personnel est-il compatible avec une démocratie moderne ? Macron a bâti son ambition sur ce compromis, en renouant avec le gaullisme "vertical" des origines. Mais la légitimité du général était immense en 1945, large encore en 1958, moindre en 1969... Celle de Macron, plus étroite dès le départ, qu'est-elle devenue ? Dans cette chronique, les évènements sont classés par rubriques (les réformes, la diplomatie, l'Europe, le dérèglement climatique...). Certains thèmes sont approfondis, soit en clarifiant des notions confuses (rigueur, réforme, promesse, participation, concertation, évidence, preuve...) soit en questionnant des idéologies (libéralisme, islamisme, individualisme, populisme...). L'objectif de cet essai est d'exercer l'esprit critique, de se débarrasser des fake news, qui ne sont que des mensonges et prolifèrent à partir du discrédit de la politique, principalement sur les réseaux sociaux. Pour ce quinquennat finissant comme pour le suivant, la méthode détermine toujours le résultat et la démocratie relève des deux. En ces temps incertains, c'est au citoyen d'agir !

11/2021

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Science-fiction

Les monades urbaines

Dans un monde futuriste, en 2381, les hommes sont libérés des anciens fléaux de la famine et de la surpopulation. Cette nouvelle civilisation, où il est permis de tout faire, baigne apparemment dans le bonheur. Il y règne un pandémonium sexuel sans tabou, et un culte de la fertilité. D'un autre côté, la création, l'imagination et l'individualité sont considérés comme une dangereuse rébellion. Les hommes vivent dans des immeubles avec un millier d'étages, les "Monades", dans lesquels l'altitude détermine le niveau social. Plus on est haut, plus on est favorisé. Ces immeubles sont divisés en cités de 40 étages, baptisées aux noms des anciennes villes du XXe siècle, comme Shanghai ou Chicago. Le livre est structuré en huit nouvelles qui sont autant de tranches de vie dont les protagonistes se croisent et se recroisent. A leurs côtés, le lecteur explore les hauteurs et les profondeurs de ce monde vertical, étrange et pourtant bien familier. Tout s'accélère ou plutôt se précipite quand Siegmund, le citoyen le plus intégré qui soit (à peine 15 ans et déjà presque à l'étage Louisville, un modèle de fertilité et d'ascension sociale), connaît une " défaillance " suite à une descente dans les bas étages. Cette " Descente aux Enfers " provoque en lui une prise de conscience fatale. Bientôt, la farce vire au tragique. Le retournement de cette situation de bonheur prétendu à une vision de cauchemar se fait par le truchement des divers personnages, les uns étant des victimes évidentes du système, les autres des piliers de la société. Le thème est celui, classique, des romans d'anticipation, et l'auteur lui donne une forme littéraire achevée, maniant avec aisance les points de vue narratifs de tous ses personnages. Un petit bijou de science-fiction dans lequel Silverberg peint dans le moindre détail un monde de l'avenir, séduisant, terrifiant, et pourtant si vraisemblable.

10/2016

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Psychologie, psychanalyse

La domination masculine n'existe pas

L'homme (avec un petit h et un pénis de taille variable) est une pourriture : c'est lui qui vole, viole, tape, tue, refuse de laver ses slips et préférerait crever plutôt que de vivre dans un monde où des bonniches ont le droit de devenir PDG. Voici la « version officielle » de notre histoire. L'histoire humaine est, dit-on, l'histoire d'une domination masculine, faite par et pour des hommes prêts à tout pour tenir les faibles femmes à leur botte. Sauf que cette histoire est fausse. Du moins en partie. Si les hommes ont le pouvoir, c'est parce que les femmes l'ont bien voulu, tout au long des 99,98 % de l'histoire de notre espèce. Et ces millions d'années qui nous ont vus devenir lentement ce que nous sommes, elles les ont passés à frétiller du derche au moindre indice de force, de puissance et de brutalité. Pourquoi ? Parce lorsque votre organisme renferme des ovaires et un utérus, que votre reproduction vous fait courir un danger vital aussi extrême qu'indispensable, et que vous vivez dans un environnement hostile, de tels attributs sont encore les meilleurs pour vous protéger, vous et le fruit de vos entrailles, et vous aider à transmettre vos gènes aux générations suivantes. En d'autres termes, il n'y a pas de domination masculine. Un tel système oppresseur, vertical et unilatéral n'existe pas. Ce qui existe, c'est une histoire évolutive qui aura poussé les deux sexes à des stratégies reproductives distinctes. En décortiquant les principaux territoires de la « domination masculine » – les inégalités scolaires et professionnelles, le harcèlement, les violences familiales et conjugales, le viol et les violences sexuelles, la culture de l'honneur, l'agressivité, la guerre et le terrorisme –, cet ouvrage non seulement les éclaire d'une lumière radicalement nouvelle dans notre paysage intellectuel, mais il permet surtout de mieux les comprendre et de les expliquer, quitte à risquer de saisir, au passage, que les femmes ne s'en sortent vraiment pas si mal…

10/2015

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Histoire des idées politiques

L'ordre de la transgression. La souverainteté à l'épreuve du temps global, Edition 2022

La période est à la transgression. Transgresser est en effet la nécessité même de l'ordre. Tel est le principe de base de tout pouvoir dès lors qu'il se proclame souverain. Autrement dit, il n'est de pouvoir que transgresseur. Telle est aussi l'énigme de la puissance attribuée à l'Etat depuis son élaboration principielle par Jean Bodin jusqu'aux énoncés de Carl Schmitt dont la formule "est souverain celui qui décide de la situation exceptionnelle" , a permis au XXe siècle de donner un autre contenu, dictatorial, à la question de la souveraineté. L'évolution récente de cette notion prise au piège de la fondation des grands ensembles plurinationaux telle l'Union européenne, réactualise la question de l'adéquation de la souveraineté avec la nation. C'est dans cette logique qu'une archéologie de cette notion paraît indispensable pour évaluer sa double évolution dont la première, transcendante et de type vertical, la fait descendre de la toute-puissance divine jusqu'à son incarnation populaire à travers ses séquences ecclésiales (le souverain pontife), royales, nationales et populaires. Une seconde évolution à partir de la Révolution française, que l'on peut qualifier d'horizontale, l'instaure sur le versant de son incarnation imaginée au sein de la nation, souveraineté nationale, ou au plan de l'universalité des citoyens, souveraineté populaire. Qu'elle soit fondée sur une représentation imaginée collective de soi, la nation, ou sur une identité citoyenne étendue à tous, le peuple, la question de la souveraineté n'est soluble que dans cette double identité, nationale et populaire à travers la question de la démocratie qui apparaît ici fondamentale pour restituer au souverain-peuple la légitimité des choix qu'il opère au travers de la délégation de ses compétences aux représentants qu'il se donne. En fin de compte, la souveraineté est avant tout toute-puissance, et ainsi, il n'y a de puissance politique que découlant d'elle.

05/2022

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Droit fiscal communautaire

La création du Parquet européen. Simple évolution ou révolution au sein de l'espace judiciaire européen ?

Le Parquet européen devrait être opérationnel d'ici le 1er mars 2021. Chargé des investigations et des poursuites pénales en ce qui concerne les infractions portant atteinte aux intérêts financiers de l'Union, il est le premier organe de l'Union européenne à être équipé de pouvoirs contraignants vis-à-vis des autorités nationales en matière pénale. C'est un des éléments qui permet de le distinguer des deux principales agences européennes en matière pénale que sont Eurojust et Europol. Il incarne en quelque sorte le passage d'une coopération judiciaire horizontale à une coopération verticale, marquée par une certaine supranationalité. Par delà l'instauration d'une figure symbolique forte annonçant l'avènement d'un pouvoir judiciaire européen, c'est toute une organisation, un arsenal juridique, des pratiques qui seront mises à l'épreuve. Ceci, dans le contexte paradoxal d'une remise en cause chronique des institutions européennes par les opinions publiques et du besoin imminent d'une lutte "à l'échelle européenne" contre la criminalité économique et financière. Cet ouvrage pose la question de savoir si le Parquet européen constitue une véritable révolution, ouvrant la voie à une certaine fédéralisation de la justice pénale, ou une évolution plus modeste. Pour y répondre, il étudie avant tout la genèse de ce Parquet européen, de même que les longues et di fficiles négociations qui lui ont donné corps. Il met en exergue l'originalité du résultat nal de celles-ci, notamment le fait qu'il est fondé sur la coopération renforcée de 22 Etats membres de l'Union européenne. Il se penche ensuite sur sa mise en oeuvre, et ce à travers divers aspects, allant de la nomination du chef du Parquet européen aux relations avec les Etats tiers, en passant par les relations avec les autorités nationales et les agences ou autres organes de l'Union européenne. Le Parquet européen aura en e ffet d'importants pouvoirs mais devra agir en coopération étroite avec l'OLAF (l'O ffice européen de lutte antifraude), Eurojust (l'Agence européenne pour la coopération judiciaire en matière pénale) et Europol (l'O ffice européen de police). Cet ouvrage revient également sur certains grands enjeux que cette révolution/évolution au sein de l'espace judiciaire européen engendre au regard des droits fondamentaux. En e ffet, l'originalité du Parquet européen implique entre autres des modes de contrôle adaptés. Enfin, ce nouvel organe ne manquera certes pas d'évoluer, entre autres au plan des infractions relevant de sa compétence. C'est par ces perspectives d'avenir que l'ouvrage se clôt.

03/2021

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Actualité politique France

L'Etat radicalisé. La France à l'ère de la mondialisation armée, Edition

L'invasion de l'Ukraine par l'armée russe concerne directement l'Europe, qui avait été épargnée depuis la guerre en ex-Yougoslavie à la fin des années 1990. Elle confirme, contrairement aux discours sur la "mondialisation heureuse" , que nous vivons plus que jamais à l'ère de la mondialisation armée. La France n'est pas passive dans cette évolution. Membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, elle a mené plus de 115 interventions militaires depuis la disparition de l'URSS. Son budget militaire a augmenté de 50 % au cours du quinquennat d'Emmanuel Macron, et elle a fait des ventes d'armes le vecteur de sa politique diplomatique, sans considération pour leur utilisation par des régimes autoritaires. Pourtant, l'ouvrage montre les limites de ce positionnement international, comme si la France boxait désormais "au-dessus de sa catégorie" : le camouflet du contrat de sous-marins avec l'Australie, l'annonce que l'OTAN est en mort cérébrale à l'heure où elle est plus que jamais mobilisée, l'impasse de la guerre au Mali qui confirme le recul des positions économiques et géopolitiques de la France dans son "pré carré" . Par ailleurs, l'enthousiasme pour les ventes de Rafale masque de plus en plus mal le désastre industriel qui a été confirmé par la pandémie. Serfati analyse la responsabilité de la politique qui a fait de quelques secteurs, dont le nucléaire et la production d'armes, les derniers leviers des performances françaises dans le monde. Aucun espace démocratique n'existe pour la discussion des questions géopolitiques et économiques de défense dans la Ve République. Dans la tradition bonapartiste de ce régime, elles sont l'affaire exclusive du Président. Macron a un peu plus accentué ce déni démocratique au nom d'une présidence "verticale" , faisant du Conseil de défense le lieu secret des décisions politiques. Pendant ce temps, des groupes d'officiers se mobilisent publiquement pour que le pouvoir politique fasse appel à l'armée dans sa lutte contre l'insécurité dans les banlieues. Cette évolution est porteuse de lourds dangers pour la démocratie. Le dernier chapitre est consacré à la radicalisation sécuritaire de l'Etat français. L'état d'urgence est quasi-permanent depuis 2015. Au nom de la lutte contre le terrorisme, l'exaltation sécuritaire a conduit au vote de 13 lois depuis 2015, dont quatre en 2021. Elles restreignent les libertés publiques (droit d'association, de manifestation, etc.) et renforcent les pouvoirs de police (administrative et de maintien de l'ordre), accompagnant la surenchère raciste et la répression des résistances populaires. La France constitue désormais le maillon faible des démocraties occidentales.

10/2022

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Ethique

Covid-19 : une éthique sous tension. Entre santé publique et souffrances humaines

La pandémie au Covid-19 a bouleversé le monde. La France a pris conscience d'une dépendance industrielle qu'elle avait organisé. Elle a dû anticiper et gérer des ressources hospitalières trop réduites pour des raisons d'efficience. Des mesures sanitaires ont été prises à l'échelon gouvernemental pour limiter la contagion en réduisant les interactions sociales, donc les libertés publiques. Mais, même légitimes, ces mesures s'accompagnèrent de souffrances chez les personnes âgées ou handicapées confinées dans leurs institutions, les personnes âgées isolées, les jeunes dont les études furent bouleversées, les familles vivant dans des locaux exigus. Des métiers ont été durement éprouvés moralement ou financièrement en dépit des aides prodiguées par l'Etat. Et restent les controverses scientifiques médiatisées prenant à témoin des citoyens pantois. Les textes proposés dans cet ouvrage proviennent de billets éthiques courts, chacun se lisant en moins de dix minutes, écrits en suivant les pulsations de l'actualité de la pandémie, puisés dans l'animation d'un espace éthique régional, témoin et lieu de convergence d'interrogations d'acteurs du système de santé et médico-social, de familles, de bénévoles associatifs, de citoyens mus par une "angoisse" éthique. Apparut alors de manière évidente la nécessité sociétale d'une éthique de proximité comme interface entre une éthique verticale, institutionnalisée et foisonnant de recommandations et de directives, à visée générale, et leur application sur le terrain face à des situations et des personnes singulières. Ce recueil du vécu quotidien dans la concrétude de souffrances ou de situations difficiles fut sans cesse confronté à l'actualité sociétale relayée par les médias comme, à chaque fois que nécessaire, aux publications scientifiques. Diffusés régulièrement depuis le mois de mars 2020, ces billets se sont inscrits en contrepoint éthique du déroulement de la vie tout au long de l'an I de la pandémie. Ils constituent aussi une manière de pénétrer et de s'approprier le monde de la bioéthique qui n'a pas de vocation normative, qui n'est pas une instance de jugement des personnes, qui ne dispose d'aucun bras séculier mais qui accepte l'humilité et les incertitudes au service d'une seule cause : la personne humaine. La diversité des thèmes traités promeut une vision citoyenne de la bioéthique qui implique et dépasse le seul monde de la santé. A lire à la suite ou au gré de la table des matières ou de la consultation de l'index, cet ouvrage souhaite aussi offrir une manière d'entrer dans la réflexion éthique et dans ses concepts pour interroger la conscience de chacun.

05/2021

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Informatique

L'essentiel de Flexbox CSS 3. Visual Studio Code

Ce livre a pour objectif de proposer une approche pédagogique pour l'apprentissage du modèle de boite et de positionnement qu'est Flexbox. Il est destiné principalement aux programmeurs et aux développeurs débutants. Entièrement dédié à un seul module de CSS, ce livre a pour mission de vous faire découvrir le phénomène incontournable qu'est devenu Flexbox. Au chapitre 1, nous allons mettre en place un environnement de travail composé du logiciel gratuit Visual Studio Code de façon à optimiser la compréhension et la réalisation des boites flexibles, de la librairie jQuery 3 pour faciliter les accès au DOM, du serveur local Wampserver pour l'émulation des pages à distance, et des navigateurs Internet Explorer, Firefox, Chrome et Edge. Au chapitre 2, nous aborderons les bases du modèle de boite flexible avec l'ensemble des propriétés et de leurs effets. Au chapitre 3, nous aborderons le concept des media queries et leur utilisation dans un contexte de conteneur flexible de type Flexbox. Au chapitre 4, nous verrons quelques astuces indispensables qui permettent d'utiliser Flexbox de manière simple et efficace (occuper l'espace restant, centrer verticalement, pousser un élément flexible, aligner un titre avec un retour à la ligne, l'alignement horizontal et vertical, le rétrécissement d'un élément flexible et la construction d'un ensemble de colonnes flexibles). Au chapitre 5, nous réaliserons un travail pratique pour réaliser un gabarit simple typique d'agencement de page avec le modèle de positionnement Flexbox. Au chapitre 6, nous réaliserons un travail pratique pour la mise en place d'une grille flexible à colonnes et à gouttières. Au chapitre 7, nous réaliserons un travail pratique pour la mise en place d'un formulaire fluide destiné à collecter des données avant leur envoi par un script. Au chapitre 8, nous réaliserons un travail pratique pour composer une galerie d'images. Au chapitre 9, nous aborderons les techniques courantes de positionnement d'éléments flexibles enfants au sein d'un conteneur flexible parent. Au chapitre 10, nous réaliserons un travail pratique pour la construction de grille flexible. Nous verrons comment automatiser les tâches pour la création de grille flexible en utilisant un préprocesseur de type LESS.

07/2020

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Religion

Les pericopes de l'entree a jerusalem et de la preparatio de la cene

Le bénéfice retiré d'une étude sur les Synoptiques dépend avant tout du texte choisi. Certaines péricopes particulièrement importantes présentent une multitude de convergences qui sont autant d'indices révélateurs : cette complexité est également signe de richesse. Les péricopes de l'Entrée à Jérusalem (Mc 11/1-10, et parallèles) et de la Préparation de la Cène (Mc 14/12-16) sont de celles-là. Tandis que Marc propose une recension assez brève de l'Entrée, Luc introduit des développements personnels (Lc 18/28-40), et Matthieu cite longuement Zacharie (Mt 21/1-9) ; à ces présentations différentes vient encore s'ajouter le texte de Jean 12/12-19. Le récit de la préparation n'est pas beaucoup plus cohérent (Mc 11/1-10 ; Mt 26/17-20 ; Le 22/7-14). Enfin, les deux péricopes se situent à des moments importants, voire cruciaux des évangiles : l'arrivée à Jérusalem avant la Passion, et le repas d'adieux de Jésus. Ces péricopes portent en elles bien des espérances. Ce travail voudrait, s'il est possible, ajouter encore à l'intérêt du sujet en étudiant les péricopes, en elles-mêmes et dans leurs relations mutuelles. Souvent en effet, on se contente d'analyser une péricope à travers le texte des trois synoptiques (en ajoutant parfois le parallèle johannique), restant pour ainsi dire sur un plan "horizontal". Une étude simultanée de péricopes qui ont certains éléments communs - la parenté des textes de Marc est souvent signalée - doit permettre de mêler aux plans "horizontaux" un élément "vertical" de poids : nous pouvons en attendre un meilleur éclairage, d'abord du texte de Marc, ensuite du travail rédactionnel des autres synoptiques. Il faut également signaler que le sujet n'a pas encore été traité d'une façon systématique. Souvent la part réservée à l'analyse littéraire est insuffisante. De là, certaines questions jamais résolues, ou certaines réponses inadéquates. Pour faciliter la présentation d'une étude aussi complexe, les notes seront souvent utilisées : on y trouvera le plus souvent les opinions des auteurs et les questions annexes. Leur abondance permettra de dégager le texte et de laisser à la démonstration toute sa nervosité

04/1997

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Monographies

L'origine des choses

Née en 1960 à Ypres (Belgique), Edith Dekyndt vit et travaille à Bruxelles et à Berlin. A travers ses oeuvres, l'artiste propose des expériences sensorielles fondées sur l'observation minutieuse de la matière et des contextes culturels qui l'englobent. Apres des études de communication, elle entre à l'école des Beaux-Arts de Mons. De nature processuelle et conceptuelle, son approche s'intéresse aux objets, souvent ordinaires, qui composent le quotidien et à leur transformation au contact d'environnements naturels et architecturaux. Ses installations et performances intègrent des objets naturels et usinés, des photographies, des vidéos, du son et de la lumière. Chacun de ses projets s'ancre dans l'observation d'infimes détails à travers lesquels des objets et des situations d'apparence quelconque deviennent à la fois sublimes et bouleversants. Ils invitent le spectateur à prendre conscience de l'équilibre précaire des phénomènes chimiques et physiques, ainsi que de la nature transitoire et fluide du monde matériel. Ses oeuvres sont présentes dans des collections publiques et privées telles que celles du Centre Pompidou (Paris), du MoMA (New York), du Skulpturen Park de Cologne, de la Cranford Collection (Londres), du Cnap (Paris), de Pinault Collection (Paris), de la Kunsthalle de Hambourg, du Mudam (Luxembourg), de plusieurs Frac (Picardie, Lorraine, Bretagne, Pays de la Loire, Alsace, La Réunion) ou encore du M HKA (Anvers). Après Bertrand Lavier et Anri Sala, Edith Dekyndt s'empare des vitrines du Passage de la Bourse de Commerce, reproduites ici sous la forme d'un leporello. Devenues par nature l'un des dispositifs de prédilection des expositions universelles, c'est justement pour la reconfiguration du bâtiment - d'une ancienne halle à une bourse d'échanges - conduite pour celle de 1889 que les vitrines en place aujourd'hui furent installées. L'artiste puise dans cette histoire pour créer des images qui seraient "? phénomènes d'apparition, de résurgence, dans le mouvement ? ". Dans ce cycle, l'artiste provoque et interroge l'apparition de l'oeuvre, cette suspension entre deux natures (de l'objet à l'oeuvre d'art), le "? déjà fait ? " (ready-made) et l'inachevé. A celle de nature morte, l'artiste préfère l'expression anglaise still life, action provisoirement arrêtée, ralentie, calmée, mais laissant le tableau vivant et ses composantes toujours actives. Elle se passionne pour la transformation des éléments, la variation des couleurs, les inflexions de la lumière, l'action du temps... Edith Dekyndt assemble et accroche ces objets du quotidien ou ces fragments d'objets, cassés, tombés, ramassés, récupérés, réparés.

04/2023

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Critique littéraire

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Tome 3, Dans la tourmente (1785-1799)

Tandis que Le Mariage de Figaro triomphe à la Comédie-française, une puissante cabale se trame à la Cour contre son auteur. Emprisonné à Saint-Lazare sur ordre du roi, il en sort quatre jours plus tard. et dénonce l'arbitraire du pouvoir. Mais, à cinquante ans passés, Beaumarchais aspire à une vie tranquille entouré des siens. II se fait construire une somptueuse demeure (hélas ! disparue aujourd'hui) en face de la Bastille, et achève son opéra philosophique de Tarare, mis en musique par Salieri. Bientôt, une nouvelle affaire le projette sous les feux de l'actualité. C'est le célèbre procès Kornman, du nom de cette jeune femme, que son époux a fait interner pour adultère, et dont Beaumarchais a pris la défense. Au bout de cinq années de lutte, il obtiendra gain de cause, mais les basses calomnies répandues par l'avocat Bergasse lui auront aliéné la sympathie populaire. Le 14 juillet 1789, l'émeute se déchaîne sous ses fenêtres : ses ennemis le dénoncent comme allié de la noblesse et des bandes menaçantes rôdent autour de sa maison. En 1792, il est même dénoncé à l'Assemblée nationale comme accapareur d'armes. L'affaire - connue sous le nom des " Fusils de Hollande " - sera bien près de lui coûter sa tête. Arrêté et conduit à la prison de l'Abbaye, il en est libéré le 20 août 1792, trois jours seulement avant les Massacres de Septembre. Obligé de fuir, il parcourt l'Europe sous un faux nom. Réfugié à Hambourg, il apprend une terrible nouvelle : son nom figure sur la liste des émigrés ; ses biens sont mis sous séquestre ; sa femme, sa fille et sa sœur jetées dans les geôles de la Terreur, risquent l'échafaud d'un jour à l'autre. La chute de Robespierre, le 9 Thermidor, les sauve in extremis. Rentré à Paris après trois années d'exil, Beaumarchais peut enfin goûter quelque repos. II connaît l'une de ses dernières joies en assistant à une reprise de La Mère coupable : le parterre l'applaudit à tout rompre et l'oblige à paraître sur scène. Dans la nuit du 18 mai 1799, il succombe à une attaque d'apoplexie, dans sa soixante-huitième année. Sur sa tombe, il a fait graver ces simples mots : Tandem quiesco : Enfin, je me repose. Comme Figaro, dont il demeure l'immortel reflet, il était en droit d'ajouter, pour son compte " Ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux avec délices, orateur selon le danger. poète par délassement, musicien par occasion, amoureux par folles bouffées, j'ai tout fait, tout vu, tout usé. "

10/2004

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Pédagogie

Le normal et le pathologique à l’école aujourd’hui

A la croisée de la philosophie, de la psychanalyse et de la sociologie, cet ouvrage invite à réinterpréter les écarts à la norme, les problèmes disciplinaires, les différents troubles de l'attention et pathologies repérées chez l'enfant et l'adolescent dans le champ scolaire. Les droits de l'enfant, dont l'émergence constitue un progrès culturel, ont profondément modifié les statuts et liens réciproques des éducateurs et des éduqués, ainsi que le rapport à l'enfant, à sa parole, à son corps, à sa responsabilité et à sa culpabilité. Consentement, principes non violents, écoute de l'enfant sont censés guider tout éducateur. Or ces idéaux prometteurs d'émancipation se retournent fréquemment en normes, et peuvent même s'accommoder de formes éducatives vieillissantes. Une réelle tension entre paradigme égalitaire et poids des normes s'exerce à l'école par le biais d'étiquetages médico-sociaux, et on peut voir coexister une forme scolaire ancienne, caractéristique de la transmission verticale, avec des schémas de transmission horizontale. Participant de cette même logique, la notion d'intérêt de l'enfant justifie aujourd'hui de nouveaux espaces de négociations revendiqués par les parents. Il y a là un espace pour le déploiement de valeurs et de normes communautaires, ou encore pour des attitudes consuméristes, comme lorsque des parents veulent mettre l'institution éducative au service de compétences cognitives supposées précoces de leur enfant. Alors que la diversification et l'individualisation sont les maîtres mots des réformateurs pédagogiques, il est parfois difficile de repérer la limite entre adaptation aux besoins de l'enfant et revendication illégitime. C'est pourquoi cet ouvrage, issu d'une recherche transdisciplinaire, propose une prise de distance par rapport aux normes nouvelles qui pèsent, parfois à l'insu des acteurs de l'éducation, sur l'enfance. Il s'efforce de clarifier les idéaux, les valeurs, que le nouveau discours éducatif exprime, il interroge aussi le renouvellement des pratiques que suscitent ce discours. Laurence Gavarini est Professeure émérite en Sciences de l'éducation à Paris 8. Elle a une pratique clinique d'orientation psychanalytique auprès de groupes de professionnels en formation. Ses recherches portent sur l'éthique, la subjectivité, l'adolescence, la crise de l'éducation. Dominique Ottavi est Professeure émérite en Sciences de l'éducation à l'Université de Paris Nanterre ; elle poursuit des recherches portent sur l'histoire des idées éducatives, sur l'Education et l'histoire de la psychologie de l'enfant et a notamment publié De Darwin à Piaget (CNRS éditions, 2009). Ilaria Pirone est maître de conférences en Sciences de l'éducation à l'Université Paris 8, psychologue clinicienne. Ses recherches portent notamment sur la question du récit et l'articulation entre normes et éthique dans le champ de l'éducation.

10/2022

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Poésie

Chair vive. Poésies complètes

" En publiant ce livre, les éditions Seghers nous offrent un cadeau rarissime : une voix poétique que l'on peut classer parmi les plus grandes du XXe siècle, mais à peu près inconnue. " (extrait de la préface de Nancy Huston) Réunies pour la première fois en un seul volume, les poésies écrites par Grisélidis Real tout au long de sa vie (de l'âge de treize ans à sa mort) forment une oeuvre d'une cohérence et d'une force rares. A la mesure d'une vie hors du commun. Née dans une famille de bourgeois intellectuels de Genève, vite orpheline de père, révoltée contre sa mère et l'éducation rigide qu'elle lui fait subir, artiste peintre, mère très jeune de quatre enfants de quatre pères différents, elle emmènera deux d'entre eux en Allemagne, illégalement, pour suivre un amant qui la mettra sur le trottoir quand ils seront tombés dans la misère... Elle vivra encore de grandes amours, passionnelles, parfois violentes, sortira de la prostitution pour y retourner finalement de façon définitive et par conviction jusqu'à devenir dans les années 70 une porte-parole très remarquée des prostituées (dont elle défend le rôle social). Sa vie est aussi ponctuée de séjours au sanatorium (tuberculose dans sa jeunesse), en prison (un deal de shit qui tourne mal lors des années en Allemagne), et à l'hôpital (le cancer qui l'emportera). Ces expériences extrêmes seront le terreau de sa création poétique. On savait que Grisélidis Réal avait fait paraître un roman, des récits, des journaux, sa correspondance avec Jean-Luc Hennig (ses oeuvres sont principalement disponibles aux éditions Verticales). Mais quelques rares poèmes seulement étaient apparus au fil de certains ouvrages et dans un recueil partiel publié en suisse. Pourtant cette création poétique est peut-être son oeuvre fondamentale. Du symbolisme des débuts, au " récit " poétique poignant de la prostitution ou de la lutte contre le cancer, les poèmes de Grisélidis Réal racontent une vie, avec un art et une profondeur unique quand elle parle d'amour, de sexe, de maladie, de maternité... trouvant là la plus grande beauté. Son destin sera parachevé de façon étonnante : quatre ans après ses obsèques, sa dépouille est transférée au Cimetière des Rois à Genève (où seulement les personnalités qui ont marqué l'histoire de la ville ont leur place), entre Calvin (son ennemi préféré) et Jorge Luis Borges (son modèle poétique).

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Bâtiments et travaux publics

Aménager une maison ou un appartement pièce par pièce. Principes, ergonomie, accessibilité, exemples de plans

Comment aménager de manière optimale une maison ou un appartement ? Quelles sont les étapes à respecter ? Comment disposer du mobilier, implanter une cuisine ou des appareils sanitaires de manière fonctionnelle en cas de handicap ? Comment anticiper l'évolution des pièces et créer un bureau ? Comment réorganiser les espaces en modifiant les murs et les cloisons ? Quelles précautions faut-il prendre pour faire une ouverture dans un mur ? C'est à ces questions - et bien d'autres encore ! - que cet ouvrage apporte des réponses claires et précises... grâce à l'image. Cet ouvrage synthétique tout en couleurs décrit l'essentiel à connaître pour aménager une maison ou un appartement, en neuf ou en rénovation. Ce livre unique, conçu comme un guide et abondamment illustré, indique les étapes à suivre et fournit des astuces en détaillant successivement : - les grands principes tels que la définition des besoins, l'état des lieux, la prise de cotes, le choix ainsi que l'orientation des pièces et des ouvertures ; - les outils et les conventions de dessin qui permettent d'illustrer, en plan ou en perspective, les différents stades d'un projet d'aménagement ; - les surfaces, les circulations horizontales et verticales, la démolition et la modification des murs et cloisons ; - les éléments communs à toutes les pièces tels que les revêtements de sol et de mur, les protections solaires, l'éclairage et les rangements ; - enfin, les règles à respecter pour optimiser l'aménagement, pièce par pièce (pièces de vie, d'eau, de service ; espaces de loisirs et de détente ; aménagement des combles, etc.). De nombreux exemples de prise en compte de l'accessibilité, de nombreux cas pratiques illustrés et une vingtaine d'exemples de plans pour chaque type de pièce permettent de comprendre immédiatement les éléments clés d'un aménagement réussi et conforme aux règles de l'art. Des outils et symboles d'aménagement numériques (check-lists par type de pièce ; symboles 2D et 3D à imprimer, à découper ou à importer dans un logiciel aux formats les plus courants ; trames de dessin aux échelles usuelles et plans de calepinage, etc.) sont téléchargeables gratuitement. Ce guide tout en images est un outil pratique qui s'adresse aussi bien aux architectes d'intérieur ou aux décorateurs qu'aux particuliers ou aux étudiants, qui y trouveront une synthèse pratique de tous les procédés et techniques d'aménagement pour la maison individuelle ou les appartements.

06/2022

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Beaux arts

California concrete: a landscape of skateparks

La Californie est le berceau de la culture du skateboard et même si les skateparks se trouvent aujourd'hui dans le monde entier, ces parcs continuent de prospérer à mesure que le sport évolue et que des architectes, des ingénieurs et des skateurs collaborent pour peaufiner leurs conceptions. L'artiste Amir Zaki a grandi en skate, il comprend donc bien ces espaces et depuis des années, il photographie le paysage bâti et naturel de la Californie et se passionne pour les grandes structures en béton. Non seulement sous des formes sculpturales, mais aussi comme des éléments significatifs du paysage contemporain, appartenant à une tradition de l'art public et de l'architecture brutaliste. Pour créer les images de ce livre, Zaki a photographié à la lumière de l'aube, grimpant à l'intérieur des bols et des pipes en l'absence de patineurs. Chaque photographie est composée de dizaines de photos prises avec un appareil photo numérique monté sur une tête de trépied motorisée. L'aspect des images obtenues est inhabituel dans la mesure où l'objectif de Zaki est plutôt un téléobjectif, ce qui a pour effet d'aplatir l'espace, mais l'angle de prise de vue est souvent assez large, ce qui exagère la profondeur spatiale. La technologie permet également à Zaki de photographier certaines zones à partir de positions difficiles qui seraient autrement impossibles à capturer. Dans son texte, Tony Hawk - l'un des skateurs professionnels les plus connus au monde - décrit comment les photographies de Zaki de skateparks vides et à ciel ouvert évoquent les souvenirs de la liberté idyllique qu'il ressentait lorsqu'il a visité un skatepark comme un enfant dans des piscines et des bols en béton. Dans son essai, l'architecte Peter Zellner, basé à Los Angeles, décrit les débuts du skateboard vertical moderne au milieu des années 1970 et la prolifération des skateparks construits à cet effet. Il établit un parallèle avec la réinvention presque simultanée de la photographie de paysage américaine, lorsque les photographes détournaient les yeux de la nature et se concentraient sur le paysage créé par l'homme. Les remarquables photographies de Zaki représentant des skateparks étrangement surnaturels, dépourvues de leurs utilisateurs, héritent de cette tradition réinventée en trouvant la beauté dans une banlieue en béton apparemment dénaturée.

09/2019

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Sciences politiques

Inde : la démocratie par la caste. Histoire d'une mutation socio-politique (1885-2005)

L'Inde se présente comme " la plus grande démocratie du monde " ; de fait, cet autre empire du milliard qui organise des élections libres depuis plus d'un demi-siècle a pris l'habitude de l'alternance depuis 1977, jouit d'une presse libre et connaît une justice au moins aussi indépendante que sous nos latitudes. Longtemps cette démocratie a été conservatrice. L'influence de Gandhi —réformateur moins radical que ne le dit l'hagiographie occidentale — et la sociologie très élitiste des dirigeants du Congrès, le parti dominant au lendemain de l'indépendance, ont beaucoup contribué au statu quo. Mais les vraies racines du mal étaient ailleurs, dans l'agencement vertical d'une société de caste qui permettait depuis des siècles à une minorité d'hommes bien nés de gouverner sans partage. Cet ordre hiérarchique a été ébranlé, dès l'époque coloniale, non seulement par la pénétration des idées d'égalité et de liberté, mais aussi et surtout par les politiques de discrimination positive mises en oeuvre par les Britanniques en faveur des intouchables et des basses castes. Après l'indépendance, le Congrès s'est efforcé de circonscrire ces mesures au maximum, mais les basses castes y ont trouvé un objectif de mobilisation collective qui leur a finalement permis de former un front uni à partir de 1990. Désormais, les castes ne font plus système ; elles sont une collection de groupes d'intérêt en concurrence pour une part du pouvoir. La vieille logique clientéliste s'effondre, qui amenait la paysannerie ou les ouvriers endettés à voter pour des notables ruraux ou des magnats locaux du Congrès. A la place, des partis de basse caste prennent leur essor et s'emparent du pouvoir à travers toute l'Inde du Nord. C'est une véritable révolution silencieuse, unique en son genre : une révolution sans effusion de sang, aussi légaliste que l'ont toujours été les leaders de basse caste — à l'instar de leur modèle à tous, Ambedkar. L'Inde accède à une démocratie enfin digne de ce nom, et ce, paradoxalement, par la caste car celle-ci, point d'application des mesures de discrimination positive, aura été le cadre et le levier des mobilisations de la plèbe indienne, la structure collective qui a permis d'agréger les intérêts du grand nombre.

05/2005

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Psychologie, psychanalyse

Les violences sournoises dans la famille. De la transmission d'une malédiction à la réparation de soi

Quand un mari dit à son épouse : " Quand je te vois, je vois juste une nana qui veut en foutre le moins possible, ça va vraiment pas le faire, nous deux ", " Cette sculpture, c'est comme toi, ça sert à rien " ; quand un parent dit à son enfant : " Je ne t'ai pas sonné, tu parleras quand je te le dirai ", " Ne fais pas ça, tu sais pas faire, tu vas tout casser ", " Dégage, tu es la pire erreur de ma vie ! " ; quand une belle-mère dit à sa belle-fille : " Je peux être ta meilleure amie comme ta pire ennemie "... Quelles sont les paroles qu'ont entendues ces adultes dans leur enfance ? Après Les Violences sournoises dans le couple, l'axe horizontal de sa recherche, Isabelle Levert reprend aujourd'hui la plume pour s'interroger sur les violences sournoises dans la famille, son pendant vertical. Elle met l'accent sur le vécu infantile des auteurs et des victimes, et se penche sur leurs enfants qui, frappés par la violence, sont en risque de la reproduire à l'âge adulte. Car il faut en comprendre les rouages et les ancrages, en parler et entreprendre un travail de psychothérapie, pour éviter que cette violence se transmette de génération en génération. Dans une première partie, Isabelle Levert décrit la réalité des familles dans lesquelles règne la violence domestique sournoise, elle analyse les traumatismes psychiques et la perte de l'illusion chez l'enfant. De ces blessures non cicatrisées surgiront à l'âge adulte les fantômes intérieurs, l'insécurité dans les relations affectives, le narcissisme pathologique, le besoin d'emprise et de destruction - car, tel un automate, il se dirigera vers un nouveau désastre, reproduisant cette violence sur l'un ou l'autre registre, en tant qu'agresseur ou victime. La seconde partie de ce livre décrit les phases nécessaires d'un processus thérapeutique pour casser cette spirale. Etre témoin de la violence entre ses parents est un traumatisme majeur, source de douleur et d'angoisse. Comment se réparer ? Restaurer ses repères ? Retrouver confiance ? Quand on est l'objet de l'autre, on ne pourra redevenir sujet qu'avec l'aide d'un thérapeute qui qualifiera, d'une manière catégorique, toute forme de violence comme étant inacceptable, distinguera la victime et l'auteur, restituera sa légitimité à la colère.

03/2016

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Aviation

Les fondamentaux du calcul mental. Du pilote privé au pilote de ligne

Cet ouvrage est destiné à tous les pilotes avion y compris les pilotes privés. Il s'inscrit dans la volonté de préparer aux mieux les pilotes avion à la réforme du 100 KSA et à la réussite du test de calcul mental qui exigent des connaissances en aéronautique de base et en techniques de calcul mental. Pour y parvenir, cet ouvrage propose une méthode pédagogique simple et efficace. Il se décompose en deux chapitres. Le premier se concentre sur les connaissances en calcul mental pour réussir le test nécessaire à l'obtention de l'UV 100 KSA. Le second chapitre de l'ouvrage recense, quant à lui, les connaissances et les formules mathématiques à connaître par thème (navigation, mécanique du vol, météorologie, etc.). Afin de mettre en pratique les apprentissages, chaque connaissance théorique est illustrée par un exemple de question accompagné de son corrigé détaillé. A l'issue de chaque chapitre, les élèves avion pourront vérifier leurs compétences via des tests. Table des matières 1. LES EXERCICES BASIQUES 2. CALCUL MENTAL U. V 100 KSA 2. 1. PRESENTATION DU CALCUL MENTAL U. V 100 KSA 2. 2. CONVERTIR DES MASSES ET DES VOLUMES DE CARBURANT 2. 3. ESTIMER UN TEMPS, UNE DISTANCE ET UNE VITESSE 2. 4. ESTIMER DES TAUX, DES TEMPS, DES DISTANCES DE MONTEE ET DE DESCENTE 2. 5. ADDITIONNER OU SOUSTRAIRE DES TEMPS, DES DISTANCES ET DES MASSES CARBURANTS 2. 6. CALCULER LE CARBURANT CONSOMME EN FONCTION D'UNE DUREE ET D'UN DEBIT CARBURANT 2. 7. CALCULER LE TEMPS DISPONIBLE POUR PRENDRE UNE DECISION EN FONCTION DE LA QUANTITE DE CARBURANT 2. 8. DETERMINER LE POINT DE DEBUT DE DESCENTE 2. 9. CALCULER DES VALEURS EN FONCTION D'UN POURCENTAGE DONNE 2. 10. ESTIMER DES HAUTEURS ET DES DISTANCES SUR UN PLAN A 3° 2. 11. ESTIMER DES CAPS A PARTIR DE LA REGLE DU 1 SUR 60 2. 12. ESTIMER LA COMPOSANTE VENT DE FACE ET TRAVERS EN FINALE 2. 13. TEST D'ENTRAINEMENT N°1 2. 14. TEST D'ENTRAINEMENT N°2 2. 15. TEST D'ENTRAINEMENT N°3 2. 16. CORRECTION DES TESTS 3. CALCUL MENTAL PAR DOMAINE 3. 1. MECANIQUE DU VOL 3. 2. NAVIGATION ELEMENTAIRE 3. 3. METEOROLOGIE/ ATMOSPHERE ALTIMETRIE 3. 4. PLAN VERTICAL 3. 5. CONVERSION D'UNITES 3. 6. TESTS PAR THEMATIQUE

06/2021

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Connaissance de soi

Métamorphoses. Prémices d'un effondrement ou saut de conscience

Cet essai et son titre sont nés d’un fait d’actualité qui a attiré mon attention sur la fragilité de l’être humain, celui d’un sportif de haut niveau éprouvé par ses souffrances physiques et psychiques inaliénables à la suite d’un accident grave, qui se révèle plus fort et moins vulnérable lorsque la Lumière intérieure vient le surprendre pour l’aider à s’accepter, à vivre désormais avec son handicap irréversible. «S’il est un sens qui survit à l’irréparable catastrophe, il tient à ce murmure en moi d’une présence d’éternité », fait-il savoir par la mobilité de sa pupille, tandis que son corps meurtri le privera désormais de jouir pleinement de la vie. Métamorphose est la transformation ultime que tout être humain peut s’offrir à la condition de se délier de tous ses attachements, de son ‘moi’ impérativement sans l’aliéner, par son retournement, lui révélant le sens vrai de la vie qu’il convient de se dévoiler pour connaître vraiment sa vraie nature, portée par la joie de la Présence venue engrammer son cœur, pleinement conscient du don reçu. Le retournement individuel est le passage obligé pour connaître l’intime de soi, lumière qu’irradie le cœur. L’ego n’est plus le Commandeur du Maître, alors l’homme de chair et d’esprit amalgamés, renaît parce qu’il naît à son être vrai qu’il découvre enfin. L’homme se détache de son appartenance identitaire temporaire. Le vivant renaît en conquérant son axe vertical, sa vie nouvelle n’est plus un chemin de croix, elle est le fruit de la grâce offerte de se dissoudre dans l’Amour infini. Cet essai impromptu est l’offrande que je vous adresse pour accueillir ce don caché, que ce sportif jeune reçut en révélation. Métamorphoses à l’échelle de l’humanité signifie qu’après le désordre mondial en cours, depuis 2021 jusque début 2024, une forme d’éveil planétaire salutaire se présentera, surgissant des profondeurs de l’homme, une résurgence montant des coeurs, que j’ai appelée un saut de conscience individuel puis collectif, pour réinitialiser la dignité de l’homme là où elle est bafouée, le merci qu’il doit à la Vie qui ne lui appartient pas, et par suite donner sens à son passage temporaire sur la Terre.

05/2022

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Graphisme

Back office N° 5, juin 2023 : Changer de dimension

Back Office est une revue annuelle consacrée au design graphique et aux pratiques numériques. Elle explore les processus de création en jeu dans la diversité des médias et des pratiques numériques contemporaines. En traitant de thématiques telles que le rapport code/forme, les enjeux des outils de création ou la perméabilité des médias, elle constitue un espace de réflexion inédit dans ces domaines. Bilingue français/anglais, Back Office est pensée comme une interface permettant la réception d'une culture numérique majoritairement anglosaxonne dans l'espace francophone, par des commandes à des auteurs étrangers et par des traductions inédites. Le cinquième numéro s'intéresse à la place grandissante des technologies 3D dans les productions de design graphique. Issues des champs du cinéma et du jeu vidéo, ces dernières n'ont en effet jamais été autant accessibles, que ce soit grâce à l'augmentation des capacités de calcul, à la démocratisation des logiciels libres ou des environnements de création "? temps réel ? ". Souvent photoréaliste, la 3D est souvent réduite à imiter la photographie et peine à proposer un langage visuel qui lui soit propre - alors qu'il reste tant à inventer. De même, si la 3D est aujourd'hui fréquemment réinvestie par les designers pour enrichir un support 2D tel qu'une affiche ou un site Web, il s'agit la plupart du temps d'un réemploi - naïf, kitsch, passéiste, ou sans recul critique - du vocabulaire formel propre aux moteurs de rendu. En parallèle de la démocratisation grandissante des casques de réalité virtuelle, l'émergence des technologies de 3D "? temps réel ? " au sein des pages Web favorise des objets graphiques associant lecture à l'écran, interface fonctionnelle et image de synthèse, qui vont à l'encontre du paradigme traditionnel "? fenêtres/menus/défilement vertical/liens hypertextes ? ". Dès lors, quels en sont les effets sur le lecteur en termes culturels, cognitifs ou sensibles ?? Quels rapports entretiennent image et texte dans un environnement simulé, qu'il soit figuratif ou abstrait ?? Comment interroger et mettre en perspective ces techniques dans une histoire élargie du design graphique ?? Ce numéro tente de proposer diverses pistes de réponses à ces questions à travers des entretiens et articles illustrés de nombreux exemples issus de jeux vidéos, d'interfaces ou de films (Tron, Mario Kart, etc.). Back Office est coéditée par les Editions B42 et Fork éditions.

06/2023

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Asie du sud-est

Les sultanats du Sud philippin. Une histoire sociale et culturelle de l’islamisation (XVe-XXe siècles)

Frontière orientale du monde islamisé, le Sud philippin a accueilli, entre le XVe et le XXe siècle, deux sultanats (Sulu et Magindanao-Buayan) ainsi qu'une confédération musulmane (Pat a pengampong ko Ranao). Cet ouvrage retrace l'émergence de ces entités politiques islamisées, en s'attachant à l'étude des changements sociaux et culturels induits par l'adoption de l'islam, religion universelle, aux confins de l'Asie du Sud-Est. L'islam philippin y est abordé à partir des textes produits par ces sociétés islamisées. Ces textes mettent en évidence la circulation d'une culture cosmopolite malaise dans le Sud philippin ainsi que les spécificités locales d'un islam indigénisé. Visiter la tombe d'un saint, composer et transmettre une généalogie, ou encore copier un manuscrit sont des pratiques qui organisent le territoire, la société et le temps des musulmans philippins. C'est ce que montre cet ouvrage, qui s'intéresse tout aussi bien à l'histoire qu'à la mémoire culturelle de l'islamisation. En suivant les mythes et les épopées des Tausug, des Magindanao et des Maranao, il éclaire la façon dont les populations des sultanats articulèrent l'islam aux croyances et pratiques préexistantes, dans un système d'une grande cohérence. A propos de l'Auteur Elsa Clavé est enseignante-chercheuse à l'université de Hambourg, au sein du Centre d'études des cultures manuscrites (CSMC) et chercheuse associée au Centre Asie du Sud-Est (CASE). Ses recherches portent sur l'histoire sociale et culturelle du monde malais (Indonésie, Malaisie, Philippines), en particulier l'histoire des représentations, et sur les relations entre histoire et mémoire. Sommaire Avertissement Abréviations INTRODUCTION 1. Territoire et populations du Sud philippin 2. Les Philippines dans les réseaux commerciaux 3. L'islam dans les études philippines 4. Penser l'islamisation, conceptualiser la malayisation 5. Une approche interdisciplinaire Chapitre 1 : Présentation des sources 1. Sources locales 2. Sources étrangères Chapitre 2 : Population, territoire et administration des sultanats 1. Migrations et composantes ethniques 2. Organisation territoriale des entités politiques 3. Aristocratie et administration malaises et indigènes Chapitre 3 : Développement d'une culture écrite 1. Langue malaise et langues locales 2. Lois coutumières et droit musulman 3. Corans, sermons, textes de dévotion et de mystique Chapitre 4 : Pouvoir et légitimité politique au sein des sultanats 1. Objets de pouvoir 2. Narrations de pouvoir 3. Centres de pouvoir Chapitre 5 : Analyse des mythes de fondation 1. La question de la circulation des textes 2. Une structure mythique préislamique Chapitre 6 : Distanciation et changement de rapport au monde malais 1. La fin d'un âge de commerce 2. La construction des Etats modernes et le détournement de l'héritage malais CONCLUSION Bibliographie Annexes Index Table des cartes et figures Table des matières

02/2022

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Religion

Dictionnaire encyclopédique de Marie

Du plus haut qu'il put atteindre au plus caverneux où il osa descendre, l'homme a donné le nom de Marie à de vertigineuses cathédrales comme à de ténébreux tréfonds (je songe entre autres au puits Notre-Dame des houillères de Ronchamp, ou à la fosse Notre-Dame de la Compagnie des mines d'Aniche), à des communautés vivant l'appel du silence comme à des formations de rock parmi les plus hurlantes (l'un des groupes du heavy metal suédois ne s'est-il pas appelé Notre Dame ?). Je ne dis pas cela par gout des paradoxes, mais parce que Marie ne serait pas Marie si Elle n'était pas partout, si Elle n'avait pas les bras et le coeur, donc ! ouverts au plus large pour embrasser toutes les activités des hommes sans exception aucune. En voici une nouvelle preuve avec ce Dictionnaire encyclopédique de mariologie dont Marie est l'antienne, la source et la racine, Dictionnaire aussi complet et complexe, aussi florissant, aussi surabondant, aussi audacieux, aussi défiant, aussi priant qu'une cathédrale de pierre. Ah oui, sans doute était-ce un pari fou que d'ériger ce monument de littérature et de spiritualité ! Mais ce pari, Pascal-Raphael Ambrogi et Dominique Le Tourneau l'ont gagné. Et que leur lecteur soit un de ces enfants éblouis qui savent la joie de danser dans les pas de Marie, ou l'un de ces pauvres Poucets qui ont perdu jusqu'au dernier de leurs petits cailloux d'espérance et de foi, ce livre apporte une certitude : rencontrer Marie n'est pas un vain mot, c'est possible dès aujourd'hui, possible dès ici-bas, ces pages en sont la promesse, le guide, l'itinéraire. Comme la cathédrale, cet ouvrage (j'aime ce mot qui sent bon l'effort, le travail, la recherche du chef-d'oeuvre) chante l'élévation, la verticale, il libère la lumière et les couleurs mariales. On doit en tourner les pages, en égrener les entrées, avec la même déférence mais aussi le même enthousiasme que l'on met à pousser la porte des nefs ouvertes à la foule innombrable des amoureux de Marie amoureux, oui, et ce livre est justement l'une des plus accomplies, des plus brillantes, des plus fertiles et des plus riches lettres d'amour entre Elle et nous... Didier Decoin, de l'académie Goncourt. Dominique Le Tourneau est prêtre, chapelain de Sa Sainteté, écrivain et poète. Il a publié de nombreux articles scientifiques de revues et de dictionnaires ainsi qu'une vingtaine d'ouvrages, dont Les mots du christianisme. Catholicisme - Orthodoxie - Protestantisme (Fayard). Il enseigne au Studium de droit canonique de Lyon. Pascal-Raphaël Ambrogi est Sociétaire de la Société des Gens de Lettres et Ecrivain engagé dans la défense du patrimoine linguistique français, il a notamment publié Le sens chrétien des mots et le Dictionnaire du bon usage au service du sens et de la nuance.

04/2015

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Littérature française (poches)

Coffret Jean Anglade en 3 volumes : Le Pain de Lamirand ; Les Mains au dos ; L'Ivraie et le Bon Grain

Les Mains au dos : Il y a plusieurs façons de se dresser contre la guerre : la maudire, dépeindre les horreurs qu'elle commet, étaler son absurdité. Dans ce roman à sketches, Jean Anglade se jette dans une entreprise difficile : faire rire d'elle. Car le ridicule peut démolir autant et plus que l'invective. En fait, c'est l'histoire de sept hommes dont les noms figurent sur un modeste monument aux morts de 1914-1918. Chacun était de son vivant affligé d'un problème insoluble : la guerre a résolu ces sept problèmes. Le roman a inspiré à Patricia Valleix un très beau film qui a obtenu à Aurillac le premier prix du cinéma rural. L'Ivraie et le bon grain: A l'issue de la Première Guerre mondiale, Donato rentre au pays avec, en guise de médailles militaires, une patte folle et un poumon percé. Mariella, sa fiancée, l'a attendu pendant sept ans. Ils se marient enfin, s'apprêtant à partager une vie qui ne leur offrira que deux abondances : la misère et les enfants. Dans leur pays, ce sont les Michelis qui règnent sur les hommes, en possédant tout : terres, maisons, bétail. Don Fiore, le prêtre, règne quant à lui sur les âmes en menaçant des flammes de l'enfer les brebis égarées. Lors d'une procession en l'honneur de la Madone, un pont de bois s'écroule sous les pas de fillettes endimanchées. Vingt cinq enfants meurent, emportées par le fleuve en crue. Donato et Mariella perdent deux de leurs filles. Donato ne veut plus croire en la miséricorde de la Vierge : il l'insulte et en brise la statue. Sa révolte contre l'Eglise et la société prendra une forme plus pernicieuse encore, qui ébranlera leurs fondements... Le Pain de Lamirand : Jean Anglade est originaire de Lamirand, petit hameau proche de Thiers, fils d'une servante et d'un ouvrier maçon. La région de son enfance, où le destin le laissa tomber, quoique située en bordure de sa province est complètement auvergnate dans sa nature profonde, son langage, ses traditions, son goût forcené pour le travail et la réussite. Mais elle est en même temps tout à fait différente par son aspect coutelier, c'est-à-dire avide de bonne chère, de bons boires et de bons rires, son accent méridional, la chaleur de son accueil, l'architecture verticale, cacophonique, ensoleillée de la capitale du couteau, la débrouillardise de son industrie... Un pied toujours à la campagne, auprès de la grand-mère gardeuse de chèvres, du grand-père violoneux et de l'oncle monteur de lames qui lui fournit les premières images de l'enfer et du paradis, il nous emmène avec sa plume dans un autre temps, " le temps où les miracles ne sont pas encore venus et où même les pleurs, pour salés qu'ils soient, laissent dans le souvenir un goût de sirop. "

09/2005

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Critique littéraire

Discours sur l'universalité de la langue française. Précédé de La Langue humaine

Antoine Rivarol (1753-1801), dit le comte de Rivarol, est surtout connu aujourd'hui pour son opposition farouche à la Révolution qui le contraignit à l'exil, et pour son esprit léger, caustique, brillant qui fit de lui une gloire des salons européens. Burke l'appela le "Tacite de la révolution" et Voltaire affirma qu'il était "le Français par excellence". Ses bons mots ont fait florès dans tous les dictionnaires de citations. Mais il est une autre facette de son personnage qui mérite davantage attention : son goût passionné pour les langues (il traduisit L'Enfer du Dante) et singulièrement la langue française dont il forma le projet de rédiger un grand dictionnaire dont il publia à Hambourg, en 1797, le Discours préliminaire. Il avait écrit également un brillant essai, le Discours sur l'universalité de la langue française, couronné quatorze ans plus tôt, en 1783, par le prix de l'Académie royale des Sciences et Belles Lettres de Berlin et qui lui valu une immense notoriété. C'est ce texte qui est ici reproduit dans son édition de 1784 ou 97 ?. Rivarol, après avoir examiné les différentes langues européennes (l'allemand "trop guttural et encombré de dialectes", l'espagnol dont "la simplicité de la pensée se perd dans la longueur des mots", l'italien qui "se traîne avec trop de lenteur", l'anglais qui "se sent trop de l'isolement du peuple et de l'écrivain") conclut à une supériorité de la langue française de par sa proximité avec la structure même de la pensée rationnelle qui lui permet ainsi de prétendre à l'universalité : "Ce qui distingue notre langue des langues anciennes et modernes, c'est l'ordre et la construction de la phrase. Cet ordre doit toujours être direct et nécessairement clair. Le français nomme d'abord le sujet du discours, ensuite le verbe qui est l'action, et enfin l'objet de cette action : voilà la logique naturelle à tous les hommes ; - voilà ce qui constitue le sens commun. Or cet ordre, si favorable, si nécessaire au raisonnement, est presque toujours contraire aux sensations, qui nomment le premier l'objet qui frappe le premier. C'est pourquoi tous les peuples, abandonnant l'ordre direct, ont eu recours aux tournures plus ou moins hardies, selon que leurs sensations ou l'harmonie des mots l'exigeaient ; et l'inversion a prévalu sur la terre, parce que l'homme est plus impérieusement gouverné par les passions que par la raison...". Dans une certaine mesure, et pour le dire d'une façon moderne, Rivarol aurait posé les prémisses des avancées récentes de la réflexion sur le rapport entre le langage et la pensée, à savoir l'étroite dépendance entre structure de la langue et structure de la pensée, loin de la théorie instrumentaliste du langage qui prévalaient à l'époque où Rivarol écrivit son essai.

02/2013

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Poésie

Frisson animal Tome 2 : La Terre, le Feu, le Ve Elément. Apologie poétique du vivant

Ce tome 2 de Frisson Animal, comme le tome 1 (publié en février 2020) et le tome 3 (qui déjà voit le jour) est un hymne à la Vie. Il mêle des poèmes, de nombreuses illustrations et des plaidoyers émouvants pour la Terre, pour les Animaux et le Peuple Végétal, pour tous les Etres. Des portraits au pastel et au fusain accompagnent les textes poétiques mais aussi des peintures à l'acrylique fluide et à l'aquarelle. C'est une véritable incursion dans un univers magique à laquelle nous sommes invité·e·s et à laisser couler sur nous la poésie sensuelle, sensorielle, sauvage comme une cascade tantôt douce pour apaiser nos coeurs ou impétueuse pour réveiller nos esprits et nos sens. Le style est indomptable et le désir d'empathie, partout, se faufile. Dans sa préface, Marie Milis écrit : " Ce livre est un cri d'amour brûlant, celui d'une femme éveillée qui nous passe le relais. Percutante, sa puissance éveille en nous l'évidence de l'interdépendance des espèces pour l'équilibre du Vivant. Isabelle est mobilisatrice par toutes les cellules de son être. Tout d'elle est sincérité. Tout est au service de sa cause : ses poèmes, ses dessins, ses toiles, sa parole, son corps et son yoga ! Pèlerine de son Graal qui est aussi le nôtre, elle est chaque jour plus concentrée, plus dynamique, plus communicative aussi ". Isabelle invoque ici plus intensément la Terre et le Feu. Dans la première partie, elle fait un va et vient entre les ombres et la lumière, entre réalité crue et songes éveillés, entre la tête, le corps et le coeur et tente de se métamorphoser, de communier, de dialoguer avec des esprits convoqués ... Dans la seconde partie du livre, elle nous convie au début du récit d'une utopie qui se poursuivra dans le tome 3. Elle croit en la puissance du Rêve créateur et espère nous donner envie de manifester le nôtre à notre tour. En prolongement des livres de la trilogie, sur le site de l'autrice et sur Soundcloud, nous pouvons écouter librement des mantras, des chants spontanés, des guidances oniriques ainsi que des poèmes sonores. Des clips poétiques nous attendent sur sa chaine YouTube. D'autres pratiques (Yoga, visualisations créatrices, Autolouange) viennent enrichir notre lecture. Sur certaines pages, des QR codes sont à notre disposition pour faciliter l'accès à un état de transe (Expansion de conscience). Frisson Animal est interactif et vivant. Il mobilise nos propres rêves, nos nuits noires et profondes et puis l'aube d'après, pleine d'espoirs et de promesses. Frisson Animal invite au questionnement existentiel, à interroger notre condition d'humain·e, notre connexion à la Terre, à tout le Vivant et peut trouver aussi sa place en milieu scolaire, en primaire, au collège et au lycée. Nous voilà dans le Kairos, l'instant T de la chance à saisir pour changer de paradigme et enchanter la Terre comme tant d'êtres nous émerveillent de leur puissance verticale, de leurs parfums envoûtants, de leurs chants, leurs rugissements, leurs hurlements, leurs miaulements, leur grâce, leur beauté...

04/2024

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Beaux arts

Geneviève Asse

Figure majeure de la peinture française après la Seconde Guerre mondiale, Geneviève Asse a bâti son oeuvre à l'écart des modes. Peintre de la lumière et de l'espace révélés par sa Bretagne natale, elle adopte le bleu, couleur emblématique de sa palette. Elle décline depuis plus de soixante ans le "bleu Asse" qui "prend tout ce qui passe", et joue d'une infinité de valeurs dans ses vues maritimes inspirées par la presqu'île familière de Rhuys et l'Ile aux Moines où elle achète une maison en 1987. L'auteur, qui connaît bien l'artiste née à Vannes en 1923, nous fait pénétrer dans son univers et nous la fait suivre tout au long d'un parcours de vie très riche. Geneviève Asse passe son enfance dans le golfe du Morbihan avec la mer pour ligne d'horizon, ancrage de sa peinture. A Paris, en pleine Occupation, elle suit les cours à l'école nationale des arts décoratifs et s'engage fin 1944 dans la 1re DB comme conductrice ambulancière. De Belfort à Berlin elle participe à la campagne d'Alsace et d'Allemagne et prend part à l'évacuation du camp de Terezin. Après la guerre, elle dessine pour les maisons de tissus Bianchini Ferrier, Paquin. Liée d'amitié avec l'industriel et collectionneur Jean Bouret, elle rencontre par son intermédiaire Nicolas de Staël et Beckett, qui deviendra un ami fidèle, tout comme Bram Van Velde. Elle côtoie Poliakoff, Lanskoy, Charchoune, Geer Van Velde. Aux peintures blanches inspirées par la lumière du midi à la suite d'un séjour en Catalogne, succèdent dans les années 1970 des compositions en hauteur structurées par des lignes verticales ou horizontales suggérant des portes ou des fenêtres, "un fil tendu en équilibre", qu'elle reprend dans ses gravures. A partir des années 1980, le bleu envahit la toile et absorbe le vide. Une ligne de démarcation, blanche, rouge à la fin des années 1990, divise la surface pour des symétries décalées. La série "Stèles" (hommage à Victor Ségalen) est donnée en 2012 par l'artiste au musée national d'art moderne venant compléter les achats de l'Etat commencés dès 1955 et enrichir les donations de l'artiste au Centre Pompidou. Geneviève Asse a réalisé plusieurs commandes de vitraux à la cathédrale de Saint-Dié (1988) et à la Collégiale de Lamballe (1996). Plusieurs rétrospectives lui ont été consacrées : au musée de Reims, au musée d'art moderne de la Ville de Paris et récemment au musée de Rouen en 2009-2010. De nombreuses expositions dans les galeries Claude Bernard, Jan Krugier, Ditesheim et Maffei, Marwan Hoss, contribuent à sa reconnaissance internationale. A l'occasion de son 90e anniversaire, les musées de Montpellier, Vannes et le Centre Pompidou lui ont rendu hommage.

05/2015

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Littérature française

Ensuite j'ai rêvé de papayes et de bananes

Le texte ? : dans le monde créé par ce récit, les hommes coexistent avec des androïdes intelligents. Ensuite, j'ai rêvé de papayes et de bananes raconte en particulier l'histoire de l'un de ces robots ingénieux, Silvio, qui, au contact de celle qui n'aime pas être appelée sa "? propriétaire ? " ou son "? maître ? " - et qui semble un double de l'écrivain -, apprend peu à peu à comprendre le monde dans lequel il évolue. Silvio est incité à ne pas servir docilement l'être humain et à devenir autonome. Les goûts qu'il se forge l'amènent à s'intéresser au domaine de la linguistique. Plus précisément, constatant qu'une grande partie des langues créées par les humains disparaissent, ne comprenant pas cette perte, il décide à la fois de mémoriser les données existantes sur les langues éteintes, de sauver les langues en voie de disparition, et de créer un langage. Le robot, sorte de "? bon sauvage ? " des temps futurs, fidèle à la tradition des Lumières, considère l'humanité, son génie, ses manquements, avec tendresse et perplexité. Il est en contact permanent avec la communauté de ses pairs dont certains sont bien plus critiques vis-à-vis des hommes. Le duo formé par le robot Silvio et l'humaine qu'il observe - et qui l'observe - souligne, avec humour et émotion, la fragilité de la condition humaine. Au-delà, le livre s'interroge sur les modes possibles de coexistence entre hommes et machines intelligentes. Mais aussi sur les rapports entre intelligence et pouvoir ? : l'intelligence doit-elle, absolument, être dominatrice ?? La richesse n'est-elle pas davantage d'aller contre l'uniformisation et de permettre à de multiples cultures de se développer ?? Le graphisme ? : ce livre n'est pas relié. Il prend néanmoins corps par la magie des plis, déplis et replis, et peut se déployer dans l'espace. Il invite ainsi à une lecture déployée, une lecture de résistance. En affirmant fort sa matérialité iconoclaste, il fait écho aux langues qui disparaissent. Les six rabats de la jaquette-couverture invitent à un jeu de composition/décomposition avec le mystérieux titre du livre. Imprimée sur un papier martelé coloré de vert pastel fluorescent, le titre déconstruit sera imprimé en dorure à chaud miroir. Le corps du livre (ses pages intérieures) est un dépliant accordéon horizontal, la lecture suit le fil d'une pagination zig-zag. Le papier est un offset classique, imprimé en un ton direct (Pantone 72). La liste des langues récemment disparues est traitée en annexe comme un dépliant accordéon vertical, une liste se déployant en boucle. Le papier est un bristol vert amande, imprimé en pourpre fluorescent. Un dos est néanmoins ménagé afin que cette proposition de lecture sans fin trouve sa place au sein des rayonnages.

03/2015

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Essais biographiques

Georgia O'Keeffe, une icône américaine

Avant propos : Cet ouvrage est né de la curiosité et de l'admiration pour une artiste découverte sur ses terres natales, dans le Middle West américain, et d'un constat : une lacune bibliographique en français. Doit-on l'imputer à l'absence durable et flagrante de l'artiste sur les cimaises des musées français, alors qu'elle est une icône outre-Atlantique, au même degré que Frida Kahlo et présente dans de nombreux foyers américains sous forme de reproductions ? Ce livre n'a pas l'ambition de combler un vide bibliographique, mais celle d'éveiller la curiosité d'un public français à l'égard d'une oeuvre et d'une vie exceptionnelles. O'Keeffe pourrait être l'héroïne d'un roman d'aventures ou d'un western. Elle est celle de notre livre. Sa liberté est à tout crin. Son sens de l'aventure, doublé d'une ambition intacte et d'une intelligence de la situation (et d'un soupçon d'opportunisme ? ) en font une réussite américaine exemplaire mais non conformiste. La vie de Georgia, la plus américaine des Américaines est un drôle de mélange entre modernité d'un langage visuel et d'un mode de vie, et retour à une Amérique primordiale. Pour celle qui, avant Warhol, fut l'une des premières à comprendre le rôle de l'image dans la promotion d'une oeuvre, l'art et la vie sont indissociables. En résulte une légende dorée et une oeuvre unique qui a traversé le siècle sans se démoder ni se dévaloriser, littéralement. En témoignent les prix qui ne cessent d'augmenter. Celle qui se qualifiait de " diablement indépendante " et que l'on associe trop systématiquement à une peintre de fleurs, a trouvé sa voie dans l'Amérique, dont sa peinture fut aussi la voix. Nous voulions que cette voix résonne en français, en donnant un aperçu de cette vie longue d'un siècle passée entre le plus moderne des hôtels new-yorkais et les canyons de l'Ouest, entre la ferme familiale du Wisconsin et un ranch aux confins du désert, entre la solitude de l'atelier immaculé et les cimaises des plus grands musées américains. Ce fut une vie à créer, patiemment et impatiemment, inépuisablement au gré des mouvements géographiques, avec une exigence infaillible et une curiosité sans cesse renouvelée. Plus qu'aucun de ses collègues masculins, affranchie des étiquettes régionaliste ou moderniste, elle a donné avec sa peinture une identité plastique à ce Nouveau Monde, à travers sa flore, sa géologie, son histoire. Elle est l'un des phares de l'histoire de l'art du XXe siècle. O'Keeffe défie toutes les conventions, morales et esthétiques, sillonne le continent, se choisit soigneusement son entourage et ne vit que pour sa peinture. L'atelier, où de très rares proches sont conviés, est son ultime havre. Avec une discipline de fer, elle s'est tenue fidèlement à l'image qu'elle a, à l'aide des plus grands photographes de son temps, forgée d'elle. Elle n'a laissé au hasard aucune de ses expositions ni le destin d'aucune de ses oeuvres. Figure austère et sophistiquée, fantasque et résiliente à l'image de cette terre américaine dont elle est l'émanation pour ne pas dire la quintessence, elle est devenue une icône, figure admirée au-delà du monde de l'art, par celui de la mode par exemple et par les féministes qui tissent avec elle une généalogie. Déroutant parfois les critiques, cette oeuvre protéiforme, qui court des fleurs monumentales en gros plan aux vues verticales de New York, des levers de soleil sur la plaine texane à l'aquarelle aux ossements tapissant le désert de l'Ouest, du ciel le plus éclatant à une rivière réduite à une virgule balayant un paysage de neige, est d'une poésie inouïe, moins grandiloquente toutefois que celle d'un Walt Whitman ou d'un Terrence Malick qui s'inscrivent dans la même lignée. Nous ne saurions qu'inviter notre lecteur à regarder ses oeuvres, sur les cimaises d'un musée ou reproduites sur les pages d'un livre, car comme le disait notre héroïne, " The meaning of a word - to me - is not as exact as the meaning of a color. Colors and shapes make a more definite statement than words " . Qu'on se le tienne humblement pour dit...

09/2021

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Photographes

Paolo Roversi par Christian Caujolle

Si on le connaît surtout pour ses photographies dans le domaine de la mode, Paolo Roversi n'est surtout pas photographe "de" mode. Ce grand connaisseur de la photographie - qu'il collectionne avec un goût très sûr -, cet amateur, au plus beau sens du terme, de livres qui, dès sa jeunesse l'ont familiarisé avec les classiques comme avec les auteurs de sa génération, est photographe, tout simplement. Il considère chaque photo comme un "portrait", qu'il s'agisse d'un visage, d'une robe, d'un paysage ou d'une cafetière, et affirme sa passion pour August Sander, Diane Arbus ou Richard Avedon. Et évidemment Robert Frank dont il fut proche. Simplement parce qu'il cherche à "placer au centre du monde" ce qu'il photographie, qu'il s'efface pour pouvoir éliminer et épurer au maximum. Avec une grande élégance. Au début, cela n'a pas été facile. Le COVID 19 nous a empêchés de nous voir en face à face et nous avons dialogué par écrans interposés, ce que ni l'un ni l'autre n'aimons et qui ne se prête guère au type d'échange qui est la règle, la base et le fondement de ces discussions. Dès la première rencontre physique sur la terrasse du Studio Luce et malgré l'intempestif passage d'un hélicoptère, la parole est devenue plus fluide. D'autant que le lieu est accueillant, que le studio, dans un immeuble des années trente au sud de Paris fait cohabiter espaces de vie et de travail. Comme une évidence. Retrouvailles complices, échanges, partage. Et toujours cette bonne humeur élégante, ce sourire qui plisse au coin des yeux, ce rire fréquent et jamais haut, cet humour léger, une façon de ne pas se prendre au sérieux, une forme de prédestination au bonheur comme une décision de vie. On sent à chaque instant une exigence, par nécessité et, tout aussi forte, l'indispensable liberté qui ouvre les portes. Le rythme est souple, musical, à la fois ferme dans ses convictions et jamais arrogant. Français parfait et précis pour le plus italien des parisiens, ou, peut-être, le plus parisien des italiens. Peu importe, d'ailleurs. Oui, une évidente élégance. Comme, plus tard, dans son appartement lumineux au dernier étage d'un bel immeuble. Un univers habité, ni en désordre ni vraiment rangé, surtout pas arrangé. Un monde de livres, dès l'entrée et dans presque toutes les pièces. Des livres de tous types, poésie, roman, philosophie, littérature, photo évidemment, livres d'art et de remarquables exemplaires reliés de belles éditions anciennes - vu une originale de Paul et Virginie, un ouvrage de 1776 sur l'Italie avec des aquarelles magnifiques ou un exemplaire des Œuvres complètes de Jules César - qui viennent de son épouse, Laetitia, ancienne top model descendante des imprimeurs typographes Firmin Didot. Un monde de photographies, partout, dans toutes les pièces, au mur ou sur des rangements en bois à croisillons. Peu de photographies du maître des lieux, finalement, mais beaucoup de pépites, de Robert Franck - beaucoup - à Diane Arbus - dont le si rare autoportrait enceinte - à Kertész - un petit tirage inédit d'une vue de Paris –, plusieurs Shoji Ueda ou Louis Faurer. Et tant d'autres, mêlés à quelques photos de famille. Face à un mur entièrement couvert de photographies, bouleversant, un Lucio Fontana blanc, d'un format inhabituellement grand, très pur d'une seule entaille verticale. On aperçoit, dans une bibliothèque dont les portes vitrées protègent des livres particulièrement précieux, un petit paquet carré, emballage mystérieux des tout débuts de Christo. D'autres peintures au mur, dont une d'un ami. Ici, rien n'est décoration, on vit dans un environnement où l'art trouve tout naturellement sa place pour que l'on vive avec lui. On le respire. Mais il ne s'agit ni d'un musée, ni d'une monstration, encore moins d'une démonstration. Pas de logique, pas de hiérarchie, une manière plutôt d'autoportrait fait de bribes de souvenirs, de moments d'une vie, d'émotions préservées. Nous n'avons, finalement, pas tellement parlé de mode. Sans doute parce que ce n'est pas vraiment le propos, même si celui qui dit avoir été fortement influencé par August Sander est catalogué comme photographe "de mode" et que c'est son activité professionnelle principale. Mais il est évident que pour celui pour qui " tout est portrait " l'enjeu, le seul, est la photographie. Donc la lumière. Et une indispensable liberté que l'on retrouve dans la façon d'évoquer et sa pratique et des souvenirs, de se dire sans toujours se dévoiler, avec une pudeur qui n'est pas un calcul ou une cachotterie. La parole est fluide, les émotions et les souvenirs reviennent, les convictions, les commentaires, sans affectation. On se parle. Juste entre nous.

11/2022