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Dzack, Gérard Guéro

Extraits

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Sciences politiques

Comprendre l'inexorable progression de la délinquance (1980-2016)

Dans ce texte qui parlera à tous tant le propos ne peut laisser indifférent, Guy Sartory, commandant de police, analyse dans un style simple et clair les problèmes que rencontre la police dans son travail. C'est avec une lucidité guère compatible avec le " politiquement correct " qui règne en maître dans les milieux politiques et médiatiques, que l'auteur analyse de façon approfondie les différents maux qui engendrent ou encouragent les formes de criminalité que nous connaissons : délinquance, banditisme, terrorisme. L'incapacité à résoudre ces problèmes a des sources diverses : réformes favorisant le laxisme, angélisme des politiciens et de la presse à l'égard des gangs des cités, neutralisation de la justice par les politiques pour s'assurer l'impunité, corruption dans le corps de police lui-même et instrumentalisation de la haute hiérarchie policière, mauvais traitements des policiers par l'appareil judiciaire et par les médias, difficulté du travail des gardiens de prison, Le constat, éclairé "de l'intérieur " par un policier expérimenté, est sans appel ! Il est étayé par de nombreux exemples, données statistiques et expériences personnelles. Il montre comment un grand nombre de gens, de condition modeste pour la plupart, voient leur vie littéralement empoisonnée par des délinquants, sans qu'aucun recours n'existe pour eux, hormis trouver le moyen de partir habiter dans un quartier encore à peu près paisible. Il montre aussi comment nos gouvernants nous rassurent à bon compte en prétendant nous protéger contre le terrorisme, alors que notre système actuel de police, de renseignement et de justice, n'est en rien adapté aux nouvelles menaces qui pèsent sur notre pays. Après les attentats sanglants de 2015, l'année 2016 connut des débordements d'une rare violence en marge des manifestations contre la loi Travail, de nouveaux attentats comme celui de Nice, prouvant que les réactions des autorités ont été et sont inefficaces. Dans ce contexte, cet ouvrage entre particulièrement en résonance avec les préoccupations des citoyens.

01/2017

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Religion

Saint Charbel. L'intemporel

Charbel a été opprimé par les tyrans gouverneurs... Son père était mort dans le travail forcé. Brigita sa mère, toute jeune, qui a réalisé un second mariage, l'a laissé, très petit, chez son oncle paternel. Charbel qui a vécu parmi ses pieux parents, a découvert, si tôt, l'amour de Dieu, père et aimable. Il a décidé de redonner cet amour à Dieu et aux humains, ses enfants. Il priait toujours, même pendant son travail... Il a choisi la vie monastique, puis il fut envoyé à l'ermitage. C'est pourquoi Charbel est devenu : - Un chef de liberté : Il a vécu la liberté du Saint-Esprit : La liberté réside dans la libération du péché. (Cf. Jn 8,32-36) De ses sentences : " Si vous êtes libérés du péché, rien ne peut vous soumettre à l'esclavage alors que si vous êtes esclaves du péché, vous serez considérés comme des esclaves, même si vous portez à la main le spectre du roi ". - Une oasis de paix : Il a pris la paix du Fils (Jn 14, 27) Il a gardé la paix malgré les difficultés dans un milieu troublé. Il a supporté toutes les difficultés avec joie. Silencieux, il souffrait, sans demander de soulagement ! Il a toujours dit : " Que la volonté de Dieu soit faite, qu'avons-nous dans ce monde ? ! Nous voyageons pour l'éternité ". - Un hymne de joie : Charbel a senti le bonheur puisé du coeur du Père, il était toujours joyeux. Il a servi joyeusement, il a accueilli les humains avec plaisir et la joie n'a jamais abandonné sa face. - Une offrande d'amour : Charbel était entiché de Dieu-amour, il y pensait seulement, et ne fonctionnait que pour lui. Il s'agenouillait devant lui de longues heures. Il a porté l'amour de Dieu en aimant ses frères les humains, sans distinction, sans limites et sans conditions... C'est pourquoi il a poussé des millions de pécheurs à la conversion, et par son intercession, Dieu a guéri plus que 100000 malades.

08/2019

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Esotérisme

Pouvoirs et vertus de la Shungite

Pourquoi les Russes voulaient-ils garder secret les fabuleuses propriétés de cet extraordinaire minéral ? La question reste posée et intrigue. On sait aujourd'hui que la shungite développe dans son environnement un bouclier parfait contre les radiations et un blindage efficace pour éliminer les rayonnements électromagnétiques nocifs de toutes origines diffusés par les ordinateurs, fours à micro-ondes, téléviseurs et surtout les téléphones portables. Mais ce n'est pas tout. Des études sérieuses démontreraient à court terme, un nombre exponentiel de propriétés tout à fait importantes dans les domaines de la géobiologie - science de l'ensemble des influences de l'environnement sur le vivant - et surtout de la santé (régénère, protège, neutralise, calme). Elle protégerait notamment contre les dangers provenant du radon, gaz radioactif, particulièrement présent dans les régions granitiques, volcaniques et uranifères telles la Bretagne, la Corse, le Massif Central et les Vosges. Dans notre monde saturé d'ondes multiples et innombrables, c'est un atout précieux pour retrouver un équilibre nerveux souvent perturbé par cette situation on ne peut plus dommageable. Comme chacun sait, les radiations posent un véritable problème de santé individuelle et collective. Les pouvoirs publics, hélas, ne semblent guère s'en préoccuper, sauf dans les cas les plus graves et les plus spectaculaires. En attendant une prise de conscience dans ce sens, il importe que tout un chacun agisse à son niveau. Aujourd'hui la shungite, pour un coût relativement modique et avec une grande simplicité d'utilisation, peut nous venir en aide. Ses origines son encore mal connues. Sa composition unique et le fait qu'on la trouve surtout en Carélie, au nord-ouest de la Russie, près de la mer Blanche, accréditent la thèse d'une gigantesque météorite qui se serait écrasée sur Terre il y a plusieurs millions d'années. Ce livre qui se veut avant tout pratique et à la portée de tous, rassemble les informations les plus sérieuses pour une utilisation rationnelle et pratique de la fameuse shungite.

08/2012

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Sociologie

Histoire du célibat et des célibataires

" Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants " : le mariage, dans le conte traditionnel, marque la fin de l'histoire. Que de clichés véhiculés dans cette simple formule ! Le bonheur est lié au mariage, et le célibat pourrait se résumer à cette quête ; comme le bonheur, l'état matrimonial se mesure au nombre d'enfants, surtout chez les princesses. Ce que dit explicitement, et non sans une touchante naïveté, la formule consacrée des contes, la littérature le manifeste depuis l'origine : le roman d'amour, les intrigues théâtrales, la poésie, les opéras mettent en scène des célibataires beaucoup plus souvent que des gens mariés. Et pourtant, le célibat n'a guère inspiré les historiens... À l'inverse, le mariage, qui ne constitue pas un thème très fécond en littérature (à moins, bien sûr, d'être malheureux ou adultère), a été largement scruté par eux. Le célibat peut devenir, et l'est de plus en plus souvent aujourd'hui, un état permanent que l'on ne songe pas à quitter. Si le lieu commun du célibataire en attente d'accomplissement a eu sa justification jadis, il ne correspond plus à la réalité de notre temps. Il n'est plus une salle d'attente, mais un mode de vie assumé, repris à l'occasion par les gens mariés et retrouvé tout naturellement par les divorcés. C'est un marché, aussi, qui s'est développé de façon spectaculaire ces dernières années : qu'il suffise d'évoquer la réduction des portions dans les magasins d'alimentation, les sièges isolés dans les trains, les clubs de voyages jouant la carte de la solitude, la vogue du dating, les séries et les émissions télévisées. Le premier salon du célibataire, qui se réclame de la " céliberté ", a ouvert ses portes en novembre 2002. Oui, le célibat est de plus en plus à la mode. C'est un des buts de cet ouvrage de redéfinir le célibat, selon la réalité historique et non selon des critères préconçus et immuables.

10/2004

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Histoire internationale

Michel et Natacha. Vie et amour du dernier Tsar de Russie

Nathalie Wulfert était une femme pour laquelle, selon un contemporain, un homme aurait pu " tout oublier et renoncer à tout ". En la voyant, le grand-duc Michel Alexandrovich, frère du tsar Nicolas II, en tomba éperdument amoureux. Il lui fit la cour, bien qu'elle fiât divorcée et remariée avec l'un des officiers du régiment où il servait. Pour lui, elle divorça une seconde fois et accepta une vie de maîtresse entretenue qui ne lui convenait guère et lui valut la malveillance et l'hostilité de la Cour. Pour elle, il oublia ses devoirs dynastiques afin de l'épouser en cachette, à Vienne, malgré la surveillance policière dont son frère le tsar les entourait. Et seules les balles de ses assassins bolcheviques eurent raison de son amour. Michel et Natacha est l'une des plus belles histoires d'amour de notre siècle et elle nous est racontée à travers leur correspondance intime : des centaines de lettres inédites évoquent leur bonheur et leur désespoir et nous entraînent à travers toute l'Europe, de Saint-Pétersbourg à Paris, de Cannes à Londres, de Berlin à Venise, avec les agents de l'Okhrana, la police secrète du tsar, à leur trousses. Mais cet ouvrage est également une narration saisissante des dernières années de la Russie impériale, de la Première Guerre mondiale et de la révolution qui entraîna la chute de Nicolas il et l'abdication en faveur de son frère. C'est aussi la première biographie complète de Michel II, l'empereur qui ne régna qu'une seule journée. Le dernier tsar de la dynastie des Romanov. A partir de journaux intimes, de lettres et de documents restés longtemps cachés dans les archives soviétiques, Michel et Natacha constitue un document indispensable pour la compréhension des événements qui ont précipité la Révolution et condamné le peuple russe à soixante-dix ans d'une tyrannie infiniment plus cruelle que celle dont il croyait se débarasser.

11/2000

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Beaux arts

Le sens du beau. Aux origines de la culture contemporaine

Comment vivre bien sans la beauté, sans la multiplicité des symboles et des significations qu'elle offre à nos méditations, à nos conversations ? "Des goûts et des couleurs on ne discute pas", prétend la sagesse des nations... Et pourtant ajoutait Nietzsche, on ne fait que cela ! Sans doute, mais cependant pas depuis toujours... Dans l'Antiquité, la question des critères du Beau ne se posait guère. L'œuvre d'art possédait une certaine objectivité, définie par sa capacité d'incarner à notre échelle les propriétés harmonieuses de l'Ordre du monde, du grand Tout cosmique. Elle s'imposait donc aux hommes comme un "microcosme", doué de qualités incontestables. Le Moyen Age reconduira cette conviction que l'art a pour fonction de mettre en œuvre dans un matériau sensible une vérité supérieure et extérieure à l'humanité, celle de la splendeur des attributs divins. Il faut attendre le XVIIe siècle pour qu'advienne la "Révolution du goût" : l'idée qu'il existe au plus intime du cœur humain un sens du beau et que l'œuvre a pour vocation, non plus d'incarner une vérité, cosmique ou divine, mais de plaire à la sensibilité des êtres humains. Et c'est au XVIIIe siècle, sur fond de cette première laïcisation de la culture, que la philosophie de l'art prendra la forme d'une théorie de la sensibilité, d'une esthétique. L'œuvre n'apparaît plus comme le reflet d'un univers transcendant, mais comme une création de part en part réalisée par et pour les êtres humains. L'auteur et le spectateur, le génie et son réceptacle, deviennent ainsi les deux visages inséparables de cette subjectivisation de la beauté. C'est de cette singulière mutation, à l'origine de toute la culture moderne, que le présent livre tente de retracer l'histoire et de dégager les enjeux. Plus largement, il vise à éclairer nos débats actuels en les situant dans la perspective globale de la sécularisation du monde, de "l'humanisation du divin".

03/2001

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Religion

Guerre de religion et police de la pensée : une invention monothéiste ?

Les religions abrahamiques ont développé une nouvelle motivation de violence : celle de détruire les dieux d'autrui pour imposer le sien. Au nom de l'introduction, inédite jusque là, de la notion du vrai et du faux dans le domaine des dieux. L'extirpation de l'idolâtrie a justifié des persécutions religieuses, des guerres de religion, un impérialisme de la pensée qui s'est illustré par l'Inquisition, et qui, au nom de l'évangélisation, prétend détruire tout autre système religieux. En comparaison, le polythéisme a parfois interdit des pratiques religieuses qu'il jugeait dangereuses pour l'ordre public, mais il n'a jamais qualifié un dieu de faux, ni engagé de guerre pour promouvoir un dieu, ni détruit les dieux des peuples vaincus. La pluralité des aspects de la vérité, la relativité de tout énoncé y étaient reconnues. Cette prévention contre l'absolu ne fut retrouvée en Europe qu'à partir de la Renaissance. Des rechutes débouchèrent néanmoins sur la Terreur, sur les " religions séculières ", sur les fondamentalismes. Via la mondialisation, la tentation de l'absolu tend aujourd'hui à contaminer d'autres religions. Prétendre que les religions monothéistes ne sont que " de paix et d'amour " constitue une présentation tronquée de la réalité. Ce qu'elles veulent d'abord, c'est purifier, convertir, exercer une emprise sur les âmes. II tend à en résulter une diabolisation de l'adversaire et une sacralisation de la violence. Ce diagnostic reste pourtant contesté voire inaudible. Aussi ne faut-il guère s'étonner de ce que la fin des guerres de religion n'intervienne le plus souvent qu'après un lourd tribut de violence, et que la solution ne vienne pas du monde religieux, mais de la société civile. Cet essai est le premier d'une trilogie. II vise à présenter les faits. Le second partira à la recherche des mobiles, et suggérera une voie de solution. Le troisième discutera les arguments des opposants à la thèse de la violence monothéiste.

10/2016

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Critique littéraire

Pour aboutir à un livre

Depuis plusieurs années, il ne se passe guère de mois sans qu'un étudiant ou une étudiante ne vienne à la Fabrique pour nous poser des questions sur l'édition indépendante, "engagée" comme ils disent. Ils sont en fin de licence ou en maîtrise, souvent dans la filière "métiers du livre" ou bien en science politique ou en histoire. Le projet de ce livre, c'est d'elles et eux qu'il vient, de leur intérêt, leur questionnement et leurs doutes. - Comment fonder une maison d'édition à partir de rien - combien d'argent faut-il, dans quel local, avec quel imprimeur, quel banquier, quel distributeur ? - Ensuite, comment s'y prendre pour ébaucher un catalogue, pour le développer, quelle relation avec quels auteurs, quel travail sur les textes ? - Sans négliger les questions matérielles : établir le budget des livres, tenir un plan de trésorerie, un budget annuel... L'éditeur doit marcher sur ses deux jambes, mener de front la partie intellectuelle et la partie matérielle du métier, qui se complètent et se renforcent mutuellement. - Les livres une fois imprimés, il faut les faire connaître - à la fois aux médias, aux libraires, dont le soutien est décisif, et pour finir aux lecteurs, en utilisant les moyens les plus traditionnels (contact direct et par les représentants) et les autres (site internet, newsletters, etc.). Et puis il faut les vendre ! Ce livre est mené sous forme d'un dialogue avec Ernest Moret, étudiant en philosophie qui connaît bien la Fabrique où il a été stagiaire. Cette forme a permis de mêler des notions d'ordre général et des idées et des anecdotes tirées de l'expérience personnelle d'Eric Hazan, dans l'édition d'art puis à la Fabrique. Sans compter les suggestions et critiques issues de l'équipe même de la Fabrique - car ce qui ressort clairement de ce livre, c'est que l'édition est avant tout un travail collectif.

10/2016

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Littérature française

Le trottoir au soleil et autres récits courts

Les textes courts, qui ont fait le succès de l'auteur, rassemblés pour la première fois en volume. Textes courts, instantanés littéraires... Tous les recueils rassemblés dans ce second volume de "La collection' Bouquins ont leur singularité, et chacun des textes de chacun des recueils peut se lire séparément. Pourtant, au-delà de cette fractalisation apparente, ou grâce à elle, je vois bien en les rapprochant ainsi qu'ils constituent un tout, une manière globale de regarder la vie et d'essayer de la traduire. Imposer ce genre, a priori peu vendable, un peu plus que la poésie mais infiniment moins que le roman et même la nouvelle, fut le fruit d'une longue patience, qui ne me coûta guère, pénétré que j'étais de l'idée que c'était cela que je voulais faire. Les points communs entre tous ces titres ? Une proposition de partage des sensations et des comportements, qui accompagnait paradoxalement l'effort pour les dire de la façon la plus personnelle possible. La diversité de la vie même, la pastèque ou la pluie de mars, croquer un navet ou dire oui au coiffeur. Des sujets qui n'étaient pas des sujets mais qui le devenaient, la gageure était là. Trouver l'aiguille la plus mince, la plus infime, se dire que c'est seulement ainsi qu'elle pourra pénétrer profondément la peau de mes semblables. Se dire que dans un atome de neige il y a toute la neige. Philippe Delerm Ce volume contient : Le Bonheur - La Sieste assassinée - Enregistrements pirates - Le Trottoir au soleil - Les Eaux troubles du mojito - Ma grand-mère avait les mêmes - Je vais passer pour un vieux con - Et vous avez-eu beau temps ? - Dickens, barbe à papa - La Tranchée d'Arenberg - L'Extase du selfie - Rouen - Les Mots que j'aime - La Vie en relief - C'est bien - C'est toujours bien - C'est trop bien.

11/2022

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Beaux arts

Primatice architecte

Bien que Giorgio Vasari ait fait l'éloge de ses constructions françaises et assigné ainsi à Primatice (1504-1570), héritier de Raphaël et de Giulio Romano, une place éminente parmi les architectes de la Renaissance, l'histoire de l'art a tardé à reconnaître son oeuvre. En 1900, Louis Dimier a mis en relief le rôle fondamental qu'avait joué l'architecture dans son itinéraire artistique. Mais tout au long du XXe siècle la recherche ne s'est guère intéressée à cet aspect essentiel de son activité et les organisateurs de la grande exposition de 2004, Primatice maître de Fontainebleau, ont préféré ne pas aborder le sujet. Quand cette exposition vint à Bologne, ville natale de l'artiste, nous avons publié un ouvrage collectif Francesco Primaticcio architetto, le premier consacré à cette problématique. Le présent volume en reprend l'essentiel, c'est-à-dire les contributions concernant l'oeuvre architecturale de Primatice en France, revues par les auteurs et enrichies de réflexions nouvelles. Victimes de l'évolution du goût, la plupart des bâtiments de Primatice, souvent restés inachevés, ont disparu et l'absence de dessins d'architecture autographes rend encore plus difficile l'étude de son oeuvre. Si les caractéristiques du style architectural de Primatice sont encore visibles au château de Fontainebleau et dans la chapelle funéraire de Diane de Poitiers à Anet, les restitutions graphiques, fondées sur la recherche archéologique et l'étude critique des documents, peuvent seules donner une idée des édifices détruits: la fontaine d'Hercule, la grotte du château de Meudon et la Rotonde des Valois. Ces édifices révèlent un artiste de premier rang, créateur d'architectures spectaculaires, promoteur d'échanges renouvelés entre la France et l'Italie, auteur de synthèses originales associant les deux cultures. Cette oeuvre jette une lumière nouvelle sur la réception de la Renaissance italienne en France entre 1540 et 1570 et les métamorphoses du vocabulaire architectural qui eurent lieu pendant cette période. Elle illustre de manière exemplaire la circulation des modèles et des savoirs.

04/2010

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Littérature française

Par-dessus ton épaule

Thomas a dix ans, il se sent un peu perdu, parfois même il a l'impression de tomber à l'intérieur de son propre corps et se demande s'il faut rire ou pleurer. Il aimerait tellement parler à sa mère, mais celle-ci ne lui prête guère attention, bien trop accaparée par sa réélection à la tête de la ville. Son père, lui, architecte, est sans cesse en voyage d'affaires. Alors, pour garder contact avec la réalité, chaque jour il écrit à cette mère devenue inaccessible. Plus tard peut-être lira-t-elle ses pages et ils pourront enfin se comprendre. A travers ses yeux d'enfant étrange, Thomas révèle sa difficulté d'être devant le monde, les images de décapitation des fous de Dieu, les comportements et les lois bizarres des adultes, la découverte du sentiment de honte, puis celui de la mort. Les poches d'air, il les trouve en passant ses journées buissonnières dans le bus, le regard planté à travers la vitre, comme au cinéma. Pauline, sa confidente et camarade de classe, parvient à calmer ses peurs. Le reste de l'humanité est un mystère, seuls les animaux lui semblent des êtres réellement compréhensibles. Le jour où son père lui apprend qu'il s'enferme dans un temple bouddhiste, Thomas désespère davantage et s'enfuit jusqu'à la Crique des Solitaires. Là, il rencontre Violette. C'est une chance inespérée, il ruse et réussit à se faire adopter par elle. Dès lors les journées d'été ressemblent à un paradis dans la grande maison de Violette, sa mère de lait, comme il l'appelle. A ses côtés, il apprend le travail manuel, l'endurance au mal, l'art du camouflage, une autre façon de vivre. Septembre arrive, c'est la rentrée des classes, plus possible de se cacher, il doit à présent choisir : mère de lait ou mère de sang ?

03/2017

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Décoration

Un rebelle place Vendôme

Rien ne prédestinait un enfant d’une famille modeste de la banlieue d’Asnières à l’aube des Trente Glorieuses, à devenir l’homme qui, au tournant du siècle, démocratiserait la joaillerie de luxe et révolutionnerait la Place la plus chic de Paris, avec pour mot d’ordre le luxe pour toutes et l’ouverture, un jour prochain, d’une station de métro nommée Vendôme. Alain Nemarq, patron de Mauboussin, artiste et joaillier, s’est fait par les femmes. Ce timide qui se croyait sans qualité et ne s’aimait guère, leur doit l’essentiel. Ce livre qu’il leur dédie paie à son tour, après son métier-passion de joaillier, sa dette à tous les dons, les leçons qu’il reçut d’elles, dans la vie comme dans l’histoire. De multiples portraits, des femmes admirables et simples de sa famille, des égéries qui lui ont appris la joaillerie aux Grandes dames des Lettres et des Arts comme aux héroïnes de légende, qui constituent son panthéon, font de ce livre à la première personne, loin de tout égotisme, un bréviaire amoureux dans la Cité des Femmes. Alain Nemarq, non moins que joaillier rebelle et inspiré, est un homme de conviction et de combat. Sa vie de professeur à HEC puis commis aux aggiornamento industriels des années de crise ont fait de ce militant du bonheur et de l’égalité pour tous un homme qui n’aura cessé de se battre en actes contre tous les Establishments. On trouvera dans ces pages authentiques et sincères qui nous emmènent d’Asnières en1950 à Saint-Germain des Près ou à New York, dans une usine textile du Nord et au cimetière de Pantin où reposent les siens, le récit sans complaisance et au parfum très littéraire d’un ami actuel du genre humain.   À commencer, encore une fois, par l’Autre moitié du monde : les femmes.    

10/2011

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Littérature française

Une rentrée littéraire

Le personnage principal de ce roman violent, tendu, énigmatique, plein d'un humour cruel, est un éditeur parisien. Un homme apparemment paisible. Il ne l'est pas. A la toute jeune femme qui lui apporte le manuscrit de son premier roman, l'éditeur au bord de la faillite, prêt à tout pour sauver sa maison, répond que les lecteurs préfèrent les enquêtes sur des faits divers bien sordides et surtout les confessions de vedettes, évoquant de préférence des drames de viol et d'inceste. Elle voudrait lui laisser son manuscrit, il le refuse. " Je le lirai peut-être un jour, dit-il, si vous me faites un livre bref, avec repérage sur le terrain, sur un meurtre célèbre en Haute-Savoie. " Géraldine le hait, mais si elle ne feint pas de s'accommoder au goût de ce petit industriel du papier, elle n'aura guère d'autre ouverture vers une publication. Géraldine construit un piège. Oui, elle va faire une enquête, mais sur l'éditeur. Le centre de cette action clandestine sera Senlis où celui-ci possède une vieille ferme transformée en forteresse. La jeune femme fait parler les voisins. Elle utilise la méthode conseillée par l'éditeur pour entrer dans un univers secret. Elle fait alors irruption dans un monde de ténèbres. Comprendra-t-elle à temps qu'il vaut mieux avoir la vie sauve qu'être publiée ? On peut évoquer une atmosphère à la Hitchcock, sinon à la Brian de Palma. Peut-être. Mais le monde noir et inquiétant de Christine Arnothy est éclairé par des éclats de rire. Ce roman passionnant s'adresse à un public avide d'évasion qui peut aussi se faire, grâce à ce miroir grossissant, une idée d'un certain milieu littéraire parisien. Sûre de son destin d'écrivain, Géraldine traverse la jungle de l'édition. L'époque décrite n'est pas glorieuse, mais peut être ici et là étonnamment pure, ne fût-ce que pour quelques secondes. Le temps de reprendre son souffle, pour continuer à lire.

09/2004

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Policiers

L'ombre de Gray Mountain

Nous sommes en 2008. La carrière de Samantha Kofer dans un grand cabinet d'avocats de Wall Street est sur des rails dorés... Mais la récession frappe soudain. La jeune femme se retrouve du jour au lendemain au bas de l'échelle, limogée, raccompagnée vers la sortie, quasiment jetée dehors par une escorte de vigiles. Samantha a toutefois de la "chance" dans son malheur ; un cadeau de ses supérieurs : si elle accepte de travailler gratuitement pendant un an dans un centre d'aide juridique, elle pourra peut-être réintégrer sa place au cabinet. En quelques jours, Samantha quitte donc Manhattan pour s'installer à Brady, en Virginie, une bourgade de deux mille deux cents âmes au coeur des Appalaches, un recoin du monde où elle n'aurait jamais pensé mettre les pieds. Mattie Wyatt, une figure éminente ? De Brady et directrice du centre juridique, va lui montrer comment aider "les vrais gens ayant de vrais problèmes". Pour la première fois dans sa carrière d'avocate, Samantha va préparer un procès, connaître la violence des salles d'audience, se faire réprimander par un juge, recevoir des menaces de la part de gens qui n'apprécient guère qu'une avocate de New York mette son nez dans leurs affaires. Elle va apprendre également que Brady, comme nombre de petites villes, cache de lourds secrets. Ce nouveau travail va entraîner Samantha dans les eaux troubles et dangereuses de l'exploitation minière, une terra incognita où il n'y a ni lois, ni code du travail, ni respect des biens et des personnes. Deux camps s'opposent. La population s'entredéchire. La montagne elle-même est en danger, attaquée de toutes parts par les sociétés de charbonnage. La violence est partout. Et, en quelques semaines, Samantha va se retrouver emportée dans un combat judiciaire dont l'issue sera fatale. Traduit de l'anglais par Dominique Defert.

03/2015

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Archéologie

Mirgissa IV. La forteresse haute et les enceintes

La forteresse de Mirgissa/Iqen, probablement construite sous Sésostris Ier, est un élément essentiel de la défense de la frontière sud de l'Egypte. Edifiée sur un piton rocheux d'où on surveille les voies fluviales et terrestres, elle contrôle les enceintes et protège les installations portuaires et la ville civile. C'est un modèle d'architecture militaire à la XIIe dynastie. C'est le siège de l'administration locale, de la résidence du gouverneur et un poste commercial de première importance ; de vastes espaces sont occupés par les habitats, les entrepôts, les ateliers, dont on peut suivre les transformations dans les trois niveaux principaux, jusqu'au Nouvel Empire. Construite au sud des rapides de la deuxième cataracte, la forteresse haute de Mirgissa/Iqen protège ce site de la frontière méridionale de l'Egypte et contrôle les voies fluviales et terrestres ; liée aux enceintes qui entourent les habitats de la plaine, les ateliers et les installations portuaires, elle fut probablement édifiée sous le règne de Sésostris Ier, comme Bouhen plus au nord. C'est un modèle d'architecture militaire du Moyen Empire avec sa double enceinte fortifiée, les fossés, les glacis ; elle abrite aussi la résidence du gouverneur, l'armurerie, des bâtiments affectés aux grandes institutions égyptiennes, des sanctuaires, des ateliers, ainsi que différents habitats. Quatre niveaux principaux ont été reconnus ; la première enceinte fut très vite remplacée à la XIIe dynastie par un établissement complexe dont le plan intérieur ne varia guère ; on y accédait via une porte monumentale. A la fin du Moyen Empire, les habitats se diversifient, avec la construction de résidences de tailles diverses. Au Nouvel Empire, le site perd sa fonction première et les bâtiments sont divisés ou reconstruits. Le mobilier mis au jour est varié, dont une remarquable collection d'armes lithiques du Moyen Empire ; les centaines de céramiques ont permis l'établissement d'une typologie.

06/2023

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Histoire ancienne

La nef de Vénus. Erotisme et mauvais oeil dans l'Est de la Gaule et l'Empire romain

Dans l'imaginaire collectif, l'Antiquité n'a guère de limites en matière de sexualité. Les orgies n'y sont-elles pas quotidiennes ? Les innombrables phallus ou scènes érotiques, y compris dans des lieux publics, ne sont-elles pas la preuve de cette absence de pudeur ? La représentation d'organes génitaux féminins et masculins existe déjà à la Préhistoire. On en ignore la signification réelle, mais il est fort probable qu'elle soit en lien avec le soucis permanent de fertilité, de fécondité. Cette préoccupation se retrouve dans l'Antiquité, au travers d'ex-voto sexués ou du dieu Priape qui protège jardins et vergers. Son énorme phallus en assure la défense, contre les voleurs, mais aussi contre les envieux. En effet, le phallus/fascinus n'est-il pas un puissant moyen de se protéger du Mauvais OEil ? Pour les Antiques, le pouvoir de fascination est une réalité scientifique, pas une superstition. Le rire, même gêné, a également le pouvoir de détourner de soi le regard maléfique de l'envieux. Les scènes érotiques que l'on retrouve aussi bien sur des lampes à huiles, sur des peintures murales ou des manches de couteaux sont-elles uniquement destinées à exciter le désir sexuel ? Leur iconographie, souvent outrancière et humoristique, est-elle destinée à provoquer un rire apotropaïque ? La représentation d'un sexe, qu'il soit féminin ou masculin, peut donc être en lien avec les croyances religieuses, les connaissances scientifiques et l'érotisme pur. Elle répond donc à des codes, mais aussi à des tabous. Les Antiques n'ont pas l'habitude de se montrer nus en dehors du stade et des thermes. Ils ont, tout comme nous, leurs interdits. Quels sont-ils ? Ainsi, l'art érotique antique, dans l'Est de la France actuelle comme dans le reste de l'Empire romain, nous ouvre un monde méconnu que cet ouvrage invite à explorer.

10/2018

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Economie

De Rivoli à Bercy. Souvenirs d'un inspecteur des finances, 1952-1998

Fils et petit-fils de fabricants de soierie lyonnais, Guy Delorme choisit le service de l'Etat alors que son milieu familial ne l'y prédispose guère : "... la formation reçue chez les jésuites, le hasard et un peu de chance ont sans doute une part dans cette orientation " répond lui-même Guy Delorme à un ami qui interroge " pourquoi l'Inspection des finances ? " Le hasard qui lui met sous les yeux en 1952 une petite brochure sur le concours de l'Ecole nationale d'administration alors qu'il poursuit des études de droit et de lettres à la faculté de Lyon. La chance qui lui fait tirer de " bons sujets " au concours de sortie et obtenir un rang lui permettant de choisir l'Inspection. Mais chance et hasard révèlent en réalité une solide vocation pour le service publie auquel Guy Delorme consacrera sa carrière avec passion et enthousiasme. C'est le récit de ce parcours que le Comité pour l'histoire économique et financière publie aujourd'hui ; un parcours en grande partie centré sur les questions fiscales. De la modernisation de la régie des Contributions indirectes, à la mise en place des nombreuses réformes fiscales des années soixante aux côtés de Valéry Giscard d'Estaing, le lecteur entrera aisément, grâce à la clarté du récit, dans des domaines importants pour la vie quotidienne des Français : la fiscalité immobilière et la modernisation du contentieux fiscal en 1963, la réforme de l'imposition des entreprises et la création de l'avoir fiscal en 1965, la généralisation de la TVA en 1966... Dans sa préface, Valéry Giscard d'Estaing évoque "... ces années de travail intense. Nous avions conscience d'aller dans la bonne direction et si Guy Delorme, et avec lui, l'ensemble de l'état-major de la direction générale des Impôts, ont tant et si bien œuvré, c'est parce qu'ils se sentaient portés par la conviction qu'il fallait avancer, malgré les difficultés ".

03/2000

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Droit

Restructurations d'entreprises et droit de la concurrence. Actes de la journée d'étude du 14 décembre 1991

L'emploi des termes " structure " et " restructuration " est chargé d'un sens juridique et même sémantique qui alimente une réflexion téléologique sur le Droit. Comme Barrés l'a dit si justement et non moins élégamment, le Droit a deux fonctions sociétales : " il donne des ordres aux hommes pour donner un Ordre au Monde ". Il n'y a guère, la fonction normative de la règle juridique éclipsait sa fonction constructrice. Depuis quelques décennies, les " nouveaux juristes " ont mis l'accent sur la fonction structurante de la norme juridique, à tel point quelle a pu, à son tour, sembler éclipser sa nature normative. Le droit des affaires est celui des structures marchandes de la Société. Le droit économique est celui de la structuration de l'économie dont se nourrissent les échanges et les partages sociaux. Le droit économique qui régit les restructurations d'entreprises ne saurait donc échapper aux principes fondamentaux du Droit. Il est capital de ne pas confondre un droit de l'économie avec un économisme sans droit. C'est de cette fonction normative que la règle de droit tire sa nature mais c'est pour répondre à sa fonction structurante qu'un droit élabore ses techniques propres. Les travaux du colloque ont montré que si les enjeux économiques des opérations de restructuration d'entreprises sont généralement clairs, d'une cruelle limpidité parfois, il est plus difficile de mettre à jour les enjeux juridiques de la confrontation des techniques de restructuration d'entreprises avec les règles des droits de la concurrence applicables en France. C'est cependant ce que va s'efforcer de relater la première partie de notre synthèse consacrée aux enjeux juridiques de ces problèmes. Mais, toujours en toile de fond de la pièce qu'anime la dialectique " restructuration juridique/compétition économique ", les choix qui sont en cause relèvent de l'éthique juridique. Cette dimension essentielle du droit n'a pas été oblitérée. Nous y consacrerons la seconde partie de cette synthèse qui mettra en relief les enjeux sociétaux de cette confrontation du droit et de l'économie " Claude Champaud.

01/1993

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Histoire et Philosophiesophie

Paléobiosphère. Regards croisés des sciences de la vie et de la terre

" Obéissant aux lois de la physique, lentement nourri des poussières de notre système solaire, un monde minéral a façonné le monde du vivant qui, à son tour, lui a progressivement rendu la part minérale qu'il lui avait empruntée - le temps d'une vie, le temps d'un cycle biogéochimique. Tout cela a construit ce que l'Homo sapiens de terrain appelle " les cailloux ". En somme, deux machines aussi aveugles l'une que l'autre fonctionnent en harmonie depuis au moins quatre milliards d'années. Harmonie ? Pas toujours, car il arrive que cet univers physique impose à la vie de redoutables contingences. Seuls - pour le moment - dans un univers sans écho, nous sommes réduits à évaluer le temps qui passe et celui qui est passé. Le temps reste l'obsession du géologue et du paléobiologiste : la mesure relative du temps " long " a été l'une des plus belles conquêtes de la géologie, puis les mesures radiométriques sont venues, y ajouter les jalons qui lui manquaient, mais la mesure relative du temps géologique par les fossiles testera pour longtemps un repère immédiatement exploitable par le géologue ou le paléontologue de terrain. Quant aux horloges moléculaires, fondées sur la comparaison des séquences de gènes d'organismes actuels, elles donnent un indice où les fossiles sont encore le seul moyen d'évaluer l'âge minimal des divergences entre les grands groupes du vivant. Cette Terre minérale qui a guidé et supporte encore la vie est la même qui, à chaque génération, permet la construction des êtres vivants, comme si une entité nouvelle apparaissait dans l'univers, avec ses erreurs fatales et ses succès. Oxygène, carbone, calcium sont là pour la nourrir, mais la complexe mécanique des gènes régit sa survie. Par son développement, sa croissance et son tribut à la sélection naturelle, chaque être vivant vient ainsi contribuer à une épopée dont on entrevoit à peine le début et dont nous n'osons guère imaginer l'issue. " (extrait de la préface)

07/2010

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Thèmes photo

Spettri Di Famiglia

Spettri di Famiglia est une quête fièvreuse. Celle d'un photographe de renom, la quarantaine passée, prenant connaissance de ses origines napolitaines. Il s'ensuivra de multiples voyages qui, à défaut de vérité, nourriront un récit auto- fictionnel empreint de poésie noire. "Ce sont des images charbonneuses, enfouies depuis des lustres, puis lentement remontées des galeries profondes de la mémoire, ces endroits dédiés au pire et où l'on n'aime guère trainer. Ces images sont l'obscur récit d'un abandon, la fin brutale d'une enfance française , tranchée au hachoir. Un soir, à la fin des vacances, un père dit à Charlotte, sa fille d'une dizaine d'années, "on ne peut pas te ramener avec nous, il va falloir que tu restes ici". Et ici c'est l'Italie, c'est Naples, l'étran- ger, le bout du monde et pour une enfant, sans ses parents, la fin de tout. Et ce tout s'est joué sans explication, hors de la raison, du bien comme du mal. Simplement , la foudre du malheur s'est abattue, un soir d'été, à la fin des vacances". Extrait du texte de Jean-Paul Dubois, prix Goncourt 2019 Ulrich Lebeuf, né en 1972, est un photographe français. En mai 2016, il reçoit le prix Jean-Dieuzaide, décerné par l'Académie des arts de Languedoc, qui récompense le travail du photographe, non seulement pour son rôle de témoin lors de grands événements via ses clichés pour la presse française et internationale, mais aussi pour son engagement dans la promotion de la photographie, en tant que directeur artistique. Membre de l'agence MYOP depuis janvier 2007, ses travaux sont publiés dans Le Monde, Libération, The New York Times ou des magazines comme Grazia, VSD, Géo, M Le Monde... En parallèle à son travail pour la presse, il poursuit des travaux photographiques plus personnels, dans lesquels il emploie des techniques proches de l'art pictural.

10/2022

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Poches Littérature internation

L'Etoile d'argent

1970, dans une petite ville perdue de Californie. " Bean " Holladay a douze ans et sa soeur, Liz, quinze, quand leur artiste de mère, Charlotte, prend sa voiture et disparaît : elle a besoin de temps, d'espace, pour "chercher la magie en toute chose" et pour se trouver elle-même. Ce n'est pas la première fois qu'elle s'en va - mais "elle revient toujours", se disent les deux gamines. Seulement, l'argent vient bientôt à manquer et, alertés par quelque voisin, des agents des services sociaux se mettent à rôder autour de la maison. Bean et Liz n'ont guère le choix : il leur faut prendre un bus pour Byler, Virginie, aller trouver refuge chez cet oncle Tinsley dont elles ont un vague et lointain souvenir. Tinsley Holladay est veuf et vit seul à Mayfield, le manoir familial, monumental mais parfaitement délabré, dernier vestige coupable du vieux Sud, figé dans l'ambiance ségrégationniste des années 1950. Sous ses airs bourrus et malgré son code d'honneur un peu vieux jeu, oncle Tinsley a un coeur d'or et les accueille à bras ouverts. Une petite vie à trois s'organise durant le printemps, puis l'été, comme une parenthèse enchantée. Jusqu'au jour où, pour gagner un peu d'argent avant la rentrée des classes, Liz et Bean entrent au service de Jerry Maddox, contre l'avis de leur oncle. Face à cet homme puissant et visqueux qui, en sa qualité de contremaître dans l'usine de la ville, terrorise ses employés, ses locataires, ses enfants et sa femme, elles refuseront de plier... Jeannette Walls signe ici un livre tour à tour amusant et émouvant, toujours juste, sur des thèmes qui lui sont chers : les abus de pouvoir des adultes, la capacité de résilience des enfants confrontés à l'abandon, aux familles instables, aux parents irresponsables et à des situations qui leur échappent.

04/2017

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Monographies

Lalanne bestiaires

Au tournant des années 2000, François-Xavier Lalanne entama une collaboration avec les Presses de Serendip en illustrant un choix personnel de fables de La Fontaine, projet qui lui tenait à coeur depuis longtemps et qu'il n'avait pu jusqu'alors mener à bien. Au tournant des années 2000, François-Xavier Lalanne entama une collaboration avec les Presses de Serendip en illustrant un choix personnel de fables de La Fontaine, projet qui lui tenait à coeur depuis longtemps et qu'il n'avait pu jusqu'alors mener à bien. Renouant avec l'art de la gravure et s'étant pris au jeu, il imagina dans la foulée un Bestiaire ordinaire, consacré aux animaux et insectes qui nous entourent, dont il accompagna les images d'une suite de petits textes à l'esprit et l'humour remarquables. De ce qui devait être un volume unique, sortit finalement un triptyque : le Bestiaire ordinaire fut suivi d'un Bestiaire nécessaire, exaltant la faune domestique, puis d'un Bestiaire légendaire, peuplé de créatures fabuleuses, du centaure à Mickey. En un défi supplémentaire, chaque planche de ce triptyque se devait d'être exécutée dans une technique différente, reflet de la diversité du réel : de la gravure sur bois à la photo, en passant par la lithographie, la pointe sèche et l'héliogravure. Limités à soixante-quinze exemplaires, imprimés à la main sur velin d'Arches, ces volumes n'ont guère quitté le secret des cabinets de collectionneurs et n'ont été vus que d'une poignée d'amateurs. Ils battent désormais des records en vente publique. Le présent volume rassemble pour la première fois l'ensemble des planches des trois Bestiaires (y compris celles, restreintes à dix exemplaires, des tirages de tête). Mettant en regard gravures et sculptures, il illustre superbement la dimension graphique d'un univers dont on connaissait essentiellement la valeur plastique. Il offre ainsi une véritable révélation sur un aspect totalement méconnu de la création de Claude et Francois-Xavier Lalanne, artistes dont l'oeuvre est aujourd'hui saluée par la consécration internationale.

06/2022

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Musique, danse

Eugène Scribe ou Le Gynolâtre

Depuis un bon siècle et demi, le nom d'Eugène Scribe, inventeur du vaudeville moderne, dramaturge le plus populaire d'Europe un siècle durant et librettiste le plus respecté de son époque, est devenu pour les élites synonyme de médiocrité académique et bourgeoise. De nos jours, il n'est connu que des amateurs d'opéra. Pour ceux-là, il n'est guère plus qu'une signature au bas d'oeuvres rarement exécutées (Les Huguenots, La Juive, Robert le Diable, Fra Diavolo…) Or, la principale cohérence de ces oeuvres réside dans leurs représentations des rapports sociaux de sexe. Cela est vrai des grands opéras qui, systématiquement, mettent en scène pour les dénoncer des fanatismes masculins (politico-religieux, comme dans La Juive, Les Huguenots ou Le Prophète, impérialistes comme dans L'Africaine, ou simplement phallocentriques et homo-sociaux, comme dans Robert le Diable), fanatismes dont les femmes sont systématiquement les victimes. Ceci est encore plus vrai, peut-être, des opéras-comiques que l'on joue encore parfois (Le Comte Ory, Fra Diavolo, Le Cheval de bronze ou Les Diamants de la couronne, où l'on rencontre un authentique féminisme à une époque où celui-ci en est encore à ses balbutiements en France). Grâce à des éléments relevés dans la biographie due à Jean-Claude Yon, je crois entrevoir d'ores et déjà les origines personnelles et psychologiques de la gynolâtrie – cette sorte de proto-féminisme – dont Scribe fait preuve dans ses livrets, et qui va de pair avec une critique étonnamment systématique des travers de la masculinité (fanatisme, donjuanisme, violence, égoïsme, sur-idéalisation des femmes et de l'amour passion, jalousie, etc.) C'est donc par l'examen de douze livrets d'opéras et d'opéras-comiques, et ce à travers le prisme des rapports sociaux de sexe, si peu pratiqué encore de nos jours en France, que j'entends réhabiliter cet auteur si mal-aimé.

03/2017

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Ouvrages généraux

Moïse ou la Chine. Quand ne se déploie pas l'idée de Dieu

" N'est-il pas temps d'enquêter sur " Dieu " au-delà de la croyance ou de l'athéisme – du pour ou contre Dieu – et d'abord sur la grande affaire que Dieu a provoquée culturellement en Occident ? Et même qui, pour une si large part, a fait l'" Occident "... Je dégage ici des partis pris majeurs de l'idée de Dieu en explorant l'écart ouvert en vis-à-vis par la langue et par la pensée chinoises où la figure de Dieu, entrevue aux premiers temps de la civilisation, ne s'est pas déployée ; comme telle, n'a guère intéressé. Quel enseignement tirer de ce dévisagement pour le temps présent où l'idée de Dieu, en Europe, est en retrait ? Ne peut-il servir à la déconstruire plutôt qu'à la rejeter ? Ce faisant, j'interroge la philosophie à nouveaux frais en la confrontant à un autre avènement possible de la pensée. Si " Dieu " n'y sert plus de clef de voûte à la vie comme à la vérité, ou s'il n'est plus porteur de Sens ? Car fallait-il penser la Vérité ? Ne suffisait-il pas d'élucider la cohérence du grand Procès du monde (le " Ciel "), d'en éprouver la " viabilité " infinie (le tao) ? Comme le divers des cultures est le nouvel horizon du monde, il s'agit également, en suivant cette piste, de penser les conditions d'un dialogue interculturel qui soit effectif. Ou comment penser entre des langues et des pensées ? Les plus grands textes de la Chine ancienne, relus ici, serviront du coup d'introduction à la pensée chinoise. Celle-ci n'y est plus alignée sur la philosophie européenne – puisqu'elle s'explore par écart d'avec elle – mais interrogée dans ses ressources et ses présupposés. De là se détachent aussi quelques orientations majeures, entre civilisations, dont l'enjeu géopolitique est à méditer pour s'orienter dans l'avenir. " F.J.

01/2022

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Droit

Pratique du contentieux administratif

La justice administrative, dont les magistrats siègent en civil sans costume d'audience, et qui est principalement écrite, attire sans doute moins les médias que la justice pénale si l'on excepte quelques affaires dont ils se font alors l'écho, telle la question de l'interdiction administrative des spectacles d'un humoriste controversé ou l'interruption de l'alimentation artificielle d'un patient en état de coma. Pour autant il n'est guère de secteur de la vie quotidienne qui échappe au contentieux administratif qu'il s'agisse notamment de la contestation d'un permis de construire, d'un refus de promotion pour un fonctionnaire ou d'avantages sociaux en passant par une erreur médicale dans un hôpital public ou encore un retrait de points d'un permis de conduire, voire un accident sur une voie publique du à un défaut d'entretien normal. Tous ces litiges imposent de saisir le juge administratif. L'ouvrage de Jean-Jacques Thouroude constitue à cet égard un guide pratique très utile pour entamer et poursuivre sans encombre le procès devant le juge administratif. Le lecteur connaîtra les pièges à éviter et les règles à respecter pour mener au mieux son combat administratif, aidé en cela par les nombreux modèles de recours et mémoires figurant dans l'annexe documentaire qui constitue l'originalité de cet ouvrage par rapport à des manuels de contentieux administratif purement universitaires. L'ouvrage décrit et illustre successivement la phase préalable au procès, les conditions de présentation d'une requête, l'instruction et le jugement de cette requête ainsi que les possibilités d'exécution ou de contestation du jugement en appel ou en cassation ainsi que les procédures d'urgence sous forme de référés. Destiné aux étudiants en droit et aux élèves avocats, l'ouvrage de Jean-Jacques Thouroude intéresse également les Avocats en exercice non spécialisés en droit public ainsi que les collectivités locales et établissements publics et leurs assureurs ainsi que tout justiciable qui se trouve contraint d'engager un procès administratif.

08/2014

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Histoire internationale

Journal (1939-1943)

Rien ne prédisposait le jeune et mondain comte Galeazzo Ciano (1903-1944) à tenir un rôle de premier plan dans les affaires de l'Etat italien, si ce n'est peut-être sa prestance avantageuse et sa conversation brillante. Mais, en 1930, le diplomate en poste à Shanghai épouse Edda, la fille aînée de Benito Mussolini. Désormais, le destin des deux hommes sera indissolublement lié. De responsable de la propagande fasciste, le "héros" de la campagne d'Ethiopie devient en 1936, contre l'avis de la vieille garde qui n'apprécie guère son dilettantisme et ses liens avec l'aristocratie romaine, le nouveau ministre des Affaires étrangères et le numéro deux du régime. Sous son ministère, Ciano tint un journal quasi quotidien des événements, où il relate avec cynisme et sincérité la montée inéluctable de la guerre et la politique hasardeuse suivie par l'Italie. D'abord favorable à un rapprochement avec Hitler, on le voit s'opposer peu à peu, au lendemain de la signature du pacte d'Acier (mai 1939), à la politique pro-germanique agressive de son beau-père. Partisan de la conclusion d'une paix séparée avec les Alliés, puis de la démission du Duce, il est finalement exécuté comme traître en janvier 1944, un an après sa destitution qui conclut le Journal. C'est grâce à son épouse, qui les emporta avec elle, cachés sous sa jupe, dans sa fuite vers la Suisse, que les précieux carnets y furent publiés au lendemain de la guerre. Ce témoignage historique capital sur la Seconde Guerre mondiale, source de première main pour les historiens du fascisme, n'avait jamais été réimprimé en français depuis 1946. Il devient enfin accessible au grand public dans cette nouvelle édition, préfacée, annotée et entièrement révisée par Pierre Milza, professeur émérite à Sciences Po Paris et éminent spécialiste de l'histoire du fascisme (Conversations Hitler-Mussolini, 2013 ; Histoire de l'Italie des origines à nos jours, 2005 ; Mussolini, 1999).

09/2013

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Histoire de France

Lettres à Joséphine. Histoires intimes de la Grande Guerre, 1914-1916

"Je me porte bien... Mon tempérament sec me permettra de m'en tirer, et ma petite mignonne qui me gatte aussi. Je tiendrai bien jusqu'à la fin. Il faudra demander quelqu'un pour vous aider. Je ne sais pas la fin de la guerre, peut-être plus tôt que l'on ne pense... C'est la grande guerre qui fait ses invasions. Mais ne dis rien, ton Joseph reviendra à toi te faire mimi et le désarmement sera bien beau pour tous... Moi aussi je t'écris las de coucher seul... Je m'arrête, l'on m'appelle à la soupe. Ton petit aimé mari qui t'embrasse bien". Joseph. "Mon chéri, tu me dis que tu viendrais bien dormir avec moi, tu n'es pas seul à y penser. Que tu reposes tranquille pour te remettre de ta journée et rêver aussi à ta petite maman chérie qui rêve à toi souvent et qui t'envoie des milliers de baisers de tendresse et amour. Si tu pouvais venir à la fin du mois"... Joséphine. Entre décembre 1914 (date de son incorporation à Bollène) et le 1er novembre 1916 (date de sa mort à Verdun), Joseph Janériat a entretenu une correspondance assidue avec sa femme Joséphine et leurs trois filles, restées au pays, à Sainte-Colombe (Rhône, près de Vienne). Cet échange épistolaire ne fait guère mention des combats, il est surtout question d'amour, celui de la famille, celui de ce couple aux prénoms joliment liés : Joseph et Joséphine. Tour à tour pleines d'espoir, d'angoisses, d'humour et d'un amour constant qui a soudé cette famille paysanne face aux drames, ces lettres, retrouvées tout juste cent ans plus tard, sont pleines du franc-parler et des expressions pittoresques de l'époque. Ainsi, leur propos, à la fois teinté de cette époque et pourtant tellement familiers (au double sens du mot), sont si porteurs d'émotions que leur portée en devient universelle.

01/2018

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Pédagogie

Enseigner, c'est espérer. Plaidoyer pour l'école de demain

Nos écoles primaires, nos collèges n’ont guère changé depuis plus d’un demi-siècle, tandis que le monde et sa jeunesse changeaient vertigineusement, tout particulièrement lors des deux dernières décennies. Cette quasi-révolution s’est largement accomplie sous l’effet de la science et de la technique. Mais l’école n’a pas suivi et le monde enseignant désespère souvent. Depuis 1996, le projet La main à la pâte a visé à transformer l’enseignement scientifique en primaire et collège. De cette aventure réussie, qu’il a vécue personnellement et qu’il raconte avec tendresse, Pierre Léna tire quelques leçons fortes, concernant l’appétit des élèves pour la science et leur curiosité comme l’engagement possible des professeurs. Rien ne vaut l’expérience de se rendre dans une classe, pour y voir et écouter des enfants, guidés par leur maître, faire de la science ! Pierre Léna est animé de la conviction qu’un jeune armé de davantage de capacités d’expression, de plus de confiance en soi, de plus d’esprit critique, aura un chemin moins difficile qui s’ouvrira devant lui. Ainsi, au fil de courts chapitres reflétant observations, expériences ou questions, il évoque la place de la science au sein de la culture, le parallèle entre bien des pays et la France, et tente à partir de ces constats de dessiner quelques traits possibles de cette école à venir. La prise de conscience des profondes évolutions, nécessaires pour passer de l’école d’hier à celle de demain, est désormais très présente en France, mais la construction d’un consensus autour de celles-ci, bien qu’indispensable, demeure difficile. La main à la pâte a montré que rien ne peut se faire sans les professeurs, ou contre eux, mais les accompagner avec constance, comme l’a fait l’Académie des sciences, a pu changer la donne. Bien des pistes pour l’avenir peuvent s’en déduire.

08/2012

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Musique, danse

Yayla. Musique et musiciens de villages en Turquie méridionale, avec 1 CD audio

Les Yayla sont les estives où les yörük, nomades et semi-nomades turkmènes, mènent leurs troupeaux au mois de mai, dans de longues transhumances ; et c'est plus souvent, désormais, le lieu où ces nomades ont fini par se sédentariser. Ainsi, au sud-ouest de la Turquie, non loin de la Méditerranée, dans quelques yayla du Taurus occidental, des musiciens répètent à l'envi de petites musiques formulaires pour inciter des parents ou amis à danser. Ceux-ci enchaînent les figures bras levés, en tournoyant, sur un cycle de quatre pas, dont un suspendu. La musique du lieu révèle son charme discret, mais irrésistible : une métrique boiteuse omniprésente, des mélodies dont l'ambitus ne dépasse guère une sixte, et qu'il est difficile au premier abord de distinguer entre elles, tant les lois combinatoires de leur formation sont subtiles. Ainsi ces anciens nomades suspendent-ils le temps, en l'enfermant dans le cercle de la répétition, de la ritournelle. L'ethnomusicologue, venu là d'abord pour apprendre les secrets du baglama, petit luth emblématique de cette société, y rencontre l'amitié indéfectible des maîtres de musique, derniers témoins de la vie pastorale d'antan. Ensemble ils interrogent le devenir et les mutations de cette société, depuis le passé préservé dans les mémoires, jusqu'au présent ethnographique ; en s'immergeant dans le temps vécu, en épousant ses rythmes, l'ethnomusicologue apprend à capter les vibrations et les intensités qui traversent ce territoire, à saisir les enjeux esthétiques et politiques qui s'y expérimentent. La monographie qui en résulte part de ce petit pays de danseurs, de ses conceptions musicales, de ses habitus, en explorant les concepts de rythme, de territoire, de minorité. Interrogeant la nature profonde de ce monde rural qui reste fort peu étudié par l'anthropologie, l'auteur propose une "géomusicologie" : car la musique est ici non seulement objet d'étude, mais aussi trait d'union entre un paysage et les hommes qui l'habitent.

12/2011

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Critique littéraire

Grandes dames des lettres. Tome 1 : De Sappho à Ann Radcliffe

Les femmes furent presque totalement absentes des trois premiers milliers d'années de l'écriture, Dans le millénaire qui suivit, d'abord dans la grande Grèce, puis dans le monde gréco-romain, il y eut au moins des poétesses, mais on n'en conserva que quelques noms. Même d'une Aspasie dont on sait qu'elle fut une philosophe importante, il ne reste rien de ce qu'elle a pu écrire. Et de la seule Sappho, illustre dès son temps, ne restent que quelques poèmes et des fragments. Les siècles de rechute dans la barbarie firent taire à nouveau les femmes. Enfin, à partir du 10e siècle japonais et du 12e de notre Occident, des œuvres de femmes apparaissent dans ce que Michel Lequenne appelle des "oasis du temps", comme "ces fleurs superbes qui éclosent et s'épanouissent sur le sol ingrat des pentes rocheuses, voire volcaniques". En Europe, ce n'est qu'à la fin du Moyen Age que les femmes vont dépasser la seule altérité littéraire en un mouvement ininterrompu vers ce qui va devenir le féminisme, s'affirmant ainsi comme cette moitié de l'humanité sans laquelle l'humanisation de l'espèce né pourrait se réaliser. Il s'agit donc d'une partie de l'histoire de la pensée qui jusqu'ici n'a guère été considérée en tant que telle. Le premier tome s'arrête à la fin du 18e siècle, alors que les femmes ont commencé à assurer une large présence à leur écriture, et à la veille de la Révolution française qui va non seulement bouleverser toute l'Europe, mais ouvrir l'essor bourgeois-capitaliste. Le deuxième tome sera consacré aux deux siècles où l'alphabétisation se généralisera, où la culture s'étendra progressivement aux classes populaires, d'abord aux hommes, puis aux femmes, lesquelles ne vont plus cesser de lutter pour leur égalité sociale avec eux, et donner en deux siècles plus de Grandes Dames des lettres qu'en tous les siècles précédents.

11/2011