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Sauvages

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Livres 3 ans et +

Lucinda Hote en pays Nambikwara

Un jeune singe Lagothrix femelle, sorte de pendant sauvage de la célèbre figure de Claude Lévi-Strauss dont elle accompagne les pérégrinations exploratrices, se retrouve malencontreusement seule au milieu d'une tribu elle-même sur le départ pour le grand nomadisme de la saison sèche. Très vite adoptée par une jeune indienne, ce voyage est pour elle l'occasion de découvrir un peuple singulier, celui-là même dont son ancien compagnon explorateur se proposait l'étude : les Nambikwara. En épousant le quotidien de ces indiens, elle relaie l'écho vivant du regard porté au même moment par son ancien maître, quelque part, non loin peut-être dans ce Mato Grosso sablonneux, avec un autre groupe de la même tribu. A ceci près que la joie de vivre de Lucinda, son enthousiasme et sa simplicité entrent en osmose avec le naturel nambikwara, qu'elle révèle ainsi spontanément et peut-être d'autant mieux. Oh, tout n'est pas rose pour Lucinda ! Il faut parfois se serrer la ceinture, manger des sauterelles, des chauves-souris, des mygales, mais du moins le partage est-il équitablement établi par les humains eux-mêmes, et certaines compensations font oublier le reste : la compagnie, les jeux, l'affection de sa maîtresse et la complicité avec plusieurs compagnons domestiqués comme elle, parfois la tendresse et l'affection d'une mère. Sans parler de la protection dont jouissent tous les membres du groupe vis-à-vis de " l'extérieur ". Bien sûr ils n'ont pas la télé mais ils sont toujours dehors. Vivant tout nus, ils n'ont pas à s'habiller le matin, ils ne vont pas à l'école, ils se baignent souvent, en famille car les parents n'ont pas besoin d'aller travailler, ils chassent dès que possible, y compris avec un effrayant poison, le curare, mais ils accordent un soin attentif à leurs animaux domestiques. Ils sont simples et gais. En les fréquentant de près, Lucinda Hote finit même par découvrir des choses extraordinaires. Elle se voit confier le grand secret de leurs noms ! Et incroyable : sa petite maîtresse a une chance inouïe, car elle vit sans le savoir comme dans un livre jeunesse, mais pour de vrai : un livre où l'on ne punirait jamais les enfants. Ici en effet, " les enfants ne sont jamais punis, et nous n'avons jamais vu battre l'un d'eux, ni même en esquisser le geste, sauf par plaisanterie ", écrit Claude Lévi-Strauss (Thèse, p. 67)

05/2011

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Littérature érotique et sentim

Les Louves de Rome - Tome 1. La beauté de Tiberius

Dans un monde où règnent le pouvoir et l'honneur, il n'y a guère de place pour l'amour... 34 après J. -C. Fille d'un puissant sénateur romain, Laelia voit son destin étroitement lié à celui de sa famille. Elle devra suivre les directives de ses aînés dans une Rome peuplée par l'ambition, où la trahison et les complots sont monnaie courante. Toutes ses actions seront guidées par l'honneur familial. Mais son monde s'écroule lors de sa rencontre avec Kaeso Tellus Aquila, guerrier romain assurant la sécurité de l'empereur. Dès leur premier regard, un amour sans précédent se déclare. Une passion tragique, puisqu'ils ne pourront la vivre au grand jour, sous peine de mort... Des personnages hauts en couleur, une intrigue romanesque maîtrisée avec brio, une précision historique surprenante... Un premier tome passionnant qui fait rêver ! CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE ''Le meilleur livre de l'auteure" - Les plumes ensorceleuses sur Instagram"Ce roman est un appel au voyage, une petite bulle spatio-temporelle divertissante". - Marine Bookine sur Instagram "Sans surprise, je vous conseille fortement cette histoire. Ce titre est mon préféré de l'auteure pour l'instant. Dépêchez-vous de succomber aux charmes du guerrier romain". Alaïne sur Goodreads EXTRAIT Aurait-elle le courage de lui dire maintenant que son destin était scellé à un autre depuis la veille ? Qu'elle ne devrait pas être ici, blottie contre lui à six heures de la matinée, mais sagement confinée chez elle en attendant la célébration des noces ? Non, elle n'en avait pas le courage. Elle ne pouvait se résoudre à briser d'une seule révélation la cage de bonheur flottante qu'ils construisaient ensemble, à chaque rendez-vous secret. - Kaeso ? - Oui ? Elle hésita un instant, se troubla devant sa beauté sauvage et balaya toutes ses honnêtes résolutions. L'annonce de son mariage prochain éclaterait un jour autre, dans un contexte où les beautés de cet homme et du paysage environnant seraient moins aveuglantes. - Le bonheur m'étouffe quand je suis avec toi. Un sourire ravageur retroussa les lèvres sensuelles du garde impérial. A PROPOS DE L'AUTEURE Arria Romano étudie l'histoire militaire à la Sorbonne et est passionnée de littérature et d'art. Elle écrit depuis quelques années des romans historiques et des romances, qu'elles se vivent au passé, au présent ou même nimbées d'un voile de magie... Tant que l'amour et la passion restent le fil rouge de l'intrigue. Elle est l'auteure des sagas U. S. Marines, Autumn et L'amant de Pénélope.

06/2020

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Guides de France

L'Occitanie entre terre & mer. 22 balades sur les sites du Conservatoire du littoral

Un livre qui vous parle, chante à votre oreille et vous donne des ailes ! SURVOLEZ les balades en 3D. ECOUTEZ le mot du garde du littoral et les insolites. IDENTIFIEZ 150 chants d'oiseaux. Découvrez les secrets du littoral sauvage du Languedoc Roussillon à travers 22 balades accompagnées d'une application mobile exceptionnelle incluse dans votre achat. Désert de l'Espiguette, Etang de Bages, Grand Castelou, domaine des Aresquiers... Le Languedoc Roussillon possède nombreux sites protégés du Conservatoire du littoral garantissant un paysage naturel splendide et une faune et flore variés. Le livre Le Languedoc-Roussilon entre terre et mer vous propose 22 balades à pratiquer seul ou en famille. En suivant les conseils des auteurs, vous pourriez croiser la route d'oiseaux migrateurs, de reptiles et de mammifères locaux ! DECOUVREZ LES PLUS BELLES BALADES avec les pages panoramiques du guide ou trouvez la plus proche de chez vous grâce à l'appli mobile. Le livre, très illustré, permet de plonger en plein coeur des secrets naturels de la région avec près de 150 illustrations, des photos en double page et des planches animaux détaillées. Familiarisez-vous avec les circuits proposés en lisant les infos pratiques (meilleures périodes pour la balade, accès, durée...) SURVOLEZ les itinéraires en ANIMATION 3D grâce à l'appli mobile pour vous faire une idée du relief, de la végétation, de la longueur du parcours... Comme si vous y étiez ! SUR PLACE, CHOISISSEZ d'être guidé par le livre ou par l'appli mobile. Les deux sont autonomes ! ECOUTEZ ET IDENTIFIEZ plus de 150 CHANTS D'OISEAUX en pointant simplement votre téléphone sur le dessin dans le livre, ou en recherchant une espèce dans la rubrique Faune et flore de l'appli mobile. ECOUTEZ LES SECRETS DES BALADES avec le Mot du garde du littoral : les experts du Conservatoire du littoral vous racontent leurs expériences sur la balade ou sur la faune et la flore à observer sur le site. Les Insolites vous permettent d'en savoir plus sur la balade avec des anecdotes surprenantes. RESTEZ TOUJOURS SUR LE BON CHEMIN grâce à la géolocalisation complète du parcours. En cas de doute, activez votre GPS et sachez instantanément où vous êtes par rapport au tracé de la balade. PARTAGEZ VOS PHOTOS afin de permettre aux autres promeneurs de découvrir l'évolution "avant/après" de chaque site protégé, depuis leur acquisition par le Conservatoire du littoral. L'appli mobile est entièrement incluse dans votre achat. Il vous suffit ensuite de la télécharger.

04/2019

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Animaux, nature

Cinq ans de chasse dans l'intérieur de l'Afrique

Aristocrate écossais, Roualeyn Gordon-Cumming (1820-1866) passa son enfance à chasser et à pêcher dans les landes et les forêts du comté de Moray, avant d'entrer à Eton. Il s'engage dans l'armée des Indes en 1839 puis rejoint les troupes anglaises du Cap. Rapidement il décide de pérégriner à travers l'Afrique australe pour chasser les meilleurs spécimens de gibiers afin d'enrichir sa collection de trophées et de prélever le maximum d'ivoire ou d'en trafiquer avec les autochtones, pour de financer son expédition et son retour en Ecosse. Son récit est une suite incroyable de courses à cheval avec ses chiens derrière les éléphants, les girafes et toutes sortes d'antilopes... de chasses incessantes au rhinocéros, à l'hippopotame, au lion et autres gibiers ; de luttes titanesques pour faire avancer ses énormes chariots tirés chacun par douze boeufs en ouvrant des pistes au milieu d'une nature hostile ; de relations plus ou moins compliquées avec ses hommes, les rois locaux ou les indigènes à la recherche de viande ; de combats contre les lions qui dévorent ses chevaux ou contre les mouches tsé-tsé qui tuent son bétail ; etc. Seul blanc perdu dans ses territoires immenses, sans cesse en selle durant des mois, affrontant les nuits glacés des déserts, la chaleur du jour, la fièvre et la soif, attifé comme un sauvage et armé d'un énorme et improbable fusil, fabricant ses balles lors de ses haltes, buvant tranquillement son gin du soir à l'ombre des buissons d'épines, traquant les espèces d'antilopes, de serpents ou d'oiseaux encore inconnues, affrontant l'hostilité des fermiers hollandais détestant les Anglais, dégustant un morceau de trompe cuit dans la braise, appréciant l'hospitalité du docteur Linvingston et assistant avec ferveur au service dominical, ne perdant jamais courage même quand il est perdu, bloqué par les eaux impétueuses d'un torrent ou se réveillant avec un terrible serpent blotti contre lui... Gordon-Cumming livre un récit incroyable d'une vraie vie d'aventurier. Un témoignage d'une époque où l'on doit tirer une vingtaine de balles pour venir à bout d'un éléphant (il en tue cent cinq "de choix" c'est-à-dire sans compter les femelles et les individus sans belles défenses ! ) ou d'un rhinocéros et où l'on tue et l'on blesse sans beaucoup de discernement, avec l'unique souci de la viande et de l'ivoire. Traduit de l'anglais par Bénédict-Henry Révoil, adapté et revu par Alexandre Dumas. Introduction de Daniel Henriot. Préface d'Alexandre Dumas.

09/2016

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Poésie

Ruine balance

Ruine balance reprend le flot du Journal de l'attente et de Nuit témoin, fait corps avec eux, constituant ainsi le troisième volet d'un triptyque, se déployant comme le livre de la "renaissance" , de la traversée, du passage, après la perte et l'effondrement : "tout l'été enterrer nuit témoin" . Et si "le désastre n'est jamais scellé" , l'obscur, la ruine toujours là, en flux et reflux, en remous, "capable le désir attaque / au cinquième coup du matin / dans le corps l'abondance s'obstine / reconnaître à la vue l'avidité" . Ruine balance, alors, c'est aussi jeter le passé par-dessus bord, un délestage. C'est vouloir s'ouvrir au jour, à l'été, la chaleur, l'ailleurs, et toujours et encore au désir, à la jouissance, en "rythme et forces d'aller" , en "travail sur l'impact d'un verre qui se brise" . Ici on quitte la chambre de la nuit pour le dehors, pour un Sud qui comprend Brésil, Portugal, Mexique, Espagne (mais aussi une multitude de lieux d'ici et là, Toulouse, Paris ou Brest), là où "la langue nomade envahit" , mots et noms étrangers qui affluent alors tout au long du poème "y segunda lengua" . Comme l'a si bien relevé Laurent Albarracin à propos de Nuit témoin, l'écriture de Laurine Rousselet est "une écriture du désir, du corps amoureux, livrée au passionnel et au pulsionnel, à l'éperdu et à l'organique, et en même temps une écriture de l'effort, de la volonté, du travail, de la maîtrise de soi" . Ici plus que jamais chez Laurine Rousselet, "crire résiste et investit l'espace" , "ruine balance répond à l'échappée" et "parcourt l'immensité du mour" . Crire et mour, deux néologismes propres à l'auteure, crire qui est crier et écrire, mour qui est amour et mourir, qui pourraient exprimer à eux seuls, comme tensions contraires, l'intensité fiévreuse de son écriture, son aspect épique et sauvage, ardent, exalté et sexuel, où "le corps quadrille la scène" , "le sexe partout s'expose" . De manière percutante toujours, avec des vers à la syntaxe élémentaire d'une très grande acuité sensorielle et charnelle, qui halètent et jaillissent sur la page. Encore une fois, Ruine balance montre comme chez Laurine Rousselet crire est "s'enfoncer dans le vivre" , "continuer d'éclairer [malgré le "claquement des ans" , "l'heure intérieure" qui émaillent le poème] / de page en page / avec perte solitude et franchissement" , ce "flot incommensurable / au-dessus de la perte / le torrent entre bleu et pourpre" .

04/2019

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Rhône-Alpes

Vercors

20 à 25 journées au gré de 6 voyages à vélo et vélo électrique de 2 à 8 jours pour découvrir autrement les richesses patrimoniales et naturelles du Parc. Découvrir un territoire à vélo est plus que jamais écoresponsable et dans l'air du temps. Et aujourd'hui avec l'assistance électrique, voyager à vélo est offert au plus grand nombre quel que soit le profil du terrain. Nul besoin d'être un cycliste aguerri et entraîné, vous pourrez profiter des lieux traversés en mode plaisir, à l'écoute et au contact de la nature. Florent Debicki vous invite à découvrir son massif du Vercors qu'il aime tant. Un territoire vivant et de caractère, au riche patrimoine et avec des paysages à couper le souffle. Il a concocté des parcours sur mesure : 6 itinéraires originaux de 2 à 8 jours, en traversée ou en boucle, dans une approche découverte et dans un souci de sécurité, sur petites routes à la circulation la plus modérée possible avec, parfois, des portions sur revêtement stabilisé ou sur chemins, accessibles aux VTC et VAE. Les étapes courtes, de l'ordre de 40 à 50 km, soit 3 à 4 heures de vélo en mode balade, laisseront le temps aux visites et aux activités en chemin ou à l'étape. Dans bien des cas, elles peuvent aussi faire l'objet d'une simple sortie à la journée. - Le grand tour du Vercors, 311 km, 6 à 8 jours Grenoble gare, Port de Saint-Gervais, Malleval, Pont-en-Royans, Saint-Jean-en-Royans, Ambel, Le Pêcher du Bas, Beaufort-sur-Gervanne, Die, Châtillon-en-Diois, Chichilianne, Monestier-de-Clermont, Saint-Barthélemy, Grenoble gare - La grande traversée sauvage 172 km, 4 jours Grenoble gare, Saint-Nizier-du-Moucherotte par ancienne voie du tram, Lans-en-Vercors, Bois Barbu centre nordique, Pré Grandu, Die, Châtillon-en-Diois, Lus-le-Croix-Haute gare - Traversée Crest - Grenoble Vercors d'en haut, 160 km, 3 à 4 jours Crest, La Chapelle-en-Vercors, Lans-en-Vercors, Saint-Nizier-du-Moucherotte, Grenoble gare - Royans, escapades spirituelles, 104 km, 2 jours Saint-Hilaire/Saint-Nazaire gare, Cognin-les-Gorges, Pont-en-Royans, Col de la Machine, Saint-Hilaire/Saint-Nazaire gare - Entre Drôme et sommets, 164 km, 3 à 4 jours Crest, Léoncel, Vassieux, Die, Beaufort-sur-Gervanne, Crest - Les grands cols entre Veymont et Trièves, 124 km, 2 à 3 jours Gresse-en-Vercors, Col du Fau, Mens, Clelles gare, Gresse-en-Vercors

05/2021

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Monographies

L' Île intérieure

Coédition Dilecta / Fondation Carmignac Des oeuvres détachées de la réalité. / Une île. Des oeuvres dont le sujet échappe à la datation et au temps. / Une île où l'on perd ses repères. Des oeuvres qui ne sont pas uniquement en dialogue avec l'histoire de l'art. / Une île qui nous fait oublier le temps de la civilisation. Des oeuvres qui partagent une énergie intérieure, contenue en chacun de nous. / Un morceau du Gondwana surgi en Méditerranée, Une île qui procure une énergie vitale et des ressources à protéger. Une énergie antique, moderne, actuelle, sauvage, tribale. Des îles de pensées, des îles de gestes, des îles inventées, des îles essentielles. / Une île inspirante mais aussi une île protectrice où l'on vient vivre une expérience mémorable et inattendue. Au commencement, il y a des paysages et des corps, des paysages dans des corps, un enchevêtrement de situations comme les rêves savent en produire. Il est difficile de comprendre ce qui est à l'intérieur, ce qui est à l'extérieur. Les yeux sont tantôt éblouis par une lumière solaire, tantôt plongés dans l'obscurité des profondeurs ou de la nuit. Une lune, deux lunes, trois lunes veillent sur des mondes dont l'homme est souvent absent. Mer et montagne se confondent comme les saisons se jettent l'une dans l'autre. Il arrive que des animaux et des végétaux bâtissent des empires et s'adonnent à des rituels. Dans cette île intérieure, l'oeil est invité à la divagation et entraîne avec lui tout l'être qui le porte. Mettant en abîme la situation insulaire de la fondation, L'Ile intérieure explore l'un des moteurs essentiels de la création : la mise à distance du réel pour révéler une intériorité. L'art contemporain n'a jamais été aussi politique et en prise avec le monde qui nous entoure. Pourtant, tout un pan de la création, dans la peinture contemporaine en particulier, semble s'en détacher pour offrir de vertigineuses plongées dans des mondes intérieurs et des replis imaginaires - après tout, n'est-ce pas là le privilège de l'artiste ? Mais que signifie cet écart du réel aujourd'hui ? Profitant souvent de la péremption de la distinction nette entre figuration et abstraction, de nouvelles formes et de nouveaux paysages émergent, assumant leur matérialité, dans lesquels méditation romantique et expérience viscérale peuvent se trouver réunies. L'exposition propose de confronter les visiteurs à ces mondes flottant hors des géographies et des temporalités connues, qui finissent par nous parler du réel et des urgences du monde mieux que toute autre formule.

07/2023

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Littérature étrangère

L'île aux paons

Au milieu de la Havel, cette rivière qui coule à l'ouest de Berlin, se dresse l'île aux Paons. C'est là que les visiteurs qui décident de fouler cette terre pleine de mystères peuvent croiser Marie, la demoiselle du château, née à l'aube du XIXème siècle. Les années passent mais ni Marie ni son frère Christian ne grandissent ; dans l'ombre des hauts fonctionnaires et du jardiner de la cour, ces deux nains vivent au rythme des événements qui touchent le royaume de Prusse. Les guerres napoléoniennes sont terminées, l'île aux Paons est resplendissante. On y cultive des fleurs, des cerises, des fraises, on y entretient une pépinière, et l'on commence à y planter des figuiers et des framboisiers. On installe également une somptueuse palmeraie chauffée, puis une ménagerie. Au gré des expéditions royales et scientifiques, des animaux exotiques débarquent sur l'île ainsi que de nombreuses curiosités : aux paons s'ajoutent des kangourous, des fauves, des pachydermes, des élans, des marmottes, des lamas, mais aussi un géant boiteux et un jeune sauvage des îles Sandwich, l'architecte Schenkel et le paysagiste Lenné, des scientifiques, des artistes qui se mêlent à la faune et la flore. Marie, quant à elle, apprend à vivre malgré les regards étonnés et parfois malveillants des nouveaux venus. Se réfugiant un temps dans une relation incestueuse avec Christian, elle tombe amoureuse de Gustav, le neveu du jardinier de la cour. Leur relation est trop difficile à assumer pour Gustav qui n'a pas le courage d'accepter ses sentiments pour une naine ; mais Marie tombe enceinte. Elle refuse que le père du bébé approche son fils, c'était sans compter sur la méchanceté de Gustav qui revient pour récupérer l'enfant et l'éloigner de sa mère, au moment où l'île - victime de la folie et de l'indifférence cynique de son roi - sombre peu à peu dans le délabrement. Restée seule en ces lieux où ne passent plus que de rares visiteurs, hantée par les souvenirs de son fils disparu et de son frère assassiné, Marie tente alors de faire perdurer le mythe de cette terre fantasque en attendant la mort... C'est avec beaucoup de grâce que Thomas Hettche nous fait découvrir la mystérieuse île aux Paons, ses habitants et les secrets qu'elle protège. D'une plume délicate il donne vie à d'extraordinaires personnages confrontés à la passion, la différence et la violence de l'histoire.

02/2017

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Archéologie

Klimonas. Un village néolithique pré-céramique ancien à Chypre, Textes en français et anglais

Klimonas An Early Pre-Pottery Neolithic Village in Cyprus Un village néolithique pré-céramique ancien à Chypre Klimonas is the oldest Mediterranean island village. Occupied ca. 8 800 cal BC, it postpones by several centuries the Neolithic presence in Cyprus, at that time located more than 80 km offshore. The village extended over more than 5, 500 mC, facing the sea, 2 km from the famous pre-pottery site of Shillourokambos and near rich flint outcrops. Excavations (2009-2016) revealed that it was composed of circular or oval earthen buildings 3-6 m in diameter, notched into the slope, modestly fitted out and organised around a semi-buried 10 m communal building. The construction techniques, the abundance of either knapped or polished stone material, together with ornaments, symbolic objects, and plants and animal remains, as well as the 52 radiometric dates, point to the end of the Levantine Pre-Pottery Neolithic A (PPNA). The presence of a communal building, rebuilt numerous times over the course of several decades, also points to the same conclusion. The villagers gathered seeds and fruits and cultivated wild starch and einkorn, recently imported from the continent. They primarily hunted small endemic wild boar, the only large mammal species attested on the island at that time and, secondarily, birds. They did not eat fish or marine shellfish. Domestic dogs, mice and cats brought from the continent also lived in the village. The remains of this cultivator-hunter community testify to the early extension of the Near Eastern Neolithic and to unsuspected seafaring skills, substantially improving our knowledge of the Neolithic transition in the Mediterranean. Klimonas est le plus ancien village insulaire de Méditerranée. Occupé autour de 8 800 av. n. è. , il recule de plusieurs siècles le début de la présence néolithique à Chypre, à cette époque déjà située à plus de 80 km du continent. Le village s'étendait sur 5 500 mC au moins, face à la mer, à 2 km du célèbre site pré-céramique de Shillourokambos et au contact de riches sources de silex. Les fouilles (2009-2016) ont montré qu'il était composé d'édifices de terre crue (bauge) de 3 à 6 m de diamètre, circulaires ou ovalaires, encochés dans la pente, modestement aménagés, organisés autour d'un bâtiment communautaire semi-enterré de 10 m de diamètre. Les techniques de construction, l'abondant mobilier de pierre taillée, le macro-outillage, les parures et objets symboliques, les restes de plantes et les ossements animaux, tout comme les 52 datations radiométriques renvoient à la fin du Néolithique pré-céramique A levantin (PPNA). La présence d'un bâtiment communautaire, plusieurs fois reconstruit en quelques décennies, le confirme. Les villageois pratiquaient la cueillette et cultivaient l'amidonnier et l'engrain sauvages, récemment importés du continent. Ils chassaient un petit sanglier endémique, seule espèce de grand mammifère attestée sur l'île à cette époque, et, secondairement, des oiseaux. Poissons et coquillages marins n'étaient pas consommés. Des chiens domestiques, des souris et des chats de souche continentale vivaient dans le village. Les vestiges de cette communauté d'agriculteurs-chasseurs témoignent de l'extension précoce du premier Néolithique du Proche-Orient et d'une maîtrise insoupçonnée de la navigation. Il enrichit de manière substantielle nos connaissances sur la transition néolithique en Méditerranée.

07/2023

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Thèmes photo

Oileán Arann. Une île faite main

Sur l'archipel irlandais d'Aran, surexposé aux éléments, les habitants ont construit des milliers de murets de pierre sèche pour délimiter des parcelles cultivables. Que révèlent ces paysages témoins d'une histoire ancestrale qui interroge notre relation complexe à la terre ? Ce livre est une sorte de guide de voyage porté par les regards d'une photographe et d'un philosophe. Si L'Homme d'Aran (1934) de Robert J. Flaherty a rendu mondialement célèbre la puissance d'évocation de ces paysages, Aran prête autant à l'étude scientifique et à la rêverie poétique qu'à la méditation philosophique : ses surfaces témoignent d'une domestication du monde, d'un man's land précaire, à jamais provisoire. L'archipel d'Aran, dans la baie de Galway en Irlande, est un bout du monde occidental surexposé aux éléments. L'érosion a restreint la formation naturelle d'un sol fertile sur ces îles calcaires : leurs habitants ont dû créer de minces parcelles cultivables, délimitées par des milliers de murets de pierre sèche assemblés par gravité. Par un harassant effort collectif, à la seule force de l'énergie musculaire, humaine et animale, et avec très peu d'outils. Ce plateau de maillage de pierres est bordé par de hautes falaises. Le pourtour est ponctué d'énigmatiques " forts " d'architecture préchrétienne. La photographe Beatrix von Conta a fait le voyage d'Aran en 2019. Elle y a poursuivi son travail au long cours sur des " paysages contradictoires ", scrutant la permanence des traces du passé, relevant les signes de résistance et de ruptures inscrits dans les surfaces matérielles. Attentive aux transformations des lieux dans la durée historique, la série se confronte à la mémoire diffuse et involontaire du travail humain, omniprésente, sur cette " île faite main ". Ce livre poursuit le " questionnement sans jugement " de la photographe dans un rapport complexe à une réalité où se mêlent herbe, pierre, air et eau. Le paysage est aussi pour elle une fiction que l'image photographique rend possible. Une réalité nouvelle, offerte par le cadrage et le point de vue. Ces pierres assemblées dans un apparent déséquilibre, auto-bloquées sans liant ni joints, sont autant des obstacles visuels que des voies de franchissement du pas et du regard. Qu'est-ce qui émeut tant dans ses photographies, et de quelle beauté s'agit-il ? Que révèlent ces paysages fabriqués de main d'homme, témoins d'une histoire ancestrale qui interroge notre relation complexe à la terre ? En parallèle du parcours visuel, le philosophe Olivier Gaudin interroge la lente formation du territoire d'Aran, de sa géologie à ses architectures et à ses paysages. La pierre calcaire sombre se retrouve dans toutes les constructions anciennes, sans exception - habitations, églises, tours de guet, phares. Les formes des paysages sont issues d'une très longue hybridation des activités humaines avec les processus spontanés appelés aujourd'hui " naturels ", mais que l'on associait tout aussi volontiers, par le passé, aux intentions de puissances autrement sauvages. Les éditions Créaphis poursuivent avec ce livre une réflexion sur les caractères des paysages et leurs potentialités de résistance face aux menaces qui les environnent. Ce livre est un " vrai faux " guide de voyage nécessaire autant aux futurs arpenteurs qu'à ceux déjà amoureux de l'île, grâce à ces regards d'auteurs à hauteur d'oeil et pas à pas.

11/2022

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Théâtre

Rideau ! Les enfants aussi font la guerre ; Sur la plage, jour et nuit ; Alea et interprétations ; Le paradis n'est plus ce qu'il était... ; Les dédales de la nuit

Les enfants aussi font la guerre de Jean Manuel FLORENSA : Cette pièce nous propose une plongée terrifiante dans les souvenirs d'enfants et de jeunes gens qui ont connu la période sinistre de la guerre de 39/45. Les monologues défilent et reconstituent par petites touches d'histoires singulières le grand puzzle de l'Histoire Moderne...Au delà du tragique, cette pièce est une touchante illustration de la condition humaine... Sur la plage, jour et nuit de Annie RODRIGUEZ : Philippe et Jean viennent de quitter l'armée après plusieurs années d'une intense activité sur les zones de guerre. Cette rupture les plonge dans une période d'incertitude et de vide. Ils se retrouvent en vacances dans une ville au bord de la mer, oil Vincent et sa compagne Camille, jeunes étudiants, effectuent "des boulots d'été". Vincent, musicien, anime le déjeuner dans un bar tandis que Camille travaille le soir dans un restaurant. Ces quatre personnages vont se croiser sur la plage, tantôt le jour, tantôt la nuit. Entre Vincent, jeune homme sensible et imaginatif, mal dans sa peau, se laissant porter par la vie et Philippe qui lui, a surmonté ses blessures d'enfance à force de volonté et d'énergie, une relation insolite se noue... Alea et interprétations de Philippe VINTEJOUX : Avez-vous remarqué comme il est parfois difficile de communiquer entre individus ? Pourtant, loin d'avoir une attitude sauvage les gens sont plutôt enclin à échanger facilement lors de rencontres fortuites, non ? Un homme, certains le trouveront sans doute naïf, s'inquiète de ce manque de communication réelle. Il veut créer un groupe formé grâce à ses nombreuses rencontres de hasard. Son projet ? Réapprendre à se comprendre et ne pas se contenter d'échanges creux où chacun parle de manière égocentrique. Evidemment la satire pointe son nez dans cette galerie de portraits... Le paradis n'est plus ce qu'il était,.. de Evelyne FLACHAT : Et si Diable et Dieu prenaient leur retraite ? et si Adam et Eve s'étaient réconciliés avec Dieu ? et si St Pierre était remplacé par sa femme ? et si les anges voulaient un corps humain ? et si le paradis subissait des tracasseries aussi matérialistes qu'une fuite d'eau ou qu'une fissure dans le mur ? et si cette fissure était l'annonciation d'un cataclysme ? Tout pourrait être tragique, mais tout est dérision dans cette farce iconoclaste aux résonances furieusement actuelles... Les dédales de la nuit de Jean Manuel FLORENSA : 1990. La nuit développe ses dédales d'autant plus que, lors d'un tournage, la vedette de cinéma Gérard Parrald découvre Daniel Sanchez qu'il a malencontreusement conçu il y a plus de trente ans alors qu'il n'avait que dix-sept ans. Ils se cherchent sans se trouver à la recherche d'une lumière illusoire.

11/2018

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Divers

Marne. Une terre d'histoire

Frédérique, une étudiante marnaise, est à Châlons, chef-lieu de la Marne, pour y travailler sur l'histoire du département depuis le début des âges. Elle rencontre Georges, un spécialiste, qui va tout lui raconter, avec fougue et passion. Frédérique n'aura de cesse d'apprendre sur un des départements français les plus riches en passé historique. Après les premiers hommes, Jules César arrive à Durocortorum, ancien nom de Reims. Reims qui voit arriver le christianisme et les hordes Barbares, et qui voit s'installer Clovis. Reims, qui débute sa prestigieuse carrière de cité des sacres, laquelle durera mille ans ! Georges nous narre tout. Savions-nous que la Marne vit naître un futur pape avec Urbain II ? Savions-nous que ce département fut, au Mont-Aimé, un haut-lieu du catharisme ? Avions-nous encore en tête que Jeanne d'Arc se fit remarquer en allant secouer Charles VII et l'emmener dans la cathédrale rémoise pour s'y faire sacrer ? Georges est intarissable : Vitry qui brûle et que François 1er reconstruit, les guerres de religion, le châlonnais Jean Talon, premier intendant de la Nouvelle-France, c'est à dire le Québec. Il raconte les plaines en permanence pénétrées pour tenter de conquérir Paris. Il raconte Colbert qui voulait accroître la richesse nationale, Dom Pérignon qui a donné ses lettres de noblesse au plus prestigieux de tous les vins, le champagne ! Il raconte l'histoire de l'enfant sauvage capturé à Songy après dix ans d'errance du sud au nord de la France, un cas unique de résurrection intellectuelle. Georges insiste sur les grands faits historiques où la Marne a joué un rôle d'intérêt national : Louis XVI arrêté dans sa fuite, la République proclamée après la bataille de Valmy, la défaite de Napoléon à Fère-Champenoise, dernière bataille de la campagne de France avant son abdication puis son exil. Et puis Georges s'étend longuement sur trois guerres horribles dont la Marne a souffert comme peu à partir de 1870. Il n'oublie pas que le champagne a vécu lui aussi des révoltes, que la Marne a été un berceau de l'aviation, que c'est à Chalons où fut choisi le soldat inconnu américain de la première guerre mondiale, qu'avec le lac duder et ces villages engloutis, Paris n'est plus inondé. Et avant de laisser Frédérique méditer sur ses notes, il laisse le message plein d'espoir d'un département, terre de Appert et d'Oehmichen, inventeurs de la boîte de conserve et de l'hélicoptère, terre de Cabu et d'Uderzo, génies du dessin : celui de faire confiance à la jeunesse marnaise en passe de reprendre le flambeau...

09/2023

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Poésie

Mara ou Tu peux en vouloir au soleil

Paru en 1941, et sommet de l'oeuvre du poète américain Robinson Jeffers, figure solitaire et sauvage des lettres américaines, Mara ou Tu peux en vouloir au soleil s'ouvre sur un ample roman en vers en 12 chapitres de Bruce Ferguson, éleveur et vendeur de bétail sur la côte californienne, qui incarne à lui seul la tension tragique de la poésie de Jeffers. Dans un monde de "nouvelles sales et sanglantes" , à mi-chemin entre le rural et la modernité, entre l'archaïsme et la radio, entre le cheval et la voiture, cette fresque familiale éclate à la fois sous la violence intime, couvée de jalousie, de mensonge et de silence, et le fracas de la montée au pouvoir d'Hitler et de l'invasion de la Pologne par l'armée allemande. Les grands incendies qui ravagent le paysage et les crashes de dirigeables semblent être la manifestation extérieure des pulsions destructrices qui animent ces personnages qui s'aiment et se déchirent dans l'espace exigu de leurs maisons en bois. Frères, parents, époux, amants, ces êtres qui ne savent pas comment ne pas se détruire, hantés par l'enfer, mais cet enfer simple de ceux avec qui l'on partage sa vie, sont des silhouettes nocturnes et dérisoires au bord du rugissement des vagues de l'océan, des remous de l'histoire. Pris dans cette atmosphère d'orages et de tempêtes, ils ne savent pas comment être libres, mènes une vie d'aveugle et de tempête, enfermés dans le piège des autres, où le seul antidote au poison du mensonge semble être le mensonge lui-même. "Personne ne connaît la différence entre le bien et le mal" dit Jeffers dans ce livre qui questionne la folie, la morale et la chute de l'occident, peuplé de spectres, d'apparitions et d'oracles. Mara est cet esprit qui guide et tourmente Bruce Ferguson qui comme la plupart des personnages du livres cherche la voix des morts, pour ne pas sombrer avec la civilisation qui s'effondre dans la guerre. L'humanité est maudite, piégée dans le cycle du "galop des mondes" , qui voit se substituer des vagues de destruction à des vagues de progrès, il en est ainsi depuis Alexandrie, depuis Rome, depuis Byzance. Race humaine qui a capturé tous ses rêves, "sauf la paix" et dont Jeffers, au fil de ces longs poèmes narratifs "douloureux à l'excès" , questionne la notion du sacrifice comme acte rédempteur ou de simple disparition ? Il aura trouvé sa réponse pour lui-même, dans un dernier éloge attristé de la solitude, débarrassé des hommes, à l'écart de toute guerre, entre montagne et océan.

06/2022

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Théâtre

L'Echange

Le 2 avril 1893, Paul Claudel débarque à New York où il vient d’être nommé en tant que vice-consul au Consulat Général de France. C’est son premier poste à l’étranger. Il a vingt-quatre ans. Sitôt arrivé aux Etats-Unis, il déclare y avoir « ramassé des idées » pour sa « dramaturgie de l’or ». L’Echange, achevé à Boston en juillet 1894, sera donc le fruit de ses découvertes et de ses réflexions lors de son séjour aux Etats-Unis : un drame américain, nourri des expériences et des lectures effectuées à New York, inaugurant une nouvelle esthétique et illustrant les tentations, les méditations et les aspirations d’un jeune homme au moment de son premier exil. Deux couples, un lieu, une journée : Claudel se flattait justement, dans sa lettre à Maurice Pottecher du 29 septembre 1893, d’avoir « observé les trois unités de temps, de lieu et d’action », et de s’en être tenu à « quatre personnages en tout, deux hommes, deux femmes ». Le quatuor de L’Echange est aussi l’expression des divers visages et des multiples aspirations de l’auteur : « C’est moi-même qui suis tous les personnages », écrivait Claudel. Il y en a quatre : « l’actrice, l’épouse délaissée, le jeune sauvage et le négociant calculateur ». « L’intérêt d’un drame doit dépasser l’anecdote qu’il raconte », affirmait Claudel à la veille de la création de L’Echange en décembre 1913. La pièce est assurément bien plus riche de sens que ne le laisserait supposer la minceur de son argument, cet échange entre couples. A travers et par-delà le scénario traditionnel de la « double inconstance », elle exprime en effet les multiples aspects de l’expérience et de la réflexion de Claudel au moment de son premier éloignement. Historiquement et géographiquement implanté dans un décor matériel et social précis, le drame est d’abord le fruit de la découverte d’un « nouveau monde », avec ses spécificités morales, économiques et même ethniques. C’est aussi l’expression des sentiments contrastés du jeune homme, en proie simultanément à la mélancolie de l’exil, aux tentations de la liberté, aux exigences de la religion. C’est une méditation sur les femmes et l’argent, sur les souffrances de l’amour, les vertus du mariage et les valeurs de la vie. Plus tard, l’auteur demandera « pardon pour la raideur des silhouettes, la brutalité des couleurs et le sans-gêne de l’apprenti dramaturge ». Mais ce sont là précisément les traits originaux de cet Echange où la stylisation de la dramaturgie ne fait que mieux mettre en valeur la fermeté de la pensée et l’éclat de la poésie.

06/2011

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Littérature française

Ensuite j'ai rêvé de papayes et de bananes

Le texte ? : dans le monde créé par ce récit, les hommes coexistent avec des androïdes intelligents. Ensuite, j'ai rêvé de papayes et de bananes raconte en particulier l'histoire de l'un de ces robots ingénieux, Silvio, qui, au contact de celle qui n'aime pas être appelée sa "? propriétaire ? " ou son "? maître ? " - et qui semble un double de l'écrivain -, apprend peu à peu à comprendre le monde dans lequel il évolue. Silvio est incité à ne pas servir docilement l'être humain et à devenir autonome. Les goûts qu'il se forge l'amènent à s'intéresser au domaine de la linguistique. Plus précisément, constatant qu'une grande partie des langues créées par les humains disparaissent, ne comprenant pas cette perte, il décide à la fois de mémoriser les données existantes sur les langues éteintes, de sauver les langues en voie de disparition, et de créer un langage. Le robot, sorte de "? bon sauvage ? " des temps futurs, fidèle à la tradition des Lumières, considère l'humanité, son génie, ses manquements, avec tendresse et perplexité. Il est en contact permanent avec la communauté de ses pairs dont certains sont bien plus critiques vis-à-vis des hommes. Le duo formé par le robot Silvio et l'humaine qu'il observe - et qui l'observe - souligne, avec humour et émotion, la fragilité de la condition humaine. Au-delà, le livre s'interroge sur les modes possibles de coexistence entre hommes et machines intelligentes. Mais aussi sur les rapports entre intelligence et pouvoir ? : l'intelligence doit-elle, absolument, être dominatrice ?? La richesse n'est-elle pas davantage d'aller contre l'uniformisation et de permettre à de multiples cultures de se développer ?? Le graphisme ? : ce livre n'est pas relié. Il prend néanmoins corps par la magie des plis, déplis et replis, et peut se déployer dans l'espace. Il invite ainsi à une lecture déployée, une lecture de résistance. En affirmant fort sa matérialité iconoclaste, il fait écho aux langues qui disparaissent. Les six rabats de la jaquette-couverture invitent à un jeu de composition/décomposition avec le mystérieux titre du livre. Imprimée sur un papier martelé coloré de vert pastel fluorescent, le titre déconstruit sera imprimé en dorure à chaud miroir. Le corps du livre (ses pages intérieures) est un dépliant accordéon horizontal, la lecture suit le fil d'une pagination zig-zag. Le papier est un offset classique, imprimé en un ton direct (Pantone 72). La liste des langues récemment disparues est traitée en annexe comme un dépliant accordéon vertical, une liste se déployant en boucle. Le papier est un bristol vert amande, imprimé en pourpre fluorescent. Un dos est néanmoins ménagé afin que cette proposition de lecture sans fin trouve sa place au sein des rayonnages.

03/2015

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Littérature française

14 juillet 2089 au cri de la liberté

Pourquoi 2089 ? Parce que 2 générations seront nées d'ici là, en mesure de raconter en 2089 ce qu'elles auront vécu... depuis 2023. La première née aujourd'hui, n'aura que 66 ans. Pourquoi le 14 juillet 2089 ? Parce qu'on fêtera le tricentenaire de la Révolution. Les Français et Françaises fêteront leur Liberté, chèrement et tragiquement acquise le jour de la prise de la Bastille, il y aura eu 300 ans. On verra ce qu'il advint de la Liberté. Cette fête disparaîtra-t-elle après 2089, et pourquoi pas avant ? Le concept "nation" né dans la foulée du premier 14 juillet, perd sa signification actuellement en 2023. Son sens perdu, sa disparition devient certaine. Sans doute un brin d'humour dira qu'un autre terme le remplacera pour mieux exprimer ce qu'est une population complexe d’individus d'origines diverses qui acceptent peu ou prou de vivre, de travailler et de procréer sur un même territoire, dont les frontières peuvent fluctuer, voire ne plus exister...! Bientôt 8 milliards d'êtres humains inégalement répartis géo-socialement. Quels progrès et quels sacrifices pour consommer mieux et moins et dans quels domaines ? Pour quelle finalité et comment l'humanité doit-elle exprimer sa raison d'exister, voire de survivre ? On parle d’atteindre les 10 milliards en 2050, or rien n'est moins sûr, la fragilité de l'être - sexe et esprit reliés - est plus fragile qu'on ne le pense, s'il ne s'adapte aux futurs modes de vie standardisée, plus éloignés d'une vie naturelle, sans être sauvage, si elle n'est plus plaisante à vivre, pour s'y sentir bien, au calme. Le silence perdu est le premier remède à retrouver, pour sauvegarder notre équilibre entre nos différents corps, le biologique et essentiellement le psychique. L'homme sera un lorsqu'il aura appris à se connaître dans son entièreté holistique, dans les plis de son cœur-conscience. Cette tranche d'histoire du futur au conditionnel est une fiction où il n'est pas exclu d'y rencontrer des visages bien réels, joyeux vivants, grains de sel pour pimenter l'aventure, tandis que le fonds explore les questions qui depuis toujours taraudent les hommes, aujourd'hui en 2023, demain en 2089, et après le saut de conscience, dans le XXIIe siècle, si la Terre veut bien accueillir nos vies informatisées... pour un temps encore ! Laissez-vous surprendre par cette réalité qui est déjà là ! Vous découvrirez cet "air du temps" dans le quotidien des personnages qui ne donnent pas l'impression d'angoisser leur futur outre mesure ! Auraient-ils retrouvé le chemin de leur cœur, en sus de la circulation du fluide de la vie ? Un saut de conscience les aurait-il transformés ? C'est le suspens de "l'après" Interlude.

01/2023

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Poésie

Silvatica

Au fond d'une forêt enneigée, aux confins de la Pologne, résonnent dans un monde de fièvre et de rêve les échos mythiques de la Chasse Sauvage, cette mythologie nordique des chasses du dieu Odin. Livre rugueux et féroce, livre de meute, de traque, livre de pièges de fusils et de chiens, Silvatica conte les amours entre le braconnier Eustachos et une figure féminine, tour à tour compagne et proie du chasseur, dans une indécision des rôles et des sentiments. Helga M. Novak peint une vie reculée dans les bois, au coeur de la force noire de l'hiver, où la vie s'organise au milieu des loups et des sangliers, des chevreuils et des lapins. Le monde y est à portée de main, à la fois visible et tangible ; dans ces motifs de chasse, nous lisons le cycle d'une existence concrète, viande, graisse, peau, vêtements, où l'on chasse un loup quand on a besoin d'une veste. Autour de ces contrées où Eustachos s'est réfugié comme "une dernière chance" , et de son rapport archaïque, âpre et artisanal à la nature, menace par contraste la chasse d'Etat de la nomenklatura, avec ses uniformes, ses tronçonneuses, ses hélicoptères, et leur traque du déserteur, du chasseur chassé à son tour. "Jamais n'a été accordée au tireur la liberté" avertit Helga M. Novak, dont la présence féminine porte le recueil, et qui a conscience de cette oppression sourde du châtiment. Son identité semble mouvante : elle est cette Silvatica qui accompagne le chasseur ou est son trophée, mais aussi Artémis qui suit sa trace, épie ses gestes. "Je n'aimerais pas être une femme sortie de ta côte" , ajoute-t-elle, et nous assistons à la "dernière sauvagerie" de l'amour vu lui aussi comme un ultime acte de chasse, avant de prendre racine dans la solitude, dans la "peau épaisse" de la terre, une fois les voyages révolus, la fuite soldée, l'homme disparu. C'est qu'il y a un âge sûrement pour chaque chose et Helga M. Novak dans les dernières pages du livre semble avouer par la voix de Silvatica qu'elle est désormais trop âgée pour l'amour, elle qui s'est retirée dans ses cachettes, dans sa maison recouverte de neige au fond de la forêt et qui attend sa fin - et peut-être aussi en creux la fin de notre espèce - entourée de murmures de ruches et de chants de coqs. Silvatica multiplie les niveaux de lecture malgré une langue brute et nue, dérive et s'approprie le mythe de la Grande Chasse dans une atmosphère de repli et de sous-bois, pour restituer la fable d'une femme vieillissante, où se mêlent pression politique, inquiétude écologique et quête intime et douloureuse, dans un monde "beau à en geler" .

05/2022

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Critique

La Table ronde des Powys

Avec cet essai, qui rassemble la plupart des études qu'il a consacrées aux Powys depuis trente ans, Patrick Reumaux entend payer sa dette de lecteur envers le génie d'une famille de grands écrivains anglais, qu'on ne saurait comparer, outre-Manche, qu'aux Brontë. Sa fami- liarité avec l'univers tourmenté des Powys remonte aux années 1970, quand Pierre Leyris lui parla de John Cowper et du roman Ducdame, qu'il avait envie de faire traduire pour sa collection du Mercure de France. Depuis lors, Reumaux s'est fait le passeur de plusieurs oeuvres clés des célèbres frères, John Cowper, Theodore Francis et Llewelyn, ainsi que des poèmes de leur soeur Philippa. Ce qui le frappe d'abord chez les Powys, mis à part leur obsession commune pour les traditions du Dorset, la botanique et l'ornitholo- gie, c'est leur étrangeté radicale, leur goût pour une solitude quasi mys- tique ; une espèce d'individualisme sauvage leur confère, à ses yeux, un sentiment de supériorité : "Il y a un Graal Powys, une solidarité Powys, une essence Powys, différente des autres essences de la race humaine". Cette distinction de clan reposerait avant tout sur le fait qu'en littérature, comme dans leur vie de "parias" , les Powys se sont inscrits en faux contre le courant réaliste. Jamais ils n'auraient pu suivre de près l'école d'un Zola en s'efforçant de décrire, avec objectivité, la vie des hommes "en société" ; ils entretiennent tous des rapports bien trop contrariés avec la Vérité. Au fil de leur existence tumultueuse, ils ont noué avec Dieu, comme avec la Nature, une relation complexe, immédiate, sensuelle, rusée, chamanique ou peu s'en faut : "Tous les Powys, à leur façon, sont des prêtres - des prêtres dévoyés, mais des prêtres quand même". Une fois admis leur appartenance à une même aristocratie de l'esprit et posées les grandes lois de leur imagination, Reumaux n'en oublie pas de distinguer les Powys entre eux : Theodore Francis (son préféré) et Llewelyn sont pour lui des "négateurs" , tandis que leur frère aîné, l'immense John Cowper, de tous, le seul idéaliste, serait plutôt un "dénégateur" épique. L'un des plus évidents mérites de cet essai, porté par un ton vif et volontiers sarcastique, est d'allier à une vue kaléi- doscopique des oeuvres, un petit nombre d'anecdotes, portraits et souvenirs plus personnels, qui racontent aussi, par bribes, la réception en France des livres des Powys depuis les premières parutions dans la NRF de Jean Paulhan, en 1935, jusqu'à celle du dossier "J. C. Powys" dans la revue Plein Champ (1988), sans oublier de louer l' "indispen- sable et introuvable" Cahier Granit (1973).

03/2022

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Correspondance

Correspondance

Après les éditions complètes des Chroniques (2019) et des Nouvelles (2017), voici celle de la Correspondance de Clarice Lispector, qui offre pour la première fois en un seul volume près de 300 lettres de l'une des plus grandes écrivaines de son temps. Cette nouvelle édition, publiée au Brésil en septembre 2020, rassemble la correspondance publiée par les éditions des femmes-Antoinette Fouque dans les recueils Mes Chéries (2015) et Lettres près du coeur (2016), celle publiée par les éditions Payot-Rivages en 2012 sous le titre Le seul moyen de vivre, dans une nouvelle traduction, à laquelle s'ajoutent plus de 70 lettres inédites à la valeur historique inestimable. Ainsi l'on parcourt 37 années de vie d'une épistolière qui en vécut 57, dont une quinzaine loin de son pays. Il y a d'abord les lettres adressées au premier cercle de ses proches : mari, soeurs, fils, apparenté·e·s. L'autrice y exprime la quotidienneté sans le moindre apprêt d'une existence expatriée d'épouse attentionnée, de mère attentive, de femme... L'écriture en est ici déconcertante par sa spontanéité et sa connexion directe au réel, chez une écrivaine réputée pour sa sophistication et son extrême auto-surveillance. "Vous voulez m'apprendre qu'il pleut ? Dites : "Il pleut" . Il y a ensuite les lettres adressées à un deuxième cercle, celui de ses amitiés littéraires. Soit un nombre conséquent de destinataires contemporains de Clarice, qui ont illustré la vie littéraire brésilienne très brillante pendant ces trois décennies (Lúcio Cardoso, Fernando Sabino. João Cabral de Melo Neto et Lêdo Ivo, Mário de Andrade, ou encore Rubem Braga, Lygia Fagundes...). La vocation littéraire de Clarice, les angoisses et les mystères de la création, les servitudes de l'écriture, les certitudes et les impasses de la pensée nourrissent les interrogations qu'elle adresse à ces grands esprits. Enfin, il y a les lettres pouvant être qualifiées de professionnelles, où l'on voit l'autrice se préoccuper, avec un acharnement émouvant, du sort de ses oeuvres, qui dépend d'abord des instances éditoriales, puis de ceux qui en sont les premiers récepteurs : les journalistes. L'importance "énorme" (Clarice adore cet adjectif) qu'elle y attache se révèle, entre autres, par son échange, en français, de quatre lettres avec P. de Lescure, alors directeur des éditions Plon, à propos de la première traduction de Près du coeur sauvage. Par l'incroyable profondeur de l'interprétation qu'elle nous livre de son propre texte, l'autrice nous donne une exceptionnelle leçon d'auto-exégèse. Ainsi cette édition qui vient compléter le cycle de publication de ses oeuvres par les éditions des femmes-Antoinette Fouque, constitue une pièce essentielle du puzzle claricien.

12/2021

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Cuisine provençale

Cuisine provençale d'aujourd'hui. De père en fille

Jane & Jany Gleize ont souhaité dans ce nouveau livre Cuisine provençale d'aujourd'hui partager avec leurs lecteurs le bonheur de cuisiner à quatre mains. Ce livre en duo est un livre sur la transmission et le partage, où se mêlent avec joie, entre autres, les accents provençaux et l'inspiration asiatique dans 40 recettes gastronomiques et gourmandes. Au fil des pages ils se dévoilent : portraits croisés, inspirations, co-création, le bonheur de cuisiner ensemble, des plats qui rassemblent, le bonheur commence en cuisine avec Jane & Jany. Le talentueux photographe Philippe Vaurès-Santamaria a su cueillir ces moments de connivence et sublimer les plats nés de cette complicité père-fille. Table des recettes Entrées -Truite marinée à l'instant caviar, gel réglisse et radis noir, huitre ventrue -Vitello tonnato aux champignons de pin marinés -Concombre fumé gel agrumes campari et zestes d'orange au sirop -Soupe pistou -Chips de Tapioca truite marinée et crème raifort -Chocolat brandade aioli piment -Soupe de petit pois à la menthe gelée de menthe poivrée et carotte cumin -Asperges vertes, en pointes, en brunoise, en panna cotta soja, olives noires et tomate confite -Trois petits farcis courgette poivron et aubergine -Panisse Plats et garnitures Poisson -Thon tian olives noires tomate séchée citron -Maigre noirci de peau d'orange -Daurade chocolat huile de Kabusu -Cassolette écrevisses -Petite langouste (ou gambas) chocolat à la tanaisie "Hervé Herau" -Truite des écrins safranée flanquée d'épeautre au fenouil -Coquille saint jacques au soleil de Haute Provence Légumes -Entre lait et blé (jus de racines) du cinquantenaire -Morille farcie riz torréfié -Ravioli a la truffe duxelles de champignon de Paris bouillon de chanterelles aux perles du japon -Chou-fleur cuit et cru en vinaigrette -Socca -Betterave nénuphar cuite crue etc. -Echalote farcie aux cèpes et aux truffes, jus de légumes -Cannelloni farci au vert coulis de tomates à l'origan -Lasagne de légumes entre céleri et butternut -Carottes curry, quinoa à l'orange balsamique, bergamote -Déclinaison de tomates de couleurs coeur de boeuf à la brousse estragon, sorbet tomate basilic Plats et garnitures suite ... Viandes -Gyosa d'agneau -Crackers d'épaule d'agneau rôtie au kumbava sauce barbecue maison -Burger d'agneau de Sisteron tante Gaby -Piccata de veau gratiné tomate moutarde espuma de persil pommes de terre fondantes en cube puree d'oignons -Langues d'agneau au pourpier sauvage -Tourte de canard colvert en feuilletage Desserts -Crème brûlée au miel de châtaignier et au romarin -Rhubarbe grenadine, glace à l'huile d'olive des Mées biscuit noisette pralinée -Chocolat show -Framboise au balsamique une touche de roquette et meringue blanche -Léger carré de citron givré chocolat crémeux -Noix de coco ananas mangue

05/2023

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Photographes

Biarritz Paradiso

Biarritz n'est pas qu'une station balnéaire, c'est un théâtre ouvert sur le monde sauvage, un cinéma d'apocalypse en même temps qu'une terre d'élection pour les épiphanies. Un paradis paradoxal, en somme, qui porte sa propre nostalgie tout en donnant accès au fameux "sentiment océanique" cher à Freud, c'est-à-dire à une promesse métaphysique. Claude Nori s'y est installé en 1999 pour y être heureux et en faire son territoire rêvé qu'il photographie, doublé d'une nostalgie créative. La dolce vita italienne qu'il a maintes fois mise en avant dans ses livres se manifeste quelquefois sur les plages bordant l'océan comme un mirage étincelant. Biarritz devient alors Paradiso. Mais c'est Jacques-Henri Lartigue qui a inspiré la plupart de ses images. L'été, il se baignait tous les jours sur la plage du Port-Vieux. Un siècle plus tard, Nori perpétue la tradition, de même qu'il traque l'ombre de son aîné dans ses propres images, marchant sur ses traces, entre l'Hôtel du Palais et le Rocher de la Vierge, photographiant les petits miracles qui survivent à l'épreuve du temps. Des gestes, des reliques. Un fragment d'éternité fixé dans un sourire adolescent, la complicité d'Isabelle, la femme aimée ou la voussure d'un homme contemplant les vagues. Les deux ont finalement porté la photographie à son plus haut degré de délicatesse et d'incandescence, archivant les joies simples de l'enfance, les accélérations du présent, la griserie des bains de mer et la folle beauté des instants vulnérables. Pour Claude Nori, la vocation de capter la vie au présent est moins un témoignage d'insouciance qu'une façon élégante et polie d'enregistrer la disparition en cours. Erwan Desplanques se joint au livre afin de célébrer les deux artistes tout en évoquant ses jeunes années à Biarritz où il découvrit son métier de journaliste et sa vocation d'écrivain. Né en 1980, il a publié trois livres aux éditions de L'Olivier, dont L'Amérique derrière moi, prix Récamier 2019. Il est également commissaire d'exposition et critique littéraire à Sud-Ouest. Claude Nori photographe, écrivain à ses heures et quelques fois cinéaste a inventé la Photobiographie et ne cesse de surfer sur les vagues de son existence à la recherche d'épiphanies liées à l'enfance, aux amours balnéaires, aux flirts d'un été italien dont plusieurs de ses livres se font l'écho. En 2011, il avait déjà publié Jours heureux au Pays basque aujourd'hui introuvable. A travers ses nombreux albums, Jacques Henri Lartigue (1986-1894) relata avec des images d'une grande liberté formelle et des textes vifs et poétiques sa vie familiale, la société mondaine de la Belle Epoque, les premiers temps de l'aviation et l'ambiance sensuelle des lieux de villégiature où il séjournait les beaux jours. Biarritz Paradiso est également le titre d'une exposition organisée à la galerie Arrêt sur l'image, à Bordeaux, en septembre 2023.

09/2023

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Chevaux

Poneys et chevaux. Un super-livre à pop-up

Une balade à petit trot dans l'univers équestre sous la forme de 10 pop-up étonnants. Une façon inattendue de découvrir poneys et chevaux du monde entier qui surgissent à chaque page pour notre plus grand plaisir. Une mise en situation détonante Du poney-club à l'hippodrome, du parcours d'obstacles au plateau de cinéma, de la piste de vitesse à la piste de cirque, du terrain de concours au parc de voltige... de nombreuses races de poneys et chevaux sont mises en situation dans leur vie quotidienne. Le lecteur voit ces animaux, tous plus majestueux les uns que les autres, sauter et galoper d'une page à l'autre. Le pop-up permet ainsi de rendre vivant ce monde où chaque mouvement compte. Le pur-sang arabe dans le désert, les chevaux de trait dans la forêt, le quarter horse dans les grandes prairies américaines... chaque scène recèle des surprises. Superbement servi par les illustrations de Sébastien Pelon, ce documentaire animé nous rapproche de la 3D. Et cette mise en volume est tout particulièrement adaptée au sujet. Une source d'informations percutantes Chaque pop-up est accompagné par un court texte synthétique qui donne les informations caractéristiques de chaque race ainsi que ses traits remarquables. Ces indications sont doublées d'une fiche d'identité sur la taille, la couleur et l'origine et enrichies de zooms visuels sur les différentes variétés. Après un premier pop-up qui précise la différence entre les poneys et les chevaux, 9 typologies sont abordées successivement (shetland, pur-sang arabe, pur-sang anglais, chevaux d'exception, chevaux de trait, haflinger, poneys de sport, quarter horse, pure race espagnole). Vivant chez nous ou ailleurs, plus ou moins connus, 24 équidés sont ainsi évoqués : du fjord au shagya, du hackney au frison, du boulonnais au mérens, du connemara au lipizzan... On saura vite quel est le plus petit, le plus grand, le plus fort, quel est le plus facile à monter, à dresser, quel est le plus rapide, le plus polyvalent, le plus sportif, quel est le meilleur sauteur... Un livre cadeau Le cheval est le compagnon de l'homme depuis des millénaires. Sauvage dans les steppes, gardien de troupeau, champion de course ou as de la voltige, il a des spécialités très variées, de nombreux admirateurs et toujours autant de passionnés. Il est, bien sûr, le sujet d'une multitude de livres. Il s'agit donc ici de renouveler cette offre, d'une façon imprévue et surprenante. Un petit prix (13, 90) pour un livre animé fait de 10 pop-up originaux. Un contenu documenté, concis et précis pour une approche ludique. Un graphisme moderne et coloré pour une mise en scène vivante. Un livre à offrir pour le plus grand plaisir de tous les petits cavaliers - en cours ou à venir - qui veulent en savoir plus sur ce champion des animaux.

10/2023

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Sorcellerie

Mon cahier Révélez votre sorcière intérieure ! Edition 2022

L'agenda made by Mon cahier, 100 % modern witch. Un journal sur 1 an, pour enchanter le quotidien, contacter sa magie intérieure et avancer dans la vie ! Tout peut être magie si l'on porte un peu attention aux détails du quotidien : la magie est dans les petits rituels qui changent la vie, elle est dans la connexion avec la nature et les autres, elle est dans un état d'esprit positif, et elle est en soi, dans toutes ses beautés, dans son authenticité, dans sa force intérieure, dans son féminin sauvage, bref, dans sa capacité à devenir qui l'on est. Nous sommes toutes des sorcières ! Cet agenda guide les femmes pour se connecter à la nature, au rythme des saisons, prendre soin autant de l'environnement, de ses proches que de son écologie intérieure. La magie, c'est déployer cette énergie créatrice que chacune porte en elle et la diriger avec une intention positive. Objectif : contacter qui l'on est vraiment, déployer sa magie et vivre en harmonie avec le monde ! Au programme... Le manifeste de la sorcière moderne : la magie est dans l'intention, dans sa force intérieure et dans le lien au monde. Les magies du quotidien : la magie de l'intention + la magie des mots + les signes au quotidien + la magie au travail + la magie des fourneaux Les outils de la sorcière : plantes, cartes, astres, runes, mais aussi le kit de base de la sorcière (baguette, balais, athamé, chaudron, robe & chapeau, grimoire, calice...) Le how to use : comment bien pratiquer ses rituels, comment utiliser cet agenda Un agenda semainier sur 1 an : 1 semaine = 1 double page Chaque semaine : - La pensée de la semaine, une intention pour se mettre à l'écoute des énergies du mois et enchanter sa vie ! - 1 rituel de pensée magique (développement personnel, techniques de bien-être...) - 1 rituel de sorcière (geste magique, plantes, sagesse du minéral et de l'animal) - 1 rituel de divination (tarot, rêves, cristaux, pendule, lecture dans le marc de café...) - Des trackers, parce que la magie est une incantation : le secret est de répéter les petits rituels pour qu'ils fonctionnent vraiment ! - 1 espace de notes, comme un journal, pour écrire ses pensées tout au long de ce parcours Chaque mois : - Le message des astres - L'autel de witch à composer avec des pierres, des éléments de nature, des bougies et un DIY magique à fabriquer (talisman, bougie, rune, sac médecine...) + un petit rituel pour le consacrer et l'activer. De quoi se mettre dans l'ambiance du mois, ancrer ses intentions et faire de ces temps de pratique des moments sacrés pour prendre soin de soi. - Le grimoire : une activité créative, une activité d'écriture guidée et une cérémonie liée à la saison pour intégrer les énergies du mois, réfléchir sur soi et avancer dans sa vie.

10/2021

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Manga

He is a perfect man. L'intégrale 4 volumes

Ce pack manga contient : He is a Perfect Man (176 pages - Volume : 1 / 4) : " Aya-chan, tu me l'as promis, laisse-moi le faire. "Après avoir accompli son but de " réussir un match parfait ", Kenshiro, lanceur qui n'a d'yeux que pour son Ayato adoré, vient encore de se faire jeter par ce dernier. Bien qu'il soit beau et doté d'un talent incroyable pour le baseball, Kenshiro s'en soucie peu, et ne pense qu'au sexe ! Aujourd'hui encore, avec un souffle aussi ardent que celui d'une bête, il a acculé le pauvre Ayato...De l'amour et de l'érotisme au Kôshien ! ? He is a Perfect Man (160 pages - Volume : 2 / 4) : " Mes parties sont sur le point d'exploser... "Kenshirô se donne à fond pour obtenir la victoire (et Ayato), afin de pouvoir réaliser la promesse entre lui et son bien-aimé, de pouvoir " faire l'amour une fois par match gagné ". Dès la fin de leur victoire d'aujourd'hui, ses désirs sexuels explosent et lui échappent alors qu'ils sont toujours au Kôshien !! Bien qu'il soit beau et extrêmement doué pour le baseball, Kenshirô ne pense qu'à le faire avec Ayato...Déchaînera-t-il sa force de bête sauvage pour venir à bout des adversaires redoutables qui tenteront de lui barrer la route... ! ? L'amour se mêlera-t-il au Kôshien ! ? Voici le deuxième volume de cette comédie érotique tournant autour du baseball lycéen !! He is a Perfect Man (160 pages - Volume : 3 / 4) : " Si on gagne, sors avec moi. "Passés d'amis d'enfance à sex friends, Taka se consacre exclusivement au baseball, et Kamui, après que son ami le lui ait demandé, a rejoint l'équipe pour jouer à ses côtés. Si Kamui se donne à fond pour la victoire, c'est pour que leur relation évolue de " sex friends " à " amants ". Cependant, son corps est fiévreux à ne savoir qu'en faire...D'un autre côté, Saji du lycée Tenpôzan regarde son Kôhai, qui l'admire tant, avec plus en plus de désir, et ne sait pas quoi faire.Des jeunes hommes qui aiment le baseball, et d'autres, qui aiment ces jeunes hommes.Pour l'amitié, pour l'amour, pour leurs propres désirs, tous vont livrer une guerre sans pitié au Kôshien !! He is a Perfect Man (160 pages - Volume : 4 / 4) : " Si on gagne, on utilisera le vibromasseur ! "Kenshirô, beau jeune homme qui ne pense qu'à faire l'amour avec son bien-aimé Ayato, a continué à progresser au Kôshien avec pour objectif de pouvoir utiliser le vibromasseur b, et se tient à présent sur le monticule, prêt à commencer la finale ! D'un autre côté, Kamui, le lanceur du lycée Hakutoh, prend des calmants pour surmonter la douleur et pouvoir ainsi continuer le match, afin de faire évoluer la situation avec Taka de " sex friends " à " amants " ! Voici enfin le dénouement de ce Kôshien, plein d'amour et d'érotisme !!

02/2014

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Littérature française

Rhett

Un jour ou l'autre, puis, un jour après l'autre, un auteur, son héroïne et ses personnages vivent ensemble. Dorment ensemble, se réveillent ensemble puis dans des pages poussiéreuses finissent ensemble pour l'éternité, au fond d'un grenier... Qui des uns ou des autres apprend la vie ?? Qui des uns ou des autres n'arrivent pas à exprimer les sentiments ?? Qui anéantira l'autre qui ne peut y répondre ?? L'auteur Bess bien que protégée par l'amour fou de son mari Rhett, ira au bout de son roman comme au bout de ce combat qu'elle livre sans merci à Flora, surnommée "la tempête ? ". Sous les doigts de Bess, la tendresse, la jalousie, la vanité, la folie, la mort... , la vie, trop effleurées se vengent... Derrière la porte qu'il a volontairement claquée un peu plus fort que d'habitude, Rhett entend Bess frapper à nouveau sur son clavier avec acharnement et hardiesse car une quelconque défaillance de sa part déclencherait maintenant un déraillement du train, un dérèglement de ce roman en route. Flora... Ah... Oui ! C'est joli, ça, Flora ! Elle aurait pu aussi s'appeler "Epi de blé" , car elle aime ondoyer au gré du vent. Mais elle espère son souffle comme un comédien sans mémoire. Puis, soudain, un sentiment bizarre, entre l'effroi et une solide obstination à rester bien blottie, s'empare d'elle. La parcourt, puis, peu à peu, l'enveloppe d'un voile invisible prétendu protéger délibérément sa pudeur comme si elle allait être mise à mal. Plus que cela, la prémunit d'une sorte de carapace. Ainsi baptisée, cuirassée, Flora va quitter un lieu dans lequel elle ne redoute rien, pour un autre sûrement redoutable... Jusque-là, quelque part, impalpable, elle va prendre corps. Frêle et sauvage, elle se sent curieusement, tout de suite, gonflée de hardiesse et de courage. Bess est là tout près d'elle. Elle l'entend respirer. Ses yeux brillants la transpercent. Ses mains très longues aux ongles affûtés ondulent devant elle comme des tentacules et l'effarouchent. Au bout de celles-ci ses doigts s'agitent en petites pressions décidées et rythmées sur le clavier. Les mots, les phrases qu'ils expulsent sur l'écran de Bess donnent naissance à ses personnages. D'abord un peu floue aux lignes incertaines puis de plus en plus nette, une femme jaillit comme une sirène hors de la mer. Bess, éclaboussée, mouillée, est ravie de son accouchement. Flora est née, elle est maintenant la créature de Bess. Son évolution n'appartient qu'à Bess. Sa mutation se fera sous les doigts de Bess qui va veiller de près à ce que celle qui va incarner l'héroïne de son ouvrage, contribue à faire, de cette évolution, un succès de plus, au titre prometteur qui porte son prénom "Une tempête nommée Flora" .

05/2017

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Romans historiques

Les Chroniques de Camelot Tome 1 : La Pierre céleste

Nous savons tous qu'Arthur a extrait l'épée de la pierre, qu'il a fondé Camelot, que les luttes de pouvoir ont fini par détruire ses rêves. Mais comment la légende est-elle née ? Avant Arthur, avant Camelot, la Bretagne est une contrée obscure et sauvage. Les citoyens romains qui y sont installés depuis plusieurs générations sont confrontés à un dilemme : quitter la province et regagner une société corrompue qui leur est devenue étrangère, ou endurer la violence des guerriers pictes et de l'envahisseur saxon. Mais que se passera-t-il lorsque les légions, dernier rempart de la civilisation romaine, se retireront ? Pour Publius Varrus et Caius Britannicus, une seule option possible : il leur faut rester, préserver les coutumes romaines dans ce qu'elles ont de meilleur, tout en inventant une nouvelle culture à partir des vestiges de l'ancienne. Ils donneront ainsi naissance à la légende. Car ces deux héros sont les arrière-grands-pères d'Arthur, et ils vont par leurs actes forger une nation... mais aussi une épée, nommée Excalibur. " Une admirable description des derniers jours de la Bretagne romaine et des débuts de l'époque légendaire du roi Arthur... Un récit énergique et bourré d'action. " The Register-Herald " Un superbe exemple de fiction historique, riche en détails et péripéties. " The Globe and Mail " Si vous vous êtes déjà demandé comment naît une légende, celle des origines de la Bretagne arthurienne telle que la traite Whyte ici va vous fasciner. " Brazosport Facts " Whyte offre un socle historique passionnant (et très plausible) aux légendes arthuriennes... Une aventure rythmée, faite de combats rapprochés, de trésors cachés et de péripéties ; un changement bienvenu par rapport aux autres oeuvres arthuriennes parfois si politiquement correctes dans leur respect de la vérité historique. " Locus " L'un des romans historiques les plus intéressants qu'il m'ait été donné de lire, et j'en ai lu beaucoup. " Marion Zimmer Bradley " Il aura fallu plus d'un siècle, mais nous disposons enfin d'une légende arthurienne telle que les corps d'armée en ont fait l'expérience éprouvante, brutale mais palpitante. " Torn Shippey, professeur émérite en littérature anglaise du Moyen-Age à l'université de Leeds " L'un des livres les plus importants portant sur les légendes arthuriennes. " Professeur Randy Lee Eickhoff, auteur de The Fourth Horseman " Les personnages bien campés et une scrupuleuse attention portée aux détails ne manqueront pas d'attirer les amateurs de légendes arthuriennes. " Library Journal " Des événements historiques traités avec un luxe de détails... une toile de fond plus captivante encore qu'un cadre imaginaire. " Hackensack Record " Si James Michener fut le maître des sagas grandioses, il a sans doute trouvé en Jack Whyte son digne successeur. " Calgary Herald " Le monde tel qu'il existait alors, le quotidien des peuples et les fondements d'un âge nouveau. Whyte a inscrit ses personnages mémorables dans un environnement fascinant. " The Ottawa Citizen

06/2022

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Egypte

Moi, Toutankhamon, ma vie de pharaon

Voici l'histoire de Toutankhamon, écrite par lui-même ! - Son quotidien, ses relations avec sa famille, sa vie de Pharaon, ses obligations, l'aspect géographique de l'Egypte de l'époque, ses relations avec ses paysans, les prêtres, les Dieux, ses conquêtes... - Tous les grands thèmes classiques sont abordés mais traités par l'angle de vue de Pharaon. - De sa jeunesse à sa mort prématurée, son enterrement, son oubli et la redécouverte de sa tombe, Toutankhamon se "raconte" dans un style parlé qui le démystifie et lui confère une proximité originale et peu vue. - Une presentation très illustrée à base de cases BD, de dialogues et de grandes images légendées qui apportent plein d'infos en supplément. - à chaque page, un petit jeu (rébus, devinette...) permet de pointer une information supplémentaire. Sommaire Mes premiers souvenirs Je suis prince d'Egypte, j'ai six ans et j'aime les promenades en famille. Une rude journée au palais Pour devenir un bon pharaon, je dois m'instruire et me préparer physiquement à la guerre. Mes chers hiéroglyphes Trop difficiles et trop nombreux, j'ai appris à les lire et les écrire peu à peu. Mes soirées préférées Après de longue réunion, je regagne mes appartements et m'endors en rêvant au banquet du soir et au bon plat du cuisinier. Mes promenades sur le Nil Sans le Nil, l'Egypte ne serait qu'un désert. Heureusement, il nous offre de l'eau pour boire, nous laver, arroser nos cultures et abreuver nos troupeaux. Un tout petit village Mes villages sont construits à la limite du désert. J'admire l'énergie de mes paysans qui s'occupent de leurs champs aussi bien que de leurs animaux. Mes chasses dans le désert Cet immense désert fait partie de mon royaume. Ici, le soleil est brûlant, l'ombre rare, le danger est partout. Des animaux sauvages et des fuyards s'y cachent. Mes chasses dans les marais Les animaux des marais sont aussi dangereux que ceux du désert... Mes rêves de victoire Ce matin, j'inspection de mes troupes avec le général Horemheb ; je suis fier. Mes dieux et mes déesses Les dieux et déesses d'Egypte sont nombreux, puissants et redoutables. Ils ont des chairs d'or, des os d'argent, des têtes humaines ou animales. Il faut les respecter. Des temples par dizaines En tant que Pharaon, j'ai le devoir de construire des temples et de prier et faire des offrandes à nos dieux et à nos déesses. Prêtre et Pharaon à la fois En bon Pharaon, je dois servir les dieux et les déesses tous les jours dans tous leurs temples ! Comme je ne peux pas être partout à la fois, des centaines de prêtres me remplacent. Mes artisans sont des artistes Depuis des siècles, les artisans égyptiens font des merveilles ! J'admire ces hommes qui travaillent aussi bien la pierre et le bois que l'or ou l'argent. Me voilà momie ! C'est l'accident ! Un faux pas, une chute, un genou cassé, une vilaine plaie. Mes médecins réduisent ma fracture. Hélas, leurs remèdes ne peuvent rien contre l'infection. Vite, une tombe pour moi Pour ma tombe, j'avais choisi un modèle creusé dans la montagne désertique, pas une pyramide : les pyramides ne sont plus à la mode Un bel au revoir Après une longue marche, mon cortège se rassemble devant mes sarcophages dressés à l'entrée de ma tombe. On s'inquiète de la fragilité de la vie. On me plaint d'être mort si jeune. Après l'oubli, la redécouverte Je suis quasiment oublié quand, le 4 novembre 1922, un ouvrier trouve deux marches de pierre au coeur de la Vallée des Rois qui s'enfoncent dans un rocher. Howard Carter, est plein d'espoir. Un vrai trésor ! Aujourd'hui, je suis mort depuis des années et je suis célèbre. Il reste dans ma tombe de belles peintures, mon sarcophage de pierre et ma momie.

10/2022

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Histoire ancienne

Le monde à l'envers. Pouvoir féminin et communauté des femmes en Grèce ancienne

Depuis Bachofen et son livre sur Le Droit Maternel (1861), on s'est beaucoup intéressé à l'état des femmes. Après lui, on ne compte plus les tentatives de retrouver dans le passé lointain de l'humanité ou dans des régions éloignées du globe la réalité d'un pouvoir féminin et l'existence d'une communauté des femmes. Ce livre se veut au contraire une exploration de l'imaginaire des Grecs. Il montre comment la cité qui était un club d'hommes et faisait du mariage et de la famille la pierre angulaire de la société s'est posée en s'opposant. Après avoir rappelé ce qui était pour les Grecs une évidence, à savoir l'infériorité naturelle de la femme à partir d'une étude du statut des femelles dans la biologie d'Aristote, il montre comment les Grecs ont conjuré la double menace d'un pouvoir au féminin et d'une communauté des femmes en la mettant à distance. De l'époque classique à l'Empire et d'Hérodote à Strabon leurs historiens l'ont rejetée chez des sauvages qui vivent aux confins du monde habité. De l'époque archaïque à l'Antiquité tardive leurs poètes, leurs orateurs et leurs mythographes l'ont repoussée dans la nuit des temps avec les Amazones qui sont des femmes viriles. Ils ont mis le rappel de leur valeur et de leurs conquêtes au service de la gloire des héros ou des peuples qui ont triomphé d'elles. Par la bouche d'un poète comique comme Aristophane ou d'un philosophe comme Platon, ils l'ont projetée par l'utopie dans un univers de nulle part. Aristophane dans l'Assemblée des femmes a mis en scène la féminisation du pouvoir et l'instauration d'une communauté des femmes. Mais le triomphe du domestique qui fait de l'animal politique un animal tout court n'aboutit qu'à la mort de la cité. A la différence de l'utopie comique, qui poussait à l'extrême la logique égalitaire de la démocratie, l'utopie platonicienne s'est définie par opposition à la démocratie Dans sa République, Platon en instituant pour les seuls membres de la classe dirigeante une communauté des biens, des femmes et des enfants ne fait qu'une place très réduite au pouvoir féminin dans le cadre d'une digression aux conséquences limitées, car il ne cherche ainsi qu'à supprimer un individualisme facteur de division, à renforcer le lien symbolique qui unit le citoyen à l'Etat de tout le poids des liens familiaux, tout en mettant l'instinct sexuel au service de l'eugénisme. Suzanne Saïd , professeur émérite des universités de Paris X-Nanterre et Columbia University , New York a consacré une série de travaux à la littérature grecque d'Homère à l'antiquité tardive. Elle est l'auteur avec M Trédé et A Le Boulluec d'une Histoire de la littérature grecque(PUF 1997), d'un ouvrage sur la mythologie (Approches de la mythologie grecque, Nathan 1993, nouvelle édition, revue et augmentée Les Belles Lettres 2008) traduit en espagnol et en italien(2011), d'un Homère et l'Odyssée (Belin 1980) dont la deuxième édition revue et augmentée a été traduite en anglais (Oxford UP 2010) et de deux livres sur la tragédie ( La faute tragique Maspéro 1978) et Sophiste et tyran ou le problème du Prométhée enchaîné ( Klincksieck 1985). Ses nombreux articles portent sur Homère, Pindare, la tragédie et la comédie, la poésie hellénistique, l'historiographie (Hérodote, Thucydide et Diodore), la rhétorique, la philosophie, le roman grec, la littérature de l'époque impériale et la réception par les modernes des textes anciens.

08/2013

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Critique littéraire

Pourquoi ce monde. Clarice Lispector, une biographie

Argumentée par des années de recherche, de consultation de manuscrits inédits et de correspondance privée, d’entretiens avec des proches de l’écrivaine, la biographie de Clarice Lispector par Benjamin Moser est à la fois un témoignage et un roman. Déjà traduite en portugais et publiée au Brésil, elle paraît pour la première fois en français aux éditions Des femmes-Antoinette Fouque, qui ont entrepris depuis les années 1980 de publier l’intégralité de l’œuvre de Clarice Lispector (1920-1977) et ont permis de faire connaître en France celle qui compte parmi les plus grands écrivains du xxe siècle, à l’égal de Joyce, Rilke ou Kafka. À sa mort, Clarice Lispector, bien que peu connue en Europe, était depuis longtemps devenue l’une des figures mythiques du Brésil, le « Sphinx de Rio de Janeiro », une femme qui fascinait ses compatriotes depuis son adolescence et la publication de son premier roman, Près du cœur sauvage. Avec ce portrait de femme aussi passionnant, élégant et divers que son modèle, Benjamin Moser rend compte de la troublante identité de cette écrivaine qui pouvait dire : « Je suis si mystérieuse que je ne me comprends pas moi-même », sans jamais altérer le mystère de la personnalité de cet être d’élection, ni de son écriture si singulière. Par touches subtiles autant que précises, il se tient au côté de la petite fille née en Ukraine, dans les atrocités d’une épouvantable guerre civile et dont les racines plongeaient dans un monde de violence et de pauvreté, comme de la femme de diplomate qui tiendra pendant des années ce rôle à la perfection, voyageant d’un continent à l’autre. Mais elle ne se reconnaissait qu’une patrie, le Brésil, qu’une langue, le portugais. De l’enfant qui inventait des histoires magiques à l’écrivaine pour qui la question des noms et de la nomination domine toute l’œuvre, Clarice Lispector ne cessa jamais de s’approprier les mots et d’en faire ressortir toute l’étrangeté jusqu’à devenir la « princesse de la langue portugaise ». Âme ardente, amoureuse de la vie, ayant une conscience aiguë de la mort, toujours en révolte, contre le monde autant que contre son propre mythe, proche de la mystique juive, politiquement engagée, sûre de sa valeur et assaillie de doutes, elle a exprimé toute la gamme des sentiments et de l’expérience humaine à travers les multiples facettes de son oeuvre, dans les romans, les nouvelles, la correspondance, le journalisme. Femme, épouse, mère, écrivaine : Benjamin Moser s’attache à toutes les expressions d’une personnalité unique et exceptionnelle, tout en mettant en lumière le contexte historique et culturel, en Europe comme au Brésil, qui sous-tend cette destinée particulière. Les nombreuses citations d’une œuvre qui fut peut-être, selon lui, la « plus grande autobiographie spirituelle du xxe siècle », nous invitent à lire ou relire, inlassablement, la prose splendide de Clarice Lispector. « Il sera très difficile pour quiconque d’écrire ma biographie », écrivait-elle. Le défi a été relevé avec succès, entre ce que Pourquoi ce monde donne à lire et ce qu’il laisse le lecteur imaginer.

03/2012

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Littérature francophone

La nuit de la tarentelle

Dans le domaine familial des Pouilles où une terrible maladie ravage les oliviers, les destins croisés d'Elisa et de sa grand-mère Raffaella, unies par leur passion pour la musique. Comment suivre ses rêves et son amour quand on est une femme dans ce pays écrasé de soleil et de traditions millénaires ? La jeune Elisa vit avec ses parents agriculteurs au coeur de l'oliveraie de ses ancêtres en Italie du Sud, dans la terre reculée du Salento, tout au fond du talon de la Botte. Dans toute la région, les arbres sont victimes d'une bactérie tueuse : la Xylella. Les paysans désemparés doivent se résoudre à abattre des dizaines de milliers d'oliviers centenaires. Certains d'entre eux avaient été plantés par les Grecs il y a plus de deux mille ans. C'est un désastre qu'ils ne savent comment arrêter. Pourtant, Elisa a d'autres préoccupations. Avec sa magnifique voix de soprano, elle veut étudier le chant à l'institut de musique classique de Milan, malgré la désapprobation de ses parents. Seule sa grand-mère Raffaella la comprend et l'encourage. Avant de s'enfuir pour Milan, Elisa lui rend une dernière visite à la maison de retraite où la vieille dame s'étiole. Raffaella lui offre son médaillon porte-bonheur à l'effigie de Verdi et lui confie le secret qu'elle tait à tous depuis plus de soixante ans, lorsque la vie était encore plus rude pour les filles d'après-guerre... Une enfance solitaire et sauvage à la pointe du Salento où l'Adriatique s'unit à la mer Ionienne. Un mariage arrangé par son père avec l'aîné d'une famille mafieuse du village, afin de regrouper les oliveraies pour augmenter la production d'huile. Sa passion pour Angelo, un "étranger" du Nord venu travailler aux champs le temps d'un été et qui menace ces projets d'alliance de clans. Raffaella danse la pizzica, cette tarentelle archai ? que issue du fond des âges qui se pratique dans le but d'exorciser le sentiment d'oppression imposé par le joug des pères, des maris et des frères. Les femmes du Salento, marquées du sceau implacable de la fatigue, travaillent courbées dans les champs. Soudain, la tarentule mord une cheville. Douleur fulgurante ! La victime est aussitôt frappée d'hystérie, secouée de convulsions ou, au contraire, plongée dans une profonde léthargie. Pour se libérer de l'emprise de l'araignée, elle n'a d'autre choix que de danser jusqu'à l'épuisement. A son tour, Raffaella connaîtra la bru^lure de la morsure de l'araignée et de l'amour. Elle n'aura d'autre choix qu'exécuter jusqu'à l'ivresse une folle tarentelle du désespoir. Elisa s'enfuira-t-elle avec Angelo ou devra-t-elle se plier aux liens du mariage forcé ? Parviendra-t-elle à s'émanciper du poids des traditions pour accomplir sa vocation de cantatrice ? Les hommes sauront-ils écouter le message de mise en garde des oliviers moribonds contre leur manque de respect envers la nature ?