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Livres 0-3 ans

Art baroque, art d'enfance

L'art baroque appartient à l'enfance de Ma Mère l'Oye : il éclate et s'épanouit à Rome et en France avec la Contre-Réforme, puis se diffuse lentement en Europe et au-delà. Le croisement des contes de nourrices et des spectacles de cour qui ont enchanté Charles Perrault et Madame d'Aulnoy dans leur jeunesse préside à l'imaginaire des grands conteurs du XVIIe siècle. Mais l'esprit d'enfance, avec sa turbulence, n'est-il pas dominé en permanence par cette stravaganza mythique si bien orchestrée par Vivaldi ? Les " perles " du baroque, nous les découvrons dans les textes qui balisent l'histoire de l'enfance - Lewis Carroll, la comtesse de Ségur, Jules Verne, Collodi, André Maurois, Michel Tournier, Claude Roy -, dans les illustrations des artistes hantés par " l'ange du baroque " et par des " bons petits diables " emblématiques : Gustave Doré sans doute, mais aussi Nicole Claveloux, Jean Claverie, Frédéric Clément, Claude Lapointe, Georges Lemoine, etc. Cendrillon rejoint ici l'infante Marguerite de Velasquez, Alice, Peter Pan, Pinocchio et Babar dans une fantasia que la parade de Disneyland porte à son paroxysme. Les nouveaux héros de l'enfance, à la jonction de la culture savante et de la culture populaire, servent aussi de support aux dérisions du Postmoderne dans les romans. Enfin la volute baroque - incarnation parfaite d'une rhétorique du détail réunit dans l'édition internationale les pierres de Venise, le panache de la calligraphie arabe, l'or des Aztèques ou la vague d'Hokusai : ses arcs-en-ciel illuminent le firmament des récents Droits de l'Enfance. Un humanisme du sensible appelle ici les formes d'une nouvelle pédagogie : l'art d'enfance, culture et contre-culture, remet en cause les évidences et l'excès baroque est le gage le plus sûr des recherches d'écriture inédites. Ce livre doit beaucoup aux travaux de Philippe Ariès, Didier Anzieu, Hubert Damish, Georges Devereaux, Johannes Itten, Marc Soriano. Il lie l'étude d'un champ de la culture à l'histoire des mentalités. Il est préfacé par Marc Soriano.

12/1991

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Littérature française

L'éclipse

En cette fin de printemps 1942, Emile Rosenberg affiche toute la fraîcheur de ses 7 ans et demi. Durant ces années noires d’éclipse totale, sous la botte de l’occupant nazi, il réalise ce que d’être juif implique. Par miracle, Emile échappe à la rafle du Vel d’Hiv’. Avec sa mère Roza, il fuit Paris opprimé, ses restrictions et les humiliations. Après avoir franchi sans encombre la ligne de démarcation, il découvre Ardentes en zone dite « libre », une bourgade sur l’Indre qui paraît vivre décalée des évènements. Réfugié sous un faux nom, accueilli par le Père et la Mère Adias, une famille de paysans qui, au péril de leur vie, le considère comme leur fils, le garçonnet appréhende son univers bucolique. Alors, au rythme des saisons, Emile se familiarise avec les animaux de la ferme qu’il ne connaissait qu’au travers de ses livres d’images. Au fil de l’onde, la rivière le fascine sous la frondaison des hauts peupliers, des platanes, des saules et des aulnes. Les essences odorantes et les effluves de terre mouillée chauffée par le soleil, éveillent sa mémoire olfactive. Malgré la déferlante allemande du 11 novembre 1942, le village berrichon semble épargné par l’envahisseur. Les Ardentais suivent l’actualité en écoutant en sourdine les émissions de la BBC, qui révèlent enfin la « solution finale » procréée par l’hydre malfaisante. Inscrit à l’école communale, il devra en outre fréquenter, par mesure de prudence, les cours de catéchisme jusqu’en juillet 1944. Dans cet univers où la crainte côtoie un quotidien débonnaire, Emile rencontre Roland, son copain de toujours à la grivoiserie exacerbée. Mais c’est Jacqueline, une adolescente de quatre ans son aînée, qui marquera sa vie. De la candeur de ces enfants mûris trop vite par la guerre, s’épanouira un grand amour au parfum de Liberté. Tiré d’une histoire vécue, vue du regard d’un gamin qui pénètre dans la turbulence de l’adolescence, ce roman rapporte d’une manière différente, les événements de cette période troublée.

04/2010

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Droit

Regards sur le droit malgache

" Izay adala no toa an-drainy " : Insensé qui ne fait pas mieux que son père. La devise de l'Université d'Antananarivo ne peut mieux rendre hommage à l'enseignant, homme de devoir et d'engagement, que la faculté de Droit, d'Economie, de Gestion et de Sociologie - et à travers elle l'Université - honore par ces " Mélanges en l'honneur du professeur Alisaona Raharinarivonirina ". Ancien recteur, ancien président du syndicat des enseignants de l'enseignement supérieur, agrégé des facultés de droit, professeur passionné, l'heure de l'éméritat est arrivée bien trop vite pour cet enseignant à l'engagement aussi prompt que sa perception de l'injustice. Présent au sein de " son " université et de " sa " faculté de droit depuis quelque quarante années (phase estudiantine non comprise), légion sont ceux - collègues, amis, étudiants ou simples connaissances - qui lui doivent à plus d'un titre une dette de reconnaissance. Outre les amis de tous horizons, de jeunes collègues et futurs enseignants ont voulu être présents dans ces études dédiées à l'Aîné. Pour témoigner, d'une part, que la relève qu'il a forgée patiemment au fil des ans - notamment à travers les tourments et turbulences sans cesse traversés par l'université depuis des lustres - est présente. Pour illustrer, d'autre part, que même si les exigences de la formation les ont éloignés pour un temps plus ou moins long de leurs racines et de leur île, la sagesse sécrétée par la devise de l'université les a accompagnés tout au long de leur vagabondage intellectuel. Que l'heure est venue de rendre à celui qui a tant fait pour eux un peu de ce qu'il leur a prodigué. La reconnaissance, dit-on, est la mémoire du coeur. C'est cette dette-là que l'on prend le plus plaisir à honorer. Tel est le but ultime du présent ouvrage : rendre hommage à celui qui a été l'un des bâtisseurs et pionniers du droit au sein des universités de Madagascar, au sortir des années 60, quand le temps était alors à l'incertitude et aux tâtonnements. L'entreprise ainsi menée se veut le symbole d'une saine transmission des valeurs et des connaissances à travers des générations de juristes qui ont contribué et qui participent encore au développement de la faculté de droit de l'Université d'Antananarivo.

08/2010

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Droit

La Sécurité sociale : Universalité et Modernité. Approche de droit comparé

Rares sont les idées qui, nées à la fin du XIXème siècle, sont aujourd'hui encore au coeur d'un projet politique dont les fondements et les finalités sont d'une extraordinaire actualité : l'éradication de la pauvreté et du besoin face aux risques de la vie par la solidarité collective, substrat de l'émancipation et de la liberté individuelle. A la veille de son centième anniversaire, l'OIT réitère son engagement en faveur d'une protection sociale universelle socle, de la naissance à la vieillesse. Le défi peut sembler immense quand plus de la moitié de la population mondiale reste à ses marges. Pourtant, dans les Etats émergents économiquement ou en transition politique, la sécurité sociale s'impose non seulement comme un horizon, mais encore comme une amarre solide face aux turbulences politiques, aux mutations économiques et aux carences institutionnelles. La sécurité sociale est certes malmenée. Remise en cause dans les périodes d'austérité, elle est en proie à des défis majeurs qui traduisent, plus que des signes d'épuisement, une crise de la démocratie sociale dans un contexte de globalisation, d'informalisation de l'économie, d'émergence de nouveaux risques et de nouvelles formes de travail, de transformation des modèles familiaux, d'évolution des solidarités, de précarisation de l'emploi, des revenus et des ressources, de la place des femmes dans la société, de migrations internationales... Mais l'histoire de la sécurité sociale et des modèles qu'elle a engendrés ici et là montre une réelle capacité d'adaptation, d'hybridation et de modernisation, exprimant par là mémo son extraordinaire plasticité aux contextes sociaux, économiques et politiques. Ainsi la Sécu ne cesse d'être réinventée ! Parce qu'elle permet de mettre l'homme à l'abri du besoin et de combattre les inégalités, la sécurité sociale fait partie des éléments constitutifs du contrat social. En tant que valeur commune pour chaque Nation et, par-delà, pour l'humanité tout entière, la sécurité sociale pourrait contribuer au ré-enchantement du monde pour peu qu'elle soit considérée non pas comme une charge, mais comme une chance pour le progrès économique et le développement humain. Sans rien céder sur l'analyse critique, les auteurs de cet ouvrage, qui viennent d'horizons géographique, disciplinaire, politique, économique et culturel très divers, le démontrent.

04/2019

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Musique, danse

Anton von Webern

Si la musique de Webern a suscité une vaste littérature depuis la consécration qu'elle reçut après la mort du compositeur en 1945, il manquait une monographie récente qui considère l'homme et son œuvre indépendamment de l'éclairage mythique dont la postérité les a entourés. A la lumière de sources pour la plupart inédites en français, Alain Galliari propose du plus radical des représentants de l'école de Vienne une vision qui contredit sous bien des aspects l'image qui en a été colportée. Loin du cérébral dominateur que sa gloire post mortem a tissé, l'homme que les sources découvrent montre un être tout en paradoxes, introverti et intense, vulnérable, mais décidé et intransigeant, perpétuellement en recherche, hanté par une quête métaphysique à dimension religieuse - celle d'une Vérité supérieure qui est celle du mystère de la vie, dont les formes naturelles étaient à ses veux les manifestations directes et à laquelle toute œuvre d'art devait se conformer. Vision essentielle à l'approche de 1'oeuvre du musicien, économe jusqu'au vertige, qui éclaire son organisation exigeante et présage une intensité expressive qui n'a pas toujours été comprise. Cette monographie, qui tend à cerner par la biographie les fondements esthétiques de l'œuvre de Webern, cherche aussi à éclairer l'attitude de l'homme à l'égard des turbulences de son temps, questionnant la relation qu'il put avoir avec la monarchie, l'austro-marxisme et finalement le nazisme. Alain Galliari réinscrit ainsi l'homme complexe et secret que fut Anton von Webern dans les soubresauts de l'Autriche des années 1900-1945, déchirée par le cataclysme de la Grande Guerre, l'effondrement d'un empire dont il était l'enfant, la terrible double décennie de l'entre-deux-guerres, l'annexion au Reich hitlérien et le sombre épilogue de la Seconde Guerre mondiale, à l'issue de laquelle le compositeur trouva une mort qui fit partie intégrante de sa légende posthume et que ce livre cherche aussi à démêler. A l'égal de celles de Schönberg et de Berg, comme des autres membres de l'école de Vienne, dont elles ne se séparent pas, la vie et l'œuvre d'Anton von Webern reflètent ainsi un temps bouleversé et tragique, où le pire se double d'une aspiration permanente au vrai par le beau et le neuf, offrant un ultime éclairage au radicalisme de sa musique.

10/2007

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Poésie

Où vont nos nuits et autres poèmes

Le choix d'entrer en poésie découle d'une étreinte conflictuelle ou inapaisée avec le monde. Il prend sa source dans une affliction, un manque ou une inquiétude. Tout poète perçoit la vie comme livrée à l'énigme, exposée à d'imprévisibles assauts ou à d'absurdes turbulences. Sa mission relève du "qui vive ?". Factionnaire inassouvi, incrédule et insoumis, il ne se résout pourtant pas à jouer à la sentinelle immobile, au veilleur d'ombres hébété. L'auteur s'extrait de ses guérites pour explorer les chemins de crête, les venelles sans âge et les sentiers jusque-là esquivés, entre le désir d'épouser les beautés du réel et l'amertume de ne glisser que sur ses éphémères surfaces. D'où un déchirement, celui d'une perplexité anxieuse qui se force à la ferveur, celui d'une chasse à "ce qui reste après l'oubli", quand la mémoire a consumé tous les grimoires et toutes les vieilleries mentales. "Non rien ne naît si fort que du mot qui l'invente et choisit/L'aube ou la nuit tout lui appartient tout est permis l'eau/Rouge l'aveu le sable mauve ou le rêve fou de deux reines". Telle est la dualité que psalmodient les recueils d'Alain Duault. Le coeur blessé est aux aguets, pour résister au vertige ou à la dépression, pour déchiffrer les arcanes d'une incohérence obsédante et pour y capter, vaille que vaille, des lumières d'espérance, trouant les ombres, irradiant semences et promesses. Sa parole est ardente, animée, pleine de sève, car qui chante son mal l'enchante. On a parfois l'impression qu'elle joue un rôle d'autopersuasion, comme si elle voulait, coûte que coûte, entre épicurisme frugal et total enivrement, transcender un désarroi et narguer de stériles récriminations. Elle est cette "folie qui fait écrire comme/Ces papillons qui vibraient dans la tête de Schumann". Elle commence donc par se défier de toute ratiocination et d'un intellectualisme asséchant, pour exalter les sensualités que nous pouvons fugacement posséder. Elle largue les amarres, en bateau ivre. Le tragique affleure partout mais sa componction est ici refoulée : la méditation sur la perte et sur la mort, lancinante comme une basse obstinée, se métamorphose en parole de revanche et de célébration.

11/2015

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Poésie

Forêt des mots

Qui parle ici ? Des parleurs, ou la parole elle-même ?? Forêt des mots fait alterner deux écritures. Dans l'une, narrative, poétique, et de loin de la plus brève, un "? je ? " anonyme décrit l'errance d'un "? nous ? ", communauté, tribu dont il se fait le porte-parole au coeur d'une forêt sans issue. L'autre, dialoguée, théâtrale, espace uniquement verbal campé par les voix qui l'animent, met en présence un nombre indéfini de "? je ? " eux aussi dépourvus de nom, eux aussi égarés parmi les arbres, les brumes, la nuit, et qui palabrent en essayant de se doter d'une cause et d'un destin communs. Ces deux espaces communiquent-ils ?? Au lecteur d'en décider : si certains éléments l'indiquent, toutefois le ton de l'un pourrait être celui d'une sombre épopée, tandis que l'autre relève presque de la farce. Le titre annonce l'allégorie sur laquelle se développe le livre, mais Odile Massé se garde bien d'en donner la clef. Ce qui est clair, c'est que la forêt en question, qui ressemble à celle des contes, est la scène d'ambiguïtés insolubles dont la présence à la fois patente et diffuse, comme celle d'une futaie noyée dans le brouillard, donne lieu à des espoirs sans nom comme aux plus vives inquiétudes. Les voix turbulentes et grotesques, puériles et touchantes de la partie dialoguée déploient des efforts ubuesques pour réduire le risque de devoir penser par elles-mêmes, se poser des questions et laisser place à l'"? autre ? ", à l'équivoque des mots avec lesquels pourtant elles jouent - au point de projeter un autodafé ou l'édification d'un mur chargé de les couper du monde. Toute ressemblance avec des faits réels... Drame, comédie, conte, épopée du langage ou satire de l'humanité à travers son langage, Forêt des mots est inclassable mais il n'est certes pas dénué d'échos avec les faits les plus contemporains, les plus universels, dès lors qu'ils impliquent les us et abus de la langue. Comme les voix qui le peuplent, le livre porte catégories, lieux communs et bavardages, belles promesses et nobles mots à la lumière, avant qu'ils s'y dissolvent et retombent dans le magma de la parole.

02/2022

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Psychologie, psychanalyse

Le cinéma, une douce thérapie. De soi à l'écran, de l'écran à soi

L’amour du cinéma de l’auteur remonte à sa prime enfance. A soixante ans, il ai voulu rendre au grand écran ce qu’il lui avait apporté tout au long de sa vie. Le cinéma est puissant et moteur. Les images touchent massivement, elles ont chargées d’affects, elles illuminent notre espace intérieur et changent notre façon de voir le monde. Le cinéma met en mouvement, il suscite l’émotion, il nourrit nos perceptions, il sublime l’existence. Le cinéma peut être thérapeutique pour certain. Ce livre raconte dans quelle mesure plusieurs films ont aidé l’auteur à traverser des zones de turbulences à 6, 12, 20 et 45 ans. Après un bref récit de vie filmique, il évoque les relations privilégiées entre le cinéma, la psychanalyse et la Gestalt-thérapie, une approche fondée sur les phénomènes qui surgissent à la frontière-contact entre soi et le monde. Le visionnement de films réinjecte du mouvement dans une vie partiellement figée sur des figures récurrentes, inachevées, entraves multiples à la fluidité d’être. Le cinéma rétablit le contact avec notre capacité à assembler des bouts d’existence pour lui redonner un sens nouveau. Le film monté laisse entrevoir une continuité plus harmonieuse que le déroulement du quotidien. L’envie apparaît d’un autre scénario existentiel. A chacun bien sûr son histoire personnelle et sa façon singulière de regarder un film. Mais pour élargir le champ de vision et affirmer le potentiel thérapeutique du cinéma, l’auteur a testé un dispositif inédit : enchaîner séance de cinéma et travail psychologique avec un thérapeute. Quelques séances sont détaillées avec leur apport immédiat. Il propose également une grille de lecture (facultative) pour identifier les retombées d’un film à court et à long terme. Ces questionnaires d’avant, pendant et après projection ne constituent ni une méthode de visionnement, ni une grille d’analyse, ils soutiennent essentiellement le récit de notre expérience du film et posent les jalons d’une réflexion profonde une fois dissipée l’excitation de la séance. La deuxième partie de cet ouvrage est consacrée à la mise en perspective d’une bonne trentaine de films sélectionnés pour leur pouvoir clarificateur d’une situation de vie, leur force mobilisatrice, leur représentation d’un trouble mental. L’optimisme a été le critère principal de sélection des films qui enrichissent la vision du monde. L’ouvrage esquisse encore une toile à venir, celle d’une thérapie de groupe, basée sur le cinéma, que l’auteur espère amorcer avec les lecteurs de Cinéthérapie.

05/2015

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Musique, danse

Les chemins du baroque dans le nouveaumonde. De la Terre de Feu à l'embouchure du Saint-Laurent

Qui savait, il y a seulement quelques années, que les chemins du baroque musical s'étaient prolongés jusqu'au coeur de l'Amérique latine ? Si les réalisations architecturales ou sculpturales du temps des colonisations espagnole et portugaise sont bien connues, seule une poignée de musicologues gardait en mémoire les musiques de cette époque englouties par les turbulences de l'histoire. C'est à la ténacité de ces chercheurs que l'on doit le sauvetage des partitions de ce patrimoine musical des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles demeurées, jusqu'à un passé tout récent, enfouies au fond d'archives inexplorées ou, pis, retrouvées à l'abandon dans le recoin d'églises reculées d'Amazonie. Témoins des fastes de ce qui fut le plus vaste empire que le monde ait connu, supports idéaux d'une évangélisation forcée, ces musiques à caractère sacré sont nées dans les intenses foyers créatifs que furent aussi bien les orgueilleuses cathédrales de Mexico ou de Lima que les humbles missions jésuites du Paraguay. Faut-il voir en cette activité musicale l'arme idéale pour toucher le coeur des populations indiennes et faciliter leur édification spirituelle en même temps que la destruction de leurs anciennes cultures inca et aztèque ? Doit-on n'y distinguer qu'un instrument d'oppression doctrinale ? Ne peut-on déceler également les vestiges d'un rêve dans les sublimes illusions de ces missionnaires franciscains ou jésuites qui tentèrent de bâtir avec les Indiens l'utopie d'une société directement inspirée des Evangiles ? Parallèlement à ces interrogations, on découvrira ce que fut, dans le cadre de cette épopée colonisatrice, l'étonnant âge d'or de la musique au Mexique, née de la collaboration de disciples de Josquin des Prés avec les religieux et poètes aztèques. On verra surtout comment derrière ce qu'on peut appeler la " légende dorée " de Zipoli, le plus célèbre compositeur du continent sud-américain de cette époque, se cache sans doute la seule école indigène de composition au monde. De la Terre de Feu à l'embouchure du Saint-Laurent, cet ouvrage nous ouvre enfin aux dimensions de ce que fut la grande fête du baroque universel propagée à l'autre bout de la planète par les conquérants venus d'Europe. Journaliste et animateur, créateur puis directeur artistique du festival de musique ancienne de Saintes, Alain Pacquier est actuellement éditeur discographique. Passionné par ce qu'il appelle les " mémoires actives ", il sillonne depuis plus de dix ans les " Chemins du baroque " en Amérique latine.

11/1996

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Acteurs

Jean-Claude Van Damme et ses doubles - De Jean-Claude Van Varenberg à JCVD

Un ouvrage indispensable pour les fans de Jean-Claude Van Damme et les amateurs du cinéma d'action. Icône du film d'arts martiaux suite au triomphe de Bloodsport, Jean Claude Van Damme est la représentation même du rêve américain : grâce à son courage et son travail acharné, il est passé du statut d'immigré sans papiers à celui de star de cinéma. Toutefois, la carrière de l'acteur belge a connu de véritables turbulences, le chaos (dépendance à la drogue, dérapages médiatiques...) succédant au triomphe. Un vrai grand écart entre gloire et déchéance. JCVD a néanmoins toujours su rebondir en se réinventant à l'écran à travers des réalisateurs talentueux ou des projets originaux. Dans cet ouvrage enrichi de photographies de tournage inédites et de nombreux entretiens exclusifs récents (notamment les réalisateurs Sheldon Lettich (Full Contact), Peter Hyams (Timecop) et Peter McDonald (Légionnaire), les acteurs Dennis Chan (Kickboxer), Damian Chapa (Street Fighter) et Paulo Tocha (Bloodsport), les scénaristes Chuck Pfarrer (Chasse à l'homme), Lawrence Riggins (Replicant) et Christopher Cosby (Bloodsport) ou encore les producteurs Dimitri Logothetis (Kickboxer Vengeance) et Mike Leeder (La Vengeance sous la peau), l'auteur analyse la carrière de Jean-Claude Van Damme et sa dualité quasi permanente (personnalité bipolaire, doubles rôles au cinéma...). LES POINTS FORTS - Le premier ouvrage qui analyse l'intégralité de la filmographie de l'acteur/artiste martial Jean-Claude Van Damme pour en dégager tout l'intérêt thématique et esthétique. - Suite à un gros travail de recherche très argumenté, l'auteur explore le célèbre parcours du Belge à Hollywood, du succès jusqu'aux polémiques. - Une préface signée Sheldon Lettich, ami et fidèle collaborateur de JCVD depuis les années 1980 (il a signé le scénario de Bloodsport et a réalisé Full Contact et Double Impact, deux films culte de l'acteur belge). - De multiples photographies inédites ou rares provenant des collections personnelles de Sheldon Lettich et David Worth (directeur de la photographie de Bloodsport et réalisateur de Kickboxer). - Des interviews inédites et récentes de nombreux collaborateurs de JCVD (réalisateurs, chorégraphes des combats, cascadeurs, scénariste, directeur de la photographie...) qui proposent différents points de vue sur leur travail avec la star de Timecop. - Un livre qui permet aussi de faire un bilan sur l'évolution du cinéma d'action américain, des années 1980 jusqu'à aujourd'hui, à travers la carrière de JCVD à Hollywood. - Un ouvrage de 290 pages indispensable pour les fans de l'acteur et les amateurs du cinéma d'action. - Un livre dédié à ceux qui ont grandi avec les films de JCVD et qui ont beaucoup souffert en essayant de faire le " grand écart facial "...

11/2022

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Opéra

Histoire de l'Opéra français. De la Belle Epoque au monde globalisé

Si, au XIXe siècle, l'opéra français a continué à se définir en tant qu'expression artistique distincte des opéras italiens et allemands, au cours du XXe siècle l'internationalisation du répertoire et des créations conduit à une modification profonde de la notion d'école nationale. En revanche, perdure un lien important entre l'Etat, les collectivités territoriales et le genre, comme en témoigne l'inauguration en 1989 de l'Opéra Bastille, voulu par François Mitterrand, ou le label "opéra national" , décerné par le ministère de la Culture à quelques théâtres en régions. Plus que jamais, la place de l'opéra dans la société est un défi, à la fois esthétique, culturel, économique, social et politique. Jusqu'à 1945, et malgré sa lente et inexorable désagrégation, le système mis en place précédemment maintient la vie lyrique dans une relative continuité avec le XIXe siècle. L'opéra du XXe siècle, que l'on élargira aux deux premières décennies du XXIe, est l'opéra de toutes les aventures et de toutes les crises, qui l'ont un temps conduit aux limites de ses possibles et menacé de disparition. Face aux révolutions de tout ordre - de la société des loisirs, de la démocratisation et de la décentralisation, du multiculturalisme et de la mondialisation, du langage musical occidental et de la mise en scène, des nouvelles technologies et des musiques populaires urbaines -, face aux avant-gardes, aux nouveaux médias et aux nouvelles formes d'art comme le cinéma, l'opéra a su se réinventer. Son aptitude à absorber sans se perdre les nouveaux outils et les nouvelles questions du monde contemporain est stupéfiante. A l'encontre des idées reçues, ce sont encore, de Debussy à Saariaho, des centaines d'oeuvres que ce siècle de turbulences a produites. Tragiques ou légères, formules radicales ou partitions pour enfants, grandes fresques ou opéras-minutes, opérettes ou comédies musicales, elles n'ont cessé de reconfigurer le genre et d'élargir son spectre. Ce continent lyrique restait à explorer dans la diversité de ses aspects. Une histoire s'imposait donc pour en faire le récit et en décrire les mécanismes, pour en reconstituer les valeurs et les tendances, pour suivre ses acteurs et découvrir ses productions. Entreprise sans précédent par ses dimensions et par sa conception, cette Histoire de l'opéra français en trois volumes réunit une équipe internationale de plus de cent cinquante auteurs - musicologues, littéraires et philosophes, historiens et spécialistes du théâtre, de la danse et des arts. Elle est placée sous la direction d'Hervé Lacombe, professeur de musicologie à l'université Rennes 2

05/2022

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Essais

Ma vie et le cinéma. Mémoires intempestifs Tome 1 (1931-1981)

En matière de cinéma, de génériques de films certes, mais bien au-delà, dans ce qui fait la matière même d'une vie : choses vues, choses lues, rencontres, dialogues ou conversations, il semble tout emmagasiner, de par sa volonté ou en dépit de celle-ci. Et parce qu'il est un homme de haute culture, son capital de données, comme on le dit en informatique, s'enrichit des leçons, des appréciations et des jugements qu'il en tire. On peut appeler ça une forme de sagesse. Mieux, ce qu'il a ainsi retenu, voilà qu'il s'en délivre soudain, au soir de sa vie, pour nous offrir ce livre de souvenirs qui ressemble à un torrent où tournoient des centaines, des milliers de silhouettes, célèbres ou pas, des anecdotes en pagaille, plus savoureuses les unes que les autres, des portraits vitriolesques ou tendres, des jugements péremptoires, des émotions contradictoires parfois. Epoustouflant ! A ses Mémoires, Philippe d'Hugues a associé l'épithète d'intempestif. Retenons-la ! Selon son étymologie, est intempestif ce qui est hors de saison, ne prend pas sa place au moment qu'il convient. Parfait ! Tout pour combler notre auteur durablement fâché avec son époque, ses lâchetés, ses conformismes et qui, aux idées reçues, a toujours préféré l'inconfort des convictions qui l'éloignent de ses contemporains. Pourtant, sa carrière professionnelle nous paraît assez sage. Après avoir travaillé à l'Institut national d'études démographiques, il eut la bonne idée d'attraper la varicelle en mai 68 et d'en suivre les turbulences du fond de son lit. Où pouvait-on être mieux, en ces semaines-là, pour se garder de la tentation de trop d'espoirs fous, de slogans catégoriques et de sottises sans appel ? Par la suite, il sera engagé comme chargé de mission au Centre national de la cinématographie. Le cocon rêvé, pour ce cinéphile impénitent, placé soudain au coeur du réacteur qui accompagnait et encourageait le 7e art. Mieux, il rejoindra aussi, un peu plus tard, le Conseil d'administration de la Cinémathèque. Et le temps lui sera laissé pour écrire, collaborer à diverses revues et signer des ouvrages de référence sur l'histoire du cinéma français qu'il connaît mieux que personne... Mais basta ! Ce livre de mémoires, intempestif et torrentiel à la fois, est le joyau d'un misanthrope qui aima sans doute le cinéma plus encore que la vie et qui n'a pu s'empêcher de tout retenir et de tout nous livrer - jetant sur notre époque un regard singulier mais nous livrant surtout un témoignage fraternel. Frédéric Vitoux

12/2021

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Essais

Ma vie et le cinéma. Mémoires intempestifs Tome 2 (1981-2021)

En matière de cinéma, de génériques de films certes, mais bien au-delà, dans ce qui fait la matière même d'une vie : choses vues, choses lues, rencontres, dialogues ou conversations, il semble tout emmagasiner, de par sa volonté ou en dépit de celle-ci. Et parce qu'il est un homme de haute culture, son capital de données, comme on le dit en informatique, s'enrichit des leçons, des appréciations et des jugements qu'il en tire. On peut appeler ça une forme de sagesse. Mieux, ce qu'il a ainsi retenu, voilà qu'il s'en délivre soudain, au soir de sa vie, pour nous offrir ce livre de souvenirs qui ressemble à un torrent où tournoient des centaines, des milliers de silhouettes, célèbres ou pas, des anecdotes en pagaille, plus savoureuses les unes que les autres, des portraits vitriolesques ou tendres, des jugements péremptoires, des émotions contradictoires parfois. Epoustouflant ! A ses Mémoires, Philippe d'Hugues a associé l'épithète d'intempestif. Retenons-la ! Selon son étymologie, est intempestif ce qui est hors de saison, ne prend pas sa place au moment qu'il convient. Parfait ! Tout pour combler notre auteur durablement fâché avec son époque, ses lâchetés, ses conformismes et qui, aux idées reçues, a toujours préféré l'inconfort des convictions qui l'éloignent de ses contemporains. Pourtant, sa carrière professionnelle nous paraît assez sage. Après avoir travaillé à l'Institut national d'études démographiques, il eut la bonne idée d'attraper la varicelle en mai 68 et d'en suivre les turbulences du fond de son lit. Où pouvait-on être mieux, en ces semaines-là, pour se garder de la tentation de trop d'espoirs fous, de slogans catégoriques et de sottises sans appel ? Par la suite, il sera engagé comme chargé de mission au Centre national de la cinématographie. Le cocon rêvé, pour ce cinéphile impénitent, placé soudain au cÅur du réacteur qui accompagnait et encourageait le 7e art. Mieux, il rejoindra aussi, un peu plus tard, le Conseil d'administration de la Cinémathèque. Et le temps lui sera laissé pour écrire, collaborer à diverses revues et signer des ouvrages de référence sur l'histoire du cinéma français qu'il connaît mieux que personne... Mais basta ! Ce livre de mémoires, intempestif et torrentiel à la fois, est le joyau d'un misanthrope qui aima sans doute le cinéma plus encore que la vie et qui n'a pu s'empêcher de tout retenir et de tout nous livrer - jetant sur notre époque un regard singulier mais nous livrant surtout un témoignage fraternel. Frédéric Vitoux

12/2021

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Critique littéraire

Lope de Vega

Né à Madrid le 25 novembre 1562, Lope de Vega, fruit de turbulences conjugales, garda pour ce père repenti, maître brodeur talentueux, une vive admiration. Enfant précoce, élève doué, il suit des études intermittentes, interrompues d'abord pour les yeux d'une belle, puis pour une première expédition militaire au retour de laquelle, il côtoie les milieux littéraires madrilènes et rencontre Elena Osorio, issue d'une famille de théâtreux célèbres. Emprisonné et condamné au bannissement en raison de ses tapageuses amours, Lope les décrit assez fidèlement semble-t-il, dans son grand roman dramatique, La Dorotea. A peine sorti de prison, il s'éprend de la noble Isabel de Urbina, qu'il enlève, épouse et emmène en exil à Valence, non sans l'avoir abandonnée au lendemain de ses noces, pour s'engager dans la célèbre expédition militaire décidée contre l'Angleterre : l'Invincible Armada. Sous son influence, une ère poétique brillante se met en place à Valence. Lope de Vega y redécouvre les " romances ", ces compositions poétiques chantées qu'il remet au goût du jour. Il y jouit aussi de ses premiers grands succès au théâtre. Après un séjour à Tolède, il s'installe auprès du duc d'Albe où il écrit un roman pastoral L'Arcadie. Bientôt veuf et endeuillé par la mort de ses deux filles, il retourne à Madrid et, tel le phénix, recommence une nouvelle vie ; secrétaire du duc de Sarria, il poursuit son œuvre littéraire (romans, poésies, et théâtre) et se remarie, ce qui ne l'empêche pas de s'adonner à d'autres amours moins vertueuses avec une jeune et belle comédienne Micaela de Lujàn. Maître de la vie littéraire madrilène, Lope de Vega fréquente les Académies et multiplie les créations de toutes sortes. Mais, à cinquante-et-un ans, cet ardent sensuel traverse une crise mystique et se fait ordonner prêtre. Il cède alors à une nouvelle et ultime passion, une femme mariée : doña Marta de Nevares Santoyo, surnommée Amarilis, dont il aura une fille, Antonia Clara. En 1632, Amarilis meurt et sa fille est enlevée deux ans plus tard. Lope ne la reverra jamais et le nom du ravisseur ne sera jamais dévoilé. Vengeance d'une vie trop consacrée aux femmes ? Beaucoup épilogueront. Le 16 août 1635, ce grand poète et homme de théâtre s'éteindra après avoir achevé un copieux poème, Le siècle d'Or. Lope de Vega, devenu de son temps un véritable mythe vivant, reste actuellement avec Calderon l'un des dramaturges les plus populaires en Espagne. Il fut un temps oublié en dépit d'une œuvre considérable : plus de 1500 pièces de théâtre recensées, environ 500 textes retrouvés et d'une vie fort riche en aventures.

02/2002

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Paramédical

A l'écoute des proches aidants. Du répit à la rêverie - Approche psychique des émotions des accompagnants et des soignants

L'entrée de la maladie, du handicap ou de la démence dans une famille perturbe toujours son équilibre. Ce livre montre ce que vivent alors les proches devenus des aidants et propose la mise en oeuvre d'une écoute spécifique pour aider les aidants. L'entrée de la maladie, du handicap ou de la démence dans une famille peut être brutale ou lente. L'équilibre familial entre, lui, toujours en turbulence ; il y aura désormais un avant et un après. Que vivent alors les membres de l'entourage devenus des "aidants" ? Qui sont ceux que l'on nomme les "proches aidants" ? Comment, dans ce contexte, aider les aidants, mettre en oeuvre une écoute spécifique ? Ces questions sont abordées dans cet ouvrage par Hélène Viennet. Elle apporte un éclairage psychanalytique issu de son expérience clinique auprès des proches aidants et développe une approche psychique des émotions vécues. De nombreuses situations, des paroles d'aidants et de soignants, qui peuvent être démunis face aux difficultés psychiques de l'entourage des patients, émaillent ce livre. Grandes douleurs et petites joies, angoisses et soulagement, éloignements et retrouvailles, les ressentis sont intenses. Parmi les affects éprouvés par les proches, revient souvent la sensation d'épuisement, de ne pas avoir de temps pour soi, de ne pas pouvoir sortir de l'atmosphère de la maladie, de la dépendance. Se reconnaître aidant puis se laisser aider relève d'un cheminement en soi, tant les accompagnants focalisent leur attention sur leur proche. Le besoin d'aide une fois admis, un séjour de répit peut ne pas suffire. Si un "droit au répit" est reconnu, celui-ci correspond avant tout à un temps de pause et un lieu pour se reposer. Cependant, au-delà, pour accueillir au mieux les états de détresse vécus par les proches, souvent isolés, il est essentiel de leur offrir un répit psychique, soit un espace et un temps de rêverie. Si chaque histoire est singulière, nombre de personnes aidées, de proches aidants et de soignants qui les côtoient au quotidien à domicile et dans les divers lieux de pratiques pourront se reconnaître dans les situations présentées dans ce livre. C'est un modèle d'accueil de la parole, de possibilité d'une rêverie ouvrant au répit psychique qui leur est proposé en vue de favoriser l'allégement des contraintes et de la solitude.

01/2020

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Religion

Mohammed, prophète de l'islam

A L’aube du VIIe siècle, l’Arabie a été réveillée de sa torpeur millénaire par un souffle mystique puissant et inconnu jusque-là, l’islam. Son émergence fut particulièrement rapide, car il n’a fallu à Mohammed, le nouveau prophète, qu’un peu plus d’une vingtaine d’années (de 610 à 632) pour réduire à néant les rites païens qui dominaient la cité antique de La Mecque et leur substituer une nouvelle religion, à la fois monothéiste (Allah est le Dieu, sans partage) et abstraite dans son horizon de pensée. C’est cette histoire et ses turbulences que Malek Chebel raconte dans cette biographie, dans laquelle il s’est attaché à dresser le portrait du Prophète et de son époque. Il évoque sa naissance à La Mecque, son éducation, son mariage avec Khadidja, sa progéniture, son harem, mais aussi les grands personnages du début de l’islam qui l’ont aidé ou combattu, y compris Ali, fondateur du schiisme, ainsi que les multiples obstacles auxquels lui et ses premiers adeptes ont été confrontés. Tout en restituant cette destinée dans son contexte historique et économique, l’auteur livre une description détaillée des débuts du dogme, avec ses écoles de pensée et ses premières sectes. Un chapitre est consacré aux liens que l’islam a initiés avec les tribus juives de Médine, les Chrétiens d’Arabie, d’Ethiopie et d’Egypte et les polythéistes. Pour une meilleure compréhension de ce que fut la vie du Prophète, Malek Chebel aborde aussi des thèmes comme ceux du vêtement, de l’art de la guerre, de la médecine, de la diplomatie ou de la vie intime du harem. Il clôt cet ensemble par un chapitre montrant la construction de l’image du Prophète et de l’Islam en Occident. Prenant ses distances aussi bien avec les hagiographies du Prophète qu’avec les interprétations ultérieures qui ont été faites de sa pensée, Malek Chebel s’appuie sur les sources à ses yeux les plus fiables que sont le Coran et les Hadith, dont il est un des exégètes les plus sûrs. Dans cette biographie, Malek Chebel montre comment le Prophète, homme de doctrine, de pratique, de pouvoir, mais aussi administrateur, époux, chef de famille, a compris très vite que le développement d’une religion ne peut se concrétiser durablement sans que cette religion et cette spiritualité ne tiennent compte de plusieurs pulsions humaines évidentes : l’amour des biens matériels, la sexualité, le pouvoir. L’islam, religion dès le départ, presque laïque, reconnaissait ainsi l’expérience des hommes dans sa double part, sublime d’un côté, ordinaire de l’autre, divine par ses aspirations, terrestre par son exercice. Malek Chebel confirme à travers ce livre qu’il est plus que jamais nécessaire de connaître l’histoire de Mohammed pour bien comprendre à la fois la richesse et la vérité de son enseignement.

10/2016

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Sociologie

Communications N° 90 : Les bruits de la ville

Les Bruits de la ville Numéro dirigé par Anthony Pecqueux Ce numéro fait sien un apparent paradoxe concernant les sons en ville : d'un côté, la baisse du seuil de tolérance auditive face à des bruits jugés de plus en plus nombreux ; de l'autre côté, une incapacité à imaginer une ville silencieuse, comme s'il ne pourrait plus alors s'agir d'une ville. Les différents auteurs prennent le parti d'en faire un point de départ et un révélateur de la richesse d'une problématique orientée sur les bruits de la ville. Tout son intérêt se situe dans cet entre-deux parfois déroutant, entre gêne et nécessité des bruits, entre des définitions divergentes voire conflictuelles des mêmes (types de) sons : suivant qui les émet, les moments et les territoires où ils sont émis, etc. Cela signifie que les sons ne sont pas appréhendés ici en eux-mêmes ou pour eux-mêmes, mais en tant qu'ils constituent un point d'accès pertinent pour analyser les mutations urbaines, et certaines mutations du lien social urbain. Cela concerne aussi bien les coordinations élémentaires que celles plus extraordinaires ouvrant sur des mobilisations sensibles, ainsi que les définitions de la ville par ses ambiances sensibles. En ce sens, les sons nous immergent dans la ville en mouvement, en acte, dans la ville des citadins entre eux, de leurs activités comme de leurs interactions. Bref, l'argument central déployé tout du long de ce numéro consiste à s'intéresser, à partir des sons, moins au paysage sonore en tant que tel, qu'au " paysage des activités " (Tim Ingold) auquel ils donnent accès. C'est pourquoi les différents auteurs de ce numéro s'attèlent à rendre le plus finement possible les expériences urbaines des agents sociaux, en accordant une attention spécifique à leurs activités perceptives (principalement auditives) et expositions sensorielles (principalement sonores), et à leurs conséquences sociales. Ces dernières émergent comme des effets des expériences, susceptibles d'agir sur les agents comme sur les territoires urbains. Anthony Pecqueux, Le son des choses, les bruits de la ville - Présentation Danièle Alexandre-Bidon, A cor et à cri. La communication marchande dans la ville médiévale Olivier Balaÿ, Stridences et chuchotements : la symphonie des machines et des portes au XIXe siècle Philippe Woloszyn, Du paysage sonore aux sonotopes : territorialisation du sonore et construction identitaire d'un quartier d'habitat social Agnès Levitte , Intrigues de piétons ordinaires Véronique Jaworski, Le bruit et le droit Paul-Louis Colon, Ecouter le bruit, faire entendre la gêne Elsa Lafaye de Micheaux, Faire la sourde oreille. Sociologie d'un conflit politique autour du bruit en ville Philippe Le Guern, L'oreille cassée. Construction administrative et technique du bruit urbain à Angers Jean-Paul Thibaud, Petite archéologie de la notion d'ambiance Antoine Hennion, La gare en action. Hautes turbulences et attentions basses Jacques Cheyronnaud, Un endroit tranquille. A propos de 'bruit', marqueur de reproche Anthony Pecqueux, Les 'affordances' des événements : des sons aux événements urbains

05/2012

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Indépendants

Vivre libre ou mourir. Punk et Rock Alternatif en France, 1981-1989

L'utopie du punk rock alternatif français des années 80 - préface de LORAN, Bérurier Noir L'histoire du rock alternatif français des années 80, reflet d'une société en mutation, racontée à travers les destins croisés de musiciens de l'époque. L'histoire de ces groupes français qui ne ressemblaient qu'à eux, Bérurier Noir, Mano Negra, Négresses vertes, les Garçons Bouchers... un récit choral, mettant en scène des personnages clefs de la scène : Loran et François du groupe Bérurier noir, Didier Wampas (The Wampas), François Hadji-Lazaro (Les Garçons bouchers, Pigalle), Helno (Négresses vertes) sont ainsi suivis à travers leurs aventures de l'époque, superposant le temps de l'action et celui du recul et des leçons tirées. On s'intéresse aux destins croisés des uns des autres, révélateur des espérances, des illusions et des désillusions, des réussites et des échecs du "mouvement". Mais cette histoire se distingue des autres aventures purement musicales parce que cette scène fut aussi le précis témoin de son époque, de ses turbulences politiques et sociétales. Née avec l'élection de François Mitterand et achevée la même année que la chute du mur de Berlin, elle épouse l'histoire sociale et politique de la décennie, de l'arrivée de la gauche au pouvoir au tournant de la rigueur, de la cohabitation et des années Pasqua à la création des Restos du coeur, de la marche des Beurs de 1983 au score du Front National aux Européennes de 84, des attentats d'Action Directe à la mort de Malik Oussekine. Chaque événement impacte l'histoire du rock alternatif et conditionne la suite de son odyssée. Dans ce contexte, l'explosion de la popularité du groupe Bérurier Noir, qui est un des ressorts puissants du mouvement, est de première importance : ses disques se vendent par dizaines de milliers, se passent sous le manteau dans les lycées et dans les collèges : c'est un véritable phénomène sociologique, emblématique des tensions et des aspirations de la jeunesse de l'époque. Un groupe politisé, qui politise son public. En guise d'adieu, le groupe, miné par les contradictions internes liées au succès, à la pression médiatique et policière, remplit trois soirs de suite l'Olympia, et une foule de jeunes scande et chante, le majeur levé : "La jeunesse emmerde le Front national". La dissolution des Bérus marque un échec ou la fin d'un rêve, au moment où la Mano Negra, autre groupe emblématique, signe son deuxième album sur Virgin, signant symboliquement l'arrêt de mort d'une certaine innocence, d'une certaine utopie, d'une certaine époque, et d'une certaine jeunesse. Après Underground (2021) Arnaud Le Gouëfflec et Nicolas Moog nous proposent une plongée dans l'histoire du punk rock alternatif français des années 80. A travers divers entretiens et les destins croisés de musiciens, ce livre documentaire se fait le témoin d'une des plus belles utopies de la fin du 20ème siècle en France. Un ouvrage musical et social puissant, préfacé par LORAN de Bérurier Noir.

03/2024

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Musique, danse

British Rock. Tome 1, 1956-1964 : Le temps des pionniers

Le premier tome d'une monumentale histoire du rock britannique L'Angleterre n'a pas inventé le rock'n'roll et son premier héros n'a jamais approché la carrure d'un Elvis Presley. Rien ne laissait prévoir durant les années 1950 qu'un pays aussi éprouvé moralement puisse rivaliser musicalement avec les Etats-Unis et célébrer les turbulences d'une nouvelle génération. Egarés dans un monde d'austérité, les gamins anglais ont créé dans la liesse un terreau paradisiaque qui va révolutionner la musique sur tous les continents. Après le déclic instauré par Cliff Richard, les Shadows et les Tornados, l'ascension foudroyante des Beatles met fin à l'hégémonie américaine et révèle un élan national soutenu par des centaines d'orchestres aux prétentions innovantes. Une guerre effrénée s'engage. L'encouragement du ministère de l'Education permet de réorienter les jeunes en mal de résultats scolaires vers un cycle universitaire de quatre années consacrées aux arts. C'est ainsi, par exemple, que John Lennon obtient l'autorisation de faire répéter les Quarrymen dans la cantine de son établissement. D'autres (comme Eric Clapton, David Bowie, Pete Townshend, Nick Mason, Roger Waters, Jeff Beck, Eric Burdon, Rick Wright, Keith Richards, Ron Wood, Ray Davies et son frère) font cette même expérience d'un dilettantisme financé par l'Etat. Tandis que les initiateurs disparaissent tragiquement (Buddy Holly, Ritchie Valens, Eddie Cochran.) ou connaissent des destins mouvementés (Chuck Berry, Jerry Lee Lewis, Gene Vincent, Elvis Presley.), le rhythm'n'blues émigre en Angleterre telle une valeur stimulante. L'industrie du show-biz a trop longtemps méprisé le potentiel fantastique des artistes noirs issus du gospel, du blues et du doo-wop. Et ce sont ces disques exportés comme de vulgaires surplus qui vont susciter l'éclosion spontanée d'un style britannique aussi singulier que révolutionnaire : la Beat Music. Les groupes porteurs de cette révolution se nomment les Beatles, les Rolling Stones ou les Who. Le jeune public s'identifie aussitôt à ceux qui apparaissent comme les nouveaux héros d'une contre-culture. Les industriels anglais ne passent pas à côté du phénomène et vont follement amplifier la percée de ces groupes. Cette ascension débute en 1957 et est vite relayée par les médias britanniques. L'explosion du rock anglais (due aussi à des producteurs de génie (George Martin, Giorgio Gomelsky Shel Tamy, Andrew Oldham.) se mue en véritable invasion aux Etats-Unis et partout dans le monde. Christophe Delbrouck retrace avec brio cette fabuleuse aventure, à la fois culturelle, sociale et politique. Une aventure qui enthousiasmera et marquera profondément plusieurs générations. A NOTER Un second tome paraîtra courant 2013, consacré aux années 1965-1970, Psychedelia L'AUTEUR CHRISTOPHE DELBROUCK, musicien et compositeur, est notamment l'auteur de Frank Zappa / Chronique discographique (EditionsParallèles), Weather Report (Paréiasaure ; rééd. Le Mot et le Reste, 2007), Carlos Santana & la danse des solstices (Editions Larivière /Rock & Folk), la trilogie Frank Zappa & les mères de l'invention, Frank Zappa & la dînette de chrome et Frank Zappa et l'Amérique parfaite (Le Castor Astral, 2003, 2005 et 2006), The Who (Le CastorAstral, 2007), Live : une histoire du rock en public (Le Mot et Le Reste, 2009), Crosby, Stills, Nash & Young (Le Castor Astral, 2009) et Live, une histoire du rock en public (collectif, Le Mot et le Reste, 2011).

03/2013

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Ecrits sur l'art

La folie du regard

Dans la première partie de cet essai, Laurent Jenny, à travers les images de l'art, s'intéresse aux turbulences du regard. La diversité de ces images révèle en effet que le regard est loin d'être une donnée naturelle, simple et commune. Chaque époque, chaque artiste et chaque medium redessinent une extension différente du visible, et remodèlent des usages dans le champ très vaste qui est celui du visible. Il y a loin des figures paléolithiques superposées émergeant pour quelques rares initiés d'une matrice minérale enveloppante et secrète - aux tableaux luxueux, surchargés de symboles savants et d'allusions aux pratiques sociales que constituent les peintures du Quattrocento. Tout comme les peintures éloquentes de l'âge classique s'opposent, par leur discours implicite, au type de contemplation muette appelé par les tableaux "silencieux" de l'âge moderne, de Manet à Morandi. Ce n'est d'ailleurs pas seulement la connivence du regard avec l'intelligible qui se transforme, mais aussi son appel aux autres sens, notamment le tactile, ainsi qu'en témoigne encore aujourd'hui une oeuvre comme celle de Giuseppe Penone, qui cherche passionnément à étendre la sensibilité optique à la surface entière de la peau. Les technologies de l'image ont aussi leur part dans cette constante redéfinition du voir. La photographie a ainsi délibérément réduit le point de vue au monoculaire et astreint le regard à un battement, non sans effets temporels. A l'inverse, les spectacles immersifs de l' "atelier des lumières" , veulent produire l'illusion que le champ du regard est à la fois mouvant, sans bords et infini jusque sous nos pieds. Cependant le pari que fait Laurent Jenny, qui est aussi celui de l'art, c'est que toutes ces images si diverses nous parlent et nous atteignent au-delà des significations qui ont été celles de leur temps et des intentions de leurs auteurs, au-delà même des circonscriptions de regard qui les régissaient. C'est précisément leur dimension énigmatique qui aiguise notre attention à elles et découvre dans notre propre regard des régions ignorées. Cela ne va pas sans déchirure de nos habitudes perceptives, ni retentissement émotionnel et éthique. Et ce sont ces chocs dont Laurent Jenny s'efforce de rendre compte dans la patience de l'écriture. La seconde partie de cet essai propose donc une déambulation libre et subjective à partir d'images énigmatiques et un approfondissement de leur étrangeté. Laurent Jenny s'y interroge ainsi sur le trouble que produit la facture porcelainée et cruelle des Judith de Cranach ou sur la dimension secrètement apocalyptique d'un tableau supposément aussi galant que "La fête à Rambouillet" de Fragonard. Il questionne l'anachronisme optique des oeuvres "qui ne sont pas de leurs temps" , comme les huiles italiennes de Valenciennes ou de Thomas Jones. Il se penche sur les horizons obstinément bouchés de Courbet, qui font refluer le regard vers la matérialité épaisse des surfaces. Il cherche à comprendre la puissance du monde graphique de Seurat dont les figures "absorbantes rayonnantes" semblent dotées d'une pesanteur nocturne et solitaire intimement liée au monde chromatique restreint du noir et blanc. Il relève les stratégies de Matisse pour domestiquer au-dedans l'espace effrayant du dehors. Dans Louons maintenant les grands hommes, il confronte la sécheresse des photographies de Walker Evans, illustrant la vie nue des petits blancs pauvres d'Alabama et la prose incandescente d'Agee comme deux traductions de la même expérience visible. Et enfin il retrace les tourments de Giacometti vivant une forme de "folie du regard" en essayant vainement de saisir le visage de son modèle japonais Yanaihara. En définitive, à travers ces réflexions et ce parcours dans les images de l'art, il s'agit pour Laurent Jenny de rouvrir le champ du regard à son extension variable, à ses connivences passagères et à son essentielle indétermination.

03/2023

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Histoire internationale

Géopolitique de la Côte d'Ivoire

Le 21 mai 2011 à Yamoussoukro, se tenait la cérémonie d'investiture du Président ivoirien Alassane Ouattara en présence d'une vingtaine de chefs d'Etat dont Nicolas Sarkozy et de Ban Ki-moon, Sécrétaire général de l'ONU. Cet événement qui symbolise le retour à la démocratie en Côte d'Ivoire intervenait après dix années d'une crise qui, d'économique était devenue politique puis globale, car au cours de ces deux dernières années on avait pu constater l'effondrement du pays dans pratiquement tous les domaines. Le refus pendant cinq ans de Laurent Gbagbo d'organiser des élections présidentielles puis sa volonté par la suite d'en ignorer le verdict parce qu'il lui était défavorable, laissera sans aucun doute pour longtemps des traces profondes et traumatiques dans ce pays qui avait été le phare de l'Afrique noire francophone au lendemain des indépendances. Faut-il rappeler que cette ancienne vitrine de la coopération française est encore aujourd'hui confrontée aux problèmes du sous-développement, en même temps qu'elle doit relancer une économie tombée au plus bas et rasséréner des esprits encore choqués par des souvenirs de pillages, d'exactions, de déplacements de population. Certes, le milieu naturel ivoirien est riche. Mais il est aussi en danger. Certes, la population du pays est jeune, dynamique, de plus en plus citadinisée. Mais elle est demeurée un puzzle d'ethnies encore trop souvent rivales, comme l'a montré la guerre civile qui a ravagé ces dernières années les espaces et les esprits. Pourtant, le père de la nation, Félix Houphouët-Boigny avait su en faire un pays en plein essor en choisissant dès le début de l'indépendance l'économie de marché alors que plusieurs de ses voisins s'enlisaient dans les déboires d'un socialisme à l'africaine, disparu aujourd'hui. De fait, ce sont des turbulences économiques qui ont provoqué peu après la mort du " vieux " la fin du " miracle ivoirien ", et ce, parce que le pays était sans doute trop dépendant des cultures de rente. Cette dégradation a eu pour conséquence une lente désagrégation des structures politiques de la nation qui s'est parallèlement traduite par l'émergence d'une forte hostilité vis-à-vis des étrangers. Le pays allait même jusqu'à connaître la guerre civile, la partition et le jeu de pouvoirs factieux. Cela est d'autant plus étonnant que la tolérance politique et religieuse avait auparavant facilité l'installation sur le sol ivoirien de plus de 4 millions d'immigrés. On a pu croire un moment, à partir des années 2007, que la reprise économique était au rendez-vous dans un contexte national et international apaisé. Il n'en fut rien et ces deux dernières années furent sans doute les plus mauvaises que les Ivoiriens aient connues depuis l'indépendance, malgré les efforts développés par le gouvernement d'Union nationale dans l'attente d'élections présidentielles sans cesse repoussées. Enfin organisées, elles donnèrent la victoire à Alassane Ouattara. Les troubles qui s'en suivirent menèrent la crise à son paroxysme. L'arrestation de l'ancien chef d'Etat donna un coup d'arrêt à cette descente aux enfers. Exsangue aujourd'hui, la Côte d'Ivoire devra se relever, panser ses plaies tant physiques que morales et retrouver son unité. C'est la tâche ardue qui attend le Président Alassane Ouattara. Il reste aussi à espérer que revenue à la démocratie, la Côte d'Ivoire puisse, aidée par des pays amis et les institutions internationales, reprendre en matière économique sa place de " poumon vital " de l'Afrique de l'Ouest. Le pari est difficile. Il peut être tenu.

06/2011

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Droit des affaires

Le droit des affaires, instrument de gestion et de sortie de crise. Les entreprises à l'épreuve de la pandémie

Le 12 mars 2020, la France, frappée par la Covid-19, s'est endormie sur injonction présidentielle. Les ménages se sont calfeutrés. Les activités dites présentielles ont été stoppées, les usines, les écoles et les facultés se sont fermées, les chantiers ont été arrêtés, les commerces - sauf alimentaires - ont tiré leurs rideaux. Les familles, confinées au sein du foyer, ont dû recentrer leur activité pour gérer, de façon plus ou moins heureuse, la coexistence du suivi scolaire ou de la turbulence des enfants présents à la maison et de l'éventuel télétravail des parents. Pour nombre de citoyens français, l'année 2020 aura été celle de la suractivité, au premier rang de ceux-ci les professionnels de santé, qui étaient contraints de rester sans relâche sur leur lieu de travail, confrontés à l'angoisse de l'inconnu, des manques et des surcharges. Les responsables politiques et les gouvernants tentaient par tous moyens d'enrayer cette crise inédite, d'origine sanitaire mais aux conséquences économiques jamais imaginées. Les entreprises, lourdement affectées pour la plupart, découvraient brutalement les vertus - toutes relatives - du télétravail, du chômage partiel, des aides gouvernementales et... des myriades de textes successifs auxquels il fallait se plier. Pour les juristes, chaque jour passé marquait la découverte de nouvelles lois et ordonnances, nouveaux décrets et arrêtés, annulant parfois le lendemain ce qui avait été publié la veille. C'était le temps venu de fiévreuses recherches, de la remise en lumière de grandes notions oubliées ou délaissées, force majeure, imprévision, fait du prince... et de l'analyse des productions textuelles issues de l'état d'urgence sanitaire. Plus tard viendraient l'époque de la reprise, du déconfinement, l'ouverture des soupapes estivales, une insouciance, trop tôt adoptée, puis la rechute automnale ! Comment faire pour ne pas oublier tout cela, pour ne pm laisser le temps faire son oeuvre et niveler le sable de la mémoire ? Comment agir au mieux ? Comment tirer les leçons humaines et juridiques de cette crise inédite ? C'est la question que s'est posée, à l'initiative de son président, le conseil d'administration de l'Association Droit et Commerce, société savante qu'il n'est point besoin de présenter. La réponse est donnée dans cet ouvrage collectif, totalement inédit, image d'une époque en perpétuelle mutation, riche d'enseignements. Il réunit les plumes, les témoignages et les analyses de 45 contributeurs éminents (chefs d'entreprise, chercheurs, hauts fonctionnaires, universitaires, avocats), consacrés à cette période de pandémie, ses données factuelles, l'analyse juridique de ses conséquences, pour permettre, à qui le souhaitera, d'y puiser les bases de sa réflexion, aux juristes et aux praticiens d'y trouver leur inspiration, à l'Histoire d'y trouver ses marques et à tous d'en tirer leçon ! Ses six chapitres constituent un large éventail partant de l'historique de la crise et des témoignages de certains de ceux qui l'ont vécue, en passant par l'affectation de la vie contractuelle des entreprises, de leur vie sociale, de leur gouvernante, de leur actionnariat et de leur raison d'être, des bouleversements des relations individuelles ou collectives du travail, de solutions innovantes générées par la crise, du traitement des litiges des entreprises dans la crise et de celui de leurs difficultés économiques, pour aboutir à une conclusion implacable "les masques nous ont ouvert les yeux ! " A lire sans réserve, que vous soyez étudiants, universitaires, professionnels... même si vous n'êtes pas juristes !

03/2021

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Thèmes photo

Planches contact #13. Festival de photographie de Deauville, Edition 2022

Un festival sans entraves. Vous souvenez-vous de cette photo de Henri Cartier-Bresson réalisée en mai 1968 ? Elle montre un homme d'âge mûr, élégant, en costume sombre, chapeau vissé sur la tête, observant un graffiti de la révolte étudiante : "Jouissez sans entraves". Ce pourrait être le mot d'ordre de Planches Contact. Cette photo qui confronte deux univers opposés, qui interpelle, qui s'ancre dans la ville fait écho à l'esprit du festival et aux conditions privilégiées et assez rares de production et de présentation, permises par le support sans faille de la Ville de Deauville. Un contexte essentiel pour les artistes dans le climat actuel où, contre vents et marées, le festival de Deauville demeure une sorte d'îlot protégé où l'on peut regarder autour et produire en toute liberté. La préparation de Planches Contact est un long fleuve intranquille, un bouillonnement, une boucle ininterrompue d'une édition à l'autre, depuis l'élaboration du programme, la succession des résidences, la production "en direct" avec les artistes, la conception de la scénographie et la construction des installations, jusqu'au partage avec le public. Comme chaque année, un critère important de sélection est la variété des regards et la multiplicité des langages photographiques et des sujets traités. Démarches documentaires, récits imaginaires, poétiques, en images fixes ou animées, approches décalées, tous ont leur place. Les artistes ont pour seule consigne de profiter du territoire et de cette aide à la cre?ation, c'est-à-dire de prendre le temps de l'explorer en suivant leurs centres d'intérêt ; puis de laisser leur créativité s'exprimer librement en développant leur projet selon leurs propres codes. Se libérer des entraves, c'est aussi briser les frontières. Briser les frontières entre les cultures avec une programmation internationale allant de l'Italien Stefano De Luigi au Sénégalais Omar Victor Diop en passant par la Franco-Marocaine Carolle Benitah. Briser les frontières entre les générations avec des figures incontournables comme Bettina Rheims ou Raymond Depardon, et des photographes émergents sélectionnés dans le cadre du Tremplin Jeunes Talents. Briser les frontières entre les disciplines. A côté de la photographie, la vidéo, mais aussi l'architecture, le dessin, la musique et l'édition ont leur place au festival. La présence de l'actrice Jessica Lange, invitée d'honneur, crée également une passerelle avec le cinéma américain, cher à Deauville. Briser les frontières entre le visible et l'invisible, puisque, depuis son invention, la photographie a permis de tout montrer - les pays lointains, les terres inconnues, les tribus les plus reculées. Alors, pourquoi ne pas essayer de montrer l'invisible ou de changer de point de vue comme le propose Francesco Jodice avec son film 44 things seen by an alien anthropologist in Normandy ou encore de bouleverser le rapport à l'espace comme le fait Georges Rousse ? Briser aussi les codes avec les images inattendues de Raymond Depardon du littoral français en couleurs, d'une invitée d'honneur, Jessica Lange, plus connue comme actrice que comme photographe, les photos amateurs de la collection The Anonymous Project et avec les scénographies innovantes conçues avec Jean-Charles Remicourt-Marie. A la plage, sur la verrière de la piscine olympique, dans toute la ville, aux Franciscaines ou au Point de Vue, cette exhortation à jouir sans entraves s'adresse aussi aux visiteurs. Dans un monde bombardé d'images, prenons le temps de vraiment voir en abandonnant préjugés et habitudes. Restons ouverts à toutes les surprises et au surgissement de l'insolite. Regardons la réalité autrement, grâce aux artistes. Engageons-nous à leurs côtés avec la fondation photo4food pour un impact social concret. Laissons-nous happer par des photographies et des films qui racontent des histoires, où la Normandie est protagoniste ou décor, qui renversent une "vision formatée", ouvrent une fenêtre sur d'autres mondes et proposent un arrêt sur image sur nos sociétés. Planches Contact fête ses treize ans. Le festival investit désormais toute la ville. Le musée des Franciscaines, qui accueille depuis son ouverture grand nombre des expositions, devient, pendant les journées inaugurales, la Maison du festival avec de réelles occasions d'échanges et de rencontres avec les artistes exposés, grâce aussi à Planète Initial, qui cette année sera aux Franciscaines. Le réseau des amis du festival s'élargit. De nouveaux partenaires rejoignent le cercle de ceux de la première heure. Planches Contact grandit, forte de son passé, avec la turbulence et la curiosité de son jeune âge, et l'attraction de cet horizon immense, qui s'ouvre au-delà de la plage, comme une exhortation à garder les yeux et le coeur ouverts. Un grand merci aux photographes et aux artistes qui ont relevé le défi d'une résidence - avec ses risques et périls - et à ceux qui ont accepté de venir partager à Deauville leurs mondes et leurs expériences. A tous, merci de nous faire prendre le large. Laura Serani.

12/2022