Recherche

Catel, Fanny Joly

Extraits

ActuaLitté

Photographie

Portraits

Photographe de renom, Jean Mounicq fait référence encore aujourd'hui pour ses travaux sur Paris et Venise. Ami de Cartier-Bresson et de Sergio Larrain, il fait un court passage à Magnum à la fin des années cinquante, avant de travailler pour la presse féminine - notamment ELLE - et portraiturer ainsi toute une génération d'artistes, d'écrivains, de marchands d'art, de femmes et d'hommes d'Etat, tous au faîte de leur gloire dans les années d'après-guerre. La jeunesse n'est pas en reste ; les images de Mounicq propulsent aux premiers rangs chanteurs et compositeurs, danseurs et couturiers, illustrateurs et designers, plasticiens et concertistes, metteurs en scènes et comédiens... les nouvelles idoles du moment. Portraits est donc une extraordinaire collection de visages des Trente Glorieuses. "L'attention toujours en éveil, l'oeil est assuré, la mise en place des structures de l'image presque innée, la sélection des éléments du décor drastique. Considérer la scène, son architecture, ses ouvertures, ses contraintes et ses opportunités. Installer le personnage dans un ordonnancement de l'espace, l'établir dans l'assise apaisante d'une contenance choisie ou le laisser vaquer à ses emportements de l'instant. Mesurer à l'oeil la transparence de la lumière, les contre-jours, les zones d'ombre et les reflets. Le plus souvent, tenter de maîtriser l'éclairage faute de l'organiser. Envisager l'ensemble, repérer les objets, écarter l'intrus, bannir le futile, supprimer le joli, scruter le pertinent, choisir le remarquable. Asseoir le juste équilibre entre les plans. Dans le flot des paroles, propos et questions du journaliste, répliques et objections de l'écrivain, plaisanteries du peintre, inviation à prendre l'outil du sculpteur, la garde est baissée. S'esquissent un relâchement des tensions, une distraction du corps, un reflux de l'attention, une brèche dans l'application à paraître". Extrait du texte de Françoise Denoyelle, historienne de la photographie

10/2022

ActuaLitté

Revues de droit

Revue des contrats N° 2, juin 2022

CHRONIQUES DROIT COMMUN DES CONTRATS Théorie générale ? Les mauvais coups portés par la chambre commerciale de la Cour de cassation à la lutte contre les clauses abusives - par Mathias Latina (P. 10) ? Le cantonnement du domaine de l'article 1171 : un joli coup pour la démocratie ? - par Philippe Stoffel-Munck (P. 16) Responsabilité ? Dans quelle mesure la clause excluant la condamnation in solidum de l'architecte est-elle encore valide ? - par Marie Dugué (P. 29) ? Point de départ du délai de prescription et action en responsabilité : vers une résorption du chaos ? - par Sophie Pellet (P. 33) Régime des obligations contractuelles ? La renonciation à la condition suspensive qui a défailli : encore... et toujours ? - par Antoine Hontebeyrie (P. 37) CONTRATS SPECIAUX Contrats et nouvelles technologies ? Le retour en grâce de l'e-mail ! - par Anne Danis-Fatôme (P. 47) Contrats translatifs ? Prescription de l'action en garantie des vices cachés : en quête de cohérence ! - par Louis Thibierge (P. 55) Contrats aléatoires ? Contrat d'assurance : les vicissitudes de la prescription biennale - par Fabrice Leduc (P. 62) Contrats et droit des sociétés ? Préjudice personnel de l'associé : des questions, toujours des questions... - par Marie Caffin-Moi (P. 68) CONTRAT ET AUTRES DROITS Droit de la consommation ? Regard sur la transposition de la directive Omnibus - par Jean-Denis Pellier (P. 95) Droit de la concurrence ? L'impact des engagements pris devant l'Autorité de la concurrence dans les contentieux parallèles impliquant les "tiers contractants" - par Jean-Christophe Roda (P. 111) SOURCES DU DROIT DES CONTRATS Théorie générale des sources ? L'interprétation de l'article 1171 du Code civil "à la lumière des travaux parlementaires" de la loi de ratification - par Stéphane Gerry-Vernières (P. 144) DOSSIER ? L'office du juge et le contrat (P. 159) Depuis la rentrée universitaire 2021, dans une démarche écoresponsable, les titres de la collection Revue des Contrats sont imprimés sur papier 100% recyclé.

07/2022

ActuaLitté

Revues

Schnock N° 48 automne 2023 : Karl Lagerfeld. "Voyez la vie en rose mais n'en portez pas"

AU SOMMAIRE p. 3 L'Edito p. 6 Le Trombinoschnock p. 8 Schnock des cultures - tout ce que vous avez toujours voulu savoir etc. p. 10 "Bien entendu, c'est on" par Eléonore Cambret p. 14 Top 15 des publicités de 1973 par François Roque p. 26 Les Schnocks parlent aux Schnocks p. 28 Le Grand Dossier - Karl Lagerfeld p. 30 Patrick Hourcade : "Nous formions un clan de culture" par Laurence Rémila p. 46 L'abécédaire du Kaiser par Marc Godin, Laurence Rémila et Pierre Léonforte p. 60 Jacques de Bascher, l'ange noir par Pierre Léonforte p. 66 Diane de Beauvau-Craon : "Nous étions comme deux gamins" par Laurence Rémila p. 68 Victoire de Castellane : "Karl ? Un parolier de choc ! " par Laurence Rémila p. 70 Les Mains de Karl par Marc Godin p. 76 Florence Müller : "C'était un mercenaire" par Marie Ottavi p. 78 KL et les livres par Jean-Christophe Napias p. 82 Karl selon Lagerfeld par Laurence Rémila p. 98 Pascale Petit : "Je n'ai jamais couché de ma vie pour avoir un rôle ! " par Luc Larriba p. 110 Jean-Patrick Capdevielle : "Je n'ai pas une âme de boutiquier" par Laurent Jaoui p. 124 Daniel Filipacchi : "Je préfère être l'empereur du cul que le roi des cons" ou les magazines de charme du groupe Filipacchi par Philippe Roure p. 136 Benoît Poelvoorde : "Mes modèles sont les seconds couteaux du cinéma. ". . par Marc Godin p. 144 C'est arrivé près de Benoît, André et Rémy par Marc Godin p. 168 Schnock chez soi lectures & autres loisirs de chambre p. 170-175 Nos Trésors cachés ne le restent jamais très longtemps p. 170 Trésor livre : Jacob Jacobi de Jack-Alain Léger par Louis-Henri de La Rochefoucauld p. 172 Trésor CD : Jacques Tati - Swing ! par Alister p. 174 Trésor DVD : Un si joli village... de Etienne Périer par Sylvain Perret

09/2023

ActuaLitté

Littérature francophone

Cet étrange et incessant appel

Malek se remet à penser, à se dire : " Si tu n'as rien à dire, ne dis rien, ne parle pas ! Trouve-toi dans ton silence, un refuge. Pense à ce jour de départ, à ces jours là-bas, qui suivront ce départ. Pense à cette traversée et à ce monde là-bas que tu t'en vas découvrir, qui n'est pas ce monde que tu t'en vas délaisser où les gosses apprennent trop jeunes à manier pelles et pioches, à construire eux-mêmes leurs propres maisons. Mais plus que ça : ici les gosses savent aussi, comme les grands, jouer de la kalachnikov. Ce monde où tout s'embrase avec le passage de l'été, où il n'y a presque plus rien à dire où tout a été dit vainement, où il vaut mieux se taire. Ce monde où tu vis sans vraiment les vivre, tes derniers moments, où tu ne fais partie ni des morts d'ici ni des vivants mais de ceux qui vont bientôt prendre la mer. Tu es triste pourtant, tu es triste parce qu'au fond, tu ne voudrais pas t'en aller. Tu aimes encore cette vie si simple que tu menais mais tu n'y peux rien et tu le sais. Tu obéis, tu ne fais qu'obéir à ces voix qui t'appellent, qui n'arrêtent pas de t'appeler et tu ne fais que répondre à cet étrange et incessant appel ". Après s'être disputé avec son père et ses frère, Mourad, un artiste peintre sans emploi, quitte la maison et Tighilt son village. Pour son bonheur et son malheur à la fois, le Destin décide de lui trouver un joli petit appartement à Tawrirt, juste en face de la demeure de Malek, son oncle et ami d'enfance, parti en France, laissant femme et enfants et qui finit par ne plus donner aucun signe de vie.

06/2022

ActuaLitté

Revues

Europe N° 1117, mai 2022 : Marivaux

Les préventions contre Marivaux ont eu la vie dure. Sainte-Beuve ne voyait dans son théâtre que "badinage à froid espièglerie compassée et prolongée, pétillement redoublé et prétentieux, enfin une sorte de pédantisme sémillant et joli...". Ce sont les gens de théâtre qui au siècle dernier ont contribué au premier chef à rendre à cet écrivain sa force comique, sa vérité sociale, la subtile clarté de sa langue, tout en découvrant un Marivaux des profondeurs, âpre, violent, cruel. Depuis lors, le répertoire marivauden n'a plus quitté l'affiche. La critique a pareillement élargi une oeuvre qui ne se limite plus a quelques textes de théâtre. Elle a rappelé les "petites pièces" a cité des plus connues, les romans de jeunesse à côté de La Vie de Marianne et du Paysan parvenu, et surtout souligné l'importance des "journaux", chroniques, essais et réflexions. Marivaux expérimente et invente des formes nouvelles. Il parle des inquiétudes de son temps avec autant de légèreté que d'acuité. Il désamorce les violences de la vie amoureuse et de la société par l'humour Merveilleux explorateur de la confusion des sentiments et des incertitudes du désir, il brise les illusions de l'amour-propre et les mensonges de l'ordre social. Avec Marivaux, les mots d'hier aident à comprendre les sentiments d'aujourd'hui et les mots d'aujourd'hui aident à prendre conscience de la distance historique. Joué, publié, étudié, mis en images au cinéma, cet écrivain parait en phase avec notre époque. Loin de toute superficialité mondaine, il pratique une mise à l'épreuve de soi : on se masque pour s'éprouver, on se dérobe derrière les mots et les mots sont des aveux. On aimerait aujourd'hui faire intervenir Marivaux dans nos débats sur l'égalité des êtres malgré l'inégalité des conditions et sur la tension entre la réalité vécue des sexes et l'injonction des genres. La gravité de tels enjeux n'est pas séparable du plaisir lié à la lecture et au spectacle de ses oeuvres.

05/2022

ActuaLitté

Tourisme France

Colmar en France

Que reste-t-il des années cinquante et soixante dans nos mémoires incertaines ? Le souvenir d'un âge d'or qu'on intégra dans les "Trente Glorieuses" qui suivirent la fin de la seconde guerre mondiale. Aux yeux du souvenir que le monde est beau pour ceux qui vécurent ces années-là. Surtout quand ils coïncidèrent avec leurs vingt ans. Longtemps pourtant le poids de la guerre - des guerres devrait-on dire - pesa lourdement. Ces deux décennies furent, en réalité, contrastées et pas immédiatement glorieuses. La reconstruction fut parfois lente tout comme le développement économique et l'évolution des mœurs. Avant d'aboutir à l'insolente réussite des sixties, à son désir de vivre, libre, et d'ardemment consommer. A jouir sans entrave et tout de même par la grâce d'un joli mois de mai, lui aussi customisé à mesure qu'on s'en éloigne, à s'interroger, fugacement il est vrai, sur notre frénésie consommatrice et sur l'évolution d'une société qui avait une fâcheuse tendance à devenir celle du spectacle. A travers la chronique des années 50 et 60, de mois en mois, dans la charmante et plaisante ville de Colmar en Alsace, miraculeusement épargnée par la guerre, et si avide de retrouver la délicieuse image de carte postale que Hansi, un de ses enfants les plus illustres, autrefois croqua dans son livre Colmar en France, l'historien Gabriel Braeuner, qui a abondamment utilisé les ressources de la presse locale, restitue ce que fut le "banal quotidien" de ces années-là. Entre Albert Schweitzer et Johnny Hallyday, deux figures familières à Colmar, cette ville qu'autrefois Voltaire, qui y séjourna, qualifia "de mi-française, mi-allemande et tout à fait iroquoise". Mais cette histoire pourrait être celle de beaucoup d'autres villes françaises à la même époque, si proche et pourtant si lointaine déjà. Elle illustre le passage progressif du "monde d'hier" à celui que nous connaissons encore aujourd'hui.

04/2014

ActuaLitté

Littérature étrangère

Qui sait ? Peut-être même que c'est bien...

Le récit limpide, presque consciencieux et documentaire et de la maladie et de la mort de la mère de l’auteur, atteinte d’un cancer du sein à l’âge de 54 ans. Le livre commence par une fin annoncée puis, au compte-rendu de la maladie se mêlent les souvenirs heureux d’une enfance à Berlin-Est dans les années 70-80, dans une famille d’intellectuels dont la mère, magique, documentariste aux studios de films de RDA, est le pilier. A travers une série de tableaux de souvenirs anodins, le récit pudique- que l’humour aussi garde de toute effusion sentimentale-, retrace la vie de la mère dont le père, un scientifique, juif, disparut en 1943 sans laisser de traces, sauf quelques gênes à risques qui expliquent le type particulièrement virulent de cancer du sein dont la mère est atteinte. La quête des origines, dans laquelle le fils a accompagné sa mère, trouve son terme in fine : la communauté juive de Berlin lui refusera une place dans le joli cimetière où elle aimait errer. Mais se dessine, surtout, le portrait d’une femme cultivant de ses ascendances les traditions essentiellement culinaires et dotée d’une joie de vivre qui affecte même sa pensée de la mort : «Qui sait ? Peut-être même que c’est bien… » dit-elle. Le lecteur est ainsi touché tour à tour par l’implacabilité du sort et la sollicitude du jeune homme qui prend en charge la maladie de sa mère tandis que les changements drastiques subis par le pays dans les deux dernières décennies défilent en toile de fond sur un mode proche du très acclamé “Good bye Lenin”. Cette «auto - non fiction» dont la simplicité d’écriture résiste à la gravité du thème, s’inscrit dans la lignée de grands textes comme Le Malheur indifférent de Peter Handke ou Le livre de ma mère d’Albert Cohen.

09/2011

ActuaLitté

Beaux arts

Kehinde Wiley. Peintre de l'épopée, Edition bilingue français-anglais

Né à Los Angeles d'un père Yoruba du Nigeria — absent de sa jeunesse et qu'il ne retrouvera en Afrique qu'à l'âge adulte — et d'une mère afro-américaine1, Kehinde Wiley est titulaire d'un Bachelor of Fine Arts du San Francisco Art Institute (1999) et d'un Master of Fine Arts de l'université Yale(2001) ; il vit et travaille à Brooklyn, New York. Son style se caractérise par la volonté de replacer l'homme noir au coeur de l'Histoire. Ainsi, tel un DJ qui remixerait et samplerait des grands classiques de la musique, Kehinde Wiley reprend de grands classiques de l'Histoire de l'art qu'il recompose avec des personnages afro-américains imprégnés de culture hip-hop. Sensible dès ses débuts aux enjeux de pouvoir et leur transposition aux canons de l'art, il s'insurge contre les conséquences de " l'absence du corps noir dans les tableaux " des collections muséales et la rétrogradation des Noirs dans les fonctions d'esclave ou de servant. Il se lance alors dans la représentation des jeunes hommes afro-américain — d'abord des quartiers de Brooklyn et de Harlem — en les représentant dans des postures valorisantes1. Invité à la Maison Blanche par Barack Obama en 2016, il réalise son portrait, lui qui préférait jusque là représenter des anonymes et des personnes modestes1. Le portrait de l'ancien président des Etats-Unis, President Barack Obama, est exposé à la National Portrait Gallery de Washington, celui de Michelle Obama étant confié à Amy Sherald2. En 2019, son exposition Tahiti s'ouvre à la représentation des femmes et des transgenres1. Au mois de mai, il participe au Sénagal au festival Black Rocks Senegal avec des artistes africains comme Soly Cissé et Omar Victor Diop1, nommé ainsi en référence aux roches volcaniques qui jonchent les plages de Dakar. Il ouvre une résidence d'artistes luxueusement décorée par des artistes et artisans africains Il est représenté par la Galerie Daniel Templon à Paris et à

08/2020

ActuaLitté

Sociologie

Le mal de Paris

Paris a été chanté, filmé, raconté tant de fois ! Mais Paris, aujourd'hui, fait-il encore rêver ? Des photos de Robert Doisneau aux films de Marcel Carné ou aux polars de Léo Mallet, une vision en noir et blanc, réverbères et pavés luisants sous la pluie, a façonné notre imaginaire, avant de se transformer en clichés de cartes postales. La ville estelle condamnée à devenir un musée à ciel ouvert, centré sur sa splendeur patrimoniale ? Ou peut-elle se redéployer, se muer en capitale du XXIe siècle et se projeter dans un nouvel imaginaire grand parisien ? Amoureuse des mégapoles et nouvelle flâneuse de notre post-modernité, Régine Robin revisite Paris à l'aune de cette incertitude. Le Belleville populaire de son enfance, inventorié par Georges Perec, n'existe plus depuis longtemps. Il n'était pas vraiment joli, reste un peu de mélancolie. Le quartier où elle habite, près de la gare Montparnasse, à l'ombre de la tour, a été métamorphosé dans les années 1960. On le dit moche, pour elle qui l'arpente, il a son atmosphère, sa poésie, comme les nouveaux espaces, du côté de Bercy ou de la Bibliothèque de France. Foin de nostalgie donc, de "c'était mieux avant", comme si on ne pouvait choisir qu'entre l'image carte-postale d'autrefois et les quartiers-villages pour bobos qui se jouent la comédie de "l'authenticité". Ses déambulations nous mènent au delà du périphérique, découvrant ce qui palpite derrière cette frontière, dans ces banlieues malaimées de la petite et de la grande couronne, où vivent 10 millions d'habitants et où des mondes se rencontrent. Les parcours insolites auxquels elle nous invite croisent aussi la littérature et le cinéma. Dans ses pas, et ceux des architectes, des artistes, des écrivains avec lesquels elle chemine, on prend le pari d'un Grand Paris, avec des rêves à sa mesure.

01/2014

ActuaLitté

Critique littéraire

"Pour moi, dit-il, hélas, j'écris avec des ciseaux.". Via di levare

" La poésie, pour Jean-Paul Michel, est un vigoureux geste intérieur, bataillant au plus fort de l'inquiétude, cherchant et trouvant "l'or" d'une existence crue dans la turbulence même, " l'ordre et le désordre " de l'énergie créatrice, au-dedans et au-dehors. La poésie, loin d'un affaissement en quelque impuissance assumée, des modes résiduels de la crainte et de la mélancolie, affirme de cette manière son audace, reconnaît sa puissance, donne pouvoir à sa capacité de "saluer", n'hésite pas devant la libre, l'honnête, la réjouissante "folie de nommer". Affirmation, amour peuvent permettre un élèvement, une accession au "tout de l'être en sa fraîche présence", un embrassement lyrique de la consciemment et viscéralement choisie profusion des manières "contraires" de ce qui est : "Nous naviguons sur un vaisseau superbe et/nous pleurons". Voici notre erreur : un refus intellectualisé de reconnaître et d'admettre dans nos équations ontologiques les splendeurs de l'existence, mêlées comme elles peuvent l'être aux énergies violentes de la beauté de ce qui est. "Manquer à la joie", écrit Michel, "c'est manquer à l'être". Notre première fin demeure donc de restaurer en nous-même notre capacité de défi et de confiance dans la célébration, rendant de cette manière aux choses simples leur rayonnement intrinsèque. L'œuvre de poésie suffirait à cela si elle parvenait à "ca/dencer tant/de splendeur hors tout sens ". [...] La célébration (poétique et quotidienne, gestuelle) de ce qui est - tout, chaque chose, avec toutes ses paradoxales manières "contraires" - n'est pas tant un "calcul" strictement rationnel ou rationalisant qu'une " brûlure ", selon les termes même de Michel : une passion, les flammes d'un désir, une intensité, une aveuglante, instinctive consomption d'être - laquelle, pensée au-delà de toute "signification", produit un profond sens émotionnel et ontologique. Aimer est, ainsi, le seul geste "nécessaire", donnant valeur, faisant face à tout " mal " que nous pouvons sentir " mordre " en nous. [...] Il faut lire Michel. On exulte. " Michael Bishop World Literature Today, 77:2, July-September 2003

12/2005

ActuaLitté

Littérature érotique et sentim

Alex et Nawelle - Tome 2. Un amour fluctuant

Elle vivait une idylle secrète, elle doit aujourd'hui prendre une décision... Entre Alex et Nawelle, le bonheur est au beau fixe : remis de leur brève séparation, ils profitent de leur amour toujours plus passionné et flamboyant. Cependant, tout n'est pas rose au paradis : le mari de Nawelle a découvert la supercherie ! La beauté orientale se retrouve dès lors face à un dilemme : maintenir un mariage dont la passion s'est fanée au fil des années, ou se lancer dans une nouvelle aventure incertaine au bras de son amant torride ? Alex arrivera-t-il à convaincre Nawelle de lui laisser une chance ? ... Nawelle choisira-t-elle d'écouter son coeur ou sa raison ? Pour le savoir, laissez-vous tenter par ce deuxième tome de la série Alex et Nawelle. EXTRAIT - Tu sais que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour faire de ta vie un conte de fées, je veux que tu sois heureuse. - Je suis heureuse quand je suis avec toi. - Moi aussi, je suis heureux d'être à tes côté, mais ce qui me rend encore plus heureux, c'est de voir ton magnifique sourire illuminer ton joli visage. Ta joie de vivre me comble de bonheur, je ne veux rien d'autre de toi. - Ca va être dur, chéri, mais tu sais qu'avec ma famille, ça va être très compliqué, ils ne vont pas accepter la situation et tu sais à quel point ma famille est importante pour moi. - Oui, je le sais, mon amour, et je ferai tout mon possible pour que ça se passe bien avec tes proches. A PROPOS DE L'AUTEUR Alexandre Boyer a 36 ans. Passionné de voitures, son parcours est assez diversifié : diplômé en gestion-comptabilité-finance, il a vogué entre l'expertise, le monde automobile et le commercial. Etant dyslexique, il a très vite vu dans l'écriture un refuge imaginaire.

10/2019

ActuaLitté

Théâtre

Cailloux

La pièce se passe à Capri, mais c'est un Capri hors saison, débarrassé des touristes et des estivants, réduit à sa petite société cosmopolite qui, sur ce "caillou", espère trouver un remède à son angoisse. Arrive le vieux Douglas Forstetner, ex-roi du chocolat. Il est venu à Capri pour y acheter une maison et chercher à entrer dans ce milieu plein de prestige à ses yeux. Il est accompagné de son secrétaire, un jeune Hongrois réfugié, sans argent, sans papiers, sans appuis. Douglas lui fait cruellement sentir à quel point il dépend de lui. Le jeune Hongrois pourtant s'éprend de Sandra et, poussé par elle, il va lutter pour retrouver sa liberté. Par snobisme, Douglas multiplie les attentions à l'égard d'une Américaine, Marjorie Watson, dont tout peut faire penser qu'elle est une des reines de New York. En réalité, c'est une petite employée, à qui le hasard a fait gagner une certaine somme et qui s'en est servie pour vivre son rêve : mener la grande vie pendant quelques mois. Elle aime Vos, un peintre qui a renoncé à la peinture et qui a cru trouver à Capri son équilibre et sa paix. Déçue, à bout de ressources, Marjorie finira par se suicider. Pour sauver le jeune Hongrois, Sandra vole l'argent de Forstetner. Elle sera arrêtée. Le jeune Hongrois renonce au combat. Il accepte son esclavage. A côté de ces deux couples qui luttent pour leur bonheur, gravitent d'autres personnages dont l'exemple contribuera à les acheminer vers la défaite : Cetrilli, le play-boy mâtiné de bourgeois ingénu, lady Ambersford qui vole les petites cuillers, lady Noakes qui les rapporte, Passiekoc, l'antiquaire somnambule, Jacquot, le joli parasite. Comme l'île sur laquelle ils vivent, tous ces personnages sont des cailloux. Ils sont atteints de ce mal contemporain : l'impossibilité de communiquer. Il s'agit ici d'une pièce où l'essentiel peut-être se trouve dans ce qui est suggéré, non dans ce qui est dit.

04/1962

ActuaLitté

Sciences politiques

En l'an 68. Trublions, enragés & messianiques ouvrent le bal du Diable sous l'enseigne de la postmodernité

Mai 68 fut une véritable Révolution et non un chahut d'étudiants. Une révolution mondiale qui à l'opposé de 1917 a pleinement réussi et vu le triomphe posthume de Trotsky. A savoir l'échec du marxisme-léninisme qui avait érigé la classe ouvrière en idole messianique. Le joli mois de Mai consacra lui, les théories freudo-marxistes d'Herbert Marcuse et ultra libérales de Milton Friedman, les Ecoles de Francfort et de Chicago s'étant combinées pour former un mélange détonnant et changer la face du monde. Les minorités agissantes devinrent les forces subversives porteuses de l'assomption eschatologique. Le messianisme révolutionnaire n'a en vérité jamais visé l'émancipation des hommes, mais uniquement la destruction de l'ordre existant. Le prolétariat russe n'aura été ainsi entre les mains des bolchéviques qu'un instrument... La Terreur rouge de 1918 le récompensera de sa crédulité à coups d'exécutions massives, de famine et de goulag. Au demeurant la révolution ultra libérale-libertaire conduit tout aussi inéluctablement à l'élimination des classes laborieuses par le déclassement et le chômage de masse. Cinquante ans après, les protagonistes de l'émeute soixante-huitarde, trotskistes et maoïstes, sont devenus les grands passeurs de l'hédonisme californien, se faisant les agents les plus actifs de l'américanisation du Vieux continent et au-delà, de sa tiers-mondisation. Ils furent aussi généralement d'ardents promoteurs idéologiques des guerres destinées, au nom de la Démocratie et des Droits de l'Homme, à diffuser le monothéisme du marché, nouvelle religion annonciatrice d'une Gouvernante mondiale en progestation assistée. Tous ou presque occupent aujourd'hui des postes de contrôle politiques, culturels, universitaires, médiatiques d'où ils ont avec succès engagé la grande mutation du paradigme sociétal et culturel du monde occidental. Soit la négation absolue de toutes les références métaphysiques ayant servi jusqu'à ce jour de base à la civilisation.

08/2018

ActuaLitté

Tourisme étranger

Voyages spirituels

Des incroyables statues de l'île de Pâques à l'historique chemin de Compostelle, découvrez vingt-cinq lieux empreints de spiritualité dans le monde. Un baume pour l'âme et un épanouissement pour l'esprit. Certains lieux ont la capacité de toucher l'âme. Ils ont ce pouvoir de s'insinuer davantage ; de s'infiltrer à travers la peau pour plonger intimement au plus profond de soi ; de nous contraindre à nous poser de nouvelles questions sur l'existence. Ces endroits pourraient ne pas être plus beaux, plus frappants, plus insolites ou plus grandioses que d'autres - mais la plupart du temps, ils le sont. D'une certaine manière, ils ont beaucoup plus de densité. C'est parce qu'ils sont sacrés qu'ils sont empreints d'une telle intensité spirituelle accumulée au cours des siècles - peut-être même des millénaires - par le recueillement de nos prédécesseurs. Ce sont des lieux chargés de prières et d'espérance. Lorsque vous visitez un site sacré, vous n'admirez pas qu'un joli caprice de la nature ou une structure architecturale géniale. Dans un site sacré, vous vivez une expérience, vous pouvez discerner dans les roches, les briques, la boue ou le mortier, toutes les histoires ancestrales. Peu importent vos propres croyances ou sentiments. En feuilletant Voyages spirituels, vous partirez au coeur de différentes confessions et croyances, vous traverserez les continents, volerez au-dessus des océans, pénétrerez au plus profond des massifs montagneux, vous parcourrez les déserts et plongerez au coeur de grouillantes cités. Parce que les êtres humains ont toujours été à la recherche de récits et de croyances pour transcender le monde qui les entoure. L'objectif de ce livre est de vous faire voyager dans quelques-uns de ces lieux magiques, mystérieux et mystiques. Illustré par de splendides dessins, il évoque la quintessence de vingt-cinq sites sacrés disséminés sur toute la planète, et ravive quelques-unes des légendes qui leur sont associées.

10/2018

ActuaLitté

Esotérisme

Contre-journal. Récit anti-biographique d'une initiation presque ordinaire

Le jour de mes quarante ans, il y a plus de dix ans, j'ai cessé d'exister. Sur ce, mon Maître me demande immédiatement d'écrire le récit de " ma " vie. Je résiste. Quel intérêt à cela ? Quel paradoxe ! Est-ce bien là ce qu'il m'importait de faire et de transmettre ? Humble et confiant, je me suis plié pourtant à l'exercice. Ce fut un joli voyage incongru, mêlant l'anecdote personnelle la plus fragile à l'emphase froide de l'intuition initiatique. Un tissage qui m'aura permis de boire jusqu'à la dernière goutte la liqueur de l'éveil, et ainsi de filtrer et d'ordonner correctement trente ans d'impacts et de ressentis. Je me suis ainsi retrouvé après quelques années d'écriture buissonnière avec ce journal anti-biographique sans trop savoir qu'en faire. C'est le décès de mon Maître qui fut le signal décisif et me décida à l'achever et le faire lire. Pendant presque douze ans, à mes heures perdues et sous le regard bienveillant de celui qui fut la lumière de ma vie, j'ai donc commis ce livre qui n'est ni réellement un compte-rendu autobiographique ni tout à fait un roman mytho-maniaque ni non plus un essai ayant la prétention de régler définitivement leur sort au sens de la vie et de la mort, aux énigmes de la tradition primordiale et de l'être ; tu n'y trouveras pas la méthode en dix leçons de la réalisation initiatique ; ce livre ne tentera pas non plus l'explication pour les nuls de la divine proportion sacrée. Bref, on n'y trouvera rien de toutes ces sortes de choses qui encombrent parfois au jour le jour le chercheur de vérité. La vérité spirituelle est plus simple au fond que tout ce qu'on peut s'en raconter... Et sa formulation tient immanquablement du paradoxe.

05/2018

ActuaLitté

Terreur

Sortilèges nocturnes

Dix-huit nouvelles fantastiques, parmi les meilleures d'un des plus grand noms de l'Imaginaire francophone Les dix-huit nouvelles fantastiques rassemblées ici ont pour caractéristique d'être parmi les meilleures qu'ait signées l'un des plus grands noms de l'Imaginaire francophone. Chacune d'elles a été révisée et commentée par l'auteur. Elles sont précédées d'un avant-propos de Richard Comballot, et suivies d'une postface biobibliographique de Katarzyna Gadomska. Ce volume constitue, en quelque sorte, le jumeau fantastique de 'Demain le monde', la somme science-fictive publiée en 2013 aux éditions Le Bélial'. Soyez prévenus : vous entrez en territoire andrevonien. Une contrée façonnée par cinq décennies de pratique assidue de l'ouvrage littéraire, entièrement vouée aux sortilèges du rêve. Vous l'abordez qui plus est dans sa phase nocturne. Celle que baigne une indécise clarté lunaire, propice à toutes les rencontres, aux étranges découvertes - aux grandes frayeurs aussi. Une femme à la beauté dévorante attend sur un banc des amants de passage un peu trop confiants. Les animaux empaillés d'un musée vous observent de leur oeil de verre trop peu fixe pour être tout à fait rassurant. L'habitant de l'immeuble d'en face se révéle le plus grand des mystères, et une poupée au joli teint de porcelaine s'avère plus féroce que des monstres antédiluviens aux crocs acérés. Une inondation qui submerge tout risque de vous entraîner inexorablement à votre ultime demeure. Les membres réunis d'une famille attendent leurs défunts pour le repas du Jour des morts. Et que penser des surprises que révèle une fenêtre ouverte sur un paysage mémoriel, ou de ces secrets enfouis dans les mémoires enfantines que ressuscite la silhouette d'un chat sous la Lune ? Enfance, solitude et trépas sont des thèmes qui se déclinent de multiples manières. Celles que met en oeuvre Jean-Pierre Andrevon ont le mérite d'une originalité célébrant le genre fantastique en lui donnant une seconde jeunesse.

03/2023

ActuaLitté

Déportation

Paroles et images des enfants d'Izieu (1943-1944)

A travers des documents d'archives (photos, lettres, dessins...) et de nombreux témoignages, ce livre retrace en en images l'histoire des enfants réfugiés à la Maison d'Izieu jusqu'au drame de leur déportation, le 6 avril 1944 " cher papa, je viens de recevoir ta carte qui ma fait un grand plaisir et le colis. Je suis bien arrivé à Izieu il fait très beau ici a Izieu et ici c'est joli " Georges Halpern, 7 ans En mai 1943, avec une quinzaine d'autres enfants juifs, le petit Georgy s'installe à la villa Anne-Marie, une grande bâtisse située sur les contreforts du Jura, dans l'Ain, commune d'Izieu. Grâce à l'action de l'Ouvre de Secours aux enfants et en particulier de l'une de ses membres, Sabine Zlatin, qui en prend la direction, la maison va offrir en ces temps de guerre un refuge temporaire à 105 jeunes âgés de 3 à 17 ans, originaires de toute l'Europe, pour quelques semaines ou mois : c'est la " colonie des enfants réfugiés de l'Hérault ". Un an plus tard, le 6 avril 1944, sur ordre de Klaus Barbie, la Gestapo de Lyon rafle la maison : 44 enfants et 7 adultes sont arrêtés et déportés. Seule l'une des encadrantes reviendra d'Auschwitz. Derrière eux, les pensionnaires d'Izieu ont laissé des dessins, cahiers d'écolier, lettres, photos... Ces témoignages, d'autant plus fragiles et bouleversants qu'ils sont rares, disent le traumatisme de la vie à l'écart, loin des proches, mais aussi les moments de complicité partagés, les rêves et les espoirs d'alors : les jeux, les repas, les soins, les promenades, les rencontres... A travers la reproduction de ces documents, rassemblés après le drame par Sabine Zlatin puis confiés à la Bibliothèque nationale de France en 1994, ce livre retrace ainsi, au fil des images qui nous sont parvenues, l'aventure humaine que fut la Maison d'Izieu, au plus près de ceux qui y ont pris part.

03/2022

ActuaLitté

Littérature française

Les confessions d’une vendeuse en baskets

"Vous, qui tenez mon livre dans les mains, bienvenu dans mon récit. Vous allez y découvrir un monde fantastique, peuplé de créatures magiques, d'une nature luxuriante, quelquefois aimante, souvent vengeresse. Vous y trouverez de preux chevaliers sauvant des princesses enfermées dans des tours dont la flèche côtoie la stratosphère. Vous y trouverez des chiens devenus rois et des chats voulant dominer le monde après une invasion de rats (c'est déjà pris comme sujet, je crois, il va falloir que je trouve autre chose). Vous y trouvez... Bon arrêtons là voulez-vous ? Vous risquerez d'être déçu. Si vous êtes fan de fantastique ou de philosophie fiction, vous risquez d'être frustré. Quoique... Non, le livre que vous tenez dans vos mains traite de mes ressentis, de mon expérience, de ma vision de ce beau métier qu'est celui de vendeuse en prêt-à-porter. Alors, certes, je ne suis pas médecin et je ne sauve pas des vies, je ne suis pas chirurgien et ne couds pas des mains dans le ventre d'un de mes patients pour éviter l'amputation, je ne fais pas de missions pour les chimpanzés à la Sierra Leone, je n'essaie pas non plus de sauver le panda roux de l'extinction, bien que sa disparition me fendrait le coeur. Je suis juste une vendeuse en baskets qui avait envie de partager certaines de ses impressions. Tout est organisé en chapitres, que l'on peut suivre à sa guise. Ce n'est pas un récit que j'ai voulu lourd, péremptoire, pompeux, barbant, fastidieux, monotone, scolaire, qui finirait, pour sûr, dans un joli panier en osier dans la salle d'attente du nouveau salon d'esthétique pour chien à la mode. C'est un récit que j'ai voulu réjouissant et léger, pour vous qui vous apprêtez à ouvrir ce livre pour en lire les premiers mots".

02/2022

ActuaLitté

Histoire, Géographie

Histoire 2de. Edition 2024

Vous retrouverez dans votre manuel d'Histoire 2de : - Des études traitées sous différents angles (Regard de l'historien, Parcours croisés, Actrices de l'histoire). - Des pages "Grand Angle" : des cartes, des frises, des infographies pour entrer dans les chapitres en Histoire. - Des supports de révisions variés (synthèse rédigée, activités en groupe, podcasts, exercices interactifs) adaptés à tous les profils d'élèves. - Des exercices guidés préparant progressivement aux exercices du bac, de la voie générale et de la voie technologique. - Un livret de méthodes et d'outils.

04/2024

ActuaLitté

Décoration

Jean Patou. Une vie sur mesure

Dans les années vingt et trente, Jean Patou habille les femmes les plus élégantes. Il est le principal rival de Chanel. Leurs modes se confondent au point que l'on ne sache plus qui de Patou ou de Chanel est à l'origine du pyjama de jour, du maillot de bain ou de la petite robe noire. Décédé à l'âge de 49 ans en 1936, il ne disposera que de quinze années pour imprimer sa marque dans l'histoire de la couture. C'est pourtant dans ce temps très court, qu'il amassera une fortune colossale, ouvrira des boutiques à Paris, Deauville, Biarritz et New York, et inventera quelques-uns des parfums les plus mythiques de la planète, tels Joy et Que sais-je ? Sa clientèle est cosmopolite, compte de nombreuses célébrités et beaucoup sont américaines comme Joséphine Baker, Louise Brooks ou l'aviatrice Ruth Eider. Pour la première fois, les héritiers de la famille Patou ont accepté d'ouvrir leurs archives privées. L'auteur, Emmanuelle Poile, a passé deux années de travail passionnantes à ouvrir boîte après boîte, carton après carton et à choisir parmi des milliers de documents, inédits pour la plupart. Signées des grands noms de la photographie des années folles (baron Adolf de Meyer, Laure Albin Guillot ou les frères Seeberger), les photographies s'ajoutent aux croquis de mode, mais aussi aux tissus, aux pièces de mobilier Art déco, aux flacons de parfum et bien entendu aux vêtements d'époque. Ainsi rassemblées, ces archives permettent de retracer l'univers de cet esthète adepte d'un certain minimalisme qu'était Jean Patou. Une redécouverte.

10/2013

ActuaLitté

Policiers

La lame

Le thriller choc sur le boom démographique prévu par le renseignement français. Dans une France proche et obscure à la cité de La Solidarité, quartiers nord de Marseille : l'officier de PJ Simon Mardikian découvre le cadavre ravagé d'une jeune prostituée noire, Joy, alias Queen, sans identité définie. Son enquête sur les réseaux mêlant drogues, migrants et traite d'êtres humains ne fait que commencer. Le lendemain, à Lagos, capitale du Nigéria, dans le bidonville flottant de Makoko, l'instituteur Sékou Williams tient tête au dealer Kaza qui cherche à recruter des revendeurs parmi ses élèves. Mais soudain s'abat une immense vague-submersion, dispersant des milliers de réfugiés à travers le continent africain. Au même moment, à l'Elysée, le président de la République Bako Jackson annonce sa candidature à sa propre réélection. Il en profite pour dévoiler le renforcement du dispositif Frontex. C'est sa fermeté sur les questions migratoires qui a valu à ce fils de pasteur nigérian de ravir le pouvoir à l'extrême droite en 2027. A peine a-t-il achevé son allocution qu'on lui annonce la catastrophe climatique de Lagos. Ces trois histoires ne vont pas tarder à se rencontrer, d'une manière qui pourrait bien changer le monde. Ce qui va les réunir ? Une lame, rien qu'une lame, qui déjà déferle et emporte tout sur son passage. Basé sur les prospectives des plus éminents spécialistes des mouvements migratoires, La Lame vous propulse dans un thriller politique haletant où les lignes entre le réel et la fiction se brouillent jusqu'à devenir une seule et même piste.

05/2019

ActuaLitté

BD tout public

Uderzo. L'intégrale 1951-1953

Dans tous les domaines, il existe une fracture entre un avant et un après, une frontière. Bref, une référence qui marque un changement catégorique. Dans l'univers de la bande dessinée, ce sommet, cette référence, c'est le tandem Goscinny-Uderzo. A eux deux, sur plus d'un quart de siècle de grande amitié et de complicité délirante, ils ont fait descendre la BD dans la rue pour la hisser au niveau d'un art. Les années 1951 à 1953 sont primordiales dans la vie d'Albert Uderzo. Il rencontre deux des scénaristes les plus talentueux du siècle et fait la connaissance d'une charmante jeune femme aux yeux verts, Ada, qui deviendra la femme de sa vie.   En 1951, Albert croise tout d'abord Jean-Michel CHARLIER avec lequel il collabore. On découvre dans ce volume les deux épisodes des aventures de Belloy : Chevalier sans Armure et La Princesse captive, publiés dans la presse enfantine.   Grâce à Charlier, René GOSCINNY est engagé dans la structure où travaille Uderzo. Les deux hommes se lient d'une solide amitié doublée d'une complicité professionnelle exceptionnelle et immédiate…"Nous avons très vite compris que nous nous complétions à merveille" se souvient Albert Uderzo. Dès 1951, ils imaginent ensemble les aventures d'Oumpah-Pah, un Indien confronté à l'Amérique moderne. Les premières planches sont même traduites en anglais pour les vendre aux Américains. On les découvre ici, dans leur intégralité, avec les dessins préparatoires. C'est drôle, efficace, et pourtant personne ne veut de ce projet qui restera des années dans les cartons.  En 1952, le tandem invente une histoire de pirates et de corsaires, Jehan Pistolet, qui est cette fois publié dans un supplément de presse du jeudi. Les 2 premiers épisodes complets sont rassemblés ici et restaurés dans leur fraîcheur originale.   Tout n'a pas toujours été pétillant au pays des bulles...Pour vivre, il faut aussi illustrer des chroniques pour les journaux à grand tirage. De 1951 à 1953, Uderzo illustrera la rubrique de savoir-vivre "Qui a raison ?" du magazine féminin Bonnes Soirées, d'abord sur des textes de Goscinny puis de Mony Lange. La finesse de son trait réaliste s'affirme, ainsi que son sens de la composition. Avec Mony Lange, qu'il ne rencontrera jamais, il illustre aussi la rubrique "Sa majesté mon mari", une petit merveille qui reflète les péripéties conjugales d'une famille rangée dans les années 50. Le trait est vif, le coup de pinceau sûr et spontané.   En 1953, un nouveau héros apparaît dans les colonnes de la presse enfantine : Marco Polo. Une série dessinée par Uderzo avec le scénariste Octave JOLY, qui commence tout juste sa carrière et n'a pas encore écrit les histoires de l'Oncle Paul. Au fil de ces 424 pages fabuleuses de planches soigneusement restaurées, de dessins inédits, de documents d'archives, de commentaires du maître, le talent d'Uderzo explose, le trait s'affirme et s'affine, les blagues fusent. Bien plus qu'une compilation de séries BD présentées ici dans leur intégralité, cette Intégrale est une merveilleuse malle aux trésors à découvrir !

10/2014

ActuaLitté

Musique, danse

La ballade de Johnny et Laeticia. Made in Rock'n'Roll

Il était une vedette un peu perdue. Elle était une jeune provinciale. Ils deviendront le couple le plus célèbre de France, dans l'amour et l'adversité, avant la mort et l'héritage controversé de l'artiste. De la rencontre entre le chanteur mythique en perte de vitesse et la gamine de 20 ans au dernier souffle de Johnny, la romance avec Laeticia a fasciné. L'effet Laeticia sur Johnny, c'est un mariage célébré par Nicolas Sarkozy, une vie faite de très hauts et de très bas, qui passera par une lutte contre les démons du passé et le bonheur de l'adoption de Jade et de Joy. C'est aussi l'infidélité, les rumeurs de séparation, quand Johnny ne croit plus à la vie de famille. Puis, alors que la star revient de la mort, sa femme prend sa vie en main et s'impose comme le pilier du clan. Cela permet à Johnny de redevenir le rockeur ultime dans une fin de carrière haut de gamme, et à Laeticia de s'investir dans l'humanitaire. Et c'est ensemble qu'ils mèneront l'ultime combat, celui du cancer de Johnny, qui finit par l'emporter le 5 décembre 2017... Rédacteur en chef adjoint à Paris Match, Benjamin Locoge a commencé à suivre le couple Hallyday en 2003 et est devenu un interlocuteur de confiance pour Johnny et Laeticia à partir de 2010. Il bénéficie pour cette biographie croisée non autorisée des nombreux entretiens qu'il a eus avec le couple Hallyday et de sa position de témoin privilégié durant toutes ces années. En ressort un texte rock'n'roll et glamour, qui n'évite pas les obstacles traversés par les deux personnages, mais qui montre bien un fait primordial : Johnny, sans Laeticia, n'aurait jamais pu rester Johnny.

11/2018

ActuaLitté

Science-fiction

Mother Code

2049. La race humaine est en péril. Les habitants de la Terre n'ont plus qu'un seul recours : placer des enfants génétiquement modifiés dans les cocons de robots géants. Après une période d'incubation, ils seront mis au monde et élevés par des machines. L'ultime espoir de préserver la société humaine réside dans ces robots dotés d'une intelligence artificielle qui rend chacun d'entre eux unique : le code-mère. Kai est né dans le désert de l'Utah, avec pour seule compagnie son robot-mère, Rho-Z. Dotée des connaissances et des instincts d'une mère humaine, Rho-Z élève Kai et lui apprend à survivre. Mais à mesure que les enfants comme Kai grandissent, leurs mères se transforment également, d'une façon que nul n'avait envisagé. Quand les membres survivants du gouvernement ordonnent leur destruction, Kai doit faire un choix. Renoncera-t-il au lien qu'il partage avec Rho-Z ? Ou se battra-t-il pour sauver le seul parent qu'il ait jamais connu ? " Certaines histoires sont à la fois uniques et universelles. Ce roman en fait partie, avec son écriture simple et évocatrice et sa réflexion subtile sur le sens d'être mère. Un récit apocalyptique mais chargé d'espoir : indispensable. " James Rollins " Dans ce premier roman, la biochimiste Carole Stivers mêle science, relations affectives et intelligence artificielle pour nous offrir un récit aussi glaçant que réaliste. En plus d'une intrigue puissante qui pousse à réfléchir, cette histoire brille par ses personnages, confrontés à leur propre mortalité en s'efforçant d'assurer la survie de l'humanité. " Booklist " Une histoire magnifique explorant la frontière entre l'homme et la machine. " Karen Joy Fowler

03/2022

ActuaLitté

Littérature anglo-saxonne

Les Quatre Filles du Dr March

Pour la première fois, une édition pédagogique de l'incontournable roman de Louisa May Alcott, à destination des élèves du collège Dans une famille désargentée, alors que leur père se trouve engagé sur le front de la guerre de Sécession, Meg, Jo, Beth et Amy travaillent à devenir meilleures. Parsemée de grands bonheurs et de petits chagrins, leur vie quotidienne est une véritable ode à la joie. Un classique de la littérature américaine aux allures de conte moral, qui, derrière des apparences désuètes, délivre une leçon de vie, de solidarité et de sororité d'une actualité incontestable.

ActuaLitté

Lettres classiques

LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARCH

Une année, avec ses joies et ses peines, de la vie de Meg, Jo, Beth et Amy March, quatre soeurs âgées de onze à seize ans. Leur père absent - la guerre de Sécession fait rage et il est aumônier dans l'armée nordiste -, elles aident leur mère à assumer les tâches quotidiennes. Ce qu'elles font avec leur caractère bien différent : Meg, la romantique, qui va éprouver les émois d'un premier amour ; Jo, qui ne se départit jamais d'un humour à toute épreuve ; la généreuse Beth ; la blonde Amy, enfin, qui se laisse aller parfois à une certaine vanité...

10/1999

ActuaLitté

Beaux arts

Tiepolo in Milan. The Lost Frescoes of Palazzo Archinto

Tiepolo in Milan : The Lost Frescoes of Palazzo Archinto brings together preparatory drawings and paintings, as well as documentary photographs, to commemorate an extraordinary fresco cycle by the Venetian painter Giambattista Tiepolo (1696-1770). Painted for Palazzo Archinto in Milan, the frescoes were destroyed in a bombing during World War II. The catalogue accompanies an exhibition at The Frick Collection. In 1730-31, Tiepolo undertook his first significant project outside the Veneto, frescoes for five ceilings in Palazzo Archinto in Milan. The paintings were commissioned by Count Carlo Archinto (1670-1732), likely in honor of the marriage of his son, Filippo, to Giulia Borromeo. Tiepolo's mythological and allegorical scenes-Triumph of Arts and Sciences ; Apollo and Phaëton ; Perseus and Andromeda ; Juno, Fortune, and Venus ; and Nobility-were painted in some of the largest rooms of the palazzo. Unfortunately, the palazzo was bombed during World War II and its interior completely destroyed. Only a series of black-and-white photographs, taken between 1897 and the late 1930s, preserves the frescoes' appearance, but a number of preparatory drawings and paintings provide precious information, including three painted sketches (Triumph of Arts and Sciences, the Museu Nacional de Arte Antiga, Lisbon ; Apollo and Phaëton, Los Angeles County Museum ; and Perseus and Andromeda, The Frick Collection). Three drawings from the British Museum in London, the Museo Civico in Trieste, and the Sinebrychoff Art Museum in Helsinki are the only related graphic works. These-along with other drawings and prints by Tiepolo and some books- have been reunited for the first time in order to bring to life these extraordinary works of art. On view at The Frick Collection from April 16 to July 14, 2019, the exhibition is curated by Xavier F. Salomon, Peter Jay Sharp Chief Curator at the Frick, with Andrea Tomezzoli, Professor at the University of Padua, and Denis Ton, Curator of the Musei Civici in Belluno. Included in the publication are essays on Tiepolo's work in Palazzo Archinto (Salomon), on the role of the frescoes in Tiepolo's career (Tomezzoli), on the intellectual world of the Archinto family (Ton), and on the architectural history of the palace (Kluzer).

04/2019

ActuaLitté

Littérature érotique et sentim

@pprivoise moi !

Arcachon 2020. Retiré des affaires, Philippe Bornejac trouve dans les combles de la villa Saint Dominique, acquise voici quelques années, une malle emplie de papiers de d'Annunzio. Il prévient une amie travaillant dans l'édition. Celle-ci lui dépêche Clara, une jeune collaboratrice, pour inventorier ce trésor. Clara débarque donc à Arcachon à la fin de l'été pour cette courte mission. Cette période de sa vie est un peu troublée par sa rupture prochaine avec Gabriel, un avocat marié avec qui elle a une liaison sincère. Très vite Clara est prise autant par le charme de cette maison, que par celui du bassin d'Arcachon, qu'elle découvre pour la première fois, et l'accueil bienveillant de Philippe, qui pourrait être son grand père et montre une grande qualité d'écoute. Le hasard de ses investigations dans les papiers de d'Annunzio la met en présence d'autres documents appartenant à Philippe. Ceux-ci lui font découvrir tout un pan caché de sa vie affective et un joli talent épistolaire. Arcachon en 2020 a été magnifiquement sauvegardé par les richesses d'un milliardaire chinois. Protecteur de la nature, il est tombé amoureux des lieux et a consacré une grande partie de sa fortune à leur rendre leur cachet des années 20. Philippe fera visiter à Clara toutes ces réalisations et de promenades en promenades, au gré des équipées en bateau, dîners à la Corniche... et conversations au fil de l'eau, leurs deux vies à 40 ans d'intervalle se dévoilent. Ils découvrent qu'elles se ressemblent, cela les conduira à se confier l'un à l'autre et aidera Clara à prendre la dure décision qui l'attend à son retour à Paris. Sous le pseudonyme de Pauline Barrège (pauline. barrege@hotmail. fr) se cache une nouvelle ro­mancière qui travaille dans le monde du conseil et de l'enseignement. Partageant avec sa famille sa vie entre Paris, le Cap Ferret et le Périgord, voyageant beaucoup en Europe, elle s'est lancée sur le tard dans l'écriture, occupant avantageusement ses longues heures de voyage en imaginant des romances dans des lieux qu'elle connaît bien. @pprivoise-moi est son premier roman.

01/2018

ActuaLitté

Littérature française

Le marin en smoking

A 16 ans, bras et jambes démangent. Mauvaise graine, le jeune Richard Castanier quitte sa famille de petits propriétaires vignerons dans le Bordelais pour voler de ses propres ailes. A Paris, garçon à tout faire, il se rêve en frac et cravate, à l'instar des chefs de rang des brasseries où il officie. Ne tenant guère en place, il s'illusionne d'horizons lointains : le commis sera voyageur ou ne sera pas. Ni une ni deux, Richard embarque a Dieppe sur un paquebot grand standing et devient steward au long cours. L'aventure, qui le mènera sur tous les continents, forge son homme. Entre les canailleries des membres d'équipage et les entourloupes envers quelques richissimes passagers, le gosse boutonneux changé en gaillard habile a jouer de sa séduction gravit les échelons dans l'art et la manière de rouler sa bosse, accumulant un joli pactole. Bientôt, il pourra voir grand et envisager de quitter son smoking de petit flibustier pour un habit conforme à sa condition de businessman aux commandes... d'un spaghetti chop à Manhattan ! Londres ? New York ? Paris ? Caracas ? Partagé entre l'amitié d'un réfugié roumain qu'il a pris sous son aile et l'amour d'une amazone de luxe qui lui fait miroiter de beaux lendemains en Amérique du Sud, Richard, grignoté par le remords de ses friponneries, usé par les roueries comme les coques des navires le sont par le sel des océans, ne sait plus trop où il en est... Ce récit de formation à la hussarde, habile et nerveux, témoignage exceptionnel et réjouissant (parfois tragique) sur les coulisses du Grand Luxe, se situe au coeur de ces Années Folles qui battaient pavillon cosmopolite. Sous le masque de Richard Castanier, se dissimule Luccin lui-même, imbattable pour mêler la part du faux à celle du vrai - mais qui réchappa réellement de l'incendie du Georges-Philippar où le grand reporter Albert Londres disparut corps et âme. Pierre Luccin publia sept romans durant une courte période, après quoi il cessa toute activité littéraire pour se consacrer à la production et au commerce du vin. Le marin en smoking est son chef-d'oeuvre.

11/2016

ActuaLitté

Littérature française

Le temps retrouve. Tome 2

Toute la journée, dans cette demeure de Tansonville un peu trop campagne, qui n'avait l'air que d'un lieu de sieste entre deux promenades ou pendant l'averse, une de ces demeures où chaque salon a l'air d'un cabinet de verdure, et où sur la tenture des chambres, les roses du jardin dans l'une, les oiseaux des arbres dans l'autre, vous ont rejoints et vous tiennent compagnie R isolés du moins R car c'étaient de vieilles tentures où chaque rose était assez séparée pour qu'on eût pu, si elle avait été vivante, la cueillir, chaque oiseau le mettre en cage et l'apprivoiser, sans rien de ces grandes décorations des chambres d'aujourd'hui où, sur un fond d'argent, tous les pommiers de Normandie sont venus se profiler en style japonais, pour halluciner les heures que vous passez au lit, toute la journée je la passais dans ma chambre qui donnait sur les belles verdures du parc et les lilas de l'entrée, sur les feuilles vertes des grands arbres au bord de l'eau, étincelants de soleil, et sur la forêt de Méséglise. Je ne regardais, en somme, tout cela avec plaisir que parce que je me disais : c'est joli d'avoir tant de verdure dans la fenêtre de ma chambre, jusqu'au moment où dans le vaste tableau verdoyant je reconnus, peint lui au contraire en bleu sombre, simplement parce qu'il était plus loin, le clocher de l'église de Combray, non pas une figuration de ce clocher, ce clocher lui-même qui, mettant ainsi sous mes yeux la distance des lieues et des années, était venu, au milieu de la lumineuse verdure et d'un tout autre ton, si sombre qu'il paraissait presque seulement dessiné, s'inscrire dans le carreau de ma fenêtre. Et si je sortais un moment de ma chambre, au bout du couloir j'apercevais, parce qu'il était orienté autrement, comme une bande d'écarlate, la tenture d'un petit salon qui n'était qu'une simple mousseline mais rouge, et prête à s'incendier si un rayon de soleil y donnait.

02/2023