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Mathias Énard

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Littérature érotique et sentim

Pour l'amour d'un capitaine

"Elisabeth entra dans sa chambre, bouleversée et complètement perdue. La porte se referma derrière elle. La jeune fille s'appuya au battant. Comment interpréter ce qui s'était passé dans la cuisine ? N'était-ce qu'un simple jeu ? Ou une déclaration sincère ? Elisabeth porta une main à ses lèvres, où elle sentait encore le baiser du capitaine [... ]" 1850. Elisabeth a quinze ans. Contrairement aux jeunes filles de son âge, elle n'aime ni les bals, ni les robes à la dernière mode. Elle préfère la lecture et la compagnie des chevaux. Persuadée qu'elle n'est pas assez jolie pour plaire à un futur époux, elle prétend, par fierté, ne pas vouloir se marier, évitant ainsi, croit-elle, l'humiliation de ne pas avoir de prétendant. Pourtant l'année suivante, Elisabeth tombe follement amoureuse d'un séduisant capitaine. Celui-ci est aussitôt attiré par la jeune fille, mais il est décontenancé par son attitude distante qu'il prend pour de la froideur à son égard. Bien que profondément épris d'Elisabeth, il n'ose pas se déclarer. Plusieurs mois s'écoulent avant que, multipliant quiproquos et malentendus, les deux jeunes gens s'avouent enfin leurs sentiments. Mais alors qu'ils sont en pleine lune de miel, la guerre éclate en Crimée et le capitaine doit partir avec son régiment. Il débarque à Eupatoria le 14 septembre 1854 et participe à la bataille de l'Alma. Les troupes mettent ensuite le siège devant Sébastopol. Elisabeth décide de partir à son tour pour la Crimée où elle pourra se rendre utile en soignant les blessés dans les hôpitaux militaires créés par Florence Nightingale. Mais elle a aussi une autre raison de se rendre dans cette région dangereuse : rejoindre le capitaine. Découvrez une épopée romantique au coeur d'un XIXe siècle bouleversé par la guerre ! Après un double cursus à l'Université Paris IV Sorbonne, Marie Hanoteau-Laforest, mariée et mère d'une fille, travaille au Musée d'Ile-de-France à Sceaux, puis s'occupe de la bibliothèque et de la diffusion d'une revue à l'Institut Archéologique. Elle publie également des articles scientifiques dans différentes revues. Elle s'oriente ensuite vers une carrière de professeur d'espagnol dans des écoles supérieures de commerce et gestion. Passionnée de voyages, de lecture et d'équitation, elle livre ici un premier roman historique et sentimental d'une vraie richesse.

01/2021

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Histoire internationale

De la Berbérie à l'Algérie. Des origines à Bouteflika. Un pays, un peuple, pas encore une nation

L'auteur veut faire connaître, parfois d'une façon volontairement provocatrice, aux Pieds-noirs (mais aussi aux Métropolitains et aux Algériens, prisonniers d'une histoire gaullienne ou révolutionnaire), leur histoire et la fin inéluctable de leur Algérie. Ils ont été les victimes d'un système inégalitaire qu'ils n'ont pas eux-mêmes construit, mais qui leur a convenu, que leurs élus ont contribué à maintenir au nom de leurs intérêts et victimes d'une image de colonialistes colportée par le contingent et l'intelligentsia métropolitaine durant les années de guerre. L'Algérie actuelle n'est pas la leur, ils n'ont à cet égard rien à regretter. L'auteur retrace l'histoire d'un peuple de la période phénicienne à Boutéflika... Peuple qui ne s'est jamais autant réalisé et intégré que sous domination étrangère : phénicienne, romaine, vandale, byzantine, arabe, turc et française... En réalité, les Pieds-noirs ont été les jouets d'une politique parisienne changeante, dont par-fois ils ont tiré les ficelles sans maîtriser les commandes : l'appel à Charles De Gaulle a per-mis à celui-ci de revenir au Pouvoir, mais il ne leur pardonnera pas leur empathie pour le maréchal Pétain et le général Giraud, aussi les " lâchera "-t-il lamentablement en 1962 en même temps que les Harkis... La guerre d'Algérie a déjà été longuement disséquée, mais ce document s'attache à certains de ses aspects : la question de la torture, les massacres, les porteurs de valise, l'action des SAS, le sort des Harkis, le retour et l'accueil des Pieds-noirs en France... De Ben Bella à Bouteflika l'indépendance du pays a été confisquée par une armée et un pouvoir corrompus (parfois avec notre complicité), qui n'ont cessé d'attiser les passions pour faire oublier au peuple algérien qu'il est enfermé dans un système archaïque et corrompu, un régime policier où la presse et les jeunes sont muselés, un champ clos de tortures et de massacres (250 000 morts et 50 000 disparus depuis 1992) au nom d'appétits démesurés pour le Pouvoir et l'argent de la manne pétrolière... Le printemps d'émancipation (ou l'hiver islamiste) des peuples arabes de Tunisie, d'Egypte, du Yémen, de Syrie, de Libye, du Maroc... n'a curieusement pas touché l'Algérie : les quelques manifestations de mécontentement ont été étouffées rapidement par l'armée et la police... jusqu'à quand

04/2012

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Droit

Théorie générale du droit et de l'Etat. Suivi de La doctrine du droit naturel et le positivisme juridique

Hans Kelsen est, sans conteste, le juriste le plus important de ce siècle. Il n'y a pas une seule question de théorie juridique qu'on puisse traiter aujourd'hui sans examiner d'abord l'analyse qu'il en fait, mais son œuvre ne concerne pas seulement le droit et la philosophie du droit ; elle touche aussi la philosophie politique, l'épistémologie, l'éthique ou la logique. Sa théorie du droit représente, à côté du réalisme, l'une des deux branches du juspositivisme moderne, connue sous le nom de normativisme et que lui-même appelait " Théorie pure du droit ". Elle se donne comme une théorie scientifique qui se borne à décrire son objet, le droit positif, et qui donc est " pure " de tout jugement de valeur. La pureté ne concerne toutefois que la méthodologie. Le droit, lui, n'est nullement pur, car il exprime des choix moraux et politiques. La doctrine kelsenienne pure apparaît ainsi doublement politique : d'une part, elle se donne pour tâche de mettre en évidence la fonction idéologique du droit ; d'autre part, dans la mesure où elle analyse les dispositifs juridiques comme des moyens au service de certaines fins, elle peut servir de fondement à une véritable technologie juridique. C'est cette technologie que Kelsen prétendait appliquer à la politique et qui fonde aussi bien son travail de constituant - il est le père de la Constitution autrichienne et de la première Cour constitutionnelle - que ses écrits sur la démocratie. La Théorie générale du droit et de l'Etat présente à cet égard un intérêt exceptionnel. Elle a été écrite aux Etats-Unis, où Kelsen s'était réfugié au début de la Seconde Guerre mondiale. Comme le souligne Stanley L. Paulson dans son introduction, elle constitue une étape marquante dans l'évolution de sa pensée entre le néokantisme des origines et l'empirisme des derniers écrits. C'est aussi une présentation claire, systématique et concentrée de l'ensemble de sa doctrine et c'est le seul ouvrage de Kelsen qui porte à la fois sur les conditions de possibilité d'une science empirique du droit, sur la théorie générale du droit au sens strict - l'analyse structurale de tous les ordres juridiques possibles - et sur la théorie générale de l'Etat - l'analyse des concepts constitutifs de tout Etat possible.

12/2010

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes

« Mes censeurs me reprochent du brio, et mes approbateurs craignent que ce brio ne me nuise » : Cocteau était lucide sur la manière dont on percevait son ouvre romanesque. Au reste, les six romans publiés entre 1919 et 1940 forment-ils une ouvre, avec ce que ce terme suppose de cohérence ? On s'est plu à insister sur leur brièveté, sur la discontinuité des épisodes, sur la désinvolture de l'auteur à l'égard des détails censés donner au récit l'épaisseur du vécu et entraîner l'adhésion du lecteur. En somme, on a utilisé les critères d'évaluation du roman traditionnel pour estimer la valeur d'une ouvre (car cette édition le montre bien, c'en est une) qui est d'une autre nature. Elle s'écrit dans un temps où les formes romanesques classiques sont contestées. Contre le roman, les surréalistes utilisent l'artillerie lourde : tir de barrage, puis de destruction. Les armes de Cocteau sont plus subtiles. Souvent, il paraît jouer le jeu du roman, mais il en modifie les règles. Le but n'est plus de donner aux personnages une illusion de vie. La manière prend le pas sur la matière, l'écriture sur l'histoire, la cohérence poétique sur la logique narrative. Cocteau range son ouvre romanesque sous l'intitulé « poésie de roman ». « Nos maîtres cachèrent l'objet sous la poésie. [.] Notre rôle sera dorénavant de cacher la poésie sous l'objet. » Conséquence : il faut aller au fond des choses pour percevoir l'unité indéniable de l'ouvre. « Des critiques ont consacré d'aimables études au Potomak, sans voir son noyau. Noyau amer, à partir de quoi, jusqu'à sa surface, le livre se trouve fait par couches. » Dans la quête nécessaire du centre de gravité des romans, la poésie des images peut servir de guide. « Images » : réseaux de métaphores, mais aussi suites d'illustrations. Jamais Cocteau ne dissociera sa poésie de roman de la poésie parallèle des dessins. C'est d'un album que naît l'étrange Potomak, et les textes suivants seront presque tous accompagnés d'images. Non par souci d'ornement : les dessins font partie des livres. Et lorsqu'ils apparaissent « hors texte », ils proposent une relecture de l'ouvre par son auteur, et permettent, à qui sait voir, d'en discerner le « noyau ». Aussi ce volume leur fait-il une large place.

05/2006

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Histoire de France

L'adieu. 1962 : le tragique exode des Français d'Algérie

Voilà cinquante ans, en mars 1962, les accords d'Évian marquaient la fin de l'Algérie française. Le 19 mars, un cessez-le-feu était censé mettre un terme à ce que l'on appelait alors "les opérations de pacification et de maintien de l'ordre en Algérie". Pourtant, à partir de cette date, une violence inouïe va s'exercer contre les pieds-noirs, les musulmans amis de la France et les harkis. Elle fera près de 100 000 victimes, dont plusieurs centaines de soldats français, plusieurs milliers de pieds-noirs et plusieurs dizaines de milliers de harkis. Un gigantesque exode s'engage alors, non préparé par le Gouvernement français qui ne l'avait pas prévu, et se déroule dans des conditions dramatiques indignes de notre pays. Un million de personnes - dont la majorité est composée de gens modestes - quittent l'Algérie, abandonnant, du jour au lendemain, leur terre natale, leurs biens et leurs morts dans la pagaille indescriptible d'une des plus grandes migrations de notre histoire. L'hypocrisie, le cynisme des hommes politiques, les manuels d'Histoire, la cécité volontaire des bonnes consciences françaises en ont trop longtemps caché la sinistre réalité. Cinquante ans après, l'auteur de cet ouvrage, qui n'est pas pied-noir mais qui a vécu ces événements en témoin, s'associe à un devoir de mémoire et de vérité. Il revient, par le récit et les témoignages, sur ce qui s'est passé à une époque où la France faisait de ses fils, par indifférence et lâcheté, les victimes expiatoires d'une véritable trahison d'État. Sans contester l'indépendance de l'Algérie, l'auteur met en cause la façon dont elle a été négociée et accordée, alors que notre armée était victorieuse sur le terrain et que nous avions les moyens d'assurer la passation du pouvoir entre la France et l'Algérie nouvelle dans de meilleures conditions. Il a fallu du temps mais il semblerait que la vérité puisse enfin s'exprimer. Cet ouvrage y contribue. Si la France a un devoir de repentance, ce n'est pas à l'égard des prétentions déplacées du pouvoir algérien mais plutôt vis-à-vis de ses fils et de ses filles qui ont été sacrifiés. Une soixantaine de photos et documents d'époque enrichissent cet ouvrage

03/2012

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Musique, danse

Anton von Webern

Si la musique de Webern a suscité une vaste littérature depuis la consécration qu'elle reçut après la mort du compositeur en 1945, il manquait une monographie récente qui considère l'homme et son œuvre indépendamment de l'éclairage mythique dont la postérité les a entourés. A la lumière de sources pour la plupart inédites en français, Alain Galliari propose du plus radical des représentants de l'école de Vienne une vision qui contredit sous bien des aspects l'image qui en a été colportée. Loin du cérébral dominateur que sa gloire post mortem a tissé, l'homme que les sources découvrent montre un être tout en paradoxes, introverti et intense, vulnérable, mais décidé et intransigeant, perpétuellement en recherche, hanté par une quête métaphysique à dimension religieuse - celle d'une Vérité supérieure qui est celle du mystère de la vie, dont les formes naturelles étaient à ses veux les manifestations directes et à laquelle toute œuvre d'art devait se conformer. Vision essentielle à l'approche de 1'oeuvre du musicien, économe jusqu'au vertige, qui éclaire son organisation exigeante et présage une intensité expressive qui n'a pas toujours été comprise. Cette monographie, qui tend à cerner par la biographie les fondements esthétiques de l'œuvre de Webern, cherche aussi à éclairer l'attitude de l'homme à l'égard des turbulences de son temps, questionnant la relation qu'il put avoir avec la monarchie, l'austro-marxisme et finalement le nazisme. Alain Galliari réinscrit ainsi l'homme complexe et secret que fut Anton von Webern dans les soubresauts de l'Autriche des années 1900-1945, déchirée par le cataclysme de la Grande Guerre, l'effondrement d'un empire dont il était l'enfant, la terrible double décennie de l'entre-deux-guerres, l'annexion au Reich hitlérien et le sombre épilogue de la Seconde Guerre mondiale, à l'issue de laquelle le compositeur trouva une mort qui fit partie intégrante de sa légende posthume et que ce livre cherche aussi à démêler. A l'égal de celles de Schönberg et de Berg, comme des autres membres de l'école de Vienne, dont elles ne se séparent pas, la vie et l'œuvre d'Anton von Webern reflètent ainsi un temps bouleversé et tragique, où le pire se double d'une aspiration permanente au vrai par le beau et le neuf, offrant un ultime éclairage au radicalisme de sa musique.

10/2007

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Philosophie

Oeuvres de Martin Heidegger Section I, Ecrits publiés de 1914 à 1970. Tome 2, Etre et Temps

"L'essence de l'homme se détermine à partir de la vérité de l'être, laquelle se déploie en son essence du fait de l'être lui-même. Ce que tente de faire le traité intitulé Etre et Temps, c'est de partir de la vérité de l'être - et non plus de la vérité de l'étant - pour déterminer l'essence de l'homme en ne la demandant à rien d'autre qu'à sa relation à l'être et pour concevoir en son tréfonds l'essence de l'homme, elle-même désignée comme Da-sein au sens clairement fixé à ce terme. En dépit du fait qu'un concept plus original de la vérité ait été simultanément développé, parce qu'il était devenu intrinsèquement nécessaire, et depuis maintenant treize ans que le livre est paru, il n'y a pas eu la moindre trace qu'un minimum d'entente se soit produit à l'égard de cette mise en question. Si elle est restée sans écho, il y a à cela deux raisons. D'une part l'habitude d'ores et déjà invétérée, et qui tend même à s'implanter définitivement, à penser de la manière moderne, l'homme est pensé comme sujet ; toute réflexion sur l'homme est entendue comme anthropologie. Mais, d'autre part, l'incompréhension tient à la tentative elle-même qui pourrait bien tirer de l'histoire sa sève et sa vigueur sans rien en elle de "fabriqué", qui provient de ce qui a prévalu jusqu'ici mais lutte pour s'en extraire et par là renvoie nécessairement et constamment à cette tradition et l'appelle même à l'aide (cf. ce que le livre sur Kant entend par "métaphysique du Dasein") pour dire tout autre chose. Mais surtout ce chemin s'interrompt à un endroit décisif. Interruption qui s'explique du fait que, malgré tout, la tentative faite dans cette voie court, contre sa volonté, le danger de n'aboutir qu'à renforcer encore la subjectivité et à empêcher pour ainsi dire elle-même le dépassement du point de non-retour ou plus exactement : la présentation où elle atteindrait ce à quoi elle tend par définition. Toute orientation vers l' "objectivisme" ou le "réalisme" demeure du "subjectivisme" ; la question de l'être prend place ailleurs que dans la relation sujet-objet." Martin Heidegger.

10/1986

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Philosophie

Nietzsche. Tome 2

" Une prise de position à l'égard de la pensée nietzschéenne " - soit une " explication " avec Nietzsche - telle est la définition que Heidegger lui-même donne du présent ouvrage. Celui-ci réunit les leçons de 1936 à 1940, à l'Université de Fribourg-en-Brisgau, ainsi que les digressions à partir du texte des leçons, développées entre 1940 et 1946. Publié en deux tomes - la fin du premier coïncidant avec la fin précipitée des cours au printemps 40 -, l'ouvrage pourrait aisément être pris, sinon pour deux ouvrages distincts, du moins pour deux parties offrant respectivement une approche différente de la pensée de Nietzsche et du même coup un tournant de la pensée heideggérienne. La première partie (soit les leçons de 1936 à 1940) constitue spécifiquement une exégèse des énoncés nietzschéens et s'assigne pour tâche essentielle de démontrer, à l'encontre de toutes les interprétations des commentateurs antérieurs, que la notion de Volonté de puissance et de la pensée de l'Eternel Retour du Même forment une totalité indissoluble et non pas une incohérence, Nietzsche n'est le philosophe de la Volonté de puissance que parce qu'il est Docteur de l'Eternel Retour. Penser à fond l'Eternel Retour c'est d'abord aller jusqu'à l'extrême nihilisme - selon Nietzsche, l'unique voie pour le surmonter. Mais que veut dire surmonter le nihilisme ? Est-ce seulement possible ? La réponse sera donnée dans la seconde partie, à partir de quoi la pensée de Nietzsche n'est plus seulement repensée selon ses données propres - mais dans un contexte à la fois actuel et plus lointain : à savoir dans quel sens nous en sommes à la fin de la pensée des Temps modernes et en quoi tout ce qui a précédé veut que nous assistions à la fin de la métaphysique occidentale. Celui qui la porte à son achèvement est précisément l'anti-métaphysicien Nietzsche. Penser à fond le nihilisme - penser à fond l'absence de fondement de la vérité de l'Etre - voilà seul qui peut fonder l'essence humaine. Si le nihilisme est insurmontable, parce qu'il répond au retrait de l'Etre, en revanche surmonter la métaphysique reste désormais la seule voie de la pensée : penser l'Etre en dehors de la métaphysique de l'étant, c'est ré-apprendre à penser.

10/1971

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Sciences politiques

La transition culturelle dans les sociétés industrielles avancées

Les changements économiques, technologiques et sociopolitiques dont nous avons été témoins au cours des dernières décennies ont provoqué des transformations profondes dans les cultures des sociétés industrielles avancées. Leur importance n'échappe à personne. Transition culturelle est un ouvrage ambitieux qui examine les changements intervenus dans de nombreux domaines : les croyances religieuses, les raisons qui poussent les individus à travailler, les problèmes qui donnent naissance aux conflits politiques, l'importance que les gens attachent aux enfants et à la famille, et les attitudes à l'égard du divorce, de l'avortement et de l'homosexualité. Dans un livre précédent, The Silent Revolution, Ronald Inglehart faisait muvre de pionnier en découvrant un changement intergénérationnel de première grandeur dans les valeurs des populations industrielles avancées. Son nouvel ouvrage démontre que cette modification des valeurs fait partie d'une transition culturelle beaucoup plus large qui est en train de transformer petit à petit la vie politique, économique et sociale de ces sociétés. "L'oeuvre d'Inglehart fait partie des quelques exemples de prédiction réussie qui ont vu le jour dans le domaine des sciences politiques. Dans son premier article il prévoyait que les changements qu'il avait découverts chez ses cohortes d'âge les plus jeunes et les plus instruites donneraient naissance une nouvelle série d'enjeux et de problèmes politiques au fur et à mesure que ces générations parviendraient à l'âge adulte et que ces changements transformeraient les systèmes de partis darts les sociétés des démocraties industrielles avancées. Cette prédiction a été confirmée par la suite des événements. Inglehart a aussi apporté une très importante contribution à la théorie de la stabilité démocratique et à la théorie générale de la socialisation politique et de la culture politique." Gabriel A. Almond, université de Stanford. L'importance de cet ouvrage est tellement multiple qu'une liste de ses vertus essentielles, aussi longue et détaillée fût-elle, ne saurait rendre compte de la valeur qu'il représente pour le spécialiste des sciences sociales en général es pour le politologue et le sociologue en particulier... La théorie de la transition culturelle que l'auteur discerne au travers de l'analyse particulièrement bien conduite d'un vaste ensemble de données impressionnant et unique se conjugue à la présentation et à l'interprétation de ces mêmes données pour faire de la parution de son nouveau livre un événement d'une grande portée."

09/1993

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Religion

Cahiers de l'Atelier N° 560, avril-juin 2019 : Chrétiens et musulmans : quel dialogue aujourd'hui ?

Les attentats djihadistes, leur résonnance dans l'opinion publique, la radicalisation de certaines franges de l'islam, l'actualité de la question migratoire, les crispations identitaires dans le christianisme et les logiques sécuritaires modifient les conditions du dialogue entre musulmans et chrétiens. Ce numéro des Cahiers de l'Atelier fait le point sur l'enjeu de ces relations dans ce nouveau contexte. Qu'en est-il des relations entre chrétiens et musulmans en France ? En quoi ces rapports qui ont une longue histoire ont-ils été impactés par les conséquences des attentats djihadistes, la radicalisation de certaines franges de l'islam et les replis identitaires observés chez une partie des catholiques ? Comment, dans ces conditions, musulmans et chrétiens peuvent-ils garder le cap du dialogue au quotidien dans leurs quartiers et au sein de leurs relations de travail ? Bien loin d'être une question strictement confessionnelle, cette interrogation concerne la vie sociale en France notamment celle de ses quartiers populaires. A distance des regards superficiels tributaires de l'actualité, ce numéro des Cahiers de l'Atelier dresse d'abord un panorama très complet du paysage de l'islam en France : il cerne ses différentes tendances, l'influence des différents courants salafistes, celle des frères musulmans et des courants inspirés par le wahabisme de l'Arabie Saoudite en donnant également toute sa place aux personnes ne se reconnaissant dans aucun de ces courants et optant pour un islam sécularisé. Fait rare, cette description met en évidence un important phénomène de désafiliation de personnes de culture et de famille musulmane vis-à-vis de la pratique de l'islam. En écho à cette analyse des évolutions de l'islam en France, ce numéro procède ensuite à un état des lieux de l'attitude des catholiques à l'égard des musulmans. Nourrie par l'expérience de chrétiens très implantés dans les quartiers populaires, cet état des lieux débouche sur le constat d'une grande diversité : du refus du dialogue provenant de musulmans à la peur du " grand remplacement " émise par des catholiques en passant par l'attitude majoritaire de croyants pour qui le dialogue au quotidien est vital. Au-delà de ces constats, des articles de ce numéro font apparaître le besoin que chrétiens et musulmans puissent élaborer " une théologie du dialogue " qui structure les raisons pour lesquelles la relation entre croyants de diverses religions n'est pas optionnelle mais constitutive de leur foi.

04/2019

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Esotérisme

Règlements de comptes à la Grande Loge

La franc-maçonnerie a toujours intrigué. Elle a été souvent décriée. Cette institution née à Londres en 1717 n'est ni une Eglise ni une secte, mais une assemblée philanthropique dont le but est de " faire d'hommes bien des hommes meilleurs ". Elle puise ses origines diverses dans les guildes compagnonniques médiévales comme au sein des ordres chevaleresques. Elle s'inspire aussi des sociétés initiatiques de l'Egypte et de la Grèce antiques. Elle accompagna l'éclosion du " Siècle des Lumières " et, parmi ses membres, figurèrent des hommes aussi célèbres que divers comme Montesquieu ou Mozart, le roi George VI ou Louis Armstrong, Winston Churchill ou Franklin Roosevelt, mais aussi bien des inconnus qui ont retrouvé là la chaleur de la fraternité des hommes prêchée dans les Evangiles. Ce roman est un " polar " dont l'action se déroule au sein d'une obédience maçonnique. Il n'a pas vocation de faire un quelconque procès à quiconque ; c'est le pamphlet ironique d'une situation possible pouvant survenir à tout moment dans une communauté humaine, avec ses faiblesses et ses forces. Hélas, il en est de la franc-maçonnerie comme de toute communauté d'hommes ; les idéaux servent parfois à dissimuler des dévoiements condamnables. Imaginons alors ici qu'un groupe organisé s'introduise dans une obédience maçonnique et en prenne le pouvoir, que deux meurtres rituels, soient commis à quelque temps de distance. Imaginons qu'un groupe d'hommes lucides entreprenne courageusement de relever le gant et règle les comptes au nom du respect de l'éthique et de l'ordre dévoyé. Matthieu Renard, journaliste d'enquête ; Bruno Margerie, avocat fiscaliste ; Loïc Le Dantec, vétéran de la D. G. S. E. et le commissaire divisionnaire George Noyer vont créer un groupe homogène qui mènera une longue enquête les conduisant jusque dans les bas-fonds de Marseille où sévissent des sbires au service de la mafia qui exécutent des " contrats " sur ordre. Leurs pas les conduiront aussi en Afrique où la franc-maçonnerie est souvent instrumentalisée au profit du pouvoir politique, et ses réseaux utilisés à des fins de blanchiment d'argent sale. Ils seront confrontés à certains hauts fonctionnaires vénaux fermant les yeux sur ces agissements délictueux sous couvert du secret d'Etat. L'enquête verra les coupables démasqués et condamnés, et révélera que bien des cercles d'initiés recèlent aussi de dangereux psychopathes mythomanes prêts aux pires imprudences.

06/2016

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Droit

La rupture du mariage en droit comparé

Cet ouvrage est le résultat de l'étude menée entre 2012 et 2014 par l'Institut de droit comparé Edouard Lambert et le Centre de droit de la famille de l'Université Jean Moulin Lyon 3, afin d'accompagner l'entrée en vigueur du règlement européen Rome III sur la loi applicable en matière de divorce. Toutefois, le champ de l'étude n'a pas été limité aux Etats membres participant à cette coopération renforcée ; l'intérêt suscité par la connaissance de systèmes juridiques dotés de spécificités a conduit à élargir son domaine. L'étude comparative porte ainsi sur huit Etats participant au règlement Rome III et cinq n'y participant pas. Treize Etats ont donc été étudiés en contemplation du droit français, afin de donner des repères au lecteur : l'Allemagne, l'Angleterre, l'Autriche, la Belgique, la Bulgarie, l'Espagne, la Grèce, la Hongrie, l'Italie, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie et la Suède. Le rapport comparatif publié aujourd'hui repose sur les réponses à un questionnaire exhaustif (pas moins de 96 questions ont été traitées par les rapporteurs nationaux) visant à permettre une vue précise et pratique du droit matériel et procédural du divorce dans les ordres juridiques étudiés. Les différents cas de divorce et les particularités procédurales sont traités dans une première partie, qui réserve une place toute particulière à l'enfant et à sa place dans la procédure. La question des mesures provisoires y est également évoquée, avec en perspective le traitement des situations de violences entre époux. Les conséquences du divorce, tant à l'égard du couple que des enfants, sont abordées dans un second temps. Le sort des conventions entre époux relatives aux effets du divorce, qui sont promues dans l'ensemble des systèmes étudiés, a en conséquence fait l'objet d'un traitement spécifique dans la deuxième partie. Un apport historique et statistique, ainsi que des éléments de prospective, permettront au lecteur de mettre en contexte les différentes législations étudiées. Enfin, l'étude comparée des règles de droit international privé applicables au divorce est traitée dans une troisième partie. Celle-ci, au-delà du cadre général des règles de conflits et de la circulation des décisions de divorce, aborde la question nouvelle du divorce des couples de même sexe.

10/2015

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Spécialités médicales

Les soins en pédiatrie - Faire face au refus de l’enfant. Repères éthiques pour une posture soignante fondée sur la prudence

Les membres des équipes de pédiatrie, infirmières, puéricultrices, médecins, etc., confrontés quotidiennement à des choix difficiles pour prendre soin des enfants trouveront dans ce livre des repères pour une réflexion éthique sur leur action. Les soignants exerçant en pédiatrie partagent la volonté de soigner les enfants, cet objectif pouvant parfois mener à user de tous les moyens existants pour parvenir à ses fins. L'utilisation de la contention pour réaliser un acte requis fait partie de ces moyens qui interrogent l'ensemble des pratiques soignantes. Elle renvoie au vaste dispositif de la technique, qui occupe une place prépondérante dans le champ des soins. Elle reflète aussi la possibilité de négliger le point de vue des enfants qui peuvent, comme les adultes, manifester leur refus, sans que celui-ci soit toujours pris en compte. Ce livre rend ainsi visible un territoire particulier des soins, où les repères des professionnels se troublent parfois, l'enfant disparaissant en quelque sorte de leur radar émotionnel le temps d'accomplir le geste technique. La hiérarchisation des devoirs peut faire donner la priorité à l'exécution du geste, et occulter l'empathie habituelle à l'égard de l'enfant. Bénédicte Lombart s'appuie sur sa pratique en pédiatrie ainsi que sur une recherche, des entretiens ayant été menés avec des professionnels issus de différents services de pédiatrie. Ils ont permis de recueillir leurs interrogations sur l'usage de la contention lors des soins. Celui-ci soulève bien des questions éthiques et l'objectif de cet ouvrage est de proposer aux soignants une approche fondée sur la réflexion philosophique et l'étude des situations. Il s'agit d'aider à prendre du recul, à suspendre parfois son geste afin d'opter pour un abord juste de l'enfant. La difficulté et la tension générées par la contention et le refus de l'enfant offrent une opportunité de s'engager pleinement dans une philosophie de la prudence dans les soins. Le care pédiatrique pousse à aller au-delà de l'injonction à exercer son habileté, et à envisager toutes les alternatives possibles. Ce livre s'adresse à l'ensemble des membres des équipes de pédiatrie, infirmières, aides-soignantes, puéricultrices, auxiliaires de puériculture, kinésithérapeutes, cadres de santé et médecins, confrontés quotidiennement à des choix à effectuer pour prendre soin au mieux des enfants. Ils trouveront dans ce livre des repères pour conduire une réflexion éthique sur leur action.

10/2016

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Actualité politique internatio

La Russie en guerre dans la crise de l'ordre

En mai 2008, Dmitri Medvedev est devenu président de la Russie, en échangeant avec Vladimir Poutine son poste de Premier ministre. Quelques mois plus tard, en août, la première échéance était la guerre en Géorgie. En mai 2012, Poutine est redevenu président et, deux ans plus tard, la crise latente en Ukraine s'est transformée en véritable guerre pour le contrôle du Donbass. Moscou s'est assuré en même temps le contrôle de la Crimée et, avec elle, la base navale de Sébastopol. En septembre 2015, l'intervention militaire russe en Syrie a commencé. Enfin, le 24 février 2022, avec l'invasion de l'Ukraine, c'est le début d'une nouvelle page, violente et tragique, des relations européennes et mondiales. Ainsi, La Russie en guerre n'est pas un titre sensationnaliste, mais bien la synthèse d'un élément qui caractérise la politique russe des quinze dernières années, un fil rouge de son évolution. Un fil qui s'entremêle, parfois même se noue, avec d'autres : l'un d'entre eux, c'est le fait que Moscou n'ait pas surmonté sa dépendance à l'égard du secteur énergétique. Le problème se résume ainsi : une restructuration souvent amorcée, mais jamais conduite à son terme. Un troisième aspect concerne la forme de l'Etat. La simplification commune oppose l'autoritarisme à la démocratie occidentale. Les comportements autoritaires du système politique russe sont manifestes, mais il est plus utile d'en identifier les facteurs déterminants. A cette fin, la conception marxiste qui renvoie aux variantes et gradations de la démocratie est assurément plus efficace. C'est dans ce cadre que l'on peut inscrire le concept de démocratie souveraine, comme se définit elle-même la forme politique particulière de la Russie, sans négliger le lien avec les relations internationales qui est compris dans cette définition. C'est la forme politique de l'Etat impérialiste russe, aujourd'hui engagé dans la guerre pour le partage de l'Ukraine. Et c'est l'Etat qui doit garantir l'exploitation des 65 millions de salariés qui, tout comme leurs camarades des métropoles occidentales, s'abstiennent en nombre toujours plus important lors des élections, dévoilant la nature des élections comme véritable instrument de représentation des intérêts bourgeois. Avec cette forme politique, la classe dominante russe cherche à faire valoir ses propres intérêts impérialistes à l'époque de tensions inédites qui se dresse devant nous : le temps nous dira quels en seront les résultats.

01/2023

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Syrie

Quand s'avance l'ombre

En mars 2011, en pleine vague des Printemps arabes, des enfants d'un village du sud de la Syrie inscrivent un graffiti sur le mur de leur école. Leur arrestation par les services du gouvernement syrien et les sévices qu'ils subissent vont être le déclencheur de la révolution syrienne, initialement pacifique. A partir de l'été 2011, cette révolution prend les traits d'une insurrection armée. En avril 2012, Kofi Annan parvient à négocier un accord de cessezle- feu, qui se traduit par le déploiement dans l'urgence d'une mission de 300 observateurs des Nations-unies. Ce cessez-le-feu s'effondrera quelque temps après, tandis que le pays basculera dans la guerre civile. Enora Chame raconte cette mission à haut risque à laquelle elle participe comme volontaire (elle est le seul officier français sélectionné), une des plus violentes missions qu'aient dû accomplir des observateurs désarmés. Au coeur des katibas (unité de combattants) des rebelles, de l'armée syrienne, des foules parfois hostiles, des prisons ou des hôpitaux, elle oeuvre pour connaître la vérité, malgré l'étroite surveillance de la police politique et les manipulations du régime ou des rebelles. Les dangers sont multiples : tirs, explosions, et surtout implication croissante d'Al-Qaida. Son convoi tombé dans une embuscade, elle parvient à éviter la mort promise par un groupe djihadiste avec l'aide de ses camarades. Un récit limpide, hallucinant, au style à la fois clinique et apocalyptique, qui permet de mieux comprendre l'origine du conflit syrien. Mais surtout, un hommage vibrant à la Syrie et à son peuple. " L'armée française peut s'enorgueillir d'avoir en son sein des officiers de sa trempe, capables, comme elle, d'agir avec une parfaite abnégation et un vrai sens de la mission. Il me semble que s'il fallait décrire Enora Chame en un seul mot, celui qui conviendrait le mieux est : la combattante. " Général Christophe Gomart " Le plus impressionnant, dans ce livre, réside dans la force morale, le sens de l'humain à l'égard de la population syrienne et des observateurs de la MISNUS, et le courage constant dont fait preuve Enora Chame au milieu du chaos, des combats, des tirs qui la visent directement, des menaces de mort à son encontre, notamment lors de sa prise en otage par des islamistes qui risquent à tout moment de l'égorger, avant finalement de la relâcher. " Général Jean-Marc Marill

03/2022

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Persan, Pashto

La Corneille têtue. Recueil de contes populaires d'Iran

Contes d'Iran humoristiques et satiriques Cet ouvrage bilingue s'adresse au public francophone amoureux des contes et désireux de connaître l'un des volets littéraires et culturels de l'Iran, et aussi à ceux qui souhaitent élargir leur savoir en langue, littérature et culture persanes. Le propos a été de mettre en relief les différents aspects de la littérature populaire, puis de choisir des histoires où étaient finement dépeints, à travers les personnages animaliers, les traits de caractère des humains. Vingt contes ont été choisis, dont la plupart sont des contes animaliers mais où les êtres humains ne sont pas absents. Il s'agit de contes courts, écrits dans un langage simple, direct et même familier, avec parfois une nuance de satire qui les rapproche de la fable. Certains contes décrivent des aventures ou des faits étranges, chimériques et surnaturels, présentés comme tout à fait naturels. D'autres donnent des images de la vie quotidienne, évoquent les rapports familiaux ou les conflits d'intérêt entre différentes couches de la société. On distingue en général : le héros, personnage principal du conte, pas forcément sympathique ; l'agresseur, méchant ou gentil, qui joue le rôle opposé à celui du héros ; les auxiliaires, soit des animaux, soit des êtres humains ou même des objets possédant des pouvoirs magiques, qui entrent en scène au moment propice pour soutenir le héros et l'aider à relever les défis ; le narrateur, qui joue un rôle de premier plan tout au long de l'histoire et guide le lecteur. Ces contes, issus d'une longue tradition légendaire et historique, outre leur caractère pittoresque et divertissant, ont l'intérêt de présenter des particularités propres au monde persan : intrusion de mini-récits dans l'histoire principale, en général pour aider le héros à atteindre son objectif ; évocation des principes zoroastriens (duel entre le Bien et le Mal) ; moquerie à l'égard de l'hypocrisie de certains religieux chiites ; rôles des chiffres symboliques (3, 7, 40). Ils dégagent tous une morale ou des principes de sagesse, pas toujours conventionnels puisque parfois l'habileté et la ruse sont magnifiées aux dépens de l'honnêteté. Ces contes, de tradition orale, ont été recueillis dans une série d'ouvrages iraniens, dont les titres figurent en annexe à l'ouvrage. Ils sont présentés par les traductrices en introduction.

10/2022

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Exégèse

Le Dieu de mon salut. Lecture commentée des Psaumes 3 à 8

En tournant notre regard sur les quelques décennies que nous venons de vivre, l'on ne peut que s'interroger sur la désaffection d'un certain nombre de nos contemporains à l'égard de l'Eglise. Réfléchissant aux causes de ce phénomène, l'auteur l'a interprété comme le résultat d'une mise à l'écart de la notion de salut. Notre espérance dans le salut de Dieu est-elle encore au centre de notre foi ? Question d'autant plus prégnante et grave que si elle ne l'était plus, devrions nous reconnaître que le Christ est mort pour rien. Toutefois il ne cherche pas à dresser une analyse de ce phénomène ni à produire un traité théologique sur la nature du salut, mais propose, à tout un chacun, de s'engager sur un chemin de ré-appropriation de son espérance, en découvrant, ou re-découvrant, le témoignage que quelques hommes du passé nous ont laissé de celle-ci dans les Ecritures et tout particulièrement dans le livre des Psaumes. Qu'est-ce que les psaumes nous disent du vécu du salut ? Qui sauve ? Pourquoi ? Comment ? Devons-nous craindre le jugement du Seigneur ? Nous sauvera-t-il malgré notre inconstance ? Nos larmes ont-elles la capacité à l'émouvoir et nos prières à le persuader de ne pas nous abandonner au néant de la mort ? Autant de questions qui, il y a plus de deux mille ans, taraudaient ces hommes qui, debout sur le parvis du Temple de Jérusalem, ne quittaient pas du regard la demeure de Dieu en guettant sa réponse. Face à leur désarrois, il revint à quelques hommes, portés par leur foi, la lumière du Seigneur et une longue fréquentation de l'Ecriture, d'y répondre en rédigeant de petites prières individuelles ou collectives qui furent nommées "psaumes". Ces dernières étaient données à chacun qui, se les appropriant, en faisait le corps de leurs entretiens avec leur Seigneur et un lieu de repos au milieu des vicissitudes de leur existence. C'est donc au partage de la quête spirituelle de ceux qui les ont reçus que ces pages nous convient. Invitation d'autant plus pressante que l'homme et la femme d'aujourd'hui peuvent difficilement nier qu'ils ne sont pas déchirés par les mêmes interrogations.

01/2022

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Littérature française

Le fil d'Adrienne

Une seconde peut valoir une heure, mais il m'a toujours été douloureux que ce soit des autres que dépende cette seconde ou cette heure ! Pour Adrienne Valmorel, née en 1896, devenir compositeur est impossible. Elle habite Saumur, petite ville des bords de Loire et il est inconcevable pour ses parents, notamment sa mère, de l'envoyer étudier la musique à Paris. Elle ne connaît pas de femme compositeur. Comment sa fille pourrait-elle réaliser ce qu'aucune n'a jamais fait ? La pratique du piano est la seule concession possible, à condition que cela reste un passe-temps dont la bienséance bourgeoise ne s'offusque pas. Mais la passion d'Adrienne pour la musique et son besoin de composer sont si forts que vivre sans cela est impensable. Camille, son arrière-petite-fille née en 1967, est une compositrice à la carrière prometteuse qui ignore tout des aspirations de son aïeule. De solides et classiques études musicales ont forgé sa personnalité. Ses modèles sont les grands compositeurs à l'ombre desquels il est ardu d'exister. Les doutes de Camille à l'égard de l'oeuvre de son aïeule sont d'autant plus forts qu'elle s'attend à être déçue. Leur improbable rencontre est le résultat d'un stratagème imaginé par Adrienne pour se protéger, elle et ses enfants, d'un époux autoritaire et peu enclin à la laisser libre. Elle a tout prévu pour que l'un de ses descendants ait un jour accès à son oeuvre... Claire Bodin se consacre depuis près de quinze ans à la mise en valeur de la création musicale des femmes dans le domaine de la musique classique. Dans le cadre de son travail elle anime régulièrement des ateliers, participe à des colloques, donne de nombreuses conférences et est à l'origine de la création de Demandez à Clara, une base de données unique au monde ayant pour objectif de faciliter l'accès aux oeuvres des compositrices. Après avoir écrit et coécrit avec Anna Veyenc plusieurs textes consacrés à des compositrices, et souvent destinés à accompagner leur musique, elle publie en 2017 aux Editions de la Nerthe un premier carnet d'entretiens consacré à la compositrice Camille Pépin. Le fil d'Adrienne, publié aux Editions Vérone, est son premier roman.

05/2021

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Sociologie politique

À l'extrême droite de l'hémicycle européen

Ce livre déplace le regard sur l'extrême droite. Alors que la plupart des travaux s'attachent à son ancrage local et à ses électeurs, l'enquête minutieuse menée par Estelle Delaine au Parlement européen montre au contraire l'arrimage élitaire et international de l'extrême droite française. Elle analyse la façon dont les extrêmes droites, tout en affichant un anti-européisme très idéologique, ont su profiter des ressources et des réseaux du Parlement européen où elles ont été élues. Elle mobilise une longue enquête, des entretiens approfondis et une connaissance fine des réseaux d'élus, pour monter qu'au Parlement européen, les cadres d'extrême droite sont en mesure de bénéficier des ressources que leur offre l'institution, et d'assurer l'insertion de leur parti dans le jeu démocratique. En donnant à voir comment les militants "se fondent dans le décor" , elle montre la façon dont les dispositifs politiques peuvent se trouver détournés vers des usages qui n'avaient pas été imaginés par l'institution, ce qui contribue sans doute à ancrer le RN dans une forme de "respectabilité" . Le Parlement européen devient un lieu d'observation privilégié pour saisir l'historicité d'une normalisation institutionnelle des extrêmes droites. Autant le livre s'appuie sur une enquête située, précise, à propos de terrains particulièrement difficiles d'accès et réticents si ce n'est hostiles à l'égard des sciences sociales, autant l'enjeu est d'une large portée et concerne des phénomènes qui dépassent le cadre français : c'est la première étude de sociologie politique qui permet d'étudier en situation les usages des institutions démocratiques par des militants non démocratiques. Cet ouvrage fait le portrait de militants d'extrême-droite en col blanc et il documente la facette élitaire de l'arrimage nationaliste. L'enquête peut aussi être appropriée par des professionnel·les de l'information, de l'enseignement, ou des citoyen·nes désireux de mieux connaître ces phénomènes. Il donne à voir, à travers la restitution de nombreuses scènes de la vie ordinaire du Parlement (que l'on ne trouve généralement pas dans les ouvrages de science politique sur le FN/RN), les pratiques, les représentations et les carrières de membres d'équipes parlementaires frontistes, pour déconstruire le paradoxe de la présence d'un extrémisme de droite au sein même d'une institution démocratique.

11/2023

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Sociologie

La liberté ne se mendie pas. L'envolée 2001-2008

Olivier Cueto est mort le 28 mars 2020 à Paris, à l'âge de 60 ans. Jusqu'au dernier jour il aura dégusté la vie avec une insatiable curiosité et une énergie remarquable. Titulaire d'une agrégation de lettres qui lui aurait permis de faire une carrière d'enseignant bien rétribué - et de mener une petite vie aussi fade que tranquille -, il a préféré parcourir les sentiers interdits de l'illégalisme libertaire. Il laisse de nombreux textes, notamment ceux qu'il a écrits ou coécrits pour le journal anticarcéral L'Envolée, qu'il a cofondé et longuement animé. Ce sont ces écrits de combat - reflets de ses réflexions, de son expérience et de son engagement - que ce livre se propose de partager. Se plonger à nouveau dans les textes publiés dans L'Envolée au cours des années 2000 permet de retracer le virage sécuritaire de l'Etat, qui s'accentua alors extrêmement. Les lire ainsi recueillis, permet de mieux comprendre comment, petit à petit, le discours dominant a assimilé la "délinquance" à une maladie qu'il convient de dépister et de traiter avec une sévérité toujours accrue - puisque ainsi réduite à un dysfonctionnement individuel ou familial qui serait sans lien, ou peu s'en faut, avec le fonctionnement profondément inégalitaire de la société dans son ensemble. Il est devenu inutile, presque incongru, de se pencher sur ses causes sociales, économiques et politiques afin de prendre ce problème à la racine : circulez, y a rien à voir. Les "inadaptés" n'ont qu'a bien se tenir... . Ces textes contribueront à éclairer, à cet égard, les esprits engourdis par quarante ans de régression sociale. Ils aideront les lecteurs à mieux comprendre que si nous voulons abolir le système capitaliste, qui ressemble de plus en plus à une vaste prison, il faudra plus que jamais abolir les lieux d'enfermement. Olivier a maintes fois collaboré aux travaux éditoriaux de l'Insomniaque : il a notamment contribué très activement à rassembler les Ecrits du cambrioleur anarchiste et bagnard increvable Alexandre Marius Jacob. Il a aussi collaboré à l'anthologie Au pied du mur, qui présentait en l'an 2000 "765 raisons d'en finir avec toutes les prisons" . Il nous a donc semblé naturel de lui rendre cet hommage posthume, tout en perpétuant de la sorte la mémoire des luttes anticarcérales de la première décennie du millénaire.

01/2022

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Histoire de la psychologie

Psychologie collective et analyse du moi

L'opposition entre la psychologie individuelle et la psychologie sociale ou collective perd beaucoup de son acuité lorsqu'on l'examine de plus près. Sans doute, la première a pour objet l'individu et recherche les moyens dont il se sert et les voies qu'il suit pour obtenir la satisfaction de ses désirs et besoins, mais, dans cette recherche, elle ne réussit que rarement, et dans des cas tout à fait exceptionnels, à faire abstraction des rapports qui existent entre l'individu et ses semblables. C'est qu'autrui joue toujours dans la vie de l'individu le rôle d'un modèle, d'un objet, d'un associé ou d'un adversaire, et la psychologie individuelle se présente dès le début comme étant en même temps, par un certain côté, une psychologie sociale, dans le sens élargi, mais pleinement justifié, du mot. L'attitude de l'individu à l'égard de ses parents, de ses frères et soeurs, de la personne aimée, de son médecin, bref tous les rapports qui ont jusqu'à présent fait l'objet de recherches psychanalytiques, peuvent à juste titre être considérés comme des phénomènes sociaux, ce qui les met en opposition avec certains autres processus auxquels nous avons donné le nom de narcissiques, parce qu'ils sont caractérisés par le fait que la satisfaction de besoins et de désirs est recherchée et obtenue par l'individu en dehors et indépendamment de l'influence d'autres personnes. C'est ainsi que l'opposition entre les actes psychiques sociaux et narcissiques est une opposition qui ne dépasse pas les limites de la psychologie individuelle et ne justifie pas une séparation entre celle-ci et la psychologie sociale ou collective... La psychologie collective embrasse un nombre incalculable de problèmes et impose au chercheur des tâches innombrables, encore mal ou insuffisamment différenciées. La seule classification des différentes formes de groupements collectifs et la description des phénomènes psychiques par lesquels ils se manifestent exigent un énorme travail d'observation et d'exposition et ont déjà engendré une très riche littérature. Etant donnée l'étendue du domaine de la psychologie collective, j'ai à peine besoin d'avertir le lecteur que mon modeste travail ne touche qu'à quelques points, très peu nombreux, de ce vaste sujet. Il est vrai que ce sont là les points qui intéressent plus particulièrement la psychanalyse, dans ses sondages de l'âme humaine.

03/2023

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Compositeurs

Mozart ou le silence

Ce livre est un bijou d'intelligence et de subtile écoute de Mozart. Une invitation à sortir des sentiers battus et à laisser de côté les poncifs officiels pour, enfin, entrer dans la célébration du silence, jamais égalée, à laquelle nous convie l'oeuvre du compositeur. Dès la publication en 1960 de son premier livre, La philosophie tragique, Clément Rosset ne cessa plus d'écrire. Non seulement des livres de philosophie, mais aussi des récits, des pièces de théâtre, des essais sur ses artistes de prédilection. Parmi ces derniers, Mozart et le silence, devant être suivi de Note sur Jacques Offenbach, écrits en 1967 et 1970 respectivement, d'après la bibliographie que Clément Rosset établit lui-même vers 1970, préservée à la Bibliothèque Nationale. Partant essentiellement de l'opéra chez Mozart - ; son genre préféré, crucial à sa compréhension - ; , Clément Rosset démontre, à rebours des thèses musicologiques en vigueur, l'indifférence du génie autrichien à l'égard de la psychologie de ses livrets. A contre-sens des clichés en vigueur qui accordent un sens ou une intention aux airs sublimes de Don Giovanni, de Cosi fan Tutte ou des Noces de Figaro, l'auteur oppose une musique pure, finalement proche du silence et débarrassée de tout prétexte ou de toute arrière-pensée. A son retour du Canada, où l'essai sur Mozart fut rédigé, Rosset le propose à un éditeur qui le refuse, ainsi que d'autres manuscrits. Le texte reste alors inédit pendant une vingtaine d'années. Dans une série d'entretiens biographiques, Rosset raconte à ce sujet qu'au moment où il s'apprêtait à les mettre à la poubelle, il offrit quelques-uns de ces manuscrits à son ami Didier Raymond, estimant que ce dernier parviendrait probablement, de par son " entregent ", à les faire publier - ; ce qui fut le cas du Mozart, qui voit le jour chez Mercure de France en 1990 sous le titre de : Mozart. Une folie de l'allégresse, signé donc Didier Raymond. Discrète et ironique vengeance : c'était l'éditeur qui avait refusé le texte quelque temps auparavant. Ce même livre fut réédité chez Le Passeur en 2013 sous le titre Le cas Mozart. Il est aujourd'hui présenté au public sous son titre original, rendant justice à son auteur à titre posthume.

09/2021

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Droit

La connaissance du droit étranger. A la recherche d'instruments de coopération adaptés. Etudes de droit international privé comparé. Colloque du 28 novembre 2019, Textes en français et anglais

Le droit étranger occupe une place croissante dans la pratique pour le juge bien entendu, main également pour d'autres professions juridiques : notaire, officier de l'état civil, avocat notamment. La multiplication des réglements de l'Union européenne intervenus en droit international privé en est la cause première et la plus apparente. Le développement de juridictions ou de formations spécialisées dans le contentieux international et l'application du droit étranger en est une autre. Une véritable compétition apparais à cet égard depuis quelques années. Au-delà du seul aspect contentieux classiquement envisagé, la prise en compte et l'application du droit étranger devient essentiel pour d'autres perspective : obligation de conseil, matière gracieuse, rédaction d'actes, optimisation patrimoniale, planification d'opérations sociétaires internationales, parmi d'autres. Les enjeux sont donc cruciaux et la recherche d'instruments de coopération adaptés pour la bonne connaissance du droit étranger s'impose. Cet ouvrage contribue aux réflexion, menées à ce propos. Il comporte ainsi un important état des lieux qui permet de mettre à jour la diversité des régimes dans les ordres juridiques étudiée et l'hétérogénéité des pratiques professionnelles. Des solutions concrètes sont également proposées. Elles sont le fruit des réflexions croisées et de tables rondes lors du colloque qui s'est tenu à la Cour de cassation le 28 novembre 2019. Si l'objectif apparent peut être de parvenir à l'adoption d'un instrument général à la portée géographique la plus large possible. il s'est vite avéré vain de vouloir privilégier, à l'heure actuelle, une telle approche. D'une part, chaque profession éprouve des besoins différents, d'autre part, le niveau de développement des différents systèmes comparée n'est pas le même. Alors que certains, sont à la traîne et peinent à adopter des règle satisfaisante en la matière, d'autres sont en pointe et donc peu demandeur d'instrument de coopération dont l'utilité ne leur parait pas flagrante. Les diverses contributions et les débats ont permis d'envisager des pistes aussi nombreuses que diverses, allant de la revitalisation d'instruments anciens à la création d'institutions spécialisées au niveau interne, international ou européen en passant par la mise en place de mécanismes spécifiques ou l'utilisation de l'intelligence artificielle. Un tel foisonnement démontre le caractère crucial de la problématique et la vitalité des réflexions menées à son sujet mais également la pertinence d'en avoir débattu et de la nécessité de continuer à le faire. En ce sens, la prochaine étape de ce débat pourrait Dire celle de l'opportunité d'adopter un règlement européen en la matière.

01/2021

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Poésie

L'arbre à poèmes. Anthologie personnelle 1992-2012

Abdellatif Laâbi est né à Fès en 1942, au temps du protectorat français au Maroc. Son père est artisan sellier, et sa mère, femme au foyer. Il sort à peine de l'enfance lorsque son pays accède à l'Indépendance. Après des études universitaires à la faculté des lettres de Rabat, il est nommé professeur de français dans un lycée de la capitale. Sa vocation pour la culture se décide tôt. Encore étudiant, il est l'un des créateurs du Théâtre universitaire marocain, qui met en scène des pièces de Bertolt Brecht et de Fernando Arrabal. A la radio nationale, il anime brièvement deux émissions littéraires. En 1966, il fonde avec un groupe de poètes et de peintres la revue Souffles, qui aura un vrai rayonnement, notamment à l'échelle du Maghreb. Au Maroc, elle jouera un rôle déterminant dans le renouvellement des formes d'expression littéraires et artistiques, ensuite dans la contestation de l'ordre social et politique qui régnait à cette époque. La revue est interdite en 1972 et Laâbi est arrêté, torturé, puis condamné à dix ans de prison. Libéré en 1980, suite à une campagne internationale en sa faveur, il quitte le Maroc cinq ans plus tard pour s'installer en banlieue parisienne. Dès lors, son oeuvre, essentiellement poétique, touche néanmoins à tous les genres : roman, théâtre, livres pour la jeunesse, écrits sur la culture, essais politiques... Pour autant, il ne renonce pas à ses engagements d'intellectuel citoyen. Ses interventions se multiplient, tant en France qu'au Maroc, contre le despotisme, les obscurantismes de tout bord, et en faveur de la dignité humaine, des libertés et du dialogue des cultures. L'anthologie personnelle qui paraît en Poésie/Gallimard a pour but d'arpenter le continent poétique d'Abdellatif Laâbi sur un trajet de plus de vingt ans et de se laisser traverser par sa parole rebelle autant que généreuse, parole " adressée ", ouverte au partage, qui apporte une réponse sans qu'il soit besoin de discourir. " Lecture roborative, souligne Françoise Ascal dans sa préface, qui lève les doutes quant au pouvoir des mots. La suspicion contemporaine à leur égard, souvent martelée par les poètes eux-mêmes, en est désarmée. La poésie de Laâbi est incarnée, vibrante de toutes les passions humaines, elle va droit à l'essentiel, n'a peur de rien, se joue des modes esthétiques, du poétiquement correct, elle témoigne avec simplicité de ce qui est complexe, elle explore sans répit la condition humaine, entre misère et grandeur pascaliennes, et souffle sur nos capacités de résistance comme sur des braises. "

01/2016

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Sciences historiques

Les Habsbourg et la Lorraine

Les liens de la Lorraine avec la maison de Habsbourg ne relèvent ni d'accords diplomatiques, ni d'entreprises matrimoniales, pas même de la simple subordination féodale, puisque le duché de Lorraine, indépendant de fait à l'égard du Saint Empire durant la plus grande partie du Moyen Age, le devenait en droit à partir du traité de Nuremberg de 1542. Les rapports de solidarité entre les deux puissances politiques se fondent essentiellement sur une même conception de l'Europe. Profondément marquée par la Réforme catholique, spécialement par l'esprit tridentin, la Lorraine se considéra investie d'une mission providentielle : celle de faire obstacle par la persuasion, par la controverse ou par les armes, aux progrès de l'"hérésie". En 1525, le duc Antoine écrasa devant Saverne les Rustauds, c'est-à-dire les paysans révoltés venus d'Allemagne. Au XVIIe siècle, au moment où s'ouvrait la guerre plus tard appelée "de Trente ans", le duc Charles IV, en communion de pensée avec son peuple, opta pour l'Europe impériale et catholique - c'est-à-dire la chrétienté - contre l'Europe nationale et laïque du cardinal de Richelieu. La plupart des grands capitaines de l'armée habsbourgeoise furent, durant tout le conflit, des nobles lorrains. Les mêmes raisons ont déterminé les Lorrains à s'engager dans la lutte contre l'invasion ottomane : ils furent les soldats de la dernière croisade, celle du XVlIe siècle. Les victoires de Charles V dans les plaines danubiennes et, en 1683, au Kahlenberg, devant Vienne, sauvèrent à la fois l'Empire et la chrétienté. La célèbre union du duc François III et de l'héritière de l'Empire, Marie-Thérèse, en 1736, ne se réduit donc pas à un brillant fait divers matrimonial : elle est l'aboutissement d'une longue politique fondée sur une même conception de l'Europe chrétienne. Si bien que, depuis le Moyen Age mais surtout depuis le XVIe siècle, l'histoire de la Lorraine repose sur cet étonnant paradoxe : largement tributaire de la France par sa langue et ses valeurs de civilisation, elle demeure proche de l'Empire par sa conception de l'Europe. Ces courants de pensée ont décliné après la Révolution française, mais n'ont pas disparu. Ils susbsistent sous des formes adaptées aux temps nouveaux : au XIXe siècle, avec le mouvement lotharingiste animé par le baron Guerrier de Dumast ; plus près de nous dans l'oeuvre de Maurice Barrès et dans la sensibilité politique de Robert Schumann.

01/1988

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Géographie

Le massif des Ecrins. Histoire d'une cartographie, de l'Antiquité à l'aube du XXe siècle

Pour mieux connaître le massif des Ecrins et le découvrir sous un jour non abordé jusqu'ici, les auteurs retracent l'histoire de sa représentation par le biais d'une riche iconographie constituée de nombreuses pièces peu accessibles au public. "Il est particulièrement réjouissant de voir comment trois fins connaisseurs du massif des Ecrins croisent leurs compétences pour relire l'histoire de sa cartographie de façon aussi accessible et vivante, sans rien céder sur l'érudition. A partir d'un corpus exhaustif, finement mis en perspective et évalué à l'aune des évolutions techniques et politiques, cette revue est une généalogie de noms évocateurs, que le lecteur retrouvera ou découvrira au fil des pages : Peutinger,, Jean de Beins, Bourcet, Cassini, Capitaine, Etat-Major, Prudent, Guillemin, Duhamel... Derrière ces tètes d'affiche du Who's Who de la cartographie des Ecrins, de nombreux protagonistes directs au indirects traversent l'ouvrage : militaires en mission, alpinistes en passion, écrivains, naturalistes, géologues...Chacun à leur façon, ils contribuent à perfectionner la connaissance topographique et la précision cartographique de la représentation de la montagne... En retraçant l'évolution du métier de cartographe depuis les premiers "arpenteurs" et "osmographes" jusqu'aux ingénieurs-cartographes, Jacques Mille, Jean-Marc Barféty et Michel tailland nous rappellent que la cartographie en montagne est non seulement une affaire de techniques topographiques, mais aussi de marche et d'ascensions... En cela, L'ouvrage est aussi une relecture de l'histoire de l'alpinisme à travers la cartographie, qui accompagne systématiquement l'exploration du massif... Le travail de compilation, d'illustration et de discussion proposé par les auteurs et l'éditeur est d'une grande précision, avec de nombreux zooms détaillés sur des secteurs emblématiques du massif. L'iconographie est aussi riche qu'abondante, et confirme si besoin est que les cartes sont de véritables objets oniriques et esthétiques, voire artistiques. Les encres et lavis du 18e siècle sont un régal, auxquels n'ont rien à envier certains dessins à la plume, à l'encre et à l'aquarelle du 19e siècle siècle ! Pour valoriser cette matière, la démarche des auteurs est très didactique. Elle est fondée sur des séries de questions-réponses, avec tout ce qu'il faut de définitions, de rappels historiques et techniques mais aussi de schémas explicatifs pour transmettre au lecteur les fondamentaux de la culture cartographique... A cet égard... les géographes et les cartographes ont bien contribué à inventer les Alpes ! " Extraits de la Préface de Philippe Bourdeau

05/2019

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Cinéma

Journal intime

"On vient de me faire une offre d'un million de dollars pour la publication d'un seul mois de ce journal" , écrit avec étonnement Richard Burton en 1968. L'acteur est alors un des monstres sacrés du 7e art et forme un couple mythique et scandaleux avec Elizabeth Taylor. Cette relation passionnée, leur train de vie babylonien, leur beauté, leurs excès et leurs succès : le journal intime de Burton nous y plonge "caméra à l'épaule" , comme si nous y étions. Mais il révèle aussi un homme insoupçonné, infiniment plus complexe que le commun des acteurs hollywoodiens. Sceptique et distant à l'égard du cinéma, il se montre en revanche fou de théâtre et de littérature. Doté d'un sens de l'humour irrésistible et d'une grande faculté d'observation, Richard Burton possédait les qualités rares et indispensables du diariste - pour notre plus grand bonheur. "Ce journal est, en un mot, fascinant". - The Washington Times "Burton raconte sa vie à la manière d'un drame poignant où "demain est toujours une surprise". Il en vient à nous manquer chaque fois que l'on pose le livre. Sa voix est de celles qui vous poursuivent longtemps". - The Daily Telegraph "Il émerge de la lecture de ces carnets un Richard Burton comme même ses plus grands fans n'auraient jamais osé le rêvé. Il s'y montre si sensible, intelligent, profondément cultivé et éclairé qu'on se prendrait presque à se dire qu'on aurait aimé l'avoir à dîner". - The Wall Street Journal "Ces écrits révèlent un homme porté à la réflexion et attentionné, engagé dans une approche intellectuelle du monde qui l'entoure. On est bien au-delà de la simple image du coureur de jupons avec un penchant pour la boisson [... ]. Ses carnets témoignent d'un intérêt profond pour le passé, le présent et l'avenir". - The Times "Un livre indispensable". - The Financial Times "Un aperçu réjouissant de la vie de l'acteur, qui ne cherche pas à cacher ses aspérités". - The Los Angeles Times "Même à notre époque où il semblerait que nous soyons menacés d'une overdose d'informations sur les célébrités, il y a dans ces pages quelque chose d'absolument fascinant". - NBC Today Acclamé comme l'un des acteurs les plus marquants de sa génération, Richard Burton (1925-1984) eut le tort, pour certains, de négliger sa carrière. Parce qu'au cinéma et à ses intrigues, il préféra les livres... et surtout sa liberté.

10/2020

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Philosophie

La frontière comme méthode ou la multiplication du travail

Depuis l'Antiquité tardive, le tracé et l'établissement des frontières a été enveloppé de brouillard et de poussière, de violence et de magie. Aux quatre coins du monde, des sources rapportent tes récits merveilleux et terrifiants du tracé des lignes de démarcation entre sacré et profane, bien et mal, privé et public, intérieur et extérieur. Depuis les expériences liminaires des sociétés rituelles, jusqu'à la délimitation de la terre en propriété privée, du fratricide de Remus par Romulus lors de la mythique fondation de Rome, à l'expansion du limes de son Empire, ces récits évoquent la puissance productive de la frontière - le rôle stratégique qu'elle joue dans la fabrication du monde. Ils offrent aussi, d'un simple coup d'oeil, un aperçu de la profonde hétérogénéité du champ sémantique de la frontière, de ses implications symboliques et matérielles complexes. La représentation cartographique moderne et la disposition institutionnelle qui font de la frontière une ligne tout, d'abord en Europe, mondialisée, ensuite par le tourbillon du colonialisme, de l'impérialisme et des luttes anticoloniales - a quelque peu masqué cette complexité et nous a amené à penser la frontière comme littéralement marginale. On assiste aujourd'hui à un profond changement à cet égard. Comme l'ont remarqué de nombreux chercheurs, la frontière est venue s'inscrire au centre de l'expérience contemporaine. Nous assistons non seulement à une multiplication des différents types de frontières, mais aussi à la ré-émergence de la profonde hétérogénéité du champ sémantique de la frontière. Les démarcations symboliques, linguistiques, culturelles et urbaines ne s'articulent plus de façon rigide autour de la frontière géographique. Au contraire, elles se chevauchent, se connectent et se déconnectent de façon souvent imprévisible, contribuant à délimiter de nouvelles normes de domination et d'exploitation. On a coutume de dire, pour s'en féliciter ou le déplorer, que les frontières seraient en train de s'estomper et de disparaitre. A rebours de ces lieux communs, ce livre démontre qu'au contraire les frontières prolifèrent dans le monde actuel et ce, sous des formes et selon des configurations mouvantes, et en constante réinvention, au fil des flux de capitaux, de marchandises et de personnes qu'elles articulent, mais aussi au rythme des luttes qui les environnent et les bousculent. Sandro Mezzadra et Brett Neilson proposent ici un nouveau paradigme qui décloisonne disciplines et théories pour comprendre comment les frontières sont devenues le laboratoire des mutations du capitalisme et de l'Etat.

06/2019

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Histoire internationale

Le pacte germano-sioniste (7 août 1933)

Dans aucun manuel d'histoire, on ne trouve mention d'un pacte germano-sioniste. Seuls quelques livres spécialisés évoquent la réunion du 7 août 1933 au ministère allemand de l'Economie au cours de laquelle des représentants de l'Agence juive et de l'Organisation sioniste mondiale ont signé avec de hauts fonctionnaires du Reich ce que l'on a appelé pudiquement l'accord de la haavara (du mot hébreu haavara qui signifie : transfert). Il s'agissait, en effet, d'organiser le transfert vers la Palestine de capitaux que les Juifs allemands, candidats à l'émigration, souhaitaient emporter avec eux. Cet accord technique ne fut que le premier acte d'une étroite collaboration entre les sionistes et l'Allemagne hitlérienne. A contre-courant de l'histoire officielle, Jean-Claude Valla souligne la convergence idéologique entre les signataires de cet accord. Textes à l'appui, il révèle que les sionistes allemands, à de rares exceptions près, ont approuvé les lois de Nuremberg et, pour certains d'entre eux, les ont appelées de leurs voeux, au nom de leur propre conception raciale de l'histoire déjà présente dans les écrits des pères fondateurs du sionisme. Et il s'interroge sur l'influence qu'a pu exercer le messianisme juif sur le pangermanisme et le racisme national-socialiste. Il démontre également que Ben Gourion et ses amis "travaillistes" de l'Agence juive, promoteurs de l'accord de la haavara, n'étaient pas de vrais sociaux-démocrates, mais des socialistes nationaux fortement influencés par le nationalisme allemand de type völkisch et il suggère que l'un d'eux, Chaïm Arlosoroff, ami d'enfance de la femme de Goebbels, ait pu jouer de ses relations pour préparer cet accord. Le titre de ce Cahier est un clin d'oeil au pacte germano-soviétique du 23 août 1939. Dans un cas comme dans l'autre, nous avons affaire à des ennemis jurés qui jugent plus profitable de s'entendre, peut-être parce que, au-delà d'une convergence momentanée d'intérêts, ils présentent plus de caractéristiques communes qu'on ne le croit. Mais la comparaison s'arrête là. En signant un pacte de non-agression avec Staline, Hitler a réussi à neutraliser momentanément l'Internationale communiste, voire même à la faire travailler à son profit, notamment en France par le sabotage de l'effort de guerre, tandis que son accord de collaboration avec les sionistes de Palestine, peu nombreux et encore sous la tutelle britannique, n'a en rien désarmé l'hostilité de la communauté juive internationale à l'égard du IIIe Reich.

11/2013

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Régionalisme

Là. Le choix d'une vie : souvenirs d'engagements

Il y a des livres nécessaires, et ce ne sont pas les plus nombreux. Celui que vous tenez dans les mains est de ceux-là. Il porte plus haut et plus loin la parole, malgré l'humilité de son auteure. Un livre qui témoigne, avec conviction et modestie, d'un remarquable parcours humain, personnel et, en même temps, tourné vers les autres. Mireille Debard aura été de toutes les luttes de son époque, de tous les combats pour une vie meilleure. Elle n'a jamais renoncé. Son existence est un roman écrit avec style et élégance, une autre façon de lire le monde. Mireille Debard s'est toujours méfiée des opinions toutes faites. La sienne, elle se l'est forgée, au fil des ans, à la fois avec prudence et détermination. Ses engagements, les nombreuses causes défendues, chez elle tout est cohérent. Et elle a su faire de la non-violence une manière d'être, mieux, un art de vivre. Quand j'ai découvert les pages qui vont suivre, j'ai immédiatement été convaincu de leur incroyable nécessité et de leur immense portée. La vie entière de Mireille Debard est un exemple à suivre pour les générations d'aujourd'hui. Sa foi en l'humanité est inséparable de ses actes militants. Le mot est lâché. Militant, militante. Militantisme. Pour certains, l'expression est devenue démodée. Ce sont, sans aucun doute, les mêmes qui nous annoncent la chute des temps et la fin de l'Histoire. Mais, pour Mireille Debard, la voie reste droite, malgré les embûches du chemin et les barrières mentales. L'altérité, ou la reconnaissance de l'autre dans sa différence, est au coeur de cet ouvrage né, je le confirme, d'une impérieuse nécessité. La quête de soi et la quête de l'autre sont un seul et même voyage. Un voyage en terre humaine, une simple affaire de goût, de coeur et d'esprit. Dans la nuit de l'homme, une fois la planète assombrie par les ténèbres, il y a toujours une lueur d'espoir qui subsiste. Il y a ceux qui recherchent le mal, et qui le trouvent. Il y a ceux qui, par bonheur, produisent le bien. Mireille Debard est de ces derniers. Elle a passé la majeure partie de son existence à rallumer des étoiles et à faire briller dans le ciel la flamme de l'espérance. Son livre est un abri pour les trop longs hivers. Son livre est une main offerte au monde d'après. Mireille Debard est notre amie. Thierry Renard

10/2020