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Florian Ferrier

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Droit privé

La rupture du contrat à l'initiative du salarié. Les ruptures conventionnelles collectives

La rupture du contrat à l'initiative du salarié Le salarié peut à tout moment signifier à son employeur qu'il met fin au contrat de travail. Il a la possibilité de présenter sa démission. Celle-ci n'est soumise à aucun formalisme particulier, elle ne se présume pas, et doit résulter d'une volonté sérieuse, claire et non équivoque. Dans certaines situations, lorsque l'employeur ne respecte pas ses obligations, le salarié est en droit de prendre acte de la rupture de son contrat de travail. Ce dernier est alors définitivement rompu. Si le juge estime que les faits reprochés à l'employeur ne justifient pas la prise d'acte, cette rupture produit les effets d'une démission. Dans le cas contraire, elle produit ceux d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse et, dans certains cas, d'un licenciement nul. Face aux manquements de l'employeur, le salarié peut également saisir le conseil de prud'hommes d'une demande de résiliation judiciaire. Lorsqu'il examine cette demande, le juge peut : - prononcer la résiliation du contrat aux torts de l'employeur si les griefs formulés à l'encontre de celui-ci justifient la demande du salarié. Elle produit alors les effets d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse et, dans certains cas, d'un licenciement nul ; - rejeter la demande si ces griefs ne sont pas assez graves pour justifier la rupture. Le contrat de travail se poursuit alors. Point spécial : Les ruptures conventionnelles collectives Instauré par l'ordonnance n°2017-1387 du 22 septembre 2017, le dispositif des ruptures conventionnelles collectives (RCC) permet d'organiser des ruptures amiables dans le cadre d'un accord collectif validé par l'autorité administrative. Il est ouvert à toute entreprise sans condition d'effectif ou de difficultés économiques. L'accord portant RCC doit exclure tout licenciement pour atteindre les objectifs qui lui sont assignés en termes de suppressions d'emplois. Les premières décisions des juges du fond sur le sujet livrent des précisions sur l'interprétation des textes. Ce numéro annule et remplace notre précédente édition de février 2018

02/2022

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Critique littéraire

Lettres. Tome 3, 1957-1965

Ce troisième volume de Lettres met en évidence les difficultés de Samuel Beckett, dont la célébrité internationale est croissante, à trouver le juste équilibre entre les nombreuses sollicitations dont il fait l'objet et son aspiration à la quiétude et au silence, indispensables à l'écriture. Au cours de cette période, Beckett doit en effet affronter le fait que son travail - en dépit de sa propension à voir l'échec clans tout ce qu'il entreprend - est non seulement acclamé par la critique mais aussi par le public. Un grand nombre d'interlocuteurs originaires de pays de plus en plus variés font dès lors appel à lui : universitaires, écrivains, metteurs en scène, décorateurs, éditeurs et traducteurs... alors que dans le même temps il doit continuer d'entretenir une correspondance suivie avec ses amis les plus chers qui réclament de ses nouvelles. Beckett est très occupé mais cela ne l'empêche pas de multiplier les activités. Il s'immerge davantage dans le monde du théâtre - d'abord avec hésitation, puis avec enthousiasme -, collaborant à la mise en scène de ses propres pièces. Il se lance dans le travail pour la radio avec All That Fall et Embers, tous deux écrits pour la BBC ; pour la télévision avec Eh Joe ; et dans le cinéma avec Film. Il revient également à la fiction avec Comment c'est, dix ans après son précédent roman. Alors qu'il était jusqu'ici réticent à l'idée d'évoquer son activité d'écrivain, Beckett s'attache désormais, lettre après lettre, à décrire ses travaux en cours. Et pour la première fois, le destinataire privilégié est une femme. C'est une intense correspondance qu'il entretient en effet avec Barbara Bray : productrice, traductrice, critique, elle travailla longtemps pour le département théâtre de la BBC et avait rencontré Beckett en février 1958 en produisant All That Fall. Cette rencontre qui se mua en une puissante liaison intellectuelle et amoureuse constitue un des éléments marquants de ce volume. Les introductions critiques des lettres renseignent sur le contexte historique, notamment sur la guerre d'Algérie qui a fortement marqué cette période, des notes explicatives sont également fournies, ainsi que le profil des principaux correspondants de Beckett.

11/2016

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Littérature française

Les longs silences

En février 2014, à la suite d'un burn out, Cécile Portier entre pour trois semaines en clinique psychiatrique. Pendant ce temps de soins, elle éprouve le besoin de noter les sensations qui la traversent, d'écrire ce lieu et ceux qu'elle y rencontre. Elle enregistre par l'écriture le flux des conversations, des sons, de ses propres pensées (« La pensée est-elle un organe ? Avoir mal en pensant, est-ce mal penser, est-ce une maladie ? »). Elle note le déroulement des heures et des gestes, le « temps qui passe en spirale, en entrelacs, en rond, en n'importe quelle forme qui ne soit ni droite ni orientée », les journées qui se répètent inexorablement, « des horaires pour tout : l'heure des repas, l'heure des médicaments, l'heure des activités, l'heure de fermeture du salon commun. Il y a des horaires pour tout qui font qu'on sait facilement sur quoi bute notre attente ». Les activités, les ateliers dessin, presse, et l'heure du goûter. « De nos vies nous ne voyons que les mécanismes ». Le sentiment d'étrangeté du lieu, le sentiment, même, d'en être étrangère, font place au constat que cette intimité non choisie est un partage. La description de l'endroit (sa terrasse, son jardin, le salon, les chambres), nous montre l'envers de ces « lieux de fatigue ». Elle n'a, à première vue, rien en commun avec ceux-là qui sont ici en même temps qu'elle, mais le seul fait d'avoir été défaillants les rapproche. Elle comprend que cette défaillance n'est pas que personnelle, qu'elle est l'écho, le symptôme peut-être, d'un fait social. « Dans ma chambre du pavillon, le lino est troué par endroits. Tout le monde a le droit d'avoir des failles ». Elle déjoue tous les poncifs du témoignage ou du récit d'expérience, et d'un trait vif, direct, précis, dénonce les mécanismes de notre quotidien. « Ecrire ici c'est repasser toujours par les mêmes points, oublier l'exigence d'avancer vers quelque part ». Cécile Portier enregistre au plus ras de ce qui se passe, du temps qui ne passe pas. Et toujours, ce refus de se laisser enfermer, jusque dans ce qu'on attend d'elle.

11/2015

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Gestion

Le crépuscule des héritiers. Dans les coulisses de nos grandes entreprises

Plus de deux siècles après la fin de la monarchie française, on serait tenté de croire que les survivances de l'Ancien régime ont disparu de tous les secteurs de la vie publique. Pourtant ainsi que nous le rappelle Denys Brunel, de très grandes entreprises françaises, occupant une place centrale dans l'économie hexagonale, demeurent régies à leur tête par un pouvoir transmis de manière exclusive et familiale, en somme monarchique. Dans une logique où " le mérite cède pour les très hautes fonctions à la naissance " , tout semble décidé au sein de leur direction comme si l'origine garantissait la compétence dans le management, comme si la lignée pouvait seule assurer un avenir florissant. Mais est-ce bien sûr dans le contexte économique ultra-concurrentiel de ces dernières années ? Lagardère, Dassault, Lafayette... : désormais, ces noms prestigieux n'évoquent plus le souvenir radieux des réussites passées, mais bien les incertitudes persistantes du présent. Leur point commun ? Tous sont confrontés à l'épineuse question de la succession. Les destinées de ces grands groupes, dont l'auteur étudie de manière incisive l'histoire et le fonctionnement actuel, interrogent, chacune à sa façon, la viabilité de la succession familiale dans les grandes entreprises françaises, parfois même au point de soulever l'hypothèse douloureuse de leur dislocation. Dans cet ouvrage percutant, fruit d'une expérience enrichie des années durant à la tête de grands groupes français, Denys Brunel promeut une perspective plus globale sur l'insertion des grandes entreprises à l'ensemble de la société française. Il montre comment le poids de l'héritage empêche les grandes entreprises de repenser la notion même de réussite en dehors du cadre familial. Or seul ce décloisonnement indispensable au renouvellement de leur management pourra permettre à celles-ci d'appréhender leur avenir sereinement. Docteur ès sciences économiques, ancien maître de conférence à l'université Paris-Dauphine, Denys Brunel a exercé comme dirigeant d'entreprise à la tête de grands groupes français tels que Perrier, Suchard-Tobler et Nouvelles Galeries. Aujourd'hui, il préside l'association SEST, qui conseille les entreprises notamment sur les questions de santé au travail.

10/2020

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Opéra

Émile Cossira. Ténor de l'Opéra de Paris

Cet ouvrage est l'agenda reconstitué d'un ténor de l'Opéra de Paris qui connut une carrière exceptionnellement longue et brillante durant la Belle Epoque. Par son contenu, ce livre se veut également un morceau d'anthologie de l'art lyrique de ce temps considéré comme celui d'une vie agréable et légère. Emile Cossira (Jean-Emile Coussirat, dit...) est né à Orthez (Basses-Pyrénées) le 2 octobre 1854 et mort subitement au cours d'une tournée de représentation d'opérette française à Québec (Canada) le 1er février 1923. Doué d'un organe remarquable dès son plus jeune âge, sa vie d'artiste lyrique débute comme un véritable conte de fée. D'abord pensionnaire de la salle Favart puis de l'Opéra Garnier, il fut l'un des premiers ténors français qui abordèrent les grands rôles wagnériens : Lohengrin, les Maîtres chanteurs de Nuremberg, Tristan et Yseult, Tannhäuser... Ce ne fut pas son seul titre de gloire. Ténor au très large répertoire, il créa, entre autres : L'Ascanio de Saint-Saëns à l'Opéra Garnier (1890), Tristan et Yseult de Richard Wagner au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles (1894), le Duc de Ferrare de Georges Marty et l'Iphigénie en Tauride de Christophe Gluck au Théâtre-Lyrique de la Renaissance (1899). Ce colosse du bel canto aura pour partenaires les plus grandes cantatrices de l'époque et triomphera sur toutes les grandes scènes lyriques internationales : Londres, New York, Milan, Barcelone, Bruxelles, Monte-Carlo, Saint-Pétersbourg, Kiev, le Caire, etc. L'artiste possédait une voix au timbre harmonieux, étendue, qu'il conduisait avec maîtrise. Physionomie franche, nature exubérante, esprit vif, d'humeur un peu batailleuse, mais bon enfant, Cossira possédait un coeur d'or. Il ne refusait jamais à prêter sa merveilleuse voix dans nombre de galas de bienfaisance. En dépit d'une présence permanente à l'affiche des premières scènes françaises et internationales, la réputation du ténor s'éteignit brutalement à la lecture de son épitaphe. Si l'histoire semble ne pas avoir retenu son nom, l'art lyrique français qu'il a dignement servi, peut le compter parmi ses gloires.

11/2022

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Droit des obligations

Droit des obligations et des contrats. Consolidations, innovations, perspectives, Edition 2023-2024

Accompagner les juristes dans l'application du droit des contrats et des obligations. Pour la première fois depuis 1804, le droit des contrats, des quasi-contrats, du régime et de la preuve des obligations a fait l'objet d'une réforme d'ensemble. Plus de trois cents articles du Code civil ont ainsi été modifiés par l'ordonnance du 10 février 2016. La procédure de ratification, conclue par la loi du 20 avril 2018, a été l'occasion pour le Parlement et le Gouvernement d'apporter des corrections et des précisions sur le sens et la portée des règles nouvelles. En plus de consolidations, réalisées grâce à l'actualisation de certains articles et la codification d'évolutions jurisprudentielles majeures, la réforme introduit dans le Code civil des innovations, parfois en rupture avec les solutions classiques du droit français. C'est notamment le cas de l'admission de la révision pour imprévision, de l'avènement d'un nouveau vice du consentement (abus de dépendance), de la généralisation de la lutte contre les clauses abusives, de la déjudiciarisation des sanctions de l'inexécution, de la consécration de la cession de dette... Pour faciliter l'appropriation et l'application du droit nouveau par les praticiens (avocats, magistrats, juristes d'entreprise, notaires, rédacteurs d'actes...), cette troisième édition, largement enrichie, offre une étude approfondie et systématique des consolidations et des innovations en suivant l'ordre du Code civil et détaille les conditions d'application dans le temps des nouvelles dispositions. En outre, face aux questions laissées en suspens par la réforme, l'ouvrage s'attache à isoler les incertitudes que les professionnels devront surmonter dès les premiers temps de l'application du droit nouveau. Sont ainsi offertes différentes solutions qui mettent en valeur la marge de manoeuvre des contractants, notamment grâce à une distinction des règles impératives et supplétives. Pour les points de droit qui demeurent incertains, l'ouvrage en présente les diverses interprétations ainsi que les arguments stratégiques qui pourront être invoqués à leur soutien. La présente édition analyse également les premières applications de ces règles nouvelles (abus de dépendance, clauses abusives, force majeure, imprévision, etc.), ainsi que les suites contentieuses de la crise sanitaire du Covid-19.

07/2023

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Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 8, 1828-1830

L'année 1828 commence pour Chateaubriand par un deuil cruel celui de Claire de Duras qui s'est éteinte le 16 janvier. Mais pour l'ancien ministre des affaires étrangères, que de promesses dans le nouveau ministère Martignac, qui lui redonnera peut-être la place qui avait été la sienne dans l'appareil de l'État. Hélas ! l'éternel opposant se heurte à une fin de non-recevoir, qui s'adoucit quand on lui propose l'ambassade de Rome. D'octobre 1828 à mai 1829, le nouvel ambassadeur gagne la confiance de Léon XII, devient le mécène des artistes de la villa Médicis et se rend populaire par le bon goût de ses réceptions et des fouilles archéologiques qui le consolent mal d'avoir renoncé, pour des motifs politiques, à faire représenter sa tragédie Moïse à Paris. Le 10 février 1829, Léon XII meurt brutalement et. dans le conclave qui s'ouvre pour nommer son successeur. Chateaubriand trouve une occasion majeure de déployer son activité diplomatique. Le cardinal Castiglioni, l'un des favoris du gouvernement français. est élu sous le nom de Pie Vlll et Chateaubriand exulte. Mais la nomination au secrétariat d'État du cardinal Albani, une créature de l'Autriche, contrarie si vivement le ministère qu'il adresse à Chateaubriand une lettre de reproches que l'ambassadeur prend très mal. Usant du congé qu'il avait demandé, il quitte Rome pour Paris, où il retrouve Mme Récamier, sa confidente des bons et des mauvais jours. Il rencontre aussi pour la première fois Mine de Nichet et Léontine de Villeneuve, avec lesquelles il entretenait une correspondance amoureuse depuis plus d'un an. Tandis que Chateaubriand hésite à retourner à Rome, la formation du ministère Polignac, en août 1829, lui fait donner sa démission d'ambassadeur. En 1830. les ordonnances de Juillet et les Trois Glorieuses qui changent le destin de la France trouvent Chateaubriand fidèle à son engagement légitimiste. Après avoir prononcé son discours d'adieu à la Chambre des pairs, il croit sa carrière politique finie et, ruiné, sans illusions, songe à quitter la France pour continuer la rédaction de ses Mémoires, enrichis par les expériences des trois dernières années.

11/2010

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Critique littéraire

Le Poëte et la Bible. Tome 2, 1945-1955

" Avec ce deuxième volume s'achève la publication des commentaires bibliques de Claudel, cette longue méditation commencée dans les années trente, qui ne prend fin qu'avec sa vie, lorsqu'il s'interrompt au milieu d'une phrase de son nouveau commentaire d'Isaïe, peut-être le jour même de sa mort, le 23 février 1955. On retrouve dans ces études, toutes parues après la guerre, les même thèmes que dans les précédentes : le roman ou le drame ou l'épopée de la Création, celui du combat de la Femme, Vierge, Marie, Sagesse, contre Satan, le Fils rebelle, combat qui doit se terminer par le triomphe de Dieu, génial metteur en scène, dans l'Apocalypse. Une grande nouveauté cependant : ce combat extraterrestre est repris par l'aventure humaine, qui n'est autre que l'Histoire sainte, et, plus profondément, dans le cœur de chaque homme qui a le devoir de faire naître en lui un nouveau Christ. Les textes du premier volume, parus avant la guerre, ont été lus par un vaste public et demeurent relativement connus. Ceux que nous republions aujourd'hui ont pâti des difficultés de la vie quotidienne dans un pays occupé à panser ses plaies, et, plus encore peut-être, de l'évolution des mentalités. Claudel en a souffert, qui disait : " L'Evangile d'Isaïe. Pourquoi est-ce que j'ai écrit tout cela, que Dieu m'a commandé, tout cela que personne ne lit, à quoi personne ne s'intéresse, encore moins les chrétiens et les prêtres que les autres ? Tu autem, Domine ! " Ce sont donc des œuvres pratiquement inconnues, même des claudéliens, que nous avons voulu tirer de l'oubli pour y faire découvrir un nouveau " paquet de mer poétique ", comme disait Thibaudet parlant de Tête d'or. Plus peut-être que les thèmes que nous venons d'énumérer, plus que l'émouvante introduction des souvenirs personnels, on admirera dans nombre de ces pages l'écriture éblouissante d'un écrivain libéré de toute convention, qui joint à une facture parfois toute mallarméenne (la description de la grande rosace de Notre-Dame) l'enthousiasme lyrique du croyant en possession, désormais définitive, du sens. " Michel Malicet.

05/2004

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Biographies

Toute ma vie. Journal intégral, Tome 2. 1940-1945

Julien Green (1900-1998) a tenu son journal de 1919 à sa mort. Le texte paru en 19 volumes de 1938 à 2006 n'est pas le texte intégral, comme Julien Green l'a indiqué dans les préfaces des éditions successives, mais un choix opéré parmi des notes journalières prises tout au long d'une vie dont les dates se confondent avec celles du XXe siècle dans sa presque totalité Ouvre monumentale qui couvre soixante-dix ans de la vie de l'écrivain, le Journal de Julien Green n'avait pourtant jamais été publié dans sa version intégrale et définitive. L'auteur en avait délibérément écarté les pages les plus intimes, jugeant impubliable de son vivant cette " confession qui rétablissait la vérité ". Mais il se déclarait favorable à ce qu'elle fût exhumée le moment venu. C'est chose faite aujourd'hui grâce à cette édition conçue et présentée par Guillaume Fau, Carole Auroy, Alexandre de Vitry et Tristan de Lafond. Ce deuxième volume couvre la période 1940-1945. Ayant embarqué à Lisbonne en juin 1940, Julien Green parvient à Baltimore au mois de juillet. C'est aux Etats-Unis qu'il passe les années de la Seconde Guerre mondiale. Cet " exil américain " marque pour Green " la fin d'un monde ". Durant cette période très riche tant du point de vue historique que personnel, il multiplie expériences et rencontres, notamment avec les Européens réfugiés comme lui en Amérique. Il prend part à l'organisation depuis l'étranger de la résistance au régime de Vichy et aux opérations de la propagande contre les nazis. Il évoque aussi sa vie littéraire et sentimentale, sur fond de nostalgie pour Paris et la vie française qu'il a passionnément aimée. Aux neuf carnets ici rassemblés s'ajoute le texte d'un cahier entièrement inédit, intitulé Todo es nada. Ecrit du 19 juin 1941 au 21 février 1944, il se présente comme une tentative de " journal spirituel " tenu parallèlement au journal ordinaire. Il constitue un élément essentiel, inconnu jusqu'à aujourd'hui, pour la compréhension de l'évolution spirituelle de Julien Green et de l'ensemble de son oeuvre.

09/2021

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Littérature anglo-saxonne

Enig Marcheur

Dans un futur lointain, après que les feux nucléaires ont ravagé le monde - "le grand boum" -, ce qui reste des hommes est retombé à l'âge de fer, leur survie sans cesse mise en péril par les chiens sauvages et les autres clans. L'ignorance, la peur et les superstitions ont pris le pouvoir, et la langue n'est désormais plus qu'un ¬patois menaçant et vif dans lequel subsistent par fragments les connaissances du passé. C'est là qu'Enig Marcheur, douze ans, va prendre la décision inédite de mettre par écrit les aventures hors norme qui vont le mener à la poursuite de la "vrérité" en revenant sur les pas des hommes à l'origine du "sale temps" . Road-movie post-apocalyptique, Enig Marcheur est une oeuvre profondément humaine qui s'interroge sur la survie, les croyances, la politique, la manipulation et l'espoir. Raconté avec les mots d'un enfant dans la seule langue qu'il connaît, ce livre offre un voyage intimiste d'une rare intensité dans des contrées menaçantes. Né en 1925 en Pennsylvanie, Russell Hoban est excentrique et haut en couleur, à l'image de ses livres. Récompensé pour son service durant la Seconde Guerre mondiale, il suit des études d'art avant de devenir illustrateur puis directeur artistique dans une agence de publicité, et d'oser, enfin, se consacrer pleinement à l'écriture d'albums exceptionnels, puis de romans d'envergure. Auteur prolifique, père de sept enfants issus de ses deux mariages, Hoban décline la puissance du lien père-fils dans nombre de ses livres. Brièvement confronté à la page blanche, il émigre à londres, où il retrouve l'inspiration et compose son chef-d'oeuvre : l'explosif Enig Marcheur, en 1980. Le monde, la civilisation et la langue ne sont plus que ruines dans ce roman post-apocalyptique où les personnages errent en quête de sens et de liberté. Décédé en 2011, Russell Hoban laisse derrière lui, en plus de grands classiques de la littérature, une communauté internationale de fans, qui, tous les 4 février, placardent leurs citations préférées au détour d'emplacements étonnants dans l'espace public.

09/2021

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Avocats

Code de l'avocat. Annoté & commenté, Edition 2024

A jour du nouveau Code de déontologie (prix de lancement de 40 jusqu'au 31/12/2023) Les + de l'édition 2024 : - Tous les textes essentiels relatifs à la profession d'avocat et d'avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation. - Corpus complet couvrant l'exercice de la profession dans tous ses aspects (juridique, social, fiscal...). - Jurisprudence complète sur l'ensemble du corpus. - Commentaires complets. - inclus : le Code en ligne, enrichi, annoté et mis à jour en continu. Le Code de l'avocat Dalloz présente tous les textes essentiels relatifs à la profession d'avocat (loi du 31 décembre 1971, décrets du 27 novembre 1991 et 12 juillet 2005, et Règlement intérieur national) et à la profession d'avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation. Il permet aux avocats ou aux étudiants appelés à le devenir de bénéficier d'un ensemble documentaire complet relatif à l'exercice de leur profession, sous tous ses aspects, à la fois juridique, déontologique, social ou fiscal. Outre une jurisprudence détaillée, un commentaire rédigé vient éclairer utilement l'ensemble de cette réglementation. Cette édition est à jour des textes les plus récents et notamment : les textes relatifs à la déontologie et à la discipline des officiers ministériels : ordonnance et décret du 13 avril 2022, décrets des 13 avril et 17 juin 2022, circulaire du 9 novembre et surtout décret du 1er mars 2023 relatif au code de déontologie des avocats au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation et le réglement professionnel des avocats au Conseil d'Etat et a la Cour de cassation, en vigueur le 2 mai 2023 ; l'ordonnance du 8 février 2023 relative à l'exercice en société des professions libérales réglementées ; le règlement intérieur du CNB applicable au 1er janvier 2022 ; les décisions à caractère normatif des 11 mars et 9 décembre 2022 portant sur la parentalité dans le contrat de collaboration et la féminisation des titres et fonctions ; le décret du 30 juin 2022 modifiant le décret du 27 novembre 1991 organisant la profession d'avocat. L'ensemble est enrichi d'un vaste commentaire synthétique et d'annotations de jurisprudence exhaustives.

10/2023

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Droit administratif général

Code de justice administrative, Code des juridictions financières 2024, annoté et commenté. 8e édition

A jour du nouveau régime de responsabilité financière des gestionnaires publics. Les plus de l'édition 2024 : - Intègre le nouveau régime de responsabilité financière des gestionnaires publics ; - commentaires pédagogiques et complets de spécialistes de la matière ; - Inclus : le Code en ligne, enrichi, annoté et mis à jour en continu. Le Code de justice administrative Dalloz rassemble dans un même ouvrage les dispositions réglementant les procédures administratives contentieuses enrichies de bibliographies, d'annotations de jurisprudence et de commentaires explicatifs : le code officiel, les textes relatifs au tribunal des conflits, le code des juridictions financières et les règles relatives aux gestionnaires publics. Le Code officiel et les dispositions relatives au tribunal des conflits sont enrichis de bibliographies, de commentaires explicatifs et d'annotations de jurisprudence. De même, les dispositions du Code des juridictions financières et les règles relatives au comptable public font l'objet de riches annotations de jurisprudence et de bibliographies. L'édition 2024 est notamment à jour des textes suivants : - le décret n° 2023-10 relatif aux procédures orales d'instruction devant le juge administratif ; - le décret n° 2022-1605 portant application de l'ordonnance n° 2022-408 du 23 mars 2022 relative au régime de responsabilité financière des gestionnaires publics et modifiant diverses dispositions relatives aux comptables publics ; - le décret n° 2022-1604 relatif à la chambre du contentieux de la Cour des comptes et à la Cour d'appel financière et modifiant le code des juridictions financières ; - la loi n° 2022-1089 du 30 juillet 2022 mettant fin aux régimes d'exception créés pour lutter contre l'épidémie liée à la covid-19 ; - l'ordonnance n°2022-1521 du 7 décembre 2022 étendant aux collectivités relevant de l'article 74 de la Constitution et à la Nouvelle-Calédonie les dispositions de la loi n° 2022-217 du 21 février 2022 relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale ; - le décret n° 2022-1243 du 16 septembre 2022 modifiant divers textes pour tenir compte de l'autorisation de mise en oeuvre du traitement de données à caractère personnel dénommé " SIRCID " ...

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Musique, danse

Dans la lumière de Heifetz. Entretiens avec Antonin Scherrer

Né à Paris en 1949, Pierre Amoyal a le violon dans le sang. Un sang où coule un peu de Russie et un peu d'Afrique du Nord séfarade, et surtout beaucoup de passion. Faire de la musique constitue dès son plus jeune âge une idée fixe. Pendant que ses camarades jouent dehors, lui fait ses gammes, ses études, brûle les étapes : Premier prix du Conservatoire de Paris à... 12 ans ! Il aurait pu étudier avec David Oïstrakh : il a choisi Jascha Heifetz et la côte ouest des Etats-Unis. Un géant pour un autre. Cinq années d'immersion, dont il vibre encore et vibrera sans doute jusqu'à son dernier souffle. Révélation, discipline, idéal. Rencontré en février 2014 dans son pied-à-terre de Lausanne, ville de coeur et d'adoption, Pierre Amoyal aurait pu se contenter de filer les grands noms et les salles prestigieuses qui ont jalonné sa carrière depuis ces années décisives, citer Karajan, Solti, Boulez, Ozawa : il préfère nous parler de ses derniers coups de foudre comme professeur, du présent. Après vingt années au Conservatoire de Lausanne, il vit depuis peu une nouvelle aventure pédagogique au Mozarteum de Salzbourg, sur les traces d'un autre grand violoniste : Sándor Végh. Transmettre : une évidence pour lui. On suit avec bonheur les concerts de la Camerata de Lausanne qu'il a fondée en 2000, où il joue comme il enseigne : debout, en cercle, primus inter pares. Il y a bien sûr le "Kochanski", sublime Stradivarius de 1717 sur lequel joue Amoyal. On connaît l'histoire du vol de l'instrument sur les routes d'Italie et sa réapparition rocambolesque qui a d'ailleurs fait l'objet d'un livre. Ce livre-ci se veut un face-à-face intimiste et vivant à la fois, suivant les portées d'une partition toujours en mouvement. A 65 ans, Pierre Amoyal semble encore un jeune homme : la musique conserve. Et plus encore peut-être que la sienne : celle des autres - de ces violonistes en herbe qui le portent jour après jour et auxquels il transmet sans relâche les préceptes sans prix qui lui ont été légués par Heifetz et, à travers lui, par le père de la grande école russe de violon Leopold Auer.

11/2014

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littérature ukrainienne

Hommage à l'Ukraine

Le 24 février 2022, quand l'armée russe a envahi l'Ukraine, la stupeur et la tristesse ont saisi le monde entier. Ont commencé à affluer dans nos médias des noms qui, jusqu'ici, ne nous étaient guère familiers, teintés de la couleur des combats et de la tragédie : Boutcha, Marioupol, Kharkiv, la mer d'Azov, Dnipro... Mais que connaissons-nous vraiment de ce pays voisin ?

Terre d'au-delà des Carpates, où les rivières coulent à travers des forêts et des steppes, l'Ukraine est aussi un pays à la culture millénaire, doté d'une scène littéraire foisonnante, encore trop peu connue en France. Nous avons donc demandé à quinze autrices et auteurs ukrainiens, de tous âges, tous milieux et toutes régions, russophones et ukrainophones, de nous raconter le lieu qui, pour eux, symbolise "leur" Ukraine. Ainsi, Kateryna Babkina nous parlera de Bakota, un village partiellement englouti par un lac de barrage dans la région de Ternopil. Artem Tchekh confrontera la Polésie, région du nord de l'Ukraine où il combat aujourd'hui et celle de Tcherkassy où il a grandi, l'enfance et l'âge adulte, la guerre et la paix.

Le poète Boris Khersonsky évoquera la ville d'Odessa tandis que Lyubko Deresh nous entraînera dans la péninsule de Trakhtemyriv, sur le Dniepr, connue pour être l'Atlantide ukrainienne. Anastasia Levkova racontera la Crimée à travers les témoignages qu'elle a recueillis des Tatars de Crimée réfugiés en Ukraine depuis l'annexion de 2014. Petro Yatsenko brossera le portrait de Kriukivshchyna, une de ces villes cossues de la banlieue ouest de Kyiv qui représentaient une forme de rêve ukrainien et qui se sont retrouvées confrontées en quelques jours à la violence de l'invasion russe. Et bien d'autres encore...

Dirigé par Emmanuel Ruben et remarquablement traduit par Iryna Dmytrychyn, ce recueil de textes inédits permettra aux lecteurs français d'appréhender l'Ukraine contemporaine à travers la littérature. Traduit de l'ukrainien et du russe par Iryna Dmytrychyn Préface d'Emmanuel Ruben et Iryna Dmytrychyn Ouvrage publié sous la direction d'Emmanuel Ruben

10/2022

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Actualité et médias

Pandémopolitique. réinventer la santé en commun

La crainte a hanté tous les esprits lorsque la pandémie est devenue une menace d'ampleur pour le système de santé français, en février 2020. Allons-nous devoir trier les malades ? Si la réorganisation des services hospitaliers et la mobilisation des soignants ont écarté le spectre du débordement à l'italienne, il y a bien eu triage. Car il existe toutes sortes de triage en médecine et en santé : triage économique quand on décide de la tarification à l'activité ; triage des ressources matérielles quand on décide de qui devra bénéficier, en priorité, de la distribution des masques de la réserve d'Etat ; triage politique quand on décide des dispositifs permettant que le futur vaccin contre le SARS-Cov2 reste un bien commun accessible à toutes et tous.
La crise résultant de la pandémie de Covid-19 a révélé l'importance et la diversité des pratiques de priorisation dans nos systèmes de santé. Elle nous donne l'occasion d'en analyser les présupposés, les mécanismes et les conséquences pour réfléchir sur les relations entre besoins, ressources et politiques, ainsi que la façon dont il serait bon de, collectivement, les réinventer. Ce qui s'est passé entre janvier et l'été 2020 a montré que la lutte contre la pandémie, les pénuries, l'importance prise par le travail de soin et les faiblesses de la santé publique résultaient de choix contraints par les politiques néolibérales mais aussi de politiques plus générales, ancrées dans les habitudes et pratiques de la technocratie sanitaire ; des politiques qui font la part belle à l'innovation technologique et à la mondialisation des marchés, délégitiment les dépenses pour la santé publique et oscillent entre tentation autoritaire et individualisation des responsabilités.
Ces orientations ne sont pas inévitables. Ce qui s'est passé dans divers lieux de soin, certaines réponses trouvées hors de France, en particulier en Asie, les initiatives prises par les patients, leurs proches, les communautés dessinent des alternatives. Elles sont placées sous le sceau de la lutte contre les inégalités et les discriminations, des besoins des communautés, du commun et de l'écologie.
Elles supposent non pas la disparition des priorités, mais leur redéfinition sur une base démocratique pour donner à voir un horizon soutenable, solidaire et juste en santé.

01/2021

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Biographies

Victor Hugo

Victor Hugo naît avec son siècle, le 26 février 1802. Il connaît tous les honneurs, légion d'honneur à 23 ans, Académie française à 39 ans, pair de France à 43 ans. Admiré par Chateaubriand, il devient le chef des romantiques, et Notre-Dame de Paris, en 1831, lui apporte la célébrité. Après la révolution de 1848, il est élu représentant à l'Assemblée législative. Le spectacle des injustices sociales accélère sa métamorphose politique. Opposant irréductible au Second Empire, il connaît un exil de dix-neuf ans, avec Juliette Drouet, sa fidèle compagne. Les Misérables, en 1862, sont un succès planétaire et ils sont traduits dans le monde entier. De retour à Paris, ses combats l'habitent : l'amnistie des communards, l'instruction des enfants, la peine de mort, la liberté, la paix, la défense du patrimoine... Il est élu sénateur en 1876. Sa vie familiale est une tragédie : folie et mort de son frère Eugène, trahison d'Adèle, mort de sa fille Léopoldine et de ses deux fils. Le seul enfant qui lui survivra est Adèle, enfermée à l'asile, mais Georges et Jeanne, ses petits-enfants, sont une source de réconfort et d'inspiration infinie. Les Parisiens fêtent son 80e anniversaire. A sa mort, le 22 mai 1885, la République offre pour la première fois à un poète des funérailles nationales. Deux millions de personnes l'accompagnent au Panthéon. Un mythe Victor Hugo ? Oui, par la dimension colossale de son oeuvre littéraire et graphique et par sa vie, mêlée aux soubresauts violents du XIXe siècle, du Premier Empire à la IIIe République. L'étude de sa postérité éclaire le précurseur des Etats-Unis d'Europe. Commémorations et citations le célèbrent. Son nom est partout, il est donné à des établissements scolaires, rues et places. Dans toutes les langues, ses romans et pièces de théâtre sont adaptés au cinéma, à la télévision et dans des comédies musicales. En 2020, la cérémonie d'hommage à Samuel Paty, le professeur assassiné, s'est faite au pied de la statue de Victor Hugo, dans la cour de la Sorbonne. Le symbole est puissant.

11/2021

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Photographie

Fisheye n°58 : Équilibre - Mars 2023

Ce numéro de printemps célèbre plusieurs anniversaires et met en avant un cahier central entièrement en noir et blanc. Si les 10 ans de Fisheye s'affichent en quatre par trois dans les couloirs du métro parisien en exposant une dizaine d'artistes publiées dans le magazine depuis le début de l'aventure, on trouvera aussi, en avant-première, un focus sur le quotidien Libération qui, lui, fête ses 50 ans avec un superbe livre et une exposition à venir. On célèbre un autre cinquantenaire avec l'édition d'un ouvrage sur Diane Arbus, disparue il y a un demi-siècle. Enfin, ce 24 février - alors que ce numéro est en impression - marque le premier anniversaire de la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine. Michel Slomka et ses images satellites en noir et blanc nous conduisent à réexaminer les Topographies de ce pays scarifié. Le noir et blanc s'étend à l'ensemble des portfolios de ce numéro, avec une sélection particulièrement éclectique. Outre les "paysages inversés" dudit Michel Slomka, on découvrira les Humeurs belges de Jacques Sonck qui croque depuis des années ses compatriotes dans les rues de Bruxelles, Namur et Gand avec une malice teintée de surréalisme. Sur un tout autre registre, Bastiaan Woudt compose de superbes images de mode dans lesquelles la lumière lui sert à cacher pour mieux révéler. Lucie Hodiesne Darras s'est, elle, attachée à rendre compte au plus juste de la vie quotidienne de son frère Lilou, atteint d'autisme, dont elle fait une rockstar. Un travail qui s'accompagne d'un livre aux éditions Fisheye. On trouve chez Sophie Gabrielle un univers intriguant qui explore ses peurs indicibles sur le cancer et la maladie, une manière "intime et universelle" de traduire ce qu'elle ressent. Enfin l'Histoire est de nouveau présente à travers le Palimpseste bulgare de Martin Atanasov qui n'hésite pas, à travers ses collages, à composer des télescopages critiques qui nous questionnent notamment sur le matérialisme et l'amnésie de notre époque. Sans oublier nos autres rubriques, nos coups de coeur ainsi que nos sélections de livres et d'expositions qui devraient vous aider à garder l'oeil ouvert, vif et curieux.

03/2023

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Histoire internationale

Albert & Elisabeth. Le film de la vie d'un couple royal

Un regard inédit sur l'un des couples le plus emblématiques de la monarchie belge : Albert et Elisabeth. Albert, un cinéphile averti C'est à la fin du XIXe siècle que le cinéma fait ses débuts. Alors jeune prince, le futur roi Albert est un cinéphile enthousiaste et averti. Rien d'étonnant dès lors que ce soit sous son règne que des films commencent à mettre en scène le couple royal. Contrairement à Léopold II, Albert et Elisabeth cultivent volontiers une image publique et glamour, avec aisance et maladresse, ce qui les rend proches du peuple. Ils aiment à se montrer et à entrer en contact avec la population : pour les cinéastes, ils sont un thème idéal. Une vie filmée Le roi Albert saisit rapidement toutes les opportunités que le cinéma peut lui offrir. Des premières images de son ascension au trône jusqu'à son décès tragique en février 1934, on dispose de quantités incroyables d'images tant en Belgique qu'à l'étranger. Du Brésil à Versailles, le roi et la reine visitent le monde et reçoivent également quantités de chefs d'Etat au lendemain de la guerre. L'Histoire au-delà de l'image Si l'image montre beaucoup, elle n'est pas tout. Certains thèmes développés dans cet ouvrage n'ont guère été filmés. Ainsi dispose-t-on d'assez peu d'images filmées du roi pendant la guerre ou encore de ses voyages au Congo. De même, si le roi aime à se montrer, cela nous en apprend peu sur le fonctionnement réel de l'institution monarchique ou ses rapports avec les autres organes de pouvoir. De façon à offrir un aperçu synthétique du fonctionnement de la monarchie dans ses aspects privés et publics, le livre explore diverses facettes de la vie du souverain (chef d'Etat protocolaire, chef des armées, promoteur des sciences, cinéphile, etc.) et du couple royal. Un livre et une exposition Cet ouvrage enrichit et prolonge l'exposition "Albert & Elisabeth, Le film d'une vie". A travers les contributions des meilleurs spécialistes de la question, il nous offre un regard nouveau sur la monarchie et sur le couple le plus emblématique qui l'a incarné : Albert et Elisabeth.

08/2014

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Littérature étrangère

Anne-Bäbi Jowäger. Ses expériences de ménagère et de guérisseuse

Après les quatre romans de Jeremias Gotthelf parus à L'Age d'Homme (Uli le valet de ferme, L'argent et l'Esprit, Le miroir des paysans et Uli le fermier), ainsi que sa fascinante histoire intitulée L'araignée noire, voici l'autre chef-d'œuvre romanesque du " Tolstoï suisse " : le portrait de la guérisseuse Anne-Bäbi Jowäger, et, au travers d'elle, de tout un monde campagnard tissé de superstitions, de croyances, de rites, s'accommodant du mal mais tendant toujours vers le bien ; bref, de cette humanité brute que l'ère moderne a fait disparaître. Outre sa valeur romanesque incontestable, Anne-Bäbi Jowäger constitue bien davantage qu'une mine d'informations sur les mœurs paysannes : il s'agit en définitive d'une ample symphonie tellurique, aux mouvements si puissants que nul n'y peut rester indifférent. Paraissant dans une traduction intégrale de Raymond Lauener, ce joyau de la littérature universelle vient marquer, en 2004, les cent cinquante ans de la mort de Gotthelf. Comme l'a écrit Walter Muschg, " Anne-Bäbi n'est pas méchante, mais son despotisme bestial pèse comme un cauchemar sur les siens. Il lui manque toutes les qualités d'un être humain noble : la raison, l'amour, la sérénité de l'âme ; elle n'est pour ainsi dire que la matière première nécessaire à un être humain. D'une authentique primitivité, elle est pieuse aussi, possédée de la foi en l'efficacité de forces surnaturelles et insaisissables. Anne-Bäbi repose d'une manière si inébranlable dans cet aveuglement froid, qu'il n'y a pas moyen de l'en libérer. Quand elle commence à reconnaître les fautes que sa déraison lui a fait commettre, elle n'est pas poussée, en bonne chrétienne, à la pénitence ni à la moralisation. " Le personnage d'Anne-Bäbi n'a aucun équivalent dans la littérature européenne ; la naïveté propre à sa condition, ses connaissances exactes du peuple ou encore la justesse de son jugement sur le caractère humain sont admirables. En somme, la nature primitive que l'on décèle chez cette paysanne n'est autre qu'une dignité humaine érigée par Gotthelf en une valeur universelle.

09/2004

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BD tout public

Une île à la mer

Quand Jean-Marc Marq, l'homme d'affaires, rencontre Jérôme Petitpas, le poète, on se dit rapidement que ces deux-là ne vont pas avoir forcément grand-chose à se dire. Oui mais voilà, la rencontre a lieu sur une minuscule île déserte où tous deux sont naufragés... Jérôme Petitpas est là depuis plusieurs années, tous ses compagnons d'infortune se sont noyés ou ont été mangés par les requins. Jean-Marc Marq vient juste de rejoindre l'île à la nage. Pour le paraphraser, on peut dire que "la journée commence plutôt mal". C'est une aventure probablement palpitante qui commence sur quelques mètres carrés de sable agrémentés d'un unique palmier... Une île à la mer, nouvelle perle de l'hilarant Nicolas Poupon se présente comme un huis-clos opposant deux conceptions antagonistes du monde, où deux personnes, que tout semble opposer, sont obligées de composer ensemble face à l'hostilité du lieu et des événements. Ça s'appelle la coopération, c'est paraît-il l'une des caractéristiques de l'espèce humaine, reste à savoir si ça marche... Le récit a été pré-publié dans la revue Aaarg ! L'auteur Né en 1972 d'un père et d'une mère, Nicolas Poupon fête dès 1973 son premier anniversaire. Par la suite, il déçoit un peu et ne fait plus rien d'intéressant jusqu'à ses 19 ans. A cet âge, lui vient la grande pensée de sa vie : "Tant qu'à rien faire, autant faire quelque chose". Il choisit le dessin. Très vite il rêve d'art, mais finit par échouer lamentablement dans le monde de la Bande Dessinée. Après une première partie de carrière glorieusement intime, il cède aux sirènes du capitalisme mondialisé, et tente de signer avec tous les gros éditeurs qui croisent son chemin. Il y parvient parfois. Quarantaine oblige, il se rêve à nouveau rebelle et indépendant, et dans une crise de délire romantico-adolescent sonne à la porte des éditions 6 Pieds Sous Terre, "pour créer ensemble". Bien connues pour leur caractère social et leurs ouvres de charité, celles-ci décident de satisfaire cette envie pressante et de sortir en février 2017 : Une île à la mer, entretenant le malheureux dans l'illusion de sa jeunesse perdue.

02/2017

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Histoire internationale

Le Wasat sous Moubarak. L'émergence contrariée d'un groupe d'entrepreneurs politiques en Egypte

Légalisé le 19 février 2011, au lendemain de la révolution égyptienne, le Wasat a une histoire qui remonte à 1996, lorsqu’une poignée de jeunes Frères musulmans dissidents ont cherché à créer un parti politique moderne, ouvert aux femmes et aux chrétiens. Cet ouvrage, publié avec le soutien de Sciences-Po Lyon et du laboratoire Triangle (UMR 5206 du CNRS), revient sur les quinze années durant lesquelles ce parti est demeuré cantonné à un entre-deux juridique, qui lui barrait l’entrée de la scène politique légale. Cette situation illustre les blocages qui ont marqué l’Egypte durant cette période correspondant à la seconde moitié du règne de Hosni Moubarak. Les membres du Wasat y sont appréhendés comme un groupe d’entrepreneurs politiques, désireux de devenir des politiciens professionnels, mais contrariés dans cette ambition par le corset juridique établi par le régime pour encadrer la vie politique. Cherchant à se spécialiser dans l’activité politique, et tournant en conséquence le dos aux volets caritatifs et religieux de l’action des Frères musulmans, les fondateurs du Wasat s’inscrivent dans une logique post-islamiste, en ceci qu’ils ont renoncé au projet globalisant qui sous-tend l’idéal de l’Etat islamique. Tenus à l’écart de l’arène politique, ils mettent ce temps à profit pour renforcer leurs liens avec les intellectuels du "nouveau courant islamiste", et puiser dans la production idéologique de ces derniers de quoi alimenter leur propre offre programmatique, dans l’optique d’une libéralisation à venir du marché électoral. Parallèlement, ils agissent de concert avec les autres forces de l’opposition pour tenter de contraindre le régime à davantage d’ouverture, notamment lors de l’épisode de contestation orchestré par le mouvement Kefaya à l’approche des élections de 2005. Basé sur une enquête de terrain et l’analyse du discours des acteurs étudiés, cet ouvrage décortique les relations que le Wasat entretient avec son environnement, et met en évidence l’évolution qu’il a connue au cours de ces quinze années, tant dans la composition de ses organes directeurs que dans le contenu de son offre programmatique. Ce faisant, il ouvre également des pistes à la compréhension des changements politiques survenus en Egypte depuis janvier 2011.

02/2013

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Sciences politiques

Démocratie malienne et dialogue constitutionnel (1991-2007). La quête d'un Etat de choix

Depuis qu'en 1989 une vague démocratique a commencé à balayer l'Afrique, 57 nouvelles Constitutions ont été adoptées dans 41 pays africains. Une poignée d'entre elles, seulement, a permis de jeter les bases d'Etats réellement plus démocratiques. l e succès des transitions démocratiques ne tient pas seulement à la transformation des règles de la gouvernance sociétale, objet de l'écriture de nouvelles Constitutions, mais aussi au renforcement de la légitimité des gouvernements et des institutions. Après des années de pouvoir excessif et centralisé, la construction d'Etats postcoloniaux démocratiques demeure toujours un immense défi. A propos du Mali, ce livre se propose de montrer comment "délibération" et constitutionnalisme" peuvent être mis en oeuvre dans une société en transition, et comment un processus de constitutionnalisme est essentiel pour assurer la légitimité des institutions et du pouvoir. Pour la période 1990-2011, la République du Mali a été un des exemples les plus cités d'une démocratie réussie. Ce pays pauvre, ethniquement divisé, essentiellement musulman, semblait cumuler toits les obstacles. Pourtant, le dialogue constitutionnel y a servi de laboratoire à une démocratie délibérative. L'entrée en crise du Mali au cours de l'année 2012, puis l'aggravation du conflit dans la région Nord du pays début 201.3 n'effacent pas l'intérêt de l'ouvrage de Suzanne Wing sur l'expérience des années étudiées. Il reste au contraire utile pour affronter les nouveaux défis. Comme l'écrit Comi Toulabor : "Les acteurs sont préoccupés par le Mali post-conflit, mais ils n'ouvrent aucun débat public sur la dimension constitutionnelle qui a généré la crise. Tout se passe comme si la reconduction de la Constitution du 25 février 1992 suffisait à conjurer les mauvais sorts de son inobservance. Pour éviter de recourir à de vieilles recettes, le nouveau dialogue doit avoir le courage de se pencher sur les pratiques constitutionnelles, et le citoyen malien doit pouvoir se constituer en associations indépendantes qui veillent à ce que la Constitution de la République ne soit pas une fiction couchée sur du papier glacé, mais devienne une réalité vivante".

06/2013

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Littérature française

Les prémices - volet 3- les Exilés de L'Arcange

Série les Exilés de l'Arcange - Dans ce récit parfois cruel, où se mêlent haine, fanatisme, manipulations et vengeance, une saine émotion, parfois même la drôlerie et l'espoir sont toujours palpables. Les exilés... c'est nous, les Montazini L'Arcange c'est notre ferme Et l'histoire c'est moi qui la raconte... enfin presque... La saga des Montazini, l'histoire d'un exil en Sud-ouest : Nous sommes le trois février 1930, cheveux au vent, nous découvrons notre nouveau pays. Maintenant j'en suis certain, papa a fait le bon choix. Je m'imaginais avoir atteint un monde préservé, un monde sécurisé où les jours ne pouvaient que s'écouler heureux. J'avais l'impression qu'ici, les tourments ne pouvaient plus nous atteindre. Je savais que du ciel, maman nous regardait, et je savais qu'elle était heureuse de nous savoir là. L'émotion me submergea, mes yeux s'embuèrent. Je me tournai, espérant que Mariéta ne me surprenne pas. Moins de dix secondes plus tard, je sentis les bras de ma soeur me serrant très fort. En France, l'histoire commence en 1930, pour faire une pause, cinq tomes plus tard en 1947, au lendemain de la guerre. Tout au long de ces presque vingt années, la vie des Montazini n'est jamais simple. Le sort, le mauvais, mais aussi le bon, semble se complaire à jouer avec eux. Malgré ses déboires, la famille tient bon le cap et fait face. La ferme de L'Arcange, dans laquelle elle se retrouvera peu de temps après son arrivée en France, joue un rôle essentiel. Cette maison, au nom mythique, sera l'occasion pour Michel ZORDAN d'ouvrir de multiples parenthèses pour remonter dans un passé souvent tumultueux. Le destin ne peut toutefois pas s'acharner une vie durant. Derrière les gros nuages, le soleil n'attend souvent qu'une occasion pour briller à nouveau. Avec "les Prémices" c'est le troisième volet de la saga des Montazini qui sort en librairie. Nous sommes en 1933... Depuis janvier Adolf Hitler et le parti nazi sont au pouvoir en Allemagne...

05/2011

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Religion

Biographie d'Yvonne-Aimée de Malestroit (1901-1951). Tome 4, La grande épreuve et les gloires (1932-1946), L'irrésistible ascension

Ce livre évoque l'irrésistible promotion de Mère Yvonne-Aimée durant la période cruciale de sa vie. Ses charismes reconnus, son rayonnement la font nommer, avec dispense d'âge, maîtresse des novices, puis Supérieure locale et enfin générale de la Fédération des Augustines hospitalières qu'elle a fondée. La guerre de 40 est, pour elle, l'heure de toutes les épreuves. Elle fait des prodiges pour accueillir le flot des réfugiés et des blessés. Le 5 juillet 1941, elle reçoit, devant témoins, la plus haute grâce mystique, accompagnée de signes remarquables. Dans son couvent, occupé par les Allemands, elle accueille le Général en chef de la Résistance de l'Ouest et les blessés, maquisards et parachutistes, avec un sang-froid qui les sauve. Elle rencontre en même temps ses pires épreuves, prédites depuis 20 ans : En février 1943, à Paris, la Gestapo l'arrête et la torture ; quelques mois après, en mars-juin 1943, un prêtre ami interprète ses réussites comme fruit d'un pacte avec Satan, et prépare un procès pour la déposer. En 1944, les menaces allemandes s'aggravent. Malestroit est miné, promis au sort d'Oradour, mais le départ précipité des occupants permet d'éviter le drame. Avec la Libération, elle surmonte tous les obstacles et accueille, dans la simplicité, la gloire civile et la reconnaissance religieuse. Le 22 juillet 1945, . le Général de Gaulle vient à Vannes la décorer personnellement de la Légion d'Honneur. Il reste en relation avec elle jusqu'à sa mort. Mais elle relativise : "Résistance, connais pas, conclut-elle. Nous avons pratiqué la charité". Pie XII reconnaît et généralise le modèle collégial de Fédération promu par elle, en avance sur le Concile, alors qu'il était refusé depuis longtemps. Le pape reçoit Mère Yvonne-Aimée à Rome en 1946. Quelques intimes sont alors témoins d'une transfiguration qui atteste que le ciel est à l'unisson. Ce livre est concret et passionnant. Ce qu'il évoque paraissait aux auteurs eux-mêmes invraisemblable, mais la rigueur et l'authenticité des témoignages convergents qui étayent ce livre, le rendent incontestable.

12/2001

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Critique littéraire

Béraud

Le destin d'Henri Béraud est fascinant car il tient tout entier dans le demi-siècle précédent : la guerre de 14 avec les amitiés définitives ; la Révolution bolchevique et le fameux reportage Ce que j'ai vu à Moscou ; les scandales de la IIIe République, le 6 février 1934 et les éditoriaux fracassants de Gringoire ; la montée des totalitarismes et Faut-il réduire l'Angleterre en esclavage, ce cri qui eut tant d'échos ; etc. Pourtant, ne retenir de Béraud que l'œuvre polémique et politique, celle des années trente et quarante, ce ne serait pas restituer le personnage. Mais, ne retenir de lui que l'œuvre régionaliste lyonnaise, celle de sa jeunesse, quand il était l'ami des peintres, quand il peignait lui-même, ne le restituerait pas davantage, et cela reviendrait à le mutiler. Dans ce Béraud Qui suis je ? l'auteur a voulu présenter un autre Béraud, plus complet, et, surtout, plus complexe, un Béraud dont la caractéristique fut, sans doute, d'être le chef de file le plus représentatif d'une école littéraire et journalistique que l'on pourrait qualifier de " populiste ". Le jeune Béraud a entraîné dans son sillage lyonnais les Albert Londres, Charles Dullin, Gabriel Chevallier, Marcel Achard. Les amis qu'il se fait à Paris s'appellent Jean Galtier-Boissière, Joseph Kessel, Francis Carco, Pierre Mac-Orlan, Roland Dorgelès, Marcel Prévost, Henri Jeanson, Edouard Helsey, André Billy, Louis Jouvet, Marcel Pagnol ou, encore, les peintres Villebmuf, Oberlé, Dignimont, Touchagues, etc. Béraud est l'authentique chef de file de cette école, et sa Croisade contre les longues figures montre bien cette ligne de fracture qui partage irrémédiablement les lettres françaises avec, d'un côté, les " gallimardeux ", les " gidards " et, de l'autre, ses amis à lui, bons vivants, gouailleurs et sachant lever le coude autant qu'il est souhaitable. Ce sont des écrivains très français, avec tous les excès - de langue et de plume - que cela peut signifier. Et telle est sa biographie : celle d'un homme qui aimait Wagner et le beaujolais mais pas les Anglais ni les " métèques ", comme Céline et quelques rares autres.

10/2003

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Romans historiques

La poudrière d'Orient Tome 1 : L'enfer des Dardanelles

Marseille, février 1915 : Sur la Canebière, Paul Raynal essaie de se frayer un chemin jusqu'à son campement. Le petit gars de Septfonds en Quercy ignore tout de son avenir. Il imagine au pis un embarquement pour le .Maghreb. Comment pourrait-il deviner -- avec son drôle de casque colonial fabriqué par son chapelier de père - qu'il est en route pour l'enfer des Dardanelles, embringué dans la sanglante expédition navale décidée par Churchill contre les Turcs ? Quand il monte à bord du Biên Hoa, il ignore également que son sort est désormais lié à celui de trois compagnons de souffrance : Edmond Vigouroux, natif de Limoux, intégré dans les zouaves ; André Broennec, de la presqu'île de Morgat, radio du cuirassé Bouvet ; le sergent-chef Émile Duguet, niçois et artilleur. Tous quatre ont des visages d'enfants : quatre gamins de la France rurale, quatre fils de la république, quatre garçons attachés au pays natal. Ils n'ont rien de guerrier mais ils vont à la guerre. Ils s'apprêtent à découvrir, d'un coup, la beauté des déserts et la fureur des combats, le rêve oriental et la soif sous des ciels de feu, l'amour, la malaria, le naufrage en mer, la peur. C'est un corps expéditionnaire à bout de forces qui rejoint la Royal Navy à Lemnos puis à Alexandrie. Au Caire, tenus à l'écart de la stratégie conçue par sir fan Hamilton, les officiers français tentent en vain d'obtenir des informations et se laissent envoûter par les délices de la vie nocturne. Le dancing du Sheperd's Hotel voit défiler le ban et l'arrière-ban : Rockfeller qui a l'œil sur la manne pétrolière, les marchands d'armes de tout poil, les négociants de coton venus vendre leur récolte aux Allemands pour fabriquer la poudre à canon, la sublime cantatrice Lucia Signorelli espionne à ses heures, Richard Barlett arrogant reporter pour le Sunday Times, ou Lawrence d'Arabie. Les dés ont roulé, pour Paul Raynal et ses copains, et la guerre d'Orient aura bien lieu : une barbarie moderne où ces enfants qu'on dit soldats n'ont plus qu'à tomber sous la bataille, sans savoir pourquoi ni sous quel drapeau.

02/2004

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Sports

Pour l'amour du jeu. Où va le foot français ?

De cinq années de disette en coupe d'Europe à deux finales en 2004 pour les clubs ; du plus beau doublé de l'histoire du foot à une qualification laborieuse pour la Coupe du monde 2006... Vous aussi, vous avez du mal à vous habituer aux montagnes russes que nous impose depuis dix ans le football français ? Alors ce livre est fait pour vous. La gueule de bois qui a suivi l'ivresse des années 1998-2000 n'en finit pas, et l'équipe nationale n'est pas seule en cause : hormis une belle percée de Monaco en 2004, puis de Lyon en 2006 en Ligue des champions, les clubs français ont peu à peu décroché du peloton de tête du foot européen. Les professionnels - et ils sont de plus en plus nombreux - veulent croire que cette crise est passagère, et avancent que les conditions d'une renaissance du foot français sont désormais réunies : fin 2004, la Ligue vendait ses droits de transmission télévisée pour la somme astronomique de 600 millions d'euros par an, faisant ainsi de la L1 le championnat le mieux doté d'Europe, et depuis le mois de février 2005, un nouveau président est installé à la tête de la Fédération française de football, avec l'intention déclarée de mettre de l'ordre dans la maison. C'est qu'il y a urgence : dix ans après l'arrêt Bosman, la crise est multiforme. En s'appuyant sur sa connaissance intime des hommes, des clubs, des sources de financement et des ressources en talents qui structurent ce sport roi, Jean-Philippe Bouchard répond à onze questions clés : Pourquoi l'équipe de France s'est-elle effondrée ? La relève est-elle prête ? Y a-t-il toujours un modèle français en matière de formation ? Les sélections nationales sont-elles en danger ? Quel est le niveau du championnat de France ? Les clubs français peuvent-ils lutter au niveau européen ? Quelles solutions au manque de ressources ? Quelles tendances les clubs vont-ils suivre ? Comment le statut du joueur va-t-il évoluer ? Racisme, agents ripoux, arbitres malmenés : quel poids accorder aux dossiers noirs ? Le foot reste-t-il un jeu ?

01/2006

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Développement durable-Ecologie

Histoire humaine et comparée du climat. Tome 2, Disettes et révolutions (1740-1860)

A mesure que progressent les techniques agricoles et que se perfectionnent les transports, les effets du petit âge glaciaire (que connaissait l'Europe depuis 1300) se font moins impitoyables que durant les premiers siècles de l'époque moderne. Certes, la famine ne disparaît pas tout à coup - l'Irlande la connaît encore dans les années 1840 -, mais on n'observe plus au même degré les hécatombes climatiques - et par conséquent épidémiques - de naguère. Disettes classiques et disettes larvées n'en continuent pas moins d'agir sur la vie des sociétés : hivers froids ou humides, printemps pourris, étés caniculaires (" échaudage " des blés) ou au contraire étés pourris, et jusqu'aux éruptions volcaniques à l'autre bout de la planète (le Tambora en Indonésie, 1815), compromettent aisément de fragiles équilibres. Un peu moins de grains, et la cherté provoque des troubles. Faux ou vrai, les puissants sont accusés de profiter des circonstances, d'accaparer les subsistances, d'organiser la pénurie d'où les réactions populaires. Sans qu'il faille voir là un mécanisme imperturbable, il est patent que la mauvaise année-récolte 1788 a sa part dans le déclenchement des événements de 1789, que l'embellie frumentaire du Directoire et de l'Empire (jusqu'en 1810) correspond à une période de relative clémence des cieux ; que les Trois Glorieuses sont comme cernées par les difficiles années 1827-1832 ; que les soubresauts climatiques et disetteux de 1845-1846 sont à mettre en relation avec les révolutions de février-mars 1848 à Paris, puis à Berlin et à Vienne. A partir de 1860 et plus encore de 1900, le climat européen se réchauffe, comme le montrent le recul des glaciers alpins et, nettement plus précises, les mesures instrumentales enregistrées un peu partout. En outre, les navires à vapeur et le chemin de fer permettent d'importer du grain d'Amérique et de Russie. L'Humanité d'Occident se libère de sa dépendance millénaire face à l'aléa climatique. S'ouvre alors une autre " météo-histoire ", dont nous ne connaissons pas le terme ; pleine d'incertitudes, elle aussi (ce sera l'objet d'un troisième volume).

09/2006

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Histoire de France

L'Aigle et la Synagogue. Napoléon, les Juifs et l'Etat

On sait quelle œuvre pionnière a accomplie la Révolution française en établissant une stricte égalité juridique entre tous les hommes, en donnant aux protestants et aux Juifs la totalité de leurs droits civiques, et le Code civil, promulgué en 1804 par le Premier Consul, passe pour avoir consolidé à jamais ces principes. En ce qui concerne les juifs, pourtant, c'était sans compter sur les préjugés très prononcés de l'Empereur conseillé par les penseurs catholiques réactionnaires comme Bonald. Ne se met-il pas en tête, en effet, de convoquer une assemblée de " notables " à qui il enjoint de former un " Grand Sanhédrin " qui se réunit il y a deux siècles, en février 1807, et désignera un Consistoire central, bref des interlocuteurs plus faciles à surveiller auxquels il entend imposer des mesures discriminatrices concernant le mariage, la conscription, la liberté d'aller et de venir ou encore celle de s'établir ? Voilà une entorse de taille aux principes de 89 : les intéressés, feignant de l'ignorer, s'en tiennent au Code civil, désireux qu'ils sont de se conformer seulement à la " loi du pays " qui doit régir de la même manière tous les citoyens. Ils font même assaut d'éloges et célèbrent sans rire... la Saint-Napoléon ou chantent, dans d'innombrables poèmes et odes, la gloire impérissable de l'Aigle dont les ailes sont supposées les protéger. Mais l'Empereur ne s'arrête pas là. Par une série de décrets pris, en mars 1808, à l'instigation des franges les plus réactionnaires, il leur impose des restrictions juridiques allant à l'encontre de la loi commune, qui dénotent une franche hostilité à l'endroit de ceux qu'il qualifie de " sauterelles ", de " corbeaux " ou de " nouveaux féodaux " et autres amabilités qui feront, tout au long du XIXe siècle et jusqu'à Vichy, les délices des pamphlétaires antisémites. Ce qui est surprenant - réconfortant aussi - c'est d'observer que le haut personnel administratif de l'État (Conseil d'État, préfets...) traîne les pieds, voire s'oppose franchement, avec un courage admirable, au " décret infâme " ; c'est probablement même la seule défaite politique interne que l'Empereur ait dû essuyer.

01/2007

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Cinéma

Espace négatif

««Dieu merci, je suis athée», aimait à dire Bunuel dans l'une de ces boutades malicieuses dont il avait le secret, qui sert de titre à un tableau de Manny Farber en 1981. Peut-être faut-il nous en souvenir à notre tour pour pouvoir suivre ce dernier (aussi original comme peintre que comme critique), ainsi que sa compagne Patricia Patterson (elle a coécrit une partie de ce livre), sur la voie inattendue de la mobilisation aventureuse du cinéma et de ses auteurs, qui l'a mené de la découverte, dans les années cinquante, des «films souterrains» de Hawks, Fuller ou Siegel, alors méprisés par l'ensemble de la critique américaine, à la défense pas toujours évidente là-bas, dans les années soixante-dix, de ceux de Godard, Fassbinder ou Chantal Akerman. Mais peut-être faut-il surtout, plutôt que de rappeler une fois de plus ses combats longtemps solitaires en faveur des séries B et de leur style bas de casse (à l'encontre des prétentions arty d'un certain cinéma hollywoodien et européen), revenir aujourd'hui avec lui à ce qui, ici et là, n'a toujours pas été enseveli sous les oripeaux du Grand Art. En substituant ainsi à la transcendance «éléphant blanc» de l'auteur l'immanence «termite» de la politique, à la fixation sur le nom propre de l'un la ligne de fuite anonyme de l'autre, à l'avenir majoritaire du tout-à-l'auteur le devenir minoritaire des films eux-mêmes, aux filiations internes du cinéma les alliances externes avec le réel, aux héritages critiques de la cinéphilie les contagions cliniques des alliages artistiques, et aux invariants religieusement entretenus de la politique des auteurs les variations chaotiques de ses ritournelles funky, Manny Farber, le critique termite, a su faire flèche de tout bois pour s'en prendre au bois même de l'arbre de la cinéphilie, à ses racines les plus profondes autant qu'à ses branches les plus apparentes. Plus encore qu'un terrier, on l'aura deviné, la galerie termite est un rhizome en creux, en négatif, qui prolifère tel un bienheureux chiendent à l'orée, dans les interstices et sous la surface du bâti cinématographique.» Patrice Rollet.

03/2004