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Madame Bovary

Extraits

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Théâtre

L'ombre de Stella. Avec 1 CD audio

Rares sont les stars qui, après avoir éclairé une époque, défient le temps. Leurs noms s'éteignent comme des étoiles mortes. Stella Marco, dont le sien, connu de tous hier encore, a brillé en lettres de feu aux frontons des cinémas et des théâtres, est une héroïne de fiction, un amalgame de ces grandes vedettes qui, bien réelles, ont ému, fait rire et pleurer des générations. Leurs vies privées, plus facilement secrètes jadis qu'aujourd'hui, défrayaient la chronique en alimentant des rumeurs, parfois vraies et souvent fausses. Stella Marco a traversé trois décennies sur la corde raide, et survécu aux années maudites de l'Occupation qu'illustrèrent pour exemple Edwige Feuillère, Gaby Morlay, Elvire Popesco qui étaient alors des idoles nationales vénérées de tous les publics. Aujourd'hui oubliée, Stella s'éteint dans l'anonymat. Seule... enfin presque. Tapie à ses côtés, il y a Mylène Janvier (de son vrai nom Josette Puchaud), le témoin des bons et des mauvais jours, l'obscure, la sans grade, la groupie, tiraillée entre la passion et la jalousie que lui inspire son idole, l'ombre de Stella qui, dans un flot d'aveux se trahit et se délivre d'un secret qui l'étouffe. Denis D'Arcangelo, qui a imposé le personnage mythique de "Madame Raymonde", incarne avec maestria celui de Mylène Janvier (de son vrai nom Josette Puchaud), ombre de Stella Marco, la grande vedette qu'elle hait pour l'avoir trop aimée. Enfermé dans sa solitude par la mise en scène épurée de Thierry Harcourt, Denis D'Arcangelo ressuscite cette espèce de comédiens qui n'existe plus, jouant du coeur et des tripes, ceux que Jean Cocteau appelait les "monstres sacrés". Il change de sexe comme on change de costume, mais la métamorphose est intérieure, profonde, sans la moindre afféterie. Il pousse au paroxysme la confession de son héroïne, gouailleuse et tragique, sans jamais la travestir. Ne faisant qu'une avec elle, il l'incarne avec une vérité déchirante, donnant à la fois vie à deux personnages qu'elle oppose et fait revivre. Du grand art. Pierre Barillet

07/2017

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Littérature Espagnole

Les romans de l'interdit

Un géant de la littérature espagnol franchit enfin les Pyrénées Serait-il le plus grand auteur espagnol du XIXe siècle ? Là-bas, de l'autre côté des Pyrénées, on le présente comme l'égal de Balzac et de Dickens, il est un maître du roman de moeurs, un génie de la critique sociale - sachant que sa puissante ironie le relie à Cervantès. Mais si l'Espagne est la patrie des âmes originales, elle est aussi, hélas, un continent littéraire méprisé et Benito Pérez Galdós un géant méconnu. Avec ce cycle des Romans de l'interdit, vous êtes sur le point de découvrir l'humanité et son théâtre comme jamais vous ne les avez lus. 1868 à Madrid. Tormento s'ouvre sur l'emménagement de la famille Bringas dans les étages supérieurs du Palais-Royal, véritable ville-dédale dont les logements sont réservés aux fonctionnaires de la Couronne. Amparo - dite Tormento - est pauvre, extrêmement belle. Dévouée à en mourir, elle manque cruellement de caractère. Ainsi passe-t-elle ses journées à servir la famille Bringas et ses nuits à empêcher sa soeur de dépenser les trois sous qu'elle a difficilement gagnés. Agustín Caballero, un homme richissime, célibataire déconcertant, s'éprend de la jolie domestique. Tormento n'y est pas insensible, cependant elle doit cacher un grave secret qui, déjà, commence à s'ébruiter. Dans le second roman du recueil, Galdós révèle le personnage de madame Bringas, déjà présent dans Tormento, ridicule et attachant ; on la retrouve ici dotée d'une finesse psychologique inattendue. Et si la famille Bringas fonctionne comme un astre autour duquel gravite une kyrielle de personnages, c'est bien l'amour et le désir qui sont au centre de toutes les intrigues. Benito Pérez Galdós décrit dans ce diptyque les défauts et manigances humaines dans une langue riche et vive, soulignée par un humour à nul autre pareil. Excellant dans la construction de ses récits, il trame des intrigues qui se développent dans une succession de courts chapitres alliant l'art de la tension dramatique à celui de la parodie. Par nature, on le sait, le genre humain se refuse à la simple observation ; et cependant, Galdós, lui, accomplit l'exploit de nous voir... de l'intérieur.

04/2022

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Littérature française

L'ange de Pigalle

" Je ne suis pas une pute, je suis une fillette des Ardennes qui s'est perdue, une femme, une mère, avec un coeur, une âme, qui s'est prostituée pendant plus de cinquante ans. " Linda a soixante-dix-neuf ans. Elle a grandi dans une maison sans eau, sans électricité... sans argent. Lorsqu'un garçon la séduit et la conduit à Paris, l'innocente se rêve une autre vie. Mais, en cet hiver 1963, Gérard l'oblige, à tout juste dix-neuf ans, à se prostituer. De morsures en caresses, il l'enchaîne à ce métier. Une plaie s'ouvre, qui ne se refermera jamais. A travers la voix de Linda, c'est le parcours de toutes les infortunées qui se raconte de l'intérieur - l'extrême violence des débuts, l'engrenage de l'argent, les avortements, les demandes les plus effrayantes, mais aussi d'infinis moments de tendresse avec certains clients. Ce livre, Linda l'a écrit pour sa fille, à qui elle a toujours caché son métier. Un moyen de se réconcilier avec elle-même et avec les siens. Sous la plume de Jean Arcelin, elle alerte aussi les plus jeunes : "On ne s'élève jamais en vendant son corps, au contraire, on descend toujours plus bas, parfois jusqu'aux ténèbres... " A propos de l'autrice Linda est née en 1943 dans les Ardennes. Après plus de cinquante ans de prostitution à Paris, elle a définitivement tourné la page et vit dans les Alpes-Maritimes. " Un document brut, un style cru et minutieux, loin des clichés sur "les filles de Madame Claude", qui livre la vérité d'une travailleuse du sexe. " Libération " Un livre bouleversant et exceptionnel. |... ] Un récit sans tabou. " Jean-Marc Sève, Le Magazine de la santé, France 5 " Fort, touchant, émouvant... Un témoignage marquant. [... ] Son livre, c'est un message aux jeunes filles, aux moins jeunes pour expliquer la prostitution et ses ravages. Mais surtout à sa fille pour lui dire qu'elle l'aime plus que tout. Une vérité toute nue qui touche en plein coeur. Un lourd voile se lève. " Nice Matin

10/2022

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Littérature anglo-saxonne

Tout comme toi

La personne qui peut vous rendre le plus heureux n'est pas toujours celle que vous attendiez. Nick Horby revient avec une comédie sociale et romantique hilarante dans un Londres déchiré par le Brexit. Toute sa vie Lucy a suivi une route tracée d'avance, notamment en matière d'amour. Elle a rencontré un homme qui lui ressemblait : même âge, même parcours, mêmes rêves ; ils se sont mariés et ont eu deux enfants. Mais voilà, aujourd'hui, Lucy est une enseignante de quarante et un ans, divorcée, avec deux fils à charge, et la route débouche sur un carrefour. Quelle direction prendre ? Lucy sent ses certitudes vaciller... Serait-ce le parfait timing pour un coup de foudre ? Lorsqu'elle rencontre Joseph derrière le comptoir de la boucherie de son quartier bobo londonien, elle ne cherche pourtant pas l'amour, loin de là. Plutôt un babysitter de confiance, pour pouvoir sortir de temps à autre. Et puis Joseph a vingt-deux ans, habite chez sa mère, cumule les petits jobs et rêve de devenir DJ. Pire encore, il a voté LEAVE. Disons-le, il n'a rien du candidat idéal. Mais parfois, il s'avère que la personne qui peut vous rendre le plus heureux n'est pas celle que vous attendiez ! Même si cela peut générer quelques complications... PRESSE " Exquis. " ELLE " Une fois de plus, Nick Hornby excelle dans les dialogues à l'humour corrosif. " Le Figaro Littéraire " Un roman contemporain enlevé, drôle et touchant à la fois. " Transfuge " Un roman social acéré. " Les Echos " C'est drôle, enlevé, aussi cruel que charmant, et éminemment salutaire. " Voici " Il faut voir la précision, le sens du détail [et] la finesse [de] l'écrivain " Le Monde " Une nouvelle fois, l'écrivain anglais fait mouche. Dialogues percutants, rythme enlevé, humour tranchant " Sud-Ouest " Le diable est dans les détails, et l'humour à la fois cinglant et tendre [de Nick Hornby] sait les débusquer " Madame Figaro " Une histoire rocambolesque et savoureuse " Le Parisien " L'auteur excelle dans cette comédie sociale sur fond de Brexit, love story décalée d'un redoutable humour. " Rolling Stones

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Fantasy

Celui qui noya le monde

La suite et fin de la flamboyante histoire de Celle qui devint le soleil, réécriture épique de l'ascension de la dynastie Ming traduite dans 12 langues Que seriez-vous prêt à sacrifier pour gagner le monde ? Zhu Yuanzhang, le Roi de Lumière, a réussi l'exploit d'arracher le sud de la Chine à ses maîtres mongols. A présent, elle brûle d'un nouveau désir : s'emparer du trône et se couronner empereur. Mais Zhu n'est pas la seule à nourrir cette ambition. Sa voisine au sud, la vénéneuse courtisane madame Zhang, brigue le trône pour son époux, et sa puissance pourrait anéantir Zhu et ses partisans. Pour rester dans la partie, Zhu doit conclure une alliance risquée avec un ancien ennemi : le général eunuque Ouyang, aussi brillant qu'instable. Car Ouyang a déjà tout sacrifié dans le but de se venger du grand khan, le meurtrier de son père. Tous ignorent cependant qu'au nord, un autre rival s'est rapproché du trône. L'érudit méprisé, Wang Baoxiang, a manoeuvré jusqu'à entrer à la cour, et ses dangereuses intrigues menacent de mettre l'empire à genoux. Car Baoxiang, lui aussi, a soif de vengeance : il veut devenir le grand khan le plus détesté de l'histoire... et ce faisant, fouler aux pieds toutes les valeurs que sa famille de guerriers mongols chérissaient plus que lui. Les prétendants au trône sont prêts à tout. Mais lorsque le désir est aussi grand que le monde, le prix à payer pourrait être trop élevé, même pour les plus déterminés d'entre eux... " La plume remarquable de Shelley Parker-Chan fait naître un monde aux couleurs vives, peuplé de personnages fascinants... à ne surtout pas manquer. " BookPage " Shelley Parker-Chan déroule avec maestria le parchemin enluminé de son épopée. Elle nous dévoile un monde éblouissant et inédit, entre destinée, guerre, amour et trahison. " Zen Cho (Sorcerer to the Crown) " Bouleversant et aussi magistral que Circé de Madeline Miller. Un bijou, maîtrisé et envoûtant, de Fantasy historique. " Tasha Suri (Empire of Sand) " Une fresque épique entre guerre et tragédie, ambition et intimité, désir et trahison. Préparez-vous à être submergé. " H. G. Parry (A Declaration of the Rights of Magicians)

01/2024

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Renaissance

L'écriture de soi à la Renaissance

La Renaissance n'a pas inventé le moi, mais elle marque probablement un souci accru de la représentation de soi. Depuis Jacob Burckhardt, les historiens ont placé la Renaissance sous le signe de l'affirmation de l'individu. Afin de renouveler l'approche des écritures de soi à l'aube de la modernité, les contributrices et les contributeurs de ce volume ont choisi de laisser un temps de côté les genres plus "canoniques" que sont les mémoires, l'autobiographie ou le journal, pour se pencher sur des textes et des corpus moins cartographiés, comme les commentaires érudits, les récits de voyage, les récits de captivité, les récits de cure ou de convalescence, les correspondances, les écrits professionnels, les archives judiciaires, ou encore les épîtres en vers, les élégies ou la poésie généthliaque (qui célèbre les naissances), en français et en latin. En marge des genres constitués s'invente alors une nouvelle parole sur soi, dont la forme souvent fragmentaire et interstitielle n'enlève rien à l'énergie ou à l'expressivité. Véronique Ferrer est professeure en littérature à l'Université Paris Nanterre. Ses recherches abordent les rapports entre Bible et littérature, le pétrarquisme, Agrippa d'Aubigné et le discours historiographique sur la Renaissance. Derniers ouvrages parus : Le Printemps d'Agrippa d'Aubigné, 2019, et L'Amoureuse rage. Agrippa d'Aubigné poète profane, 2022. Alexandre Tarrête est maître de conférences en littérature à Sorbonne Université. Ses enseignements et travaux de recherche portent sur la littérature et la philosophie à la Renaissance, sur les moralistes du XVIe siècle (La Boétie, Montaigne, Charron), sur l'éloquence (Du Vair, Du Perron, Desportes), la polémique (Ronsard), les relations entre littérature, philosophie, politique et sciences humaines. Il a publié notamment une édition des Essais de Montaigne (2009). Paul-Victor Desarbres est maître de conférences en littérature à Sorbonne Université. Ses travaux portent sur la littérature du XVIe siècle, sur Blaise de Vigenère (La Plume et le Lys. Carrière, publication et service de la politique royale chez Blaise de Vigenère [1523-1596]), sur les rapports entre littérature et politique, à travers les arts, la traduction et certains textes kabbalistiques. Il traduit la littérature hongroise (Gyula Krúdy, Le Coq de Madame Cléophas, 2013).

04/2024

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Littérature française

Pourquoi tu danses quand tu marches ?

Un matin, sur le chemin de l'école maternelle, à Paris, une petite fille interroge son père : "Dis papa, pourquoi tu danses quand tu marches ? " . La question est innocente et grave. Pourquoi son père boite-t-il, pourquoi ne fait-il pas de vélo, de trottinette... ? Le père ne peut pas se dérober. Il faut raconter ce qui est arrivé à sa jambe, réveiller les souvenirs, retourner à Djibouti, au quartier du Château d'eau, au pays de l'enfance. Dans ce pays de lumière et de poussière, où la maladie, les fièvres d'abord puis cette jambe qui ne voulait plus tenir, l'ont rendu différent, unique. Il était le "gringalet" et "l'avorton" mais aussi le meilleur élève de l'école, le préféré de Madame Annick, son institutrice venue de France, un lecteur insatiable, le roi des dissertations. Abdourahman Waberi se souvient du désert mouvant de Djibouti, de la mer Rouge, de la plage de la Siesta, des maisons en tôles d'aluminium de son quartier, de sa solitude immense et des figures qui l'ont marqué à jamais : Papa-la-Tige qui vendait des bibelots aux touristes, sa mère Zahra, tremblante, dure, silencieuse, sa grand-mère surnommée Cochise en hommage au chef indien parce qu'elle régnait sur la famille, la bonne Ladane, dont il était amoureux en secret. Il raconte le drame, ce moment qui a tout bouleversé, le combat qu'il a engagé ensuite et qui a fait de lui un homme qui sait le prix de la poésie, du silence, de la liberté, un homme qui danse toujours. " Pourquoi tu danses quand tu marches ? offre une leçon : comment ne pas subir la marche d'autrui et comment choisir de danser sur le fil de sa propre vie. " Jeune Afrique - Anne Bocandé " Waberi exorcise d'un coup bien des années de "crainte antique" liée au regard de l'autre. " L'Humanité - Muriel Steinmetz " La bouleversante confession d'un père qui explique son handicap à sa fille " Le Figaro - Mohammed Aïssaoui " Cette belle leçon de danse entre un père et sa fille montre que la littérature est aussi un art de la transmission " Le Figaro - Mohammed Aïssaoui

08/2019

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Lecture 6-9 ans

La scène aux ados. Tome 2

Les 15 volumes disponibles de La scène aux ados regroupent une centaine de pièces originales d'environ 30 minutes, jouables notamment par des groupes d'adolescents et de jeunes adultes. Ils favorisent aussi le plaisir de lire le théâtre à l'école. Certaines pièces (convenant à tous les comédiens et publics) ont par ailleurs, adaptées ou non, fait l'objet de créations amateures et professionnelles. Le présent volume vous propose : Bienvenue sur la terre (Luc Malghem) – Faut-il que les cloches de l'église du village sonnent la nuit ? Le débat est vif. Que dire alors du projet de création d'un centre pour candidats réfugiés ? Et du coq de La Monette qui a disparu alors qu'un étranger rode pour chercher du boulot ? Une jolie pagaille, Madame ! La pelle, le seau et le râteau (Jean-Yves Picq) – Que faire quand on a pour consigne de refaire le monde avec une pelle, un seau et un râteau... et que personne n'a prévu le sable ? A moins que les autres ne l'aient volé... ces autres qui arrivent avec le même désir de refaire le monde, réclamant outils et sable. Les petits grands (Jean-Marie Piemme) – Sonia, Vanessa, Ludo, Grégory... des adolescents avec leurs tracas quotidiens. Vanessa est anorexique, Wil veut gagner de l'argent en faisant payer les baisers de Miriam, quitte à la forcer un peu... Ludo, lui, décide de fuguer ; tous essayent de le comprendre. En voiture Simone (Luc Tartar) – Simone vient de se faire renverser par une voiture. L'ambulance la conduit à l'hôpital où le verdict tombe comme un couperet : coma. Les cinq... pardon les six sens de Simone décident alors de tout mettre en oeuvre pour lui redonner goût à la vie. Se relèvera-t-elle ? Tout le monde connaît Bob Marley (Bruno Verbrugge) – Tout le monde connaît Bob Marley, c'est une évidence, mais tout le monde ne sait pas qu'il a eu un nombre impressionnant d'enfants. Que deviendraient le monde si les Marley créaient leur propre secte et prenaient le pouvoir ? Une belle allégorie ! En attendant la fin de l'orage (Danielle Vioux) – Un bombardement a provoqué la destruction d'une école. Enfermés dans les sous-sols, des adolescents s'organisent lentement ; Des amitiés se tissent, des règles s'établissent et des conflits naissent. La vie en miniature.

11/2019

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Histoire de France

UNE SINGULIERE FAMILLE. Jacques Necker, Suzanne Necker et Germaine de Staël

" Tous trois à genoux, en constante adoration les uns des autres. " Ainsi Napoléon Ier a-t-il décrit Jacques et Suzanne Necker et leur fille Germaine, les yeux évidemment fixés sur cette insupportable Madame de Staël qu'il poursuivit de sa haine. Celle-ci a revendiqué hautement cette " adoration familiale " : " Je laisserai donc dire à qui se plaira dans cette observation bien gaie à côté de la mort que nous sommes une famille qui nous louons les uns les autres. Oui, nous nous sommes aimés, nous avons eu besoin de le dire, et, dédaignant de jamais repousser les attaques de nos ennemis, de faire usage de notre talent contre eux, nous leur- avons opposé un ferme sentiment d'élévation et de fierté. " " Singulière famille que la nôtre ", assurait de soit côté Jacques Necker, et sa fille ajoutait : " Singulière peut-être, mais qu'il lui soit permis de rester telle ; la foule ne se presse pas dans la voie qu'elle a choisie. " C'est cette fière famille que ce livre évoque. Jacques Necker, trois fois ministre de Louis XVI - et deux fois congédié - idolâtré par les Français en Juillet 1789 parce qu'il leur semblait le symbole de la liberté, est entré dans l'histoire, exalté par les uns, vilipendé par les autres. Sa femme Suzanne, qui tint avant la Révolution un salon très influent et fonda l'hôpital qui porte toujours son nom, fut une épouse dévouée corps et âme à l'homme qu'elle adorait, et la mère trop rigide d'une fille trop douée. Quant à Germaine, elle a conquis la gloire par son œuvre littéraire, par ses amours, par son courage, par cet exaltation du cœur et de l'esprit dont elle demeure un extraordinaire exemple. Tous trois, ils ont vécu la plume à la main. Tous trois ont eu le culte de la vertu, même s'ils ne l'ont pas toujours vue de la même façon. Tous trois ont aimé Dieu, l'amour, l'amitié, la liberté - qui ne devait, pour eux, jamais se séparer de la modération - et encore la mélancolie et le désespoir et aussi toutes les images de la mort. Tous trois se prêtèrent mutuellement du génie. Tous trois, ils ont rêvé d'incarner la noblesse de l'âme et la grandeur de l'esprit.

04/1999

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Cinéma

Souvenirs

" C'est la légèreté, la grâce, la bonne humeur, la gentillesse, et cette espèce d'insouciance frôlant parfois la coquetterie, qui me semblent caractériser le recueil de ces quelques souvenirs d'un enfant du siècle et de la balle. " C'est ainsi que Marcel Ophuls présente dans sa préface les souvenirs de son père, Max Ophuls. Exilé à Hollywood en 1941, Max Ophuls a écrit ce livre à l'attention de l'attaché de presse du studio de Preston Sturges et Howard Hughes pour lequel il travaille, en réponse à la commande d'une note biographique destinée à le présenter au milieu du cinéma. " Dear Steve... " : par ces mots débute la rédaction de ces quelques feuillets promis, qui vont devenir une véritable autobiographie en même temps qu'une traversée du monde et du siècle depuis la Sarre où Ophuls est né en 1902, jusqu'à Berlin, Vienne, Paris, Zurich, et Hollywood. Max Ophuls fut tout d'abord un homme de théâtre. C'est en tant qu'acteur qu'il fit ses premières armes sur les planches. Rapidement, il devient un metteur en scène de renom au Burgtheater de Vienne où il rencontre l'actrice Hilde Wall qui deviendra son épouse. Sa carrière l'amène à Berlin où il rentre en contact avec les milieux cinématographiques aux tout débuts du parlant. Vient alors le récit d'une carrière cinématographique exceptionnelle qui débute en Allemagne avec La Fiancée vendue et Liebelei, se poursuit en France, où Max Ophuls s'est exilé devant la menace nazie, avec La Tendre Ennemie, Werther, De Mayerling à Sarajevo. Dans les années 40, à Hollywood où il a fui la France occupée, il tente de monter des projets de films et se penche sur une vie déjà bien remplie. Marcel Ophuls, né à Francfort en 1927, apporte un double éclairage à ces souvenirs. Par ses annotations, il confronte au récit de son père sa propre mémoire de témoin privilégié, ainsi que le finit des recherches récentes des historiographes de Max Ophuls. Les souvenirs de Max Ophuls sont augmentés de l'entretien donné en 1957 à Jacques Rivette et François Truffaut, qui permet de visiter, toujours en compagnie du cinéaste, la dernière partie de sa carrière, des films américains de la fin des années 40 et à son retour en France dans les années 50, avec les quatre chefs-d'œuvre : La Ronde, Le Plaisir, Madame de, Lola Montès.

04/2002

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Sciences historiques

Bonifacio, histoire, patrimoine, langue et culture

Très ancienne cité génoise en terre corse, le préside de Bonifacio constitue à lui seul un monde à part : un promontoire rocheux face au large et balayé par les vents. Réputé Port des Lestrygons dans l'Antiquité -présentés ici par Olivier Battistini de l'Université de Corse, la place médiévale d'un prétendu comte Boniface d'époque carolingienne a résisté à nombre de sièges aragonais, français et turc évoqués ici par Philippe Colombani, docteur en histoire de l'Université de Corte. Ensuite, Jean-Christophe Liccia, historien et ancien Président-fondateur de Petre Scritte, retrace pour nous ce que fut Bonifacio - patrie de marins, de corailleurs et charpentiers de marine. Le Professeur Michel Vergé-Franceschi, maître d'oeuvre de l'ouvrage, s'attache aux origines bonifaciennes de l'Empereur, Napoléon étant issu des plus vieilles familles génoises du préside, dont les Salinieri, et surtout les Cattaccioli, négociants, banquiers, notaires et hôtes de Charles Quint et de Cortès en 1541. Mais c'est Madame le Pr Claude Degott-Serafino, qui oeuvre aujourd'hui au sein de la municipalité de sa ville ancestrale, loin de sa Faculté de médecine parisienne, qui fait de cet ouvrage un vrai livre d'art avec Les monuments religieux de Bonifacio. Le préside ayant été fortement ébranlé dans ses Bouches par la tragédie de la Sémillante, il revenait à Michèle Battesti, docteur en histoire, directrice (h.) du Domaine défense et société à l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (ministère de la Défense) de brosser pour nous ici l'historique de La Société centrale de sauvetage des naufragés, création du Second Empire. Forte personnalité bonifacienne, le cardinal Zigliara a trouvé son biographe avec Raphaël Lahlou. Enfin, le Pr Jean-Marie Comiti (Corte) consacre tout un chapitre à une langue spécifique : le parler bonifacien. Cet ouvrage constitue le tome XX des vingt Journées Universitaires de Bonifacio publiées aux éditions Piazzola (Ajaccio). Que le Pr Claire Huetz de Lemps (Sciences-Po-Bordeaux) soit remerciée de sa Préface qui retrace ces vingt années de travaux réalisés grâce à 250 conférenciers venus ici, en vingt ans, à l'initiative du Dr Jean-Baptiste Lantieri et de Jean- Charles Orsucci, maires de Bonifacio, sous la direction scientifique du Professeur Michel Vergé-Franceschi, avec l'étroite collaboration de Professeur Alain di Meglio (Corte) et d'Hélène Portafax (mairie de Bonifacio), véritable cheville ouvrière du tout.

06/2019

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Poésie

Le chemin de sable

On se souvient peut-être d'une photo des surréalistes réunis, l'air grave, vers 1930, autour d'une adolescente assise. Sur cette image Gisèle Prassinos, âgée à l'époque de 14 ans (elle mourra nonagénaire) leur lit ses poèmes. Rien de tel pour l'inconnue qui nous occupe aujourd'hui. L'unique recueil anthume de Sabine Sicaud (1913-1928) paraît en 1926, préfacé par madame de Noailles. Il reste à l'auteur deux ans à vivre. Dans son cas, le misérabilisme cher à la nécrophilie littéraire serait insuffisant : elle est morte enfant. C'est là une monstruosité du destin que les amateurs friands de "poètes morts jeunes" eux-mêmes hésiteraient à mettre en avant. Du reste, la toute jeune fille avait d'emblée fait un sort au mot malencontreux d'Ana de Brancovan sur "l'honneur de souffrir" . On ne sait pas bien dire si en la comparant dans ses Mythologies à Minou Drouet, Barthes aura été beaucoup plus heureux. Mais sa précocité exceptionnelle ne devrait pas pour autant interdire de constater que l'esprit de poésie soufflant où il veut, l'enfant prodige aura bénéficié de ses largesses. Dans cet ensemble choisi, ce Chemin de sable éponyme, où deux crépuscules coïncident à la genèse de l'oeuvre - puisqu'en bouton Sabine écrit la page où il lui faut mourir -, le vertige de la souffrance et du pressentiment de la fin épousent une forme d'acuité de l'intelligence et de la sensibilité qui sont ce don de poésie dont les accents ne trompent pas : "Vous parler ? Non. Je ne peux pas. /Je préfère souffrir comme une plante, / Comme l'oiseau qui ne dit rien sur le tilleul". (...) On doit apprendre à souffrir seul. (...) //Que nul ne vienne. //La plante ne dit rien. L'oiseau se tait. Que dire ? /Cette douleur est seule au monde, quoi qu'on veuille. /Elle n'est pas celle des autres, c'est la mienne. //Une feuille a son mal qu'ignore l'autre feuille. /Et le mal de l'oiseau, l'autre oiseau n'en sait rien" C'était bien le moins que d'intégrer l'impardonnable adolescente de la villa "Solitude" , nom de sa demeure familiale dans le Sud-Ouest, au catalogue en progrès de notre Bibliothèque. Ne serait-ce que pour rafraîchir une mémoire éditoriale encline à l'oubli. Rien d'elle n'avait paru d'assez complet depuis 1958. Oui, il était grand temps.

01/2023

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Bibles

La parole de l'Eternel dans 3 autres langues du monde. Tome 1 - Edition fang-anglais-russe

Le livre nous invite à découvrir la Parole de l'Eternel Dieu des armées dans d'autres langues. Partant d'un néologisme Français " Adoungueley " tiré de la langue Fang du Gabon (Afrique centrale), l'auteur nous amène à saisir le concept chrétien du " Péché ". Parce qu'il s'agit d'une des plus grandes embrouilles de tous les temps. Nous comprenons ainsi que le fait d'Adoungueley caractérise l'action de mystifier royalement quelqu'un avec une habilité sophistiquée tout en lui faisant croire que l'on est en train de l'aider. C'est donc un acte de déstabilisation. C'est à dire l'inverse de ce qui est affiché au départ. En plus d'être une terrible transgression à l'égard de Dieu, nous arrivons à la conclusion que le Péché lui-même reste une enflure qui va condamner Monsieur Adam et Madame Eve. Mais aussi toutes les autres générations qui viendront après eux. L'auteur exhorte tous les Etres Humains à intégrer l'existence " d'Adoungueley " de l'ennemi de nos âmes qui a le chic de nous entraîner dans des abominations du " Péché ". Le livre donne aux liseurs de saisir comment ce changement radical avait plongé l'Humanité au coeur de la mort éternelle. Et de cette discorde d'éternité surviendra une séparation sèche entre tous les Humains et leur Dieu Créateur. Et dès lors que tous les Hommes, les Femmes et les Enfants admettront l'existence de ce paradigme de Péché, les choses rentreront dans l'ordre. Cette révolution spirituelle leur donnera le déclic de saisir autrement des concepts comme : La création, le jardin d'Eden, l'amour, la grâce, le salut, l'armure de l'Homme/Femme/Enfant de Dieu en Christ, l'onction, l'espérance et la matérialité de la résurrection. Ils auront ainsi la science et l'intelligence de les enlever de facto dans le champ habituel de la Religion. Car, la Bible nous remémore cette litanie d'opérations posées par l'Eternel Dieu des armées pour juste nous permettre de se reconnecter spirituellement avec lui. Toute cette analyse de l'auteur est présentée dans l'ouvrage avec des versets sélectionnés dans la langue Française. La cerise sur le gâteau, c'est que ceux qui parcourront ce premier volume auront l'agréable privilège de découvrir aussi ces mêmes paroles bibliques en Fang, en Anglais et en Russe.

09/2023

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Littérature française

Sans aucune nuance

Benoît et Annie Rouge vivent dans une gentille résidence à Montrouge. Ils ont la quarantaine et s'ennuient au lit. Enfin surtout madame…Lui est visiteur médical, elle est femme au foyer. Si lui s'éclate en vendant des médicaments, Annie s'ennuie seule chez elle en fantasmant sur d'improbables étreintes romantico-hard avec les plus jeunes et sexy acteurs du moment, genre Robert Pattinson, Ryan Gosling, soit des modèles masculins très éloignés de son époux de Benoît. Jusqu'au jour où Cathy, sa voisine de palier et meilleure copine, lui offre le fameux mommy porn, le roman le plus vendu au monde en 2012 : Cinquante nuances de Grey qui aurait relancé tant de vie de couples à bout de souffle, côté libido. Remontée à bloc par la lecture de cet Harlequin kitch et épicé, Annie décide de tester ces romanesques recettes aphrodisiaques sur son propre couple, ou du moins d'essayer de l'adapter chapitre après chapitre, comme dans une sorte de jeu de rôle, afin, le soir venu, de pimenter au maximum ses tristes soirées avec Benoît. Sauf que Benoît n'a rien de Grey le personnage du roman (ni physiquement ni socialement) et Annie va devoir faire preuve d'une grande imagination pour se glisser dans la peau de la jeune héroïne, dont elle n'a plus, de son côté, ni l'âge, ni la virginité ! Les époux vont donc passer par plusieurs nuances de nuits calamiteuses à essayer de réaliser les mièvres expériences SM et romantiques tant prisées dans le roman. Et si Benoît ne possède pas de jet privé, il a encore les moyens de s'outiller au Brico du coin de gros scotch et de lien de serrage et de passer commande d'un plug anal, d'un lubrifiant silicone extra et d'une bonne cravache, afin de posséder le kit parfait du Grand Dominateur charismatique, version Grey. Ben va finir par offrir à Annie un petit week-end paradisiaque (??) à la sauce Cinquante nuances de Grey au Touquet-plage où, faute d'être en mesure d'envoyer sa femme au septième ciel à coup de planeur, il lui procurera l'émotion érotique de son existence à bord d'un…Enfin, vous verrez bien ! A défaut de mourir de plaisir grâce à ce bouquin "libérateur", ils mourront de rire après avoir brûlé ce livre "obsédant". Qui aura au moins eu le mérite de raviver leur complicité conjugale.

02/2013

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Musique, danse

Mécènes et musiciens. Du salon au concert à Paris sous la IIIe République

De Fauré à Stravinsky, de Debussy à Poulenc, d'Arthur Rubinstein à Clara Haskil, nombreux sont les musiciens qui entretiennent des liens souvent étroits avec la Société parisienne, bénéficiant ainsi de la publicité nécessaire à la promotion de leur carrière. Sous la IIIe République, le rôle majeur joué par les mécènes dans la diffusion et la création musicale semble pallier les carences de l'Etat qui ne mène pas de véritable politique musicale. Des concerts de la Société nationale de musique à ceux du groupe Jeune France en passant par les Ballets russes ou les Concerts Wiéner, une grande partie des manifestations qui font date dans l'histoire de la musique de cette période doivent leur survie et parfois leur existence à l'appui que les classes sociales fortunées apportent à ces initiatives privées. Animateurs de salons, dédicataires, commanditaires de partitions nouvelles, organisateurs de concerts publics, les mécènes s'illustrent en apportant un soutien matériel et moral à des musiciens, compositeurs ou interprètes. Non dénués de snobisme, ils sont nobles ou bourgeois, femmes pour la majorité, amateurs pour la plupart, l'amour de la musique s'accompagnant volontiers de sa pratique. Pour leur plaisir, la musique occupe l'espace privé que constituent les salons ; dictée par le goût, la fréquentation des concerts publics obéit aussi aux usages de leur milieu. Du salon au concert, des réseaux se dessinent, assurant une circulation subtile entre l'espace privé et l'espace public. Les activités musicales du salon de Madame Verdurin sont le reflet d'une réalité admirablement perçue par Marcel Proust. Simple réjouissance de l'intimité ou accessoire des réceptions mondaines, la musique occupe une place de choix dans les salons, lieux de sociabilité mais aussi lieux de travail pour les musiciens. Le salon de Marguerite de Saint-Marceaux offre un cadre aux débuts de la jeune Isadora Duncan, qui y danse accompagnée au piano par Ravel ; en s'improvisant organisatrice de concerts publics, la comtesse Greffulhe permet la création française d'oeuvres de Wagner, Mahler ou Schoenberg ; confidente de Diaghilev, Misia lui apporte un soutien sans faille ; quant à la princesse Edmond de Polignac, elle commande à Stravinsky, Satie ou Falla des oeuvres destinées à être interprétées dans son fastueux hôtel particulier. Ce qui a longtemps été considéré comme "la petite histoire" n'est en réalité pas anecdotique dans l'histoire de la vie musicale parisienne de cette époque.

04/2004

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Musique, danse

Livrets d'opéra. Coffret 2 volumes, Edition bilingue français-italien

Ecouter un opéra ou assister à une représentation sans connaître ni comprendre le sens de l'action dramatique, c'est rester à la surface de l'oeuvre sans y rien comprendre. Les lyricomanes ne s'y trompent pas qui " révisent " leurs livrets avant d'aller au spectacle. Quoi de plus pratique que de se plonger dans l'un de ces deux gros volumes qui regroupent les livrets bilingues de 65 opéras, parmi les plus joués au monde. Le choix des traductions ne relève pas du hasard : l'auteur a voulu proposer les versions françaises qui étaient chantées sur nos scènes nationales lorsque l'usage de la langue originale n'était pas encore généralisée. Ces textes, parfois éloignés de l'original pour coller à la ligne mélodique, ont un charme et des qualités poétiques que l'on ne trouve pas dans les traductions récentes des plaquettes de CD ou autres publications spécialisées. Chaque livret est précédé d'une biographie du compositeur, d'un résumé de l'action et d'une synthèse des premières représentations dans les principaux opéras du monde. Sans oublier de précieux index : compositeurs, librettistes, titres, personnages, ce dernier particulièrement rare. Tome 1 - De Beethoven à Purcell : BEETHOVEN (Ludwig Van) : Fidelio - BELLINI (Vincenzo) : Norma - BERG (Alban) : Wozzeck ; Lulu - BERLIOZ (Hector) : La Damnation de Faust ; Les Troyens - BIZET (Georges) : Les Pêcheurs de perles ; Carmen - DEBUSSY (Claude) : Pelléas et Mélisande - DELIBES (Léo) : Lakmé - DONIZETTI (Gaetano) : Lucie de Lammermoor ; Don Pasquale - GLUCK (Christoph Willibald) : Orphée et Eurydice - GOUNOD (Charles) : Faust ; Mireille ; Roméo et Juliette - LEONCAVALLO (Ruggero) : Paillasse - MASCAGNI (Pietro) : Cavalleria Rusticana - MASSENET (Jules) : Manon ; Werther - MONTEVERDI (Claudio) : Orfeo - MOUSSORGSKI (Modest) : Boris Godounov - MOZART (Wolfgang Amadeus) : L'Enlèvement au sérail ; Les Noces de Figaro ; Don Giovanni ; Così fan tutte ; La Flûte enchantée - OFFENBACH (Jacques) : Orphée aux enfers ; La Belle Hélène ; La Vie parisienne ; Les Contes d'Hoffmann - PUCCINI (Giacomo) : Manon Lescaut ; La Bohème ; Tosca ; Madame Butterfly ; Turandot - PURCELL (Henry) : Didon et Enée. Tome 2 - De Rossini à Weber : ROSSINI (Gioacchino) : Le Barbier de Séville - STRAUSS (Richard) : Salomé ; Elektra ; Le Chevalier à la rose ; Ariane à Naxos ; La Femme sans ombre - TCHAÏKOVSKI (Piotr Ilitch) : Eugène Onéguine ; La Dame de pique - VERDI (Giuseppe) : Nabucco ; Macbeth ; Rigoletto ; Le Trouvère ; La Traviata ; Un bal masqué ; Don Carlos ; Aïda ; Otello ; Falstaff - WAGNER (Richard) : Le Vaisseau Fantôme ; Tannhaüser ; Lohengrin ; Tristan et Isolde ; Les Maîtres chanteurs de Nuremberg ; L'Or du Rhin ; La Walkyrie ; Siegfried ; Le Crépuscule des dieux ; Parsifal - WEBER (Carl Maria von) : Le Freischütz.

10/2013

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Sciences politiques

Charles Nodier. Le politique masqué

Bibliophile exceptionnel, polygraphe, précurseur du romantisme, l'écrivain Charles Nodier (1780-1844) a publié à la fois des romans, des contes, des récits, des allégories et des articles pleins d'ironie. Il lui arrivait de ne pas signer ses livres, de prendre des pseudonymes et de multiplier les masques au point que s'impose assez vite la question de son rapport aux divers régimes politiques qui, depuis la Révolution jusqu'à la Monarchie de Juillet, ont constitué le temps historique dans lequel il écrivait. L'hypothèse d'Anne Kupiec est d'emblée politique : Nodier a éprouvé d'une manière suraiguë le moment révolutionnaire, en dépit du fait qu'il l'a vécu en étant encore un enfant. Le fil conducteur politique qui ouvre la lecture de l'oeuvre se confronte alors à des difficultés irréductibles, celle des formes changeantes de l'expression littéraire de Nodier, celle des masques multiples de l'écrivain et, enfin, celle d'une ambiguïté des positions politiques. En effet, Nodier fait à la fois l'éloge de Bonald et de Saint-Simon, de Madame de Staël et de Babeuf ou de Buonarroti, il critique le despotisme de l'Empire et se trouve déçu par la Monarchie de Juillet. L'analyse doit ainsi s'élever à la saisie du sens profond de l'ambiguïté, après en avoir traversé toutes les formes et toutes les variations. Ainsi s'éclaire peu à peu la nature d'un scepticisme politique qui doute de tout sans renoncer à rien, qui use des formes multiples de l'écriture pour éveiller son lecteur à l'interrogation, sinon à la critique, du présent et des éléments de positivité de ce présent. La pensée politique fait le détour du fantastique, du rêve animalier, de l'éloge paradoxal, de la "monomanie réflective" , de la fiction pour conjurer le désenchantement et ménager des perspectives d'écart, de recul, d'exil par rapport aux déceptions que la période post-révolutionnaire a suscitées. De manière étonnante Nodier est celui qui, en 1835, au moment de l'édition du Discours de la servitude volontaire par Lamennais, propose d'éditer les oeuvres complètes de La Boétie. Cette proposition est d'autant plus significative que Nodier a été l'éditeur des Institutions républicaines de Saint-Just... Le penseur politique n'est pas démasqué, mais son masque d'écritures découvre ses vrais enjeux.

10/2018

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Littérature française

Le bleu

Le 11 août, Lomé, Togo. Ce matin-là ou ce soir-là, la lumière était particulière. Elle n'était ni jaune clair comme celle d'un soleil d'Est ni même rougeâtre alors qu'il tombe sur l'Atlantique. A l'horizon, tout était roux, des feuilles des baobabs jusqu'à la route poussiéreuse de la ville. J'avais pourtant déjà été surpris par les couleurs du ciel, allongé sur ma natte en plastique, mais jamais comme ce onze août. J'avais alors décidé que ce serait un jour important, un moment qui allait bouleverser ma vie à tout jamais et qui me permettrait de rompre avec mon existence " d'hier ". Ce ciel, que je regardais sans cesse et depuis si longtemps, m'ordonnait à présent de partir loin, sans rien prendre avec moi, juste peut-être de quoi m'allonger et mon sac-à-dos orange. Ayo est atteint d'une maladie ; il est aveugle d'une couleur. Il n'a rien fait pour la provoquer ; elle survenue en un éclair, violemment et sans qu'il n'ait pu le prévoir. Sans attendre, il décide, à onze ans, de chercher un remède à sa maladie. Il part ainsi sur les routes du Togo, son pays natal, pour ensuite voyager à travers l'Afrique. Il se perdra parfois mais sans faillir à la promesse qu'il s'est faite : guérir. L'histoire ne s'arrête pas là ! Ayo a vécu avant d'être malade ; il a vécu à côté de Pierre et de Madame Duchêne, des personnes qui l'ont enrichi et qui lui ont donné une force peu commune. Oui, avec eux, Ayo a repoussé les limites du mot "espoir". Mais il devra attendre quelques années pour connaître le secret de sa guérison. Où ? Chez Mama, la grande prêtresse de Togoville. Enfin...c'est ce qu'il croit, parce en vérité, l'aventure ne fait que commencer. En effet, à Bamako, au Mali, quelqu'un vient d'atterrir ; elle s'appelle Lincar. Lincar quitte son pays, la Belgique, pour partir enseigner le français dans un lycée de le capital malienne. Elle sort tout juste de l'université. Ayo, lui, a bien grandi ; il est un jeune homme. Le hasard, du moins en apparence, les fait se rencontrer. Un autre chemin s'ouvre alors à eux...

09/2017

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Littérature française

Une courtisane aux péripéties à l'eau d'ortie

Ce roman est un roman vivace, vivant écrit par un homme en colére. Connu pour avoir vomi ses vérités sur l'incarcération des cadres gestionnaires au temps de la purge initiée par des forces pas si occultes que cela, RACHID HARBI Kabyle-Algérien a pris cette fois sa plume pour aile, tâter les douleurs sociétaires. Ancien cadre de l'eniem emprisonné en 1996, deux fois acquitté, il a réglé ses comptes avec le pouvoir et le systéme judiciaire à travers des écrits journalistiques et deux livres parus il ya quelques années. A soixante sept ans, attendri peut etre, il vient de publier un récit qui narre l'histoire singuliére, mais pas du tout ordinaire, d'une jeune algérienne moyenne éprise de vie tout simplement une jeune fille martyrisée et qui à l'aide de son seul " karma ", a fini par sortir la téte de l'eau. Chebha personnage de cet ouvrage, prénom d'emprunt, a bel et bien éxisté. Cette histoire est bien réelle. C'est celle de l'éclosion d'une fillette de son extinction puis de sa résurrection. Violée par le deuxième mari de sa mére qui s'avérera étre son géniteur à l'age de trois ans. Déchirée donc par le doigt de son pére, elle survit au choc, se soulève et se porte avec la douleur accrochée à ses haillons, pour aller courageusement affronter le monde et l'école algérienne. Elle en sort bachelière devient universitaire. Un jour, elle découvre que ferroudja sa mére couche avec un amant dans un garage égaré dans les bois. Le traumatisme la féle, elle se met à boire, à fréquenter les bouges et les cabarets. Elle découvre l'argent et le luxe. Chebha est d'une beauté lumineuse. Elle devient méme la femelle d'un prince Quatari et d'une vice consul étranger. Elle vend surtout son corp tous les soirs notamment lorsqu'elle va chez el houaria la madame claude algérienne, entremetteuse de son état. La fiction se méle à la réalité lorsque Pédro, un ibérique en tombe amoureux. Il la sort de la nasse et lui rend sa dignité. La vraie chebha éxiste, elle est aujourd'hui mére de famille, propriétaire d'un superbe commerce et d'une très belle villa sur les hauteurs de la corniche oranaise. La chebha du roman livre sous la plume de l'auteur toute cette détresse et ses insanités que subit la femme algérienne au quotidien.

11/2015

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Paranormal, Bit-lit, Science-f

Dans la noirceur de l'espace Tome 1 : Prisonnier de guerre

Brady Garrett doit rentrer chez lui. Engagé de force dans l'armée, il a été affecté au Défenseur Trois, l'une des stations du réseau conçues pour protéger la Terre des attaques extraterrestres. Il déborde de colère, de peur, et de mal du pays. S'il ne revient pas chez lui, il perdra sa famille, mais il n'y a pas d'autre moyen de le faire que dans un sac mortuaire. Cameron Rushton a besoin d'un coeur artificiel. Quatre ans plus tôt, il a été capturé par les Sans-Visage, la race alien responsable de la quasi-destruction de la Terre. A son retour, et suite à des erreurs médicales, Brady devient son stimulateur cardiaque humain et temporaire. Sauf qu'ils partagent davantage qu'un battement de coeur : ils partagent des pensées, des souvenirs et des rêves particulièrement réalistes. Brady n'a pas le temps de s'inquiéter de son attirance croissante pour un autre homme, en particulier quand il s'agit du type dans l'univers capable de lire dans ses pensées. Cela ne signifie rien. Ce n'est que de la biochimie. A présent, les Sans-Visage sont sur le point de faire leur retour, et personne ne semble pouvoir les en empêcher. Cam prétend que tout le monde s'en sortira, mais c'est sûrement un menteur et un traître, comme le croit l'armée. Mais ce n'est pas grave. Les types comme Brady ne s'attendent pas à des fins heureuses. #MM #ScienceFiction #Aliens #Militaire #GayForYou #Dystopie #SpaceOpéra #Extraterrestres --- "C'est amusant, sexy, plein de suspense, triste, et tout simplement EXTRAORDINAIRE. Je le recommande à tout le monde ! J'ai adoré, j'ai adoré, j'ai adoré". - Nick Pageant (Goodreads) "Je suis en fait assez bouleversée après avoir lu cette romance étonnante. Dans la noirceur de l'espace n'était pas du tout ce que je pensais et attendais. Au lieu de cela, j'ai obtenu quelque chose de tellement mieux. Si, si bon... romantique, poétique, joliment écrit et avec une histoire à la fois surprenante, amusante, affectueuse et aussi assez effrayante par moments. La note maximale ! " - Ingie (Goodreads) "C'est la première histoire solo de Lisa Henry que je lis, mais ce ne sera certainement pas la dernière ! Lisa, vous êtes une source d'inspiration impressionnante. Vous m'avez soufflée avec vos mots. Vous, chère madame, savez écrire ! " - Jenni Lea (Goodreads)

03/2023

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Littérature française

Monsieur Incapable

Monsieur Incapable est venu au monde avec un poil dans la main et une incapacité à réaliser quoi que ce soit de positif et de fructueux. Cet inadapté chronique refuse de travailler et de s'impliquer dans la société. Sa religion n'a qu'un dogme : le salut de la planète viendra des flemmards et des incapables. Il vit tantôt dans un dortoir caritatif, tantôt dans un grenier, comptant sur l'affection d'amis comme Raymond, un SDF philosophe, Mamamé de Clignancourt, la reine du pilaf, Fantine, amoureuse de l'amour, Adeline, une petite poétesse de rue... Malgré lui, il se trouve enrôlé dans des aventures absurdes qui le dépassent. Avec une bande d'anarchistes, il s'attaque au siège du patronat, échappe à la prison, n'échappe pas à un psy déprimé et à une infirmière délirante, avant de se faire élire à la tête du pays avec pour programme l'Incapabilisme : "Ne rien foutre, se la couler douce". Au moment où le Travail et l'Effort seraient sur le point d'être vaincus, Wall Street et sa mafia renvoient impitoyablement Monsieur Incapable à sa vocation première : glander. Ce roman extravagant et nihiliste, dans la lignée d'Alfred Jarry, se moque joyeusement des valeurs productivistes de nos sociétés où l'on "s'use la santé au boulot pour gagner un fric que l'on s'empresse de dépenser d'une façon conne ou ignominieuse gagée sur la sueur de gamins bossant pour trois roupies." Alors que la production et la consommation frénétiques ravagent la planète, l'Incapabilisme est-il la philosophie adéquate de notre temps ? L'auteur n'a aucune illusion, son espoir n'est pas politique, mais comique. S'il fait rire les lecteurs, le reste lui sera pardonné.

09/2020

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Sciences politiques

Trafics de femmes. Enquête sur l'esclavage sexuel dans le monde

Chaque année 1,4 millions de personnes, en grande majorité des femmes et des petites filles, sont achetées et revendues, comme une matière première, au point que le commerce sexuel est devenu, entre la vente d'armes et le trafic de drogues, le plus rentable du monde. Dans cette enquête d'une ampleur sans précédent, menée pendant 6 ans sur trois continents, la parole est donnée à tous les acteurs : les trafiquants et les victimes devenues parfois elles-mêmes des exploitantes ; les intermédiaires et les clients, les " madames ", les mafieux, les militaires et les services publics, souvent corrompus, dans tous les pays et à tous les niveaux ; les victimes qui ont réussi à revivre des rapports humains normaux (plus de 100 témoignages). Cet ouvrage est un tour du monde de l'esclavage contemporain, qui mène le lecteur en Turquie, en Israël et en Palestine, au Japon, au Cambodge, en Birmanie, en Argentine... L'ouvrage dévoile comment l'armée d'hier et d'aujourd'hui délègue le sale travail de " recrutement " des prostituées " et d'encadrement des bordels, comment les européens s'offrent des filles ou des fillettes avec l'accord des autorités thaïlandaises, etc. Nous assistons au développement d'une culture qui promeut la chosification humaine comme s'il s'agissait d'un acte de progrès ou d'un libre choix, mais qui profite surtout aux mafias. Mafieux, hommes politiques, militaires, entrepreneurs, industriels, leaders religieux, banquiers, policiers, juges, hommes de la rue, forment une chaîne du crime organisé. L'auteur montre que la prostitution forcée et l'esclavage sexuel sont un des négoces mafieux d'élection, à côté du trafic de drogues, de la pornographie, du trafic d'organes, de la vente d'armes... Elle brosse un tableau précis du fonctionnement des mafias et des liens entre ces différents commerces. Un livre-choc, de nombreuses révélations, des témoignages bouleversants.

04/2012

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Littérature française

Tu as refait ta vie ?

On me demande souvent : — Tu as refait ta vie ? Cette question fermée, qui attend un oui ou un non, je l’entends trop régulièrement mais je ne rentre aujourd’hui plus dans le fonctionnement de son code et y réponds toujours par une autre question qui ouvre un champ infini de possibilités : — Est-ce que je me reconstruis ? J’ai quitté mon ex-mari à l’été 2017 après une très longue vie commune de vingt-six ans, avec culpabilité, désespoir. J’étais désarmée, anéantie de me savoir responsable de l’éclatement de notre foyer mais je nourrissais tant d’espoir en ce qui m’attendait pour ma propre personne ! J’étais terrorisée aussi à l’idée de changer de vie, de vivre seule car ce serait la première fois. D’abord déprimée et détruite, j’ai ensuite recommencé à prendre goût à la vie, à sortir, m’amuser, profiter de tous les moments dont je n’avais pas joui depuis tellement longtemps… Dans mon quotidien, en sortie, au boulot, dans les repas de famille, quand je rencontre quelqu’un, quand je me fais de nouveaux amis ou croise d’anciennes connaissances, elle revient systématiquement : cette question hante la vie des gens séparés, divorcés ou même veufs : "Tu as refait ta vie ?"

06/2020

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Documentaires jeunesse

Millefeuille, l'écureuil qui voulait devenir grand

Après « Bergamotte la marmotte qui voulait voir l’hiver » et qui décidait de rencontrer les animaux de la montagne afin découvrir leur vie durant l’hiver, Tetras Editions présente : « Millefeuille l’écureuil qui voulait devenir grand » L’histoire : Millefeuille trouve sa mère bien trop prévenante et pense qu’elle n’a pas besoin d’être constamment derrière lui à le surveiller. Il part parcourir la forêt pour savoir si les autres animaux ont, eux aussi, des mères si collantes. La réalisation : sur le même principe que Bergamotte, la marmotte, le livre est composé de doubles pages par animal rencontré avec, à gauche, l’histoire de Millefeuille et l’illustration de Flora Huynh et à droite, des photos de l’animal avec des explications simples sur le rapport du petit animal avec ses parents. On apprend ainsi que la maman coucou laisse son œuf dans le nid d’un autre oiseau puis part vers des horizons lointains. On apprend aussi que la biche est prête à tout pour détourner les prédateurs de son petit faon caché dans les herbes, que le petit de la chauve-souris est gardé, lorsque sa mère part à la recherche de nourriture, par d’autres chauves-souris qui forment ainsi une sorte de garderie. L’ours, la poule, la fourmi, etc… Millefeuille va apprendre que chaque maman pense à la survie de son petit et à lui enseigner comment se protéger adulte.

11/2010

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Collège

Bibliocollège - La Belle et la Bête et autres contes. Bibliocollège - La Belle et la Bête et autres contes - n° 68

Collégiens de 6e-Thème : Le monstre, aux limites de l'humain - Trois contes intégraux (La Belle et la Bête, Riquet à la houppe, Le Vilain Petit Canard) annotés et des questionnaires. - Présentation des auteurs et du contexte d'écriture des contes. - Les textes. - Etude du genre des oeuvres et des thèmes principaux. - Présentation illustrée des personnages de l'oeuvre. - Les oeuvres dans l'histoire des arts : une riche iconographie commentée. - Groupement de textes : La face cachée des monstres. Dossier pédagogique (réponses aux questionnaires, séquence d'étude, pistes complémentaires et bibliographie) téléchargeable gratuitement par l'enseignant.

02/2023

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Littérature Allemande

Au bord de la nuit

Publié en 1933 en Allemagne, banni par les nazis lors de sa sortie, Au bord de la nuit, est de ces textes novateurs et audacieux qui dérangent. Un roman littéraire oublié à redécouvrir dans la collection Vintage. La vie d'un quartier de Brême, celui du port, entre le crépuscule et la nuit. Un faisceau d'existences parallèles ou enlacées, entre lesquelles, douceâtre, étouffante comme la mort, la nuit monte par bouffées : des gamins observent rats et cygnes sur une berge ; deux compères, Antoine et Oscar, rejoignent l'Adélaïde pour une croisière direction Rotterdam ; Madame Jacobi prend quotidiennement des nouvelles de Monsieur Mahler, un voisin mourant ; Monsieur Hennicke, le professeur de géographie fait la lecture à ses deux fils sous les grandes feuilles du jardin public ; Addi, un petit garçon somnambule, donne le premier numéro d'un show à l'Astoria, un bar animé de la ville ; le gardien du parc, obsédé par l'invasion agressive des rongeurs en plein coeur de ville, décide d'envoyer une missive à l'autorité municipale. Une succession de tableaux intimistes, des instants de vie brefs et attendrissants, des destins qui se croisent, se défont, se mêlent encore, en plein coeur d'une ville qui s'endort, enveloppée par les ténèbres. Extraits : Là-bas, à l'extrémité du jardin, sous les grandes feuilles de la tonnelle, monsieur Hennicke, le maître de géographie, et ses deux fils étaient assis. Une lampe à pétrole, placée au milieu de la table, répandait une chaude lueur jaune. De temps en temps elle filait et monsieur Hennicke, d'une main légère, diminuait alors la flamme. Il avait un livre ouvert devant lui et lisait à haute voix. La tête dans les mains, ses deux fils, collégiens de première année, blonds et dégingandés, aux visages moites et boutonneux, buvaient ses paroles. Leurs regards étaient fixes, perdus dans l'obscurité du jardin ou en une contrée plus lointaine encore. Et non loin de là - quelques jardins et rangées de maisons tout au plus - monsieur Berg jouait de la flûte devant sa fenêtre ouverte. Ses doigts pâles et osseux se levaient et s'abaissaient sur les trous de l'instrument, sa tête s'inclinait un peu sur le côté et ses yeux gris et doux suivaient l'envol des sons. C'était une cadence régulière, un chant qui s'élevait calmement, descendait calmement, empreint de sérénité, pas vraiment gai, pas vraiment triste, et pourtant toujours un peu plaintif... clair, résolu, aux lignes nettes. Il s'élançait dans la nuit avec une tranquille assurance, s'éparpillait, s'effaçait dans l'air calme.

09/2021

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Théâtre - Pièces

Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc

" 1425. En plein été. Le matin, Jeannette, la fille à Jacques d'Arc, file en gardant les mou- tons de son père, sur un coteau de la Meuse. On voit au second plan, de la droite à la gauche, la Meuse parmi les prés, le village de Domremy avec l'église, et la route qui mène à Vaucouleurs. A la gauche au loin le village de Maxey. Au fond les collines en face : blés, vignes et bois ; les blés sont jaunes. Jeannette a treize ans et demi ; Hauviette, son amie, dix ans et quelques mois. Madame Gervaise a vingt-cinq ans. (Jeannette continue de filer ; puis elle se lève ; se tourne vers l'église ; dit le signe de la croix sans le faire.) JEANNETTE Au nom du Père ; et du Fi ; et du Saint-Esprit ; Ainsi soit-il. Notre Père qui êtes aux cieux ; que votre nom soit sanctifié ; que votre règne arrive ; que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour ; pardonnez- nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offen- sés ; ne nous laissez pas succomber à la tentation ; mais délivrez-nous du mal. Ainsi soit-il. Je vous salue Marie, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous ; vous êtes bénie entre toutes les femmes ; et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il. Saint Jean, mon patron ; sainte Jeanne, ma patronne ; priez pour nous ; priez pour nous. Au nom du Père ; et du Fi ; et du Saint-Esprit ; Ainsi soit-il. Notre père, notre père qui êtes aux cieux, de combien il s'en faut que votre nom soit sanctifié ; de combien il s'en faut que votre règne ar- rive. Notre père, notre père qui êtes au royaume des cieux, de combien il s'en faut que votre règne arrive au royaume de la terre. Notre père, notre père qui êtes au royaume des cieux, de combien il s'en faut que votre règne arrive au royaume de France. Notre père, notre père qui êtes aux cieux, de combien il s'en faut que votre volonté soit faite ; de combien il s'en faut que nous ayons notre pain de chaque jour. De combien il s'en faut que nous pardonnions nos offenses ; et que nous ne succombions pas à la tentation ; et que nous soyons délivrés du mal. Ainsi soit-il".

10/2012

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Paternité

Fils à papa(s). L'histoire incroyable de deux garçons qui voulaient devenir pères

Son enfance, la découverte de son homosexualité, son mariage avec Ghislain et surtout la merveilleuse histoire de sa paternité, Christophe Beaugrand livre un témoignage tout en pudeur, humour, générosité et émotion et se confie pour la première fois sur son fils, dont la venue au monde a bouleversé sa vie et celle de son mari. Des premiers contacts avec une agence de mères porteuses jusqu'à la naissance de Valentin, Christophe Beaugrand raconte, jour après jour, comment une extraordinaire histoire d'amitié s'est nouée avec Whitney, la femme qui a porté leur petit garçon. " L'appel vidéo entre nous trois commence. Une visioconférence assez surréaliste ! D'un côté, Ghislain dans notre maison en t-shirt. De l'autre Whitney et Jacob dans leur jardin à Las Vegas. Et enfin, moi, maquillé comme une voiture volée, sur un plateau clinquant avec de la musique au fond et des projecteurs qui scintillent (sur le tournage de Ninja Warrior). Franchement, j'aurais voulu l'inventer, jamais mon imagination ne serait allée jusque-là. Stressés, tous les deux avec Ghislain, nous sommes suspendus aux lèvres de Whitney. Je crois voir un sourire poindre avant qu'elle n'ouvre la bouche. Jamais sans doute je n'ai été si anxieux. Les yeux qui pétillent et le sourire franc, Whitney nous annonce, sans perdre davantage de temps : " We are pregnant ! " (Nous sommes enceints ! ) J'ai l'impression que mon coeur va bondir hors de ma poitrine ! Ghislain pousse un cri, on voit Madame derrière lui sauter dessus pour participer à cet enthousiasme collectif dont elle ne comprend pas la raison mais qui la met en joie. Au loin, Denis Brogniart me fait signe avec la main. " Alors ? C'est bon ? " Ah mais quelle émotion incroyable ! Toute cette pression. Tous ces mois d'attente. J'embrasse et je remercie Whitney en lui disant que nous nous parlerons plus longtemps demain. J'ai quand même une émission à enregistrer et j'ai une cinquantaine de techniciens et 400 personnes dans le public qui m'attendent. De retour à mon poste avec le plus beau sourire que vous ne m'aurez jamais vu arborer, je crois que je ne me suis jamais autant amusé sur un enregistrement jusqu'au bout de la nuit. Comme sur un petit nuage ! Je sais qu'en ce moment même, à quelques milliers de kilomètres, un petit coeur bat dans un minuscule haricot. Notre fille ou notre fils, nous l'aimons déjà tant. "

10/2021

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Littérature française

Le prix de la liberté. Les mémoires d'un naïf optimiste

Même si l'homonymie pourrait le laisser croire, ne vous attendez pas à trouver ici les aventures d'un général du Second Empire, mais bien plutôt celles d'un auteur contemporain qui prend plaisir à raconter le roman de sa vie, en l'illustrant d'anecdotes originales. En jouant avec un style alerte où l'humour est souvent au rendez-vous, Edward Pierron nous confronte aux défis de sa jeunesse mouvementée. Il y ajoute parfois une touche d'ingénuité qui donne une originalité supplémentaire à son récit. L'histoire commence à la fin des années 30, puis se poursuit pendant la seconde guerre mondiale. L'auteur est le témoin et l'acteur d'une époque charnière. Il fait l'apprentissage d'une vie où il doit assurer sa subsistance au jour le jour, mettant à contribution son imagination débordante. Dans cette période troublée, son existence est faite de rebondissements et d'instants où "tout peut basculer". Il est réfractaire aux réquisitions de l'occupant allemand, jusqu'au jour où il est arrêté. Son itinéraire nous conduit alors de l'île Tudy en Bretagne, à l'Autriche en guerre. Après avoir connu la rudesse des camps de travail, il pratique l'art de la "grande évasion". Puis, c'est le début d'une ère nouvelle, avec ses promesses matérielles, ses rencontres, ses découvertes et l'amour en prime. En toile de fond, il y a la mer et l'appel du grand large. Les moments forts sont baignés par la chaleur réconfortante des Bretons d'Armorique. Edouard Pierron nous projette ainsi dans un univers qui l'a profondément marqué. Avec lui, nous faisons la connaissance d'un "personnage". Une muse le suit comme son ombre : l'aspiration à la Liberté. Par-delà les difficultés rencontrées, puis surmontées non sans avoir invoqué la chance qui a marqué son existence. Un récit témoignage d'une exigence qui donne un sens à la vie et force le respect. La quête d'un homme intrépide, solidaire dans l'épreuve et fidèle en amitié. C'est le roman d'une vie et mieux encore, car il nous délivre aussi quelques bonnes pages où le bon sens et la sagesse font merveille, sous forme de philosophie pratique appliquée à l'action, en quelque sorte ! A propos de l'auteur, Madame Michèle Morgan nous a confié : "Je suis heureuse de l'avoir rencontré et fière qu'il ait appartenu à ma famille". Le lecteur retrouvera l'intégralité de son témoignage dans le livre.

06/2014

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Littérature érotique et sentim

Amours secrètes d'un gentleman. Un roman érotique

L'auteur prend le lecteur pour juge et lui divulgue ses aventures amoureuses avec ses jeunes amies.POUR UN PUBLIC AVERTI. Lesbia, Sapho, Thalia, Euphrosine... Grisonnant et au bout d'une vie bien remplie, Edward Sellon nous fait tour à tour le récit de ses vigueurs passées. Des pages très tendres qui ne manquent pas de situations impudiques, où des brèves rencontres deviennent des fréquentations durables et non-exclusives.Des confessions très personnelles, qui se lisent comme des coquines nouvelles.EXTRAIT" Ayant "vécu tous les jours de ma vie", comme on dit, tu penses bien que je ne puis plus renouveler les exploits d'autrefois, mais quelques jeunes filles, qui passent pour les cousines de Phobé et de Chloé, servent à nos amusements ; la vue de leurs vierges beautés ramène parfois dans mes veines un frisson de plaisir. De temps à autre je retrouve encore en l'honneur de Phobé et de Chloé un peu de ma vigueur passée. [...] Maintenant, cher lecteur, il ne me reste qu'à te souhaiter de l'avoir raide et dur jusqu'à tes cheveux blancs et à t'adresser mon plus affectueux adieu. " [...] Tu me demandes, charmante Lesbia, d'adoucir un peu tes ennuis en te racontant quelques uns de mes caprices. Comme j'ai toujours été ton esclave, je me hâte d'obéir. Il faut te dire, chère petite, que pour les servir j'ai à ma disposition plusieurs dames complaisantes que je paie en conséquence. Mardi dernier, j'étais étendu paresseusement sur un sofa, absorbé dans la lecture du charmant ouvrage de Diderot La Religieuse, quand la sonnette se fit entendre. Je me relevai vivement et allai ouvrir. Devant la porte était arrêtée une voiture bien connue de moi et dont le sémillant cocher était Madame R. elle-même. A PROPOS DE L'AUTEUR : Edward Sellon est né le 6 janvier 1818 à Brighton, en Angleterre. Menant une vie débridée et connaissant de nombreuses séparations et réconciliations avec son épouse, Sellon s'adonne à la littérature érotique. Il narre ses aventures dans The New Epicurean (1865) ou encore dans ses mémoires intitulées The Ups and Downs of live (1867), qui présentent notamment ses escapades érotiques en Inde. A PROPOS DE LA COLLECTION : Retrouvez les plus grands noms de la littérature érotique dans notre collection Grands classiques érotiques.Autrefois poussés à la clandestinité et relégués dans " l'Enfer des bibliothèques ", les auteurs de ces ouvres incontournables du genre sont aujourd'hui reconnus mondialement. Du Marquis de Sade à Alphonse Momas et ses multiples pseudonymes, en passant par le lyrique Alfred de Musset ou la féministe Renée Dunan, les Grands classiques érotiques proposent un catalogue complet et varié qui contentera tant les novices que les connaisseurs.

03/2018