Recherche

Abbas Kiarostami

Extraits

ActuaLitté

Religion

Lettres à son ami Henry de Castries (1901-1916). Sa vie au Sahara, ses réflexions sur l'Islam...

La correspondance de Charles de Foucauld avec Henry de Castries s'étend sur quinze ans, depuis l'ordination sacerdotale du Père de Foucauld (1901) jusqu'à la mort de celui-ci (1916) ; années sahariennes de Beni Abbés et de Tamanrasset, années spirituellement les plus épanouies et les plus créatrices du Bienheureux. Cette correspondance s'ouvre avec le plus précis, le plus beau récit que Charles de Foucauld a donné de sa conversion (1886), récit qu'il confie à un ami très cher et très estimé. Elle révèle les conditions concrètes de la vie qu'il a menée au désert, non pas en ermite, mais en être relationnel ouvert à de multiples rencontres et en savant linguiste et ethnologue. Si nous n'avons pas les lettres d'Henry de Castries, la personnalité et la stature scientifique de celui-ci se découvrent à travers cette correspondance : un explorateur, historien, spécialiste de l'Islam (il vient de publier L'Islam, livre qui fait aussitôt autorité et demeure aujourd'hui, plus que jamais, d'actualité). Charles de Foucauld a trouvé, dans son ami Henry de Castries, un interlocuteur avec qui l'échange est d'emblée de haute volée. Cette correspondance se termine par la publication, restituée d'une longue lettre écrite par Charles de Foucauld à René Bazin quatre mois avant sa mort, lettre où il est tout particulièrement question, d'une part de son attitude envers l'Islam, et d'autre part de son désir intense de faire naître des vocations de "défricheurs évangéliques ". Elle est présentée et mise en texte par Brigitte Cuisinier et Jean-François Six, historiens, spécialistes de Charles de Foucauld. Une première édition, en 1938 (Grasset), avait été réalisée par Jacques de Dampierre, fils adoptif d'Henry de Castries. Epuisée depuis longtemps, elle peut, aujourd'hui, être reprise et augmentée grâce à la famille d'Henry de Castries et tout particulièrement à son arrière-petite-fille, Aymardine Matray de Dampierre.

09/2011

ActuaLitté

Beaux arts

De pierre, d'or et de feu. La création artistique au Moyen Âge, IVème-XIIIème siècle

Notre ignorance quasi totale de l'identité des sculpteurs de Chartres, de l'architecte de la Sainte-Chapelle ou des enlumineurs des grands manuscrits à peintures n'est pas le fruit de lacunes documentaires, mais du faible intérêt porté par les hommes du Moyen Age à ceux que nous appelons les artistes. Plus exactement, ils estiment que le seul véritable créateur est le commanditaire, celui qui a voulu l'œuvre et l'a financée, et c'est lui que nomment les sources. Intellectuel (quand il est homme d'Eglise) ou bien détenteur de la puissance publique, il n'est pas un mécène qui permet à l'artiste de s'exprimer, mais un maître d'ouvrage qui trace un programme précis à l'intention du peintre, du sculpteur ou de l'architecte. De ceux-ci il n'attend qu'une seule chose : l'excellence manuelle dans l'exécution. Dans les derniers siècles de l'Antiquité, la création artistique se trouve entre les mains du pouvoir impérial, puis passe, sous les Mérovingiens et plus encore sous les Carolingiens, à celles des rois, enfin à celles des abbés et des évêques, avant de revenir - comme dans l'Allemagne ottonienne ou la France de Saint Louis - au roi. C'est seulement avec l'apparition, aux XIVe et XVe siècles, d'une société civile qui se détache peu à peu de l'Eglise et de la monarchie que la création s'affirme en tant que telle. Le mouvement est alors lancé : avec le Quattrocento italien puis la Renaissance, on assiste au véritable sacre de l'artiste. L'approche, très novatrice, d'Alain Erlande-Brandenburg enrichit la réflexion traditionnelle sur le jeu des styles ou des formes, elle affine la reconstitution (chronologique) des filiations et des influences ; elle s'inscrit dans la contingence, dans l'Histoire elle-même. Elle libère l'histoire de l'art de la froideur et de l'abstraction qui parfois la menacent et lui confère la vitalité du vécu humain.

05/1999

ActuaLitté

Histoire de France

L'enseignement du français en colonies. Expériences inaugurales dans l'enseignement primaire

Cet ouvrage L'enseignement du français en colonies, Expériences inaugurales dans l'enseignement primaire, réunit quinze contributions qui se proposent de voir comment le français se constitue en tant que langue d'enseignement dans ces contextes de confrontations sociales, linguistiques et culturelles inégalitaires que sont les contextes de colonisation. Ces contributions s'intéressent, plus particulièrement, à l'introduction du français à l'école primaire. Trois directions de travail sont privilégiées : - La mise en place des principes éducatifs qui instaurent le français comme langue de l'école. Faustin Kabanza (Rwanda), El-Djamhouria Slimani-Aït-Saada (la plaine du Chélif), Foued Laroussi (Mayotte) et Béatrice Pothier (Polynésie) montrent que les mêmes questionnements reviennent dans les différentes situations coloniales. - Les passeurs du français : Christiane Chaulet-Achour retrace l'itinéraire de l'instituteur-écrivain Mouloud Feraoun, Nedjma Cherrad celui de M-T Arbaoui, instituteur indigène au parcours chahuté. Martine Dreyfus décrit l'institution du français en Afrique de l'Ouest (1816-1931) par Jean Dard, Le Baron Roger, Faidherbe, I Carré, G Hardy, Davesnes. Le portrait de Moïse Fresco qui introduit le français à l'école de l'Alliance israélite de Tanger est dressé par Danielle Omer, celui de Mme Allix-Luce qui entreprend de créer en 1845-46, à Alger, la première institution pour " jeunes filles musulmanes " par Dalila Morsly. - La fonction des manuels de français dans le processus de didactisation du français est étudiée par Rafika Amri-Abbès qui analyse la démarche bilingue de Louis Machuel dans ses méthodes d'arabe et de français, par Laïla Ben Ezzedine qui met en évidence les tensions culturelles liées au projet de mettre à la disposition des enfants des Contes tunisiens qui racontent la culture tunisienne en français ; Yasmina Cherrad et Amar Nabti montrent à partir de La lecture liée au langage et L'ami fidèle les pièges d'une méthode qui, dans le contexte de la colonisation, travaille à la fusion des enseignements. Christine Cuet décrit comment le manuel A travers nos colonies fabrique les futurs agents coloniaux.

05/2010

ActuaLitté

Gestion

Communiquer et coopérer avec les Scandinaves. Danois, Islandais, Norvegiens, Suédois

Qui n'a pas dans son appartement un meuble ou un ustensile de cuisine acheté dans une enseigne suédoise ? Dans les années 70 et 80, qui ne rêvait pas d'acheter une voiture suédoise car elle était la garantie de la qualité et de la durée ? Enfin, qui n'a jamais dansé sur une chanson d'ABBA, que ce soit lors d'un mariage, d'un anniversaire ou d'une fête entre amis ? Ces quelques exemples ne constituaient que le début d'un " soft power ", désormais bien plus installé. La culture scandinave fait aujourd'hui partie intégrante de notre environnement : les romans noirs scandinaves, les séries policières scandinaves, les séries sur les Vikings, la consommation version lagöm, le slow-food, le bonheur version hygge, le respect de l'environnement, l'énergie verte, les innovations technologiques qui nous connectent à chaque instant... Que d'inspirations venues du Nord ! Mais qui sont ces peuples du Nord, ces Scandinaves qui influencent tant notre quotidien ? Danois, Islandais, Norvégiens et Suédois, s'ils partagent un certain nombre de valeurs communes comme la proximité de la nature, présentent également des spécificités culturelles qu'il faut absolument connaître dès lors qu'on est amené à travailler avec des Scandinaves. Comme tous les ouvrages de cette collection, ce livre est parsemé de témoignages et de retours d'expérience de professionnels travaillant en milieu interculturel avec la Scandinavie, montrant à quel point il est important, pour bien travailler avec les Scandinaves, de les connaître et de les comprendre. A ceux qui s'attendent à trouver la Finlande, souvent assimilée à la Scandinavie mais qui n'en est pas partie intégrante, nous donnons rendez-vous dans un ouvrage à venir : La Finlande et les pays baltes.

10/2018

ActuaLitté

Sciences historiques

Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France

Qui de plus français que le couturier et mécène Pierre Cardin ou le premier vainqueur du Tour de France cycliste, Maurice Garin ? Sauf que l'un et l'autre sont nés Italiens. A l'inverse, combien de Français savent que le prix Nobel de littérature de l'an 2000 a été attribué à un citoyen français - naturalisé depuis trois ans -, Gao Xingjian, né à Ganzhou soixante ans plus tôt ? Ce que la plupart de nos compatriotes savent, en revanche, c'est que la renommée de la France doit beaucoup à Frédéric Chopin, Marie Curie, Pablo Picasso, Le Corbusier, Samuel Beckett ou Charles Aznavour. Et ceux qui s'intéressent au destin politique de ce pays ont sans doute remarqué, sans remonter plus haut que la Révolution française, que ladite Révolution n'aurait pas tout à fait été la même sans le modéré Necker ou le radical Marat - deux Suisses -, la IIIe République sans Gambetta ou Weygand, la Résistance sans Boris Vildé, du premier réseau, celui du Musée de l'homme, ou le groupe Manouchian et ses fusillés stigmatisés sur l'Affiche rouge "parce qu'à prononcer leurs noms sont difficiles"... Pour mieux connaître cet apport exceptionnel des étrangers à l'histoire de notre pays, il manquait un ouvrage comme celui-ci. Un dictionnaire regroupant aussi bien des notices "collectives" (Ecole de Paris) que des notices "communautaires" (Congolais) et, surtout, une masse de notices individuelles, d'Abbas à Zulawski, (Andrzej). Il sera, à coup sûr, pour ses lecteurs une source éclairante et vivifiante de surprises, de découvertes, d'émotions. La période choisie commence en 1789, avec la proclamation solennelle et inédite de la nation française comme principe de souveraineté, et va jusqu'à nos jours, avec Stéphane Hessel ou Marjane Satrapi. La notion "d'étranger" est prise ici au sens juridique du terme, pour éviter toute subjectivité : être né de statut étranger, en France ou hors de nos frontières, qu'on le soit resté ensuite (comme Pablo Picasso), qu'on ait obtenu sa naturalisation (comme Yves Montand), qu'on l'ait abandonnée (comme Igor Stravinsky) ou qu'on ait failli la perdre (comme Serge Gainsbourg). Les naturalisés de naissance, comme Georges Perec, ne figurent donc pas dans ce dictionnaire, non plus que les ressortissants des colonies ou des départements d'outre-mer. Tous les secteurs d'activités sont représentés, de la littérature (Emile Zola) au sport (Raymond Kopa) en passant par le monde de l'entreprise (Carlos Ghosn) et de la création sous toutes ses formes. Les notices communautaires permettent de redonner toute leur place aux obscurs et aux sans-grade, qui jouèrent leur rôle dans l'édification de l'économie comme de la culture françaises, des mineurs polonais aux maçons portugais, des musiciens de bal musette aux chanteurs de raï. L'ouvrage, qui comprend 1 186 articles (1 112 notices individuelles, 22 notices collectives, 52 notices communautaires), est précédé d'une préface de Pascal Ory, son maître d'oeuvre.

10/2013

ActuaLitté

Religion

Rennes

Si l'actuel diocèse de Rennes trouve son unité administrative avec le Concordat de 1801, il puise ses forces et son originalité dans une géographie antérieure et complexe : celle des trois diocèses d'Ancien Régime : Rennes, Saint-Malo et Dol, un moment métropole religieuse de la Bretagne. D'un inconvénient manifeste qui résulte des chevauchements institutionnels, l'équipe des jeunes historiens attachés à cette étude a su tirer avantage en passant du cadre strict de la circonscription ecclésiastique à celui de la « région » interdiocésaine. A cette « région » comprise dans ses diversités de tempéraments, de traditions religieuses, de folklore, d'options idéologiques, ils ont appliqué les techniques les plus modernes, notamment en sociologie et en ethnologie, pour lui restituer son âme éternelle et changeante. Bretagne éternelle qu'on a fini par identifier avec traditionalisme religieux et conservatisme. De fait, sur la longue durée, elle accuse volontiers un retard quasi-constant par rapport aux grands événements de l'histoire religieuse de la France. Elle se sépare encore d'elle par la faiblesse de l'implantation des églises romanes en raison d'un lent essor économique, par une fidélité « romaine » que ne vient pas perturber le Concordat de 1516, jamais appliqué en Bretagne. Mais Bretagne changeante qui surprend par l'accélération soudaine, quand l'événement l'atteint. Tantôt dramatisé dans la fureur des Guerres de Religion ou dans la crise révolutionnaire, tantôt amplifié clans la ferveur de la piété tridentine, à son apogée au XIXe siècle. Bretagne caricaturée, enfin, dans la complaisance à opposer les « Blancs » aux « Bleus ». Ce ne sera point la moindre surprise que de découvrir une Ille-et-Vilaine qui, de 1789 à 1960, s'éprend d'un christianisme fervent, mais républicain, pendant qu'ailleurs les autorités ecclésiastiques jugent les « Blancs » insoumis et pas plus pieux que les autres. On pressent déjà l'accueil de La Mennais et des abbés démocrates qui inaugurent les tensions des années 1960 entre une société « cléricale » et celle des laïcs formés par les Organismes d'Action Catholique, pépinières de militants syndicalistes ; deux sociétés, qui, sur des rythmes différents, n'en attestent pas moins une seule fidélité dans l'annonce de la Bonne Nouvelle.

01/1979

ActuaLitté

Histoire internationale

1064, Barbastro. Guerre sainte et djihâd en Espagne

Barbastro est à l'Espagne médiévale ce qu'est la bataille de Poitiers à l'histoire de France : un fait d'armes - une défaite non décisive de troupes musulmanes - qui, au fil des siècles, fut sublimé par un récit national en une date majeure des Croisades et de la Reconquête. Au printemps 1064, une armée de guerriers franchit les Pyrénées, animés, a-t-on dit, par le désir d'en découdre avec l'Autre, à savoir le musulman. Celui-ci a mérité d'être puni puisque, non seulement hérétique, il vient d'occire le souverain aragonais avec lequel plusieurs lignages nobiliaires d'outre-monts ont tissé des liens d'amitié. Les cavaliers fondent sur une petite cité musulmane de la vallée de l'Ebre appelée Barbastro, qu'ils enlèvent avant de la perdre à nouveau l'année suivante. Il ne s'agit plus d'entreprises individuelles et d'une portée limitée, mais d'une expédition de plusieurs milliers d'hommes venus du nord et rejoints par des guerriers normands d'Italie et des contingents catalans. Ces troupes se seraient mobilisées à l'appel du pape : pour nombre d'historiens c'est ici, au pied des Pyrénées, que serait née la " Croisade ". Sans doute quelques puissants, sous l'influence d'abbés ou d'évêques, se sentent-ils porteurs d'une mission chrétienne, mais quelques décennies plus tôt encore, des comtes s'étaient entendus avec des Arabes pour attaquer Compostelle, le haut-lieu de la chrétienté hispanique ; quant aux habitants qui peuplent les campagnes ou les bourgades naissantes, ils n'ont qu'une maigre idée de l'Islam et des musulmans. C'est tout autant l'envie de combattre, de vaincre et de conquérir et le désir de s'emparer d'un butin qui animent les combattants. A la manière de Georges Duby dans Le Dimanche de Bouvines, les auteurs déploient toute la richesse de l'histoire événementielle, tant cette bataille sert de révélateur des structures, des cultures et des sensibilités. Bien que peu éclairé par les sources, qu'elles soient arabes ou latines, l'épisode de Barbastro fut gravé dans les mentalités pour devenir, à la manière de Bouvines, " un lieu de mémoire ".

04/2018

ActuaLitté

Religion

Rennes

Si l'actuel diocèse de Rennes trouve son unité administrative avec le Concordat de 1801, il puise ses forces et son originalité dans une géographie antérieure et complexe : celle des trois diocèses d'Ancien Régime : Rennes, Saint-Malo et Dol, un moment métropole religieuse de la Bretagne. D'un inconvénient manifeste qui résulte des chevauchements institutionnels, l'équipe des jeunes historiens attachés à cette étude a su tirer avantage en passant du cadre strict de la circonscription ecclésiastique à celui de la « région » interdiocésaine. A cette « région » comprise dans ses diversités de tempéraments, de traditions religieuses, de folklore, d'options idéologiques, ils ont appliqué les techniques les plus modernes, notamment en sociologie et en ethnologie, pour lui restituer son âme éternelle et changeante. Bretagne éternelle qu'on a fini par identifier avec traditionalisme religieux et conservatisme. De fait, sur la longue durée, elle accuse volontiers un retard quasi-constant par rapport aux grands événements de l'histoire religieuse de la France. Elle se sépare encore d'elle par la faiblesse de l'implantation des églises romanes en raison d'un lent essor économique, par une fidélité « romaine » que ne vient pas perturber le Concordat de 1516, jamais appliqué en Bretagne. Mais Bretagne changeante qui surprend par l'accélération soudaine, quand l'événement l'atteint. Tantôt dramatisé dans la fureur des Guerres de Religion ou dans la crise révolutionnaire, tantôt amplifié clans la ferveur de la piété tridentine, à son apogée au XIXe siècle. Bretagne caricaturée, enfin, dans la complaisance à opposer les « Blancs » aux « Bleus ». Ce ne sera point la moindre surprise que de découvrir une Ille-et-Vilaine qui, de 1789 à 1960, s'éprend d'un christianisme fervent, mais républicain, pendant qu'ailleurs les autorités ecclésiastiques jugent les « Blancs » insoumis et pas plus pieux que les autres. On pressent déjà l'accueil de La Mennais et des abbés démocrates qui inaugurent les tensions des années 1960 entre une société « cléricale » et celle des laïcs formés par les Organismes d'Action Catholique, pépinières de militants syndicalistes ; deux sociétés, qui, sur des rythmes différents, n'en attestent pas moins une seule fidélité dans l'annonce de la Bonne Nouvelle.

01/1979

ActuaLitté

Sciences historiques

L'Affaire des Quatorze. Poésie, police et réseaux de communication à Paris au XVIIIe siècle

Incomparable " exhumeur " d'archives, Robert Darnton a découvert dans celles de la Bastille un étrange dossier fait de paperolles, qui n'étaient pourtant pas les habituelles et séditieuses " Nouvelles à la main ", mais plutôt des noms, des rimes et des indications " Sur l'air de... ". Il s'agit d'un incroyable dossier ayant mobilisé au printemps 1749 le Lieutenant de police et ses forces, sans oublier ses " mouches " (ses indicateurs), pour retrouver l'auteur d'une chanson " Monstre dont la noire furie " qui moquait le roi Louis XV et sa maîtresse avec un succès sans égal dans les cabarets parisiens. De cette anecdote qui n'avait jusqu'alors retenu l'attention de personne, Robert Darnton tire les mailles d'un étonnant filet : celui de la communication politique dans le Paris populaire du XVIIII e siècle où, des siècles après Gutenberg, la plupart des hommes et des femmes (ces dernières surtout) ne maîtrisaient pas la lecture. Constamment, ils échangeaient de vive voix des informations, qui n'ont pour l'essentiel pas laissé de traces Or voici une occasion exceptionnelle d'écrire une histoire de la communication à partir de son élément majeur, l'oralité. Au début de l'Affaire, se trouve un professeur de l'Université de Paris qui avait déclamé un poème qu'il connaissait par coeur et qui comptait quatre-vingts vers. L'art de la mémorisation était une force capitale dans le système de communication de l'Ancien Régime. Mais le moyen mnémotechnique le plus efficace était la musique. Deux des poèmes en rapport avec l'Affaire des Quatorze avaient été composés pour être chantés sur des airs connus que l'on retrouve dans les recueils appelés chansonnier où ils figurent avec d'autres formes d'échanges verbaux - plaisanteries, devinettes, rumeurs et bons mots. La suppression des mauvais propos à l'encontre du gouvernement faisait partie des tâches normales de la police. Malheur dès lors à celui dont la police retrouve dans les poches un bout de papier conservant des rimes ou des portées : ils seront 14 emprisonnés par le Lieutenant, étudiants, abbés, bourgeois établis, piliers de cabaret, amis des femmes publiques, tous milieux confondus, simplement pour avoir moqué le pouvoir en reprenant cet air, loin pourtant de toute intrigue politique.

09/2014

ActuaLitté

Histoire de France

Pierre Laval : de l'armistice au poteau

Personnage complexe, Pierre Laval est l'objet de juge­ments con­tra­dictoires qui s'expliquent par sa politique de collaboration, ses mé­thodes de négociation et par certains défis à l'opinion. Né le 28 juin 1883 à Chateldon, licencié d'his­toire naturelle et de droit, il s'inscrit au barreau de Paris. Socialiste, maire d'Auber­vil­liers, député en 1914, réélu en 1924, il devient sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Con­seil et aux Affaires étrangères en 1925, puis ministre de la Justice l'année suivante. Elu sénateur en 1927, il est ministre du Travail en 1930, pré­sident du Conseil en 1931, tout en cumulant d'abord les fonc­­tions de ministre de l'In­té­rieur, puis celles des Affaires Etran­gères. Plusieurs fois minis­tre jusqu'à la guerre, il est l'un des artisans du vote qui donne les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et entre dans le gouvernement de celui-ci comme vice-président. Le 13 décembre 1940, il est arrêté par la police spéciale du Ma­ré­­chal pour incompatibilités personnelles et crainte de le voir mener une politique ultra collaboration­niste... Il est libéré sur l'intervention de ses amis et sous la pression de l'ambas­sa­deur allemand Otto Abetz. Il devient chef du gouvernement en avril 1942 et le restera jus­qu'en août 1944, étant le successeur désigné par le maré­chal Pétain au cas où ce dernier serait empê­ché d'exercer les fonc­tions de chef de l'Etat... Il part d'abord en Alle­magne, puis en Espa­gne pour finir par se rendre aux autorités alliées en Autriche le 30 juillet 1945. En octobre 1945, il est condamné à mort et tente de se suicider. Sauvé de jus­tesse, il est traîné, moribond, devant un peloton d'exé­cu­tion pour être fusillé. Le livre de Michel Letan est une série d'instantanés sur le Prési­dent du Conseil du gouvernement de l'Etat français. L'auteur, dans un texte objectif, décrit sa difficile tâche, entre les ultras de la Collaboration et les fidèles du Maréchal... La plupart des faits rapportés se situent entre 1940 et avril 1945.

07/2014

ActuaLitté

Sciences historiques

Histoire de la ville de Blaye. Depuis sa fondation par les Romains jusqu'à la captivité de la duchesse de Berry

La ville de Blaye est célèbre à bien des titres : son vin, fleuron des villages du Blayais (illustré par des ouvrages figurant sur les portes des églises), est exploité depuis environ 20 siècles et au Moyen Âge il était servi à la table des seigneurs et des abbés ; sa citadelle impressionnante est le livre ouvert des nombreux faits de guerre du passé et l'on sait que le corps de Roland le Preux, tombé lors du fameux combat contre les Basques, fut transporté et inhumé dans l'église de Blaye (dont il était le comte) ; quant à la duchesse de Berry, illustre prisonnière dans la forteresse, elle immortalisa littéralement le site. Mais les visiteurs (aujourd'hui) de la cité ne sauraient s'en tenir à ces seuls éléments de notoriété. Ici, l'abbé Bellemer nous ouvre des perspectives infiniment plus vastes : certes, les aventures guerrières qu'a connues la place forte sont longuement évoquées par lui (depuis le castrum romain jusqu'au bombardement de la ville par les Anglais en 1814, en passant par les invasions du Ve siècle, les croisades, les combats entre Français et Anglo-Gascons, les guerres de religion, la Fronde...), mais ce n'est là qu'un aspect du destin de la cité et des terres environnantes. II décrit aussi les mœurs et les pratiques religieuses des premiers Blayais (semblables à celles des autres Gaulois : dominées par les druides), la naissance et l'épanouissement du christianisme sur cette terre d'Aquitaine (rencontre de saint Romain et de saint Martin), l'histoire de Roland (inhumé dans l'église de Blaye) et de la belle Aude, le monastère fondé par Charlemagne et la chapelle de Montuzet, l'origine des vicomtes de Blaye et la biographie de Geoffroy Rudel... Les coutumes de Blaye pendant la période féodale ne sont pas davantage oubliées (collecte des grains, libertés, franchises et privilèges, droits perçus par la ville sur toutes les marchandises...), de même que l'évocation du vieux Blaye (château, enceinte, portes, ville haute et ville basse), les familles seigneuriales successives, les grands fléaux du début du XVIe siècle (peste, famine, froid), les visites de Louis XIV à l'occasion de son mariage (1659, 1660), la transformation de la citadelle par Vauban, les usages à Blaye au XVIIIe siècle...

10/2004

ActuaLitté

Beaux arts

A l'écoute de la lumière. Vitraux de l'abbatiale de Sylvanès

Cet ouvrage propose, de manière inédite, une découverte du processus de création et de réalisation des vitraux récemment posés dans l'abbatiale cistercienne de Sylvanès. Chaque étape est ainsi abordée pour illustrer comment le créateur, Jean-François Ferraton, est passé des intuitions premières aux dessins préparatoires, puis aux essais, puis à la réalisation en atelier et enfin à la pose sur site. Il a été accompagné dans son travail par Philippe Brissy, maître verrier. L'auteur a été inspiré, sur place, par une expérience prolongée de chant choral à partir du répertoire du dominicain André Gouzes, ce très grand créateur qui a renouvelé la musique liturgique à partir de Sylvanès. Les vitraux de Jean-François Ferraton traduisent ainsi en mode graphique la pulsation acoustique propre à l'abbatiale. A travers les commentaires, les nombreux dessins, les tracés régulateurs de l'église et plus de cent photos, on comprend comment l'unité lumineuse, ou radiante, spécifique à cet édifice s'est construite en accord profond avec son architecture et son acoustique. Les vitraux, volontairement incolores, répondent aux recommandations formulées en 1150 par les premiers abbés cisterciens, comme saint Bernard, qui voulaient que les vitraux soient blancs, sans croix ni figures. "Albae fiant et sine crucibus et picturis..." Ces moines bâtisseurs ont pensé cet édifice comme un instrument pour les voix et, simultanément, comme un vaisseau orienté pour le déroulement du temps liturgique, lequel se transcrit dans la lumière des vitraux. Cette création de vitraux fait écho à l'intention originelle, mais elle témoigne d'une lecture contemporaine du sacré. Elle s'insère aussi dans l'actualité de ce site culturel ouvert sur le monde avec son festival annuel de musique. L'ensemble des vitraux contemporains de l'abbatiale de Sylvanès résulte d'un concours lancé par la mairie de Sylvanès. Valorisée par son abbaye, cette commune labellisée "Grands Sites Occitanie" est située dans le sud du département de l'Aveyron. En tant que maître d'ouvrage, elle a été accompagnée par les Services des monuments historique et des arts plastiques de la DRAC Occitanie, le Conseil départemental de l'Aveyron, la Région Occitanie, la Fondation du patrimoine, l'Association des Amis de l'Abbaye de Sylvanès et la Commission diocésaine d'art sacré. L'inauguration a eu lieu le 18 mai 2018.

01/2020

ActuaLitté

Histoire de la musique

Imagine. 12 chansons qui ont changé le monde

L'histoire méconnue de douze succès planétaires. Un livre-chapitres conçu comme un album. " Vous pourriez dire que je suis un rêveur. Mais je ne suis pas le seul. " En octobre 1971, un an et demi après la séparation des Beatles, John Lennon publie la chanson Imagine, qui deviendra le plus grand succès de sa carrière en solo mais aussi l'un des titres les plus emblématiques du répertoire de la pop, jusqu'à être qualifiée de " morceau du siècle " par certains classements. L'hymne pour la paix le plus célèbre de l'histoire, que l'on entonne toujours lors des manifestations et au lendemain des drames, ne raconte pas seulement les ambivalences d'un artiste tiraillé entre idéalisme et activisme : il marque aussi les derniers feux de l'ère hippie et des utopies des années 1960, avant l'entrée de plain-pied dans une décennie marquée par le désenchantement. Ce ne sera pas la dernière fois qu'en quelques notes et une poignée de mots un tube incarnera son époque et en dévoilera les soubresauts comme les ambiguïtés. Revendications sociales, tensions diplomatiques, alternances et changements de majorité... De nombreux événements peuvent se lire à l'aune d'une chanson qui en dit souvent bien plus qu'un long discours. En 1977, God Save the Queen des Sex Pistols éclipsera le jubilé de la reine, et marquera l'entrée dans une nouvelle ère, celle du punk et du " No Future ", comme We Are the World (1985), coécrite par Michael Jackson et Lionel Richie, symbolisera la naissance de l'industrie de l'humanitaire et du charity-business. Publiée neuf mois avant la mort de Freddie Mercury, Innuendo (1991) de Queen deviendra à la fois l'épitaphe du groupe et le symbole des années sida. Hit emblématique de la britpop et de la " Cool Britannia ", Wonderwall du groupe Oasis contribuera à réinstaller les travaillistes au pouvoir en Angleterre en 1997, mettant fin à presque deux décennies de thatchérisme. Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, The Rising de Bruce Springsteen aidera à panser les plaies d'une Amérique meurtrie. De ABBA à Gainsbourg, de Scorpions aux Cranberries, des protest songs les plus virulentes aux hymnes pop (en apparence) anecdotiques : en douze titres incontournables qui forment autant de chapitres, cet ouvrage écrit avec maestria fait se percuter la grande histoire avec celle du rock, et raconte à sa manière certains des bouleversements politiques et sociaux majeurs des soixante dernières années.

06/2023

ActuaLitté

Biographies

Charles de Foucauld. un officier de l'armée française devenu explorateur, prêtre, et ermite dans le Sahara marocain.

Biographie de Bazin sur la vie de Charles de Foucauld et son oeuvre caritative dans le pays des Touaregs. Texte intégral. Charles de Foucauld, né le 15 septembre 1858 à Strasbourg (France) et mort le 1er décembre 1916 à Tamanrasset (Algérie française), est un officier de cavalerie de l'armée française devenu explorateur et géographe, puis religieux catholique, prêtre, ermite et linguiste. Il est béatifié le 13 novembre 2005 par le pape Benoît XVI puis canonisé le 15 mai 2022 par le pape François. Il est commémoré le 1er décembre. Orphelin à l'âge de six ans, Charles de Foucauld est élevé par son grand-père maternel, le colonel Beaudet de Morlet. Il intègre l'école spéciale militaire de Saint-Cyr. A la sortie, son classement lui permet de choisir la cavalerie. Il rejoint donc l'Ecole de cavalerie de Saumur où il se signale par son humour potache, tout en menant une vie dissolue grâce à l'héritage perçu à la mort de son grand-père. Il est ensuite affecté en régiment. A vingt-trois ans, il décide de démissionner afin d'explorer le Maroc en se faisant passer pour un juif. La qualité de ses travaux lui vaut la médaille d'or de la Société de géographie et une grande renommée à la suite de la publication de son livre Reconnaissance au Maroc (1888). De retour en France et après diverses rencontres, il retrouve la foi chrétienne et devient moine chez les trappistes le 16 janvier 1890. Puis il part pour la Syrie, toujours chez les trappistes. Sa quête d'un idéal encore plus radical de pauvreté, d'abnégation et de pénitence le pousse à quitter La Trappe afin de devenir ermite en 1897. Il vit alors en Palestine, écrivant ses méditations (dont la Prière d'abandon) qui seront le coeur de sa spiritualité. Ordonné prêtre à Viviers en 19011, il décide de s'installer dans le Sahara algérien à Béni Abbès. Il ambitionne de fonder une nouvelle congrégation, mais personne ne le rejoint. Il vit avec les Berbères, adoptant une nouvelle approche apostolique, prêchant non pas par les sermons, mais par son exemple. Afin de mieux connaître les Touaregs, il étudie pendant plus de douze ans leur culture, publiant sous un pseudonyme le premier dictionnaire touareg-français. Les travaux de Charles de Foucauld sont une référence pour la connaissance de la culture touareg. Le 1er décembre 1916, Charles de Foucauld est assassiné à la porte de son ermitage. Il est très vite considéré comme un martyr et fait l'objet d'une véritable vénération appuyée par le succès de la biographie de René Bazin (1921). De nouvelles congrégations religieuses, familles spirituelles et un renouveau de l'érémitisme s'inspirent des écrits et de la vie de Charles de Foucauld. Son procès en béatification commence dès 1927. Interrompu durant la guerre d'Algérie, il reprend et Charles de Foucauld est déclaré vénérable le 24 avril 2001 par Jean-Paul II, puis bienheureux le 13 novembre 2005 par Benoît XVI. Le pape François signe le 27 mai 2020 le décret reconnaissant un miracle attribué au bienheureux. Il est canonisé le dimanche 15 mai 2022.

01/2023