Le FIBD en juin : un caractère exceptionnel, rassurait Roselyne Bachelot
Fin novembre 2020, les organisateurs de deux importantes manifestations dans le monde de la bande dessinée interpellaient les pouvoirs publics. En cause, les nouvelles dates de Livre Paris – manifestation depuis annulée — et du Festival international de la BD d’Angoulême. En réorganisant leurs manifestations en juin 2021, les deux grands événements menaçaient directement d’autres festivals, comme Lyon BD et les Rendez-Vous de la Bande dessinée d’Amiens.
Le 25/03/2021 à 19:19 par Nicolas Gary
1 Réactions | 86 Partages
Publié le :
25/03/2021 à 19:19
1
Commentaires
86
Partages
Pascal Mériaux, directeur des Rendez-vous de la bande dessinée d’Amiens, et Mathieu Diez, directeur de Lyon BD, en appelaient au ministère de la Culture.
L’inscription dans la durée de cette crise pandémique vient désormais impacter des rendez-vous importants du secteur de la bande dessinée prévus pour le premier trimestre 2021. Parmi eux Livre Paris et le festival d’Angoulême font le choix d’un report au printemps de leurs évènements.
Cette reprogrammation vient bouleverser le calendrier annuel des manifestations autour de la bande dessinée. Elle aura pour conséquence immédiate de fragiliser les festivals de bande dessinée se tenant habituellement à cette période et avec eux le soutien qu’ils apportent depuis longtemps aux artistes du neuvième art.
Dans un courrier daté du 15 mars, dont ActuaLitté a obtenu copie, la ministre de la Culture s’adressant à l’adjointe au maire de Lyon, Nathalie Perrin-Gilbert, assure être consciente « de la place particulière qu’occupe Lyon BD Festival ». Un festival représentant « non seulement un rendez-vous culturel de premier ordre dans la Ville, mais aussi une manifestation dont la qualité et la diversité de programmation sont reconnues au niveau national et européen ».
Et Valois de citer le Comic Art Europe, récemment créé, pour en attester.
Or, d’un côté, l’État a choisi de maintenir au festival ses habituelles subventions dans le cadre de l’année 2020. De l’autre, Roselyne Bachelot assure être « d’autant plus attentive aux structures organisatrices de festivals ». La crise sanitaire qui les a frappées a bouleversé les programmations « et accru les difficultés qu’elles rencontrent pour maintenir le lien avec le public ».
Pas d'inquiétude : 2021, année exceptionnelle
Il en va de même pour le FIBD qui a déplacé ses dates en juin — jusqu’à nouvel ordre — quand l’événement prenait place d’ordinaire au mois de janvier. Franck Bondoux, directeur de Neuvième Art +, responsable de la manifestation se retrouvait lui-même confronté au report de Livre Paris, déplorant un télescopage de calendrier dans nos colonnes. « Les fous qui organisent un festival fin janvier ne rencontrent pas de soucis, de ce point de vue — ils ne sont pas légion. Pour la fin du printemps ou le début de l’été, c’est une autre paire de manches. »
La réponse de la rue de Valois peut sembler tardive : survenue le 10 mars, elle intervenait alors une semaine à peine avant que le Syndicat national de l’édition n’annonce officiellement l’annulation de Livre Paris 2021. Pour autant, selon nos informations, le ministère n’était, à cette date du 10 mars, pas averti de ce que le salon du livre de Paris n’aurait pas lieu. De fait, le ministère l’aurait appris, comme tout un chacun, ce 18 mars — date à laquelle le communiqué officiel a pris tout le monde de court. Reste à savoir, par ailleurs, si le second temps du FIBD pourra se tenir : les possibilités s’amoindrissent avec le temps.
Et pour le coup, on ne parle pas de météo.
Pour autant, tente d’apaiser le ministère, le glissement des calendriers traditionnels s’il contrarie les agendas de chacun, provoque des inquiétudes compréhensibles. Mais « il ne devrait pas avoir de conséquences directes sur les autres festivals ». En outre, la tenue pour partie du FIBD en juin est purement circonstancielle. « Rien ne laisse penser qu’elle sera reconduite. Le caractère exceptionnel de ce deuxième temps sera en tout état de cause rappelé lors de l’attribution par l’État de ses soutiens » audit FIBD.
En revanche, ce que ne dit pas le courrier de la ministre, c’est que ses services s’étaient dans un premier temps opposés à la création d’un FIBD en juin. Selon le département du Livre et de la Lecture, il fallait redouter que cette nouvelle date ne crée un précédent pour les années suivantes. Ce qui démontre combien la DGMIC connaît bien la logique des salons, et du FIBD en particulier.
Si le directeur nous assurait qu’il fallait être fou pour organiser en janvier une manifestation, il omettait délicatement de dire qu’à cette période, le FIBD occupe toute l’attention des médias, étant le seul grand événement de l’édition. Certes, il se trouvait des éditeurs pour reprocher la météo angoumoisine du mois de janvier, et estimer que mai ou juin serait plus propice…
Plus d'articles sur le même thème
Autres articles de la rubrique Métiers
1 Commentaire
Sophie
25/03/2021 à 22:23
Il faut surtout noter que en juin ou pas, le FIBD sera boycotté par l'immense majorité des auteurs de bandes dessinées, alors à quoi bon un salon de l'agriculture sans les animaux? Le public viendra-t-il pour des librairies à entrées payantes et vides d'auteurs?