#Droit / Justice

Les Ensablés - "Raphael" (1886) de Eugène Müntz – 2e partie

Cet article fait suite à celui du 14 juin sur Eugène Müntz. Après avoir replacé, selon sa méthode, l’activité artistique comme un facteur central de compréhension de la civilisation de la renaissance, tout en se livrant à un examen documentaire des premières années de Raphaël, Eugène Müntz nous accompagne dans le développement du jeune peintre, fraîchement sorti de son apprentissage dans l’atelier du Pérugin pour partir à la conquête de Florence.

Le 28/06/2020 à 09:00 par Les ensablés

1 Réactions |

Publié le :

28/06/2020 à 09:00

Les ensablés

1

Commentaires

Partager cet article sur Linkedin Partager cet article par mail Imprimer cet article
ActuaLitté
Par Antoine Cardinale

Au milieu des géants
Pour peu de temps, il revient à Urbin. Les temps ont changé. Le duc Guidobaldo qui avait affronté César Borgia, avait été chassé de son fief : il revient, s’enfuit, revient encore et meurt enfin, pleuré par ses sujets. Sans descendance, il avait adopté François  Marie della Rovere, neveu de Jules II. La cour que le duc réunit alors autour de lui  représente un milieu brillant, au milieu de laquelle se distingue particulièrement la figure de Balthazar Castiglione, mais elle ne comporte pas de créateur de premier plan. Il faut qu’en 1504 le jeune peintre aille se mesurer aux géants, il lui faut faire le voyage à Florence. Suivons-le, et Eugène Müntz nous sera le meilleur des guides.
En descendant des riantes hauteurs de Fiesole, où le rosier alterne avec l’olivier, le voyageur rencontrait d’abord le couvent de Saint-Marc, immortalisé par Fra Angelico ; puis dans la via Larga, le somptueux palais des Medicis, baptisé au dix-septième siècle du nom de palais Ricciardi. Plus loin venaient à côté l’un de l’autre, trois édifices qui à eux seuls auraient suffi à la gloire de n’importe quelle ville ; le Baptistère, peuplé des chefs d’œuvre d’André de Pise, de Ghiberti, de Donatello, de Verrochio ; la cathédrale ; le campanile. Au loin enfin, sur la hauteur, le regard découvrait la vénérable basilique de San-Miniato avec sa façade resplendissante de marbres et de mosaïques à fond d’or.
Il ne paraît pas que les lettres de recommandation, que le jeune peintre amenait avec lui et qui portaient pourtant le sceau de la famille ducale d’Urbin, aient beaucoup ému le gonfalonier Pierre Soderini, qui dirige alors la République Le mérite artistique n’est pas tout, les puissants pèsent aussi l’intérêt politique et le jeune Raphaël, venu d’un satellite politique de la cour papale pesait probablement peu dans la confiance du chef de la République, et peut-être même cette recommandation joua-t-elle contre lui. Quoiqu’il en soit, il arrive à un moment décisif dans l’histoire de l’art : Pierre Soderini, ami de Michel-Ange et protecteur de Léonard a décidé de les mettre aux prises dans la gigantesque salle du Conseil. Ils se livrent là à un combat titanesque. Le premier choisit La bataille d’Anghiari, mêlée épique dans laquelle les lignes harmoniques du dessin triomphent de la mêlée féroce dont il a choisi le sujet ; le second avec La bataille de Cascina, dont la netteté toute plastique, la hardiesse et la science défient toute analyse. Dans l’enthousiasme et la passion que soulevait cette confrontation artistique, Raphaël, nous dit Vasari, prit le parti de Léonard. Ses premiers clients florentins, Angelo Doni ou Taddeo Taddei, sont certes des patriciens et passent pour de fins connaisseurs, mais le succès du jeune peintre se heurte à un plafond de verre : aucune commande officielle ne vient le sortir d’une ombre relative dans laquelle il ne parvient qu’à produire et vendre des tableaux religieux.
Car la période florentine de Raphaël est celle des Madones. Ce sera la marque de Raphaël pour les siècles qui viennent : lorsque notre Balzac veut rendre compte au lecteur de la beauté de la modeste héroïne qui va bouleverser la vie de Théodore de Sommervieux, peintre, dans le roman qui ouvre le cycle de la Comédie humaine, il ne trouve pas mieux dire que de la comparer aux vierges de Raphaël,

La nouveauté de ces tableaux ne doit cependant pas nous échapper : les rappels religieux, les références sont effacées ; dans ces tableaux de Madones le symbole, c’est-à-dire l’invisible, est absent : le nimbe lui-même n’est pas toujours dessiné ou bien c’est un trait d’or très légèrement marqué et c’est à peine si l’on aperçoit-on dans l’une d’elles une grenade pour avertir du chagrin à venir. Cette mère, je ne vois pas qu’elle soit une paysanne divinisée : c’est, pris au naturel, une jeune mère italienne, un peu rêveuse, d’une mélancolie qu’elle ne s’explique pas, enamourée d’un enfant au regard vif et turbulent qu’elle ne quitte pas des yeux.
La page de la suave et dévote école ombrienne est tournée. La Vierge au chardonneret et la Vierge à la chaise sont encore à Florence, la première aux Offices, la seconde au palais Pitti pour témoigner de ce moment de la vie de l’artiste, tandis que la Belle jardinière, qui est dans les collections royales depuis François 1er, est au Louvre. Chacun de ces tableaux est un chef-d’œuvre, et, nous dit Eugène Müntz, dans chacun d’entre eux se trouvent des trésors d’invention, de dessin et de coloris qui auraient fait la fortune de vingt peintres distingués.
Nous sommes en 1508, et après une dernière et vaine tentative pour obtenir du gonfalonier une commande privée, lassé d’attendre, et déjà assez célèbre cependant pour que Balthazar Castiglione ait jugé digne d’offrir son Saint Georges  au roi d’Angleterre Henri VIII, c’est vers Rome qu’il tourne ses regards.

La cité entre deux âges
Cette Italie du XVIème siècle, comme il y a loin de l’Antiquité à elle, comme elle a dégénéré depuis que Virgile lui faisait la dure injonction de régner sur les peuples et de leur abandonner les voluptés compliquées, les sciences, les arts et les plaisirs : ces consolations de vaincus, c’est elle maintenant qui en distille l’éducation à l’Europe, en laissant aux Français et aux Espagnols le soin de dicter ses destinées. Mais cependant elle vit encore : par la Ville, deux fois capitale du monde, en considérant, à travers les vestiges qui se voient encore dans les ruines de Rome, la divinité de ces esprits antiques, comme l’écrira Raphael lui-même, dans une lettre à Léon X qui s’est conservée.
Raphaël venait chercher gloire et fortune, mais nous dit Eugène Müntz, il s’ignorait jusqu’alors : la vue des chefs d’œuvres dus à de si nobles esprits, à une si haute civilisation, lui révéla ce qu’il était capable de faire ; ses forces décuplèrent, il sentit la volonté et le pouvoir de rivaliser avec ses glorieux prédécesseurs.
L’explication de la faveur de Raphaël à la cour papale est réglée en un paragraphe : sa parenté avec Bramante, son origine urbinate lui donnant la confiance du duc, neveu du pape, sont des éléments que nous connaissions mais qui n’expliquent pas que, aux côtés de Bramante, chargé de reconstruire Saint Pierre, de Michel-Ange commandé pour peindre le plafond de la Sixtine, Jules II ait si vite confié à un jeune peintre la décoration du palais apostolique, et si totalement qu’il lui commanda d’effacer les fresques dont Piero della Francesca, Luca Signorelli et Pérugin avaient couverts les murs.
De Bramante, un mot : fils patient de la pauvreté, il est dans cette trilogie le moins connu. S’élevant seulsqu’au sommet, il fut d’un caractère si entier, d’un génie vraiment grand et d’une activité si inlassable que la légende veut qu’arrivé au Paradis il réclama de tout reconstruire en menaçant de passer aux Enfers. De lui, le Tempietto, à Saint-Pierre au Montoir est ce qui se rapproche le plus dans l’art de l’Occident de l’Idéal absolu. Raphaël lui donne la place d’honneur dans L’école d’Athènes et c’est un hommage qui parle de lui-même.
Rome en 1508 est une cité entre deux âges. La Renaissance tarde encore à lui donner le décor que nous aimons, tandis que le visage qu’elle tenait de l’Antiquité se reconnaissait à peine. Mais entre ces deux époques, le Moyen-Age avait su laisser des traces magnifiques. A Rome, entre la ruine de l’Empire romain et la construction de Saint Pierre, il y eut mille ans d’une histoire riche en monuments et en décor. Mais par son art, si antique et si moderne, Raphaël enjambe le Moyen-Age. Il n’échappe pas à la marque des grands artistes de son temps, à l’image d’un Dürer dont dans une page célèbre, Focillon nous dit qu’il porte en lui deux âges, deux races d’homme et la contradiction éternelle des grands artistes.
La magnanimité du pontife, le riche mécénat du collège des cardinaux, la profonde et sincère passion de la curie pontificale pour les beaux-arts vont permettre à Raphaël de donner ses productions les plus grandioses.
Mais il y a une autre face à cette Rome-là : elle est écrite dans les mémoires de Cellini et dans les lettres de l’Aretin, consignée dans Guichardin et Bandello. Ce sont des pages de violence et de folie : le meurtre est approuvé, la vengeance obligatoire, la cruauté recommandée : que l’amitié même du pontife soit dangereuse, comme nous le disent les chroniques, laisse deviner que sa haine ne se pouvait soutenir ; on jette au cachot et on examine les cardinaux et les ambassadeurs, au mépris du droit canon et du droit diplomatique ; on sort de bon matin d’orgies qui ne se décrivent pas, et le temps de reprendre ses esprits, on va se recueillir à l’office sacré, et après avoir lavé les pieds aux pauvres, on prend le temps de trafiquer des prisonniers de guerre ; tout se paye, le ducat est l’alpha et l’oméga de l’amour, de la guerre et des arts aussi ; dans tout marché, il y a un volé, et on se fait voleur pour éviter de l’être. On se dédommage d’une insulte par un assassinat ; le viol est bien noté ; tout lettré et antiquaire que soit un Grand, s’il met à sac une ville, les officiers connaissent assez leur général pour trouver dans le pillage de quoi flatter son goût en matière de femmes et d’antiquités.
Sur Jules II, ou Léon X, on est reconnaissant à Eugène Müntz de ne pas s’étendre trop longtemps sur la cruauté, l’avarice, les vices et l’impiété foncière. L’historien choisit de demeurer dans le champ de la commande et du bilan artistique, mais sans cacher que ces papes conduisaient la papauté, et la Renaissance, aux abîmes.

La vie de Raphaël est à partir de là une longue litanie de chefs d’œuvre. Pour commencer les quatre stanze : dans l’ordre celle de Constantin, puis la salle de la Signature, le plus beau moment de la Renaissance, nous dit Müntz ; celle dite d’Héliodore où l’influence de Michel Ange se fait si puissamment sentir, et enfin celle de l’Incendie du Bourg.
Rien n’est significatif comme le commentaire que fait Eugène Müntz de cette fresque que l’on veut donner aujourd’hui à Jules Romain et G.F. Penni : de ces femmes qui portent l’eau sur des épaules fortement dessinées, sœurs terrestres des Sibylles de la Sixtine, l’une dont la courte jupe se soulève et bouillonne au souffle de l’incendie, l’autre au contraire dont la fine tunique épouse les formes voluptueuses, il n’observe avec froideur que des porteuses d’eau aux vêtements agités par l’ouragan dans une fresque dont il déplore l’éparpillement et le mélodrame. Là où Focillon, par exemple, voit l’ondulation d’une danse et décrit comment ce second groupe, non moins merveilleux, est formé par les porteuses d'eau: l'une, qui passe à un jeune homme une cruche pleine; l'autre, qui, les draperies battues par le vent, apporte une double provision d'eau dans des récipients, analogues aux amphores antiques. Raphaël a retrouvé ici toute sa verve, la fierté de-son dessin, sa puissance dramatique.
On trouve dans cette réserve, dans cette distance la seule limite au magnifique travail d’Eugène Müntz. Il ne faut attendre aucun lyrisme dans sa prose, et aucun risque dans ses sentiments. Mais c’est une probité qui peut séduire : ne pas vouloir tirer à soi la beauté d’un sujet, lui sacrifier les tentations du style témoigne au fond en faveur de Eugène Müntz
Si l’on ne peut refuser à Jules II et aux lettrés de son entourage une influence sur ces fresques, les documents manquent pour leur donner davantage : il semble bien que c’est à Raphaël qu’appartient l’inspiration générale comme les détails : c’est lui, l’homme supérieur qui a organisé ce vaste cycle, si harmonieux et si précis.
Ce serait le sujet d’une longue chronique que de recenser la profusion de chefs-d’œuvre que produit jusqu’à sa mort soudaine celui qui porta l’art à un degré de perfection que nul n’osait espérer, selon l’éloge que Vasari prononça trente années plus tard. Peut-on passer sur les Loges ? sur le portrait de Balthasar Castiglione, qui fait la fierté du Louvre ou sur les merveilleuses Sibylles de Santa Maria della Pace dont le gracieux cloître de Bramante est comme la présentation ? ne rien dire de la Farnesine ? passer sous silence Raphaël, l’architecte et le maître des antiques du souverain pontife ? Ce dernier point donne d’ailleurs à Eugène Müntz l’opportunité de reconnaître les connaissances du peintre, d’évaluer à travers sa correspondance la solidité de sa culture, de reconstituer sa bibliothèque et de nous redonner un merveilleux tableau de ce que les ravages du temps et la rapacité des hommes avaient laissé demeurer de la Rome antique.
Il meurt le vendredi saint de l’année 1520. Cette vie si bien ordonnée, cette vie si complète se réfléchit à travers une œuvre dont la perfection pourrait désespérer ; mais entendons cette vie, cette œuvre, à l’exemple de la Philosophie et de la Religion qu’il a peint à fresque aux murs du Vatican, comme la vibrante réponse de l’art aux forces de dissolution de la mort.

…le bonheur singulier de ce maître…
Profitons de cette chronique pour rappeler que le domaine de Chantilly, propriétaire d’un riche fonds de tableaux et de dessins de Raphaël, propose une exposition sur le peintre (Le maître et ses élèves) qu’il sera utile de visiter.

Comme le dit Germain Bazin, il semble qu’un théoricien a plus de chances de survivre dans la mémoire des hommes que l’érudit. On se croit autorisé à discuter des thèses du premier, il semble même qu’il nous invite à le faire, tandis que le second ferme à la conversation les portes de bronze de la certitude historique. Hippolyte Taine, auteur d’une Philosophie de l’art, prédécesseur et maître de Müntz survit encore malgré un déterminisme dont l’étroit dogmatisme fait parfois sourire[1].
Le premier ouvrage sérieux d’Eugène Müntz –qui figure dans le tome premier de la Bibliothèque des écoles françaises d’Athènes et de Rome- fut une Recherche sur les manuscrits archéologiques de Jacques Grimaldi, cet antiquaire bolonais qui s’efforça au XVIème siècle de sauver, en les dessinant ou en recopiant leurs inscriptions, les monuments de la Rome du Moyen-Age. On rêve qu’un jour se renoue la chaîne des âges et qu’il se trouve un savant de notre temps pour donner beaucoup de son temps et prendre un peu du nôtre, pour rendre hommage, à travers une de ces longues biographies qu’il aimait, au travail d’Eugène Müntz.
En guise d’envoi, observons comment, avec un tact qui contient toute sa personnalité, le savant juge de l’incursion de Raphaël dans le champ de la science. Le savant jugeait des travaux du peintre génial avec respect ; puisse-t-il juger maintenant avec infiniment d’indulgence les pages que nous lui avons consacrées.

Il est temps de faire connaissance avec l’archéologue recherchant les restes de l’art antique, les discutant, s’occupant de nous rendre le magnifique ensemble des monuments romains rongés par le temps ou mutilés par la main des hommes. Raphaël se présente à nous sous ce double aspect ; mais tandis qu’au début l’artiste l’emporte sur l’archéologue, nous assistons vers la fin de sa vie au phénomène inverse .Quelques critiques peuvent voir dans ce changement une preuve de lassitude : lorsque l’inspiration tarit, on se tourne vers la science. On naît poète ; on devient érudit. Pour nous, nous croyons qu’il faut plutôt admirer le bonheur singulier de ce maître, éminent entre tous, qui, dans sa courte carrière, a pu tout à tour embrasser tant de disciplines diverses, vivre d’une vie si multiple, savourer l’une après l’autre toutes les jouissances intellectuelles de cette grande époque.

[1] Son Voyage en Italie (Bartillat, 2019) reste cependant parmi les guides le plus passionnants.

1 Commentaire

 

Christine Belcikowski

29/06/2020 à 06:39

Effet immédiat ! Je me suis procuré le livre. Passionnant !

Plus d'articles sur le même thème

ActuaLitté

Les Ensablés - Retour de barbarie et Du côté de chez Malaparte de Raymond Guérin

C’est au début des années 80 que l’on commence à reparler Raymond Guérin. Les éditions « Le tout sur le tout » ont alors le courage de rééditer certaines de ses œuvres. Jean-Paul Kaufmann écrit sa biographie, remarquable comme tout ce qu’il fait, dans 31 rue Damour. Des articles sortent… Puis nouvel oubli, même s’il reste publié dans la collection Imaginaire, antichambre de l’oubli définitif. un oubli relatif à dire vrai. Régulièrement, des maisons d’édition (où trouvent-elles ce courage?) rééditent en effet une de ses œuvres. Finitude est de celles-ci. Par Hervé Bel

09/06/2024, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Les enfants de septembre de Jean-René Huguenin (1936-1962)

Merveilleuse parution chez Bouquins d’un inédit de Jean-René Huguenin. Les enfants de septembre, roman ébauché et par conséquent forcément inachevé révèle toute la palette émotionnelle et stylistique de JRH, auteur génialement prometteur décédé à 26 ans. Par Denis Gombert

26/05/2024, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Les fumées de la Sambre (1985), de Pol Vandromme

Ce livre sensible et affranchi, à la croisée des genres de l’essai romancé et de la confession autobiographique, pousse à vouloir aller au-delà du visible, et à comprendre les fondamentaux de l’être dans les situations qui le déterminent et le construisent. Un flux de souvenirs et de sensations s’y déploie, dans une prose sans filtre avec en arrière-fond cette rivière berçant le pays de Charleroi qui entraîne l’esprit du narrateur dans les méandres géographiques, historiques et intimes de la formation d’un imaginaire. Par Louis Morès.

12/05/2024, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - La Confrontation, de Louis Guilloux (1899-1980)

Né en 1899 à Saint Brieuc, dans une famille de condition modeste, Louis Guilloux a publié de nombreux romans dans lesquels il a témoigné d'une attention particulière pour les pauvres et les laissés pour compte. Son premier roman La Maison du peuple, publié en 1927, évoque la figure de son  père, cordonnier et militant socialiste.  Son œuvre la plus célèbre Le Sang noir (objet d'un précédent article) s'inspire de la vie de George Palante qui fut son professeur de philosophie et son ami. Par Isabelle Luciat.

28/04/2024, 10:59

ActuaLitté

Les Ensablés - Laurence Algan , discrète et touchante

Ces derniers temps, j’ai lu une romancière à l’écriture discrète et touchante qui se nomme Laurence Algan. On ne saurait presque rien d’elle si, en juillet 1944, elle n’avait répondu à l’enquête biographique que le journaliste et romancier Gaston Picard menait à l’époque auprès des écrivains pour le compte du Centre de documentation de la BnF ; les éléments biographiques fournis par l’écrivaine, Paul Aron les présente succinctement dans un article qu’il a intitulé « Une femme si simple » et qui est paru dans Les Nouveaux Cahiers André Baillon en 2014. J’y suis allé voir de plus près. Par François Ouellet

14/04/2024, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - La chambre des écureuils de Marie-Laure de Noailles

A l’automne dernier, sur les tables de la librairie chargées de l’abondante moisson de la rentrée littéraire, le regard est attiré par un livre relié entoilé d’un jaune éclatant, d’une romancière inconnue, Marie Laure. Son titre primesautier - La chambre des écureuils - intrigue : conte pour enfants ou ouvrage libertin ?
Ni l’un, ni l’autre, et il s’agit d’une réédition, chez Seghers, d’un roman écrit en 1946 -mais publié en 1955- par une femme hors du commun, bien plus célèbre comme mécène des arts et instigatrice de fastueuses fêtes mondaines, que comme écrivaine. Le pseudonyme de Marie Laure est en effet celui de Marie-Laure de Noailles, surnommée par l’une de ses biographes « la vicomtesse du bizarre ».

Par Marie Coat

31/03/2024, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Sangs (1936) de Louise Hervieu (1878-1954)

La vie de Louise Hervieu (1878-1954) n'a pas été facile. Née hérédosyphilitique (cela existait encore en ce début de Troisième République), elle eut une santé fragile qui la contraignit à un moment de sa vie de se retirer et  ne plus se consacrer qu’à l’art graphique et à l’écriture… Enfin, pas tout à fait. Sensible pour des raisons évidentes aux problèmes de santé, elle milita activement à l’instauration du « carnet de santé » et parvint à ses fins en 1938.
En 1936, elle obtient pour « Sangs » (publié chez Denoël) le prix Femina au 4eme tour, l’histoire d’une enfant à l’hérédité implacable, que l’amour ni la richesse de sa famille ne peuvent guérir, ne peuvent écarter de la malédiction du « mauvais sang »
On n’échappe pas à son malheur.
Par Henri-Jean Coudy

17/03/2024, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Dubalu de Bernard Waller (1934-2010), par Carl Aderhold

« Ouf,
            La bonne étape, le relais avant de s’élancer vers d’autres lieux, 
            à portée de main, en sortant de chez lui la première maison de la rue Granchois. »
Ainsi débute la grande aventure de Francis Dubalu, représentant de commerce la firme Breganti, qui part pour la première fois démarcher de nouveaux clients en province. 
Ce sont les éditions de La Grange Batelière dont on connaît le riche catalogue, qui ont eu la bonne idée de republier le premier roman de Bernard Waller. 
Initialement paru dans la prestigieuse revue NRF en novembre 1960 avant de connaître, un an plus tard les honneurs de la collection blanche, Dubalu est un texte d’une incroyable modernité, qui n’a pas pris une ride. 

Par Carl Aderhold

03/03/2024, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Waterloo, Belges ou Français d'Albert du Bois (1872-1940)

Dans cette fiction historique qui prend place durant les Cent-Jours avec comme moment culminant la bataille de Waterloo, un Bruxellois d’origine flamande, Jean Van Cutsem, vit une crise existentielle : alors que le frère de sa fiancée wallonne rejoint Napoléon, il est pour sa part enrôlé dans l’armée hollandaise sous le commandement du Prince d’Orange… Un roman engagé et détonnant, où les questions de l’identité, de la loyauté et du courage s’affrontent avant tout dans le for intérieur d’un jeune soldat jeté malgré lui sur les routes de la guerre.

Par Louis Morès. 

18/02/2024, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - À propos de Claude Dravaine, par François Ouellet

J’ai commenté ici même, précédemment, la biographie de Maria Borrély (1890-1963) publiée par Danièle Henky en 2022 (Maria Borrély. La Vie d’une femme épanouie). Les romans de Borrély, qui s’apparentent à ceux de Giono et de Ramuz, sont à redécouvrir impérativement. Danièle Henky, dont le « sujet de prédilection, c’est le destin des femmes », expliquait-elle récemment, s’intéresse, dans son nouvel ouvrage, à l’écrivaine et journaliste Claude Dravaine (1888-1957). La Livradoise. L’Énigme Claude Dravaine est publié chez Hauteur d’Homme, une maison régionaliste sise dans une commune du Massif central. Par François Ouellet.

04/02/2024, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Couleurs d'écriture, de Julien Blanc à Raymonde Vincent

Après Romans exhumés (chez EUD, 2014), Littérature précaire (toujours chez EUD, 2016), notre ami et chroniqueur des Ensablés, François Ouellet, publie aujourd’hui, sous sa direction, un nouvel opus dédié à la redécouverte d’auteurs oubliés, vaste domaine, on le sait, qu’une vie ne suffira jamais à explorer totalement. Il s’est entouré pour cela d’éminents spécialistes dont le regretté Bruno Curatolo, savant érudit, par ailleurs un des « redécouvreurs » de Raymond Guérin. Pour nos lecteurs assidus depuis quatorze ans (déjà !), ce livre est indispensable. Par Hervé Bel.

22/01/2024, 12:17

ActuaLitté

Les Ensablés - La jeune fille verte de Paul-Jean Toulet (1867-1920)

Chers lecteurs des Ensablés, avec cet article d'Isabelle Luciat, se terminent nos chroniques de l'année 2023, l'occasion pour nous de vous souhaiter une très bonne année 2024 et de vous remercier pour votre fidélité (15 ans déjà). Hervé BEL

 

Récit enlevé d'une éducation sentimentale, La jeune fille verte se déroule dans la station thermale imaginaire de Ribamourt, inspirée de la ville de Salies-de-Béarn. Ce court roman livre également (et ce n'est pas son moindre attrait) une amusante chronique de la vie de province à la Belle Époque qui n'est pas sans rappeler « L'orme du mail » d'Anatole France, quoique sur un mode résolument léger et qui peut parfois tomber dans la facilité. Par Isabelle Luciat.

31/12/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Soldats bleus, journal intime (1914-1918) de Pierre Loti

A priori, publier le journal intime de Pierre Loti, sur la période couvrant la Première Guerre mondiale relève de la gageure, tant le style et l’œuvre de cet écrivain sont aujourd’hui passés de mode. Sa ferveur patriotique, sa soif d’en découdre avec l’ennemi, qui le pousse, alors qu’il a dépassé l’âge d’être mobilisé, à faire intervenir les plus hautes autorités, pour prendre part malgré tout à la guerre, nous est difficile à comprendre.  par Carl Aderhold  

10/12/2023, 09:08

ActuaLitté

Les Ensablés - Ces messieurs du rugby, anthologie littéraire

 Alors que la coupe du monde de rugby vient de s’achever laissant un goût d’amertume aux Français sortis pour un petit point d’écart en quart de finale par les sud-Africains, on peut se consoler avec ces Messieurs du rugby, excellente anthologie littéraire consacrée uniquement à l’ovalie et publiée en poche dans la collection La Petite Vermillon à la Table ronde. Les maux s’envolent, les écrits restent. 

Par Denis Gombert.

26/11/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Le voleur de Georges Darien, par Marie Coat

Si le nom de Georges Darien (1862-1921) ne vous évoque rien, c’est que vous n’avez lu ni Biribi ni Bas les cœurs ... ni surtout Le voleur, mais peut-être avez-vous vu l’adaptation qu’en fit Louis Malle en 1967 dans son film éponyme ? Ou la bande dessinée de Bernard Seyer en 1986, presque un siècle après la parution, en 1897, du roman d’origine (le premier d’un cycle intitulé Comédie inhumaine qui ne connaîtra qu’un second opus, L’épaulette). Par Marie Coat

12/11/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Martel en tête, d'André Vers (1924-2002)

André Vers, j’en ai déjà parlé avec émotion il y a quelques années, lors de la réédition chez Finitude de son roman « Misère du matin » (1953) qui relatait, avec drôlerie et mélancolie la vie en usine d’un jeune homme. Cette fois, je reprends la plume pour lui, à l’occasion de la réédition de son deuxième roman « Martel en tête » publié en 1967 aux éditions Edmond Nalis, et que la fidèle maison d'édition Finitude réédite. Dans ses mémoires « C’était quand hier ? » (1990), André Vers raconte toutes les péripéties qui ont accompagné sa parution. Par Hervé BEL.

29/10/2023, 22:17

ActuaLitté

Les Ensablés - L'hôtel du Nord d'Eugène Dabit, “triste, poignant et beau”

Publié en 1929, L’Hôtel du Nord est le premier roman d'Eugène Dabit ((1898-1936voir ici et ici). Ce roman connut un succès inégalé dans la courte carrière de l'auteur, disparu brutalement en 1936 alors qu'avec un groupe d'écrivain français, il accompagnait André Gide dans un voyage en URSS. Issu d'un milieu modeste, marqué comme tous les jeunes gens de sa génération par la guerre de 1914, Eugène Dabit a fréquenté les milieux artistiques après la guerre et a gravi l'échelle sociale, sans jamais renier ses origines. Par Isabelle Luciat

15/10/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Le Ciel de Nieflheim de Jacques Chardonne

Jacques Chardonne (1884-1968), le « romancier du couple », de Destinées sentimentales et de Romanesques, dont Gallimard a édité récemment la correspondance en trois volumes avec Paul Morand, a encore des lecteurs fidèles et convaincus — j’en connais quelques-uns. Ce n’est donc pas tout à fait d’un écrivain ensablé qu’il sera ici question, mais d’un livre que presque personne n’a lu, puisqu’il s’agit d’un ouvrage, écrit en 1943, qui était prêt pour l’impression, mais que Chardonne renonça à publier: Le Ciel de Nieflheim. Pour ses amis, Chardonne avait néanmoins procédé à un faible tirage privé ; on en trouve parfois un exemplaire en vente à fort prix en ligne.  Par François Ouellet

24/09/2023, 12:11

ActuaLitté

Les Ensablés - Oeuvres de Hugues Rebell (1867-1905)

Avec une préface documentée de Nicolas d’Estienne d’Orves (notamment romancier « Prix Roger Nimier » et spécialiste de Rebatet), la collection « Bouquins » a publié récemment un recueil des œuvres principales de Hugues Rebell dont seuls les gens de mon âge rappelleront qu’elles furent rééditées dans les années 80 par Hubert Juin, dans la collection 10/18, avec d’autres auteurs « fin de siècle ». Par Hervé Bel.

11/09/2023, 11:55

ActuaLitté

Les Ensablés - Le meneur de Loup (1857) d'Alexandre Dumas (1802-1870)

Dumas ? c’est Gaston Pescou, signant Peskow ou Peskov, mais aussi G. de Morlon, baron de Cherville, qui est en réalité –pour les trois-quarts- l’auteur caché de ce roman. Il est dans sa spécialité : le roman de chasse. Qu’on en juge par quelques titres tirés de sa bibliographie : Les Aventures d'un chien de chasse, Histoire d'un trop bon chien, Contes de chasse et de pêche, Contes d'un coureur des bois, Montcharmont le braconnier, Le Gibier plume et la même année Le Gibier poil, sa science s’étendant même aux sauvages horizons de l’Afrique et de l’Asie avec Les Éléphants, état sauvage, domestication.

Par Antoine Cardinale

27/08/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Les Étangs de la Double, de Geneviève Fauconnier

En 1995, les éditions Le Croît vif, à Royan (Charente Maritime), rééditaient trois romans de Geneviève Fauconnier (1886-1969) : Les Trois Petits Enfants bleus (1927), Claude (1933) et Les Étangs de la Double (1935). La même année, Omnibus reprenait Pastorale (1942), intégrant cet autre roman de la même auteure dans Gens de Charente et de Poitou, au sommaire duquel figurent aussi des romans de Jean-Richard Bloch, Pierre Véry, Ernest Pérochon, André Theuriet et Pierre Loti. En outre, Les Étangs de la Double reparaissait en 2020 aux éditions La Geste, à Niort, en Nouvelle-Aquitaine. Par François Ouellet.

13/08/2023, 11:19

ActuaLitté

Les Ensablés - Le fer rouge de Paul-André Lesort, ou l'emprise

Paul-André Lesort (1915-1997) aurait pu intituler son cinquième roman L’emprise, mais il a choisi un titre plus incisif : Le fer rouge. Paru en 1957, l’ouvrage de ce romancier étiqueté « grand écrivain catholique » choqua autant les lecteurs que la critique, à quelques rares exceptions près comme Jean Cayrol (« Ce n’est pas un spectacle auquel il nous convie,...mais une quête, une aventure avec « risques et périls»... Son honneur est de déranger et de se déranger...Beaucoup n’ont pas compris la route surprenante qu’il put choisir sans avertissement »). Par Marie Coat.

30/07/2023, 10:05

ActuaLitté

Les Ensablés - Petit Louis, d'Eugène Dabit

Chers amis des Ensablés, notre site accueille aujourd'hui une nouvelle contributrice, Isabelle Luciat, à qui nous souhaitons la bienvenue au sein de notre équipe. Pour son premier article, elle a choisi "Petit Louis" deuxième roman d'Eugène Dabit, qui avait rencontré le succès avec L'Hôtel du Nord, paru en 1929. Hervé BEL.

16/07/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés – Des hommes passèrent…, de Marcelle Capy

Pendant la première moitié du XXe siècle, de nombreux romans « champêtres » ont été publiés, et les Ensablés n’ont pas manqué d’en chroniquer. Parmi ceux qui nous ont particulièrement marqués, rappelons l’admirable Campagne (prix Femina 1937) de Raymonde Vincent que les éditions Le passeur viennent de rééditer et La vie d’un simple, d’Émile Guillaumin. Il me faut en ajouter un autre, récemment paru chez La Thébaïde d’une romancière complètement oubliée, Marcelle Capy. Par Hervé BEL

02/07/2023, 12:20

ActuaLitté

Les Ensablés - Cinis in cinerem, de Régis Messac (1893-1945)

Les Éditions de La Grange Batelière achève par Cinis in cinerem (allusion à la Genèse « tu es poussière et tu retourneras à la poussière), la publication des quatre romans policiers de Régis Messac, auteur que nos amis des Ensablés commencent à connaître (Quinzinzinzilli, Le mystère de Monsieur Ernest). A mon goût, c’est le roman plus étonnant, le plus attachant aussi, car il s’y mêle le gothique, le fantastique, la psychanalyse et le scientisme du XIXème siècle, dans une ambiance mystérieuse : plaisir assuré pour tous ceux qui ont aimé Gaston Leroux, Maurice Leblanc, Stevenson, Edgar Poe, et j’en passe. Par Hervé Bel

11/06/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Le tramway des officiers (1973) de Georges Thinès

Georges Thinès  (1923-2016) est un écrivain belge de langue française né en 1923 à Liège et décédé en 2016 à Court-Saint-Étienne. D’abord attiré par les lettres classiques, il fut étudiant en philosophie et lettres à la Faculté universitaire Saint-Louis de Bruxelles. Après son engagement à la Royal Navy durant la guerre, Georges Thinès renonce à la philologie et s’oriente vers la psychologie. Professeur à l’université de Louvain, il fut un spécialiste de renommée mondiale dans le domaine de l’éthologie animale. Excellent musicien, fondateur de l’orchestre symphonique de Louvain, il fut encore poète, nouvelliste, romancier, dramaturge, essayiste. Par Armel Job

28/05/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Les aiguilles à tricoter de Denis Belloc, le bas bruit de la violence

Décédé en 2013 à l’âge de 64 ans, Denis Belloc ( (1949-2013) a marqué d’une empreinte noire la littérature française. Son œuvre, une dizaine de romans parus, s’abreuve au sirop de la rue. Mais ce liquide est violent et amer. C’est l’univers de la toxicomanie dans Képas (Lieu commun, 1989) ou de la prostitution dans Suzanne (Lieu commun 1988) qui forme le décor des romans de Belloc dont l’entière matière est autobiographique. Par Denis Gombert.

14/05/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Heureux les pacifiques de Raymond Abellio (1907-1986)

En janvier 1947, les éditions du Portulan publièrent un épais volume au titre biblique, « Heureux les pacifiques », que la critique accueillit avec force éloges, n’hésitant pas à parler de «roman fracassant et excitant » (Pierre de Boisdeffre), de « roman d’une génération » (Maurice Nadeau), tous se montrant impressionnés par  la justesse d’un tableau riche et complexe d’une époque charnière (1934-1945): ainsi Pierre Descaves, selon lequel ce roman est « sans aucun doute, le document le plus important, le plus impressionnant qui nous ait été donné depuis quinze ans, sur l’état d’une jeunesse que guettait le conflit de 1939-1940 et les années, noires et rouges, des refus ou des abandons ». Par Marie Coat

30/04/2023, 16:45

ActuaLitté

Les Ensablés - Le renard à l'anneau d'or, de Nelly Kristink    

Mariève a vingt-trois ans lorsqu’elle épouse Gilles, de dix ans son aîné. Ce mariage la conduit à s’installer chez lui, dans un domaine forestier des Hautes Fagnes, à l’est de la Belgique. Le manoir du Rondbuisson, situé à l’orée du bois, est la résidence de quelques personnages rustiques et gentiment intrigants. Tout semble en place pour assurer le confort de Mariève, dans un cocon où l’on ressent plus qu’ailleurs le rythme envoûtant des saisons. Mais pourquoi n’y semble-t-elle pas heureuse ? C’est l’histoire de la lente dégradation d’un amour s’abîmant au grattage de l’écorce. Par Louis Morès. 

10/04/2023, 09:47

ActuaLitté

Les Ensablés - Jeunes femmes en uniforme, de Terreska Torrès

« Elles sont les premières. Cinq filles. Jeunes, timides, heureuses, excités, cœurs battants et prêtes à mourir pour la France. » Nous sommes en 1940. La France vient de perdre la guerre. À Londres, la France libre sous l’impulsion du général de Gaulle fait ses premiers pas. Pour la première fois, les femmes prennent part au conflit sous l’uniforme français. Un Corps féminin de Volontaires de la France libre est créé, dans lequel s’enrôlent les héroïnes de ce roman, ainsi que son autrice, Tereska Torrès. Par Carl Aderhold.

26/03/2023, 17:17

ActuaLitté

Les Ensablés - Kikou Yamata (1897-1975), la Japolyonnaise

Qui se souvient aujourd’hui de Kikou Yamata, une écrivaine née à Lyon en 1897 d’un père japonais et d’une mère française et décédée en 1975 à Genève ? Étonnante et attachante figure, auteure d’une œuvre importante. Par François Ouellet

12/03/2023, 10:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Génération hussards, de Marc Dambre

En septembre 2022, Marc Dambre, spécialiste de Roger Nimier, a publié chez Perrin une somme passionnante (je pèse mes mots) intitulée Génération hussards, en référence à une mouvance littéraire des années 50. L’occasion d’aborder avec lui non seulement la vie et la production littéraire des « hussards » les plus connus, mais aussi d’en (re)découvrir d’autres, dont Stephen Hecquet, objet d’un récent article des Ensablés, et de revisiter trente années de vie culturelle française. Par Hervé Bel

20/02/2023, 09:56

ActuaLitté

Les Ensablés - Henry Thoreau sauvage, de Léon Bazalgette

Emmanuel Bluteau m’a envoyé ce livre, Henri Thoreau sauvage, qu’il vient de rééditer dans sa maison d’édition, la Thébaïde, avec ce petit mot : « Voilà un vrai ensablé ! ». Par Hervé Bel.

05/02/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Deutschland de René Trintzius (1898-1953)

Quiconque vous demanderait ce qu’évoque pour vous le nom de Trinztius, vous resteriez coi ou chercheriez en vain du côté des érudits anversois de la Renaissance. Bien oublié aujourd’hui, René Trintzius fut très connu dans le monde des lettres de la première moitié du siècle dernier. Né en 1898 dans une famille bourgeoise de Rouen -son père était un architecte renommé- il abandonna très en amont une carrière de magistrat pour se consacrer dans un premier temps au journalisme, puis rapidement à l’écriture de pièces de théâtre et de romans. Par Marie Coat

22/01/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - Malpertuis (1943) de Jean Ray (1887-1964)

Au carrefour de ruelles obscures se dresse Malpertuis. Quentin Moretus Cassave, le maître de cette grande maison, s’éteint sur son lit de mort et fait lire à sa famille réunie les articles de son testament. Pour recevoir l’héritage, les héritiers doivent s’engager à venir vivre au sein de ce lieu rempli de mystères et seul le dernier d’entre eux recevra la fortune. Le dernier ? Dans cette demeure hantée peuplée d’une faune étrange et où le temps s’étire à la croisée des mondes, les périls sont immenses. Jean-Jacques Grandsire, un jeune neveu de Cassave, nous confie avec effroi les heurts et malheurs de Malpertuis. Un chef-d’œuvre du fantastique belge à redécouvrir. Par Louis Morès. 

08/01/2023, 09:00

ActuaLitté

Les Ensablés - une biographie de Marie Borrély (1890-1963)

J’ai parlé, il y a quelques mois dans cette chronique, de Maria Borrély (1890-1963), une romancière d’exception de la Haute-Provence. Voici qu’une belle biographie vient de lui être consacrée par Danièle Henky aux éditions Le Papillon rouge, Maria Borrély. La Vie d’une femme éblouie. La biographe, qui a commencé à s’intéresser à Maria Borrély au début des années 2000, a pu avoir accès aux archives de l’écrivaine, se nourrir des souvenirs de Pierre Borrély, le cadet des deux fils de l’écrivaine, qu’elle a maintes fois rencontré, travailler aux premières rééditions avec Paulette Borrély, la femme de Pierre. Par François Ouellet

25/12/2022, 09:00

Autres articles de la rubrique Livres

ActuaLitté

Gigantisme animal, Moby Dick de retour

Il est le plus grand des mammifères carnassiers du monde : jusqu’à plus de 20 mètres de long pour les plus grands mâles ! Il est celui qui a la capacité de descendre en apnée jusqu’à des profondeurs où seule une poignée d’engins de conception humaine parviennent alors que c’est là que se trouve son garde-manger quotidien : au-delà de 2000 mètres pour des apnées de presque une heure et demie !

18/06/2024, 11:39

ActuaLitté

Des guides pratiques sur le récupérateur d'eau de pluie

L'eau constitue une ressource capitale et nécessaire à la vie. Avec le changement climatique, la bonne gestion de l'eau devient une urgence. Les pratiques comme la récupération de l'eau font le sujet de livres pour mobiliser chacun sur la problématique.

 

18/06/2024, 09:16

ActuaLitté

Le portrait brut de la classe ouvrière irlandaise

Rentreelitteraire2024 — En Irlande du Nord, Sean vient de terminer ses études universitaires avec un diplôme de faible valeur en main. De retour dans les rues marquées de son enfance, il constate que la prospérité promise après les accords de paix n'a jamais vu le jour. 

18/06/2024, 09:00

ActuaLitté

Enquête sur les dérives d'une communauté maoïste

Rentreelitteraire2024 — Peut-on incarner l'utopie en une seule personne ? Julie Pagis explore cette question dans une enquête révélant l'histoire méconnue et secrète des membres d'une communauté maoïste sur laquelle plane un fantôme. Elle éclaire les mécanismes du charisme, les ressorts de la domination, et les violences structurelles, notamment de genre, qui se dissimulent derrière le silence. 

18/06/2024, 07:30

ActuaLitté

Erri de Luca et Les règles du Mikado, ça compte aussi pour la vie

« J’ai froid, laisse-moi rester dans ta tente. » Et avec cette phrase, c’est une histoire aussi étrange qu’attachante qui commence. Là haut, dans les montagnes, à la frontière entre l’Italie et la Slovénie, un vieil homme campa en solitaire, comme il a pour habitude de le faire – soit disant pour s’éloigner du monde, retrouver un semblant d’entièreté. Mais cette nuit-là, quelqu’une s’invite dans sa tente.

17/06/2024, 15:14

ActuaLitté

Craque pour moi, Medaka : séduire le petit nouveau de la classe en 5 étapes  

Personne ne peut résister au charisme foudroyant de la fille la plus populaire du lycée ! Personne à part... le nouvel élève qui vient d'arriver et qui garde ses distances, quoi que Mona fasse pour le faire fondre. Piquée au vif, elle va redoubler d'effort pour le séduire... quitte à s'y brûler les ailes. 

17/06/2024, 10:30

ActuaLitté

La Morelle noire, se soustraire au patriarcat 

Rentreelitteraire2024 — Derrière ce qui peut prendre les apparences d'un roman historique quelque peu féministe, Teresa Moure nous offre avec La Morelle noire un livre habilement cousu d'histoires intimes, de remèdes, de croyances, de sororités, de coutumes et de soins.

17/06/2024, 08:30

ActuaLitté

Frapper l'épopée, à la recherche des origines kanak

Rentreelitteraire2024 — Alice Zeniter publiera le 14 août prochain un nouveau roman, s’interrogeant sur l’identité kanak, dévoilant toute la complexité de la Nouvelle-Calédonie en ces temps ravageurs. Frapper l’épopée, publié aux éditions Flammarion, est un récit initiatique à la recherche des origines de Tass, revenue à Nouméa en quête de réponses.

17/06/2024, 08:00

ActuaLitté

Aurélien Bellanger, deux philosophes, et le PS à l'agonie

Rentreelitteraire2024 — Au début du XXIe siècle, deux philosophes aux visions opposées aspirent à conquérir la république des lettres, tandis qu'un apparatchik de seconde zone, fervent agitateur d'idées au sein du Parti socialiste, est obsédé par la sauvegarde de la République française.

17/06/2024, 07:30

ActuaLitté

BD jeunesse, Young Adult : ce n'est pas que pour les Zenfants !

Sans grande surprise, le tome 21 de Mortelle Adèle conserve sa première place des meilleures ventes en cette 23e semaine (du 3 au 9 juin), avec 20.655 exemplaires écoulés. Mais cette première semaine de juin a été marquée par l’irruption de quelques nouveautés Young Adult dans le top 10 des meilleures ventes. Rebecca Yarros, ça vous parle ?

14/06/2024, 11:24

ActuaLitté

Sur les traces de “Didi”, chauffeur routier du Brésil

Dans Ce qui m’appartient (traduction de Keylla Barbosa et Pierre Marlière, Grasset, 2024), premier roman autobiographique de l'auteur, José Henrique Bortoluci nous raconte son père, camionneur sur les routes sans fin du Brésil. Par Bruno Ménétrier.

13/06/2024, 12:51

ActuaLitté

Le karaoké : une tendance décryptée par les livres

S’il devient de plus en plus branché de s’adonner aux joies du karaoké, il n’en a pas toujours été ainsi en Europe occidentale, et plus particulièrement en France. 

13/06/2024, 09:02

ActuaLitté

Les somptueuses planches d’Aurélie Wilmet

Aurélie Wilmet est une autrice de bande dessinée qui, dès son premier album, s’est imposée comme une des artistes contemporaines à suivre. Elle revient avec un second album tout aussi marquant, toujours chez Super Loto Éditions, l’occasion pour nous de vous les présenter.

12/06/2024, 13:29

ActuaLitté

Brightest Day

12/06/2024, 11:32

ActuaLitté

Blackest Night : debout les morts

12/06/2024, 10:31

ActuaLitté

Mortelle Adèle tome 21 : RécréAction Générale !

12/06/2024, 09:55

ActuaLitté

Du même bois

11/06/2024, 14:12

ActuaLitté

Épreuves mortelles, légendes anciennes : une nouvelle série fantasy 

Les épreuves de la Reine Soleil : un titre de fantasy aguicheur qui attire l’œil en librairie. Une fois l’ouvrage retourné, 4 phrases seulement barrent une quatrième de couverture bien (trop) mystérieuse. Dans ce premier tome des Artefacts d’Ouranos, Nisha J. Tuli (avec la traduction d’Anath Riveline, pour les éditions Michel Lafon) nous embarque au cœur des épreuves mortelles de la cour du Roi Soleil. Dix femmes, mais seulement une place au bras du Roi. Un objectif commun : survivre, mais à quel prix ?

11/06/2024, 13:18

ActuaLitté

Alex Toth, le génie du noir et blanc

Décédé en 2006, Alex Toth ne figure pas dans le panthéon que le public établit immédiatement quand on parle de dessinateurs : Will Eisner et Jack Kirby. Mais il aura marqué l’industrie du comics, débutant sa carrière dès l’âge de 15 ans. Le spécialiste français Jean Depelley le hisse d’ailleurs au rang de « maître de la narration, l’égale d’un Hugo Pratt ou d’un Joe Kubert ». 

11/06/2024, 10:18

ActuaLitté

Quand Jean de La Fontaine raconte Emmanuel Macron

BONNES FEUILLES – Que dirait Jean de la Fontaine de la France d’Emmanuel Macron ? Dans son nouvel ouvrage, Dominique Folscheid se place en véritable chroniqueur de la vie politique, s’inspirant de l'illustre fabuliste Jean de la Fontaine. Avec style, et un peu de malice, il convoque, en vingt-deux actes, son éternel bestiaire pour peindre, comme jamais, l'époque que nous vivons. 

10/06/2024, 16:05

ActuaLitté

Monday Ryan, la Pyrate Queen : une seule mer, l'océan

Nul sur les sept mers ne l’ignore : une femme à bord d’un navire, c’est pire que le cousin à grandes oreilles pour vous attirer le mauvais œil. Mais Monday Ryan — née un dimanche… ne cherchez pas… — n’a connu que l’écume en guise de lait maternel et les embruns pour changer ses langes. Alors, devenir Reine des pirates, quoi de plus naturel ?

10/06/2024, 15:55

ActuaLitté

Phoebe Hadjimarkos Clarke et Aliène : feu de tout bois en forêt

Le jury du cinquantième prix du Livre Inter, présidé par Isabelle Huppert vient de couronner Phoebe Hadjimarkos Clarke pour son second roman Aliène. De quoi redonner un nouvel éclairage à ce formidable roman, puissant et dérangeant, qui était paru en janvier 2024. Par Bruno Ménétrier.

10/06/2024, 15:42

ActuaLitté

Nocterra : la lumière après les ténèbres... Mais quand ?

Quand Scott Snyder se lance dans une série personnelle, pour laisser de côté les traditionnels encapés, « ça a un côté effrayant », confie-t-il. Pour le lecteur, c’est l’inconnu, tant attendu, d’un des actuels maîtres du scénario dans le monde du comics. Nocterra, donc : la planète est subitement plongée dans les ténèbres. Et avec elles, son lot de créatures monstrueuses…

10/06/2024, 11:43

ActuaLitté

Briar. La Rebelle au bois dormant

10/06/2024, 11:30

ActuaLitté

Le château, le roi, et moi, et moi, et moi...

La collection D’après Perrault mais pas trop, que proposera L'Élan vert, s'ouvrira sur une réécriture de La Belle au bois dormant, par Sophie Dieuaide. Le Fils du roi, c'est moi, un conte qui met les pleins feux sur le Prince du conte ! Un roman hilarant qui joue sur les codes du conte en les transposant au XIXIe siècle dans le quotidien d’un garçon de 10 ans. 

08/06/2024, 07:30

ActuaLitté

Appelez-moi Maître Chat : une joyeuse bande de félins

Pleins feux sur Le Chat botté ! Une aventure désopilante menée par un chat domestique du XXIe siècle qui veut donner une leçon à son maître, un ado ingrat. Dans la collection D'après Perrault, mais pas trop, chez L'Élan vert.

08/06/2024, 07:00

ActuaLitté

Nexus : la science-fiction visionnaire des années 80

Dans l'univers du comic, rares sont les auteurs qui auront marqué la création autant que Nexus : de visionnaire, l'oeuvre du scénariste Mike Baron et l'artiste Steve Rude se poursuit de manière totalement farfelue. Publiée pour la première fois en 1981 par Capital Comics, cette série est proposée par Delirium en France (trad. Alex Nikolavitch), qui sort un second omnibus de ces aventures hors norme.

07/06/2024, 17:51

ActuaLitté

L’Alger fantastique de Samir Kacimi

Ce ne sont pas des hommes qui gouvernent, mais des archétypes. Leur fonction reste la même : fabriquer un « réel alternatif », nourrir le peuple d’illusions de liberté. C’est en tout cas le destin de Djamel Hamidi. Par Faris Lounis.

07/06/2024, 17:51

ActuaLitté

Killer Peter : un libraire prend sa retraite pour (re)devenir tueur

BONNES FEUILLES - Peter, un ancien tueur légendaire, décide de prendre sa retraite et de laisser derrière lui son passé tumultueux. Désormais propriétaire d'une petite librairie d'occasion, il mène une vie paisible jusqu'au jour où une embuscade tendue par son ancienne organisation criminelle le ramène à ses instincts meurtriers. 

07/06/2024, 13:02

ActuaLitté

Mortelle Adèle explose les meilleures ventes 

Mélissa Da Costa hors jeu, Virginie Grimaldi sort du podium... Ça bouge du côté des meilleures ventes en cette 22e semaine (27 mai au 2 juin). Une chose se maintient : Mortelle Adèle, l'héroïne de Mr Tan et Diane Le Feyer, continue de séduire le public, avec 28.775 exemplaires vendus, et conserve une première place pas déméritée.

07/06/2024, 12:31

ActuaLitté

Oh, Lenny

07/06/2024, 11:25

ActuaLitté

Kometa 3 - Fabriquer l'oubli

07/06/2024, 11:23

ActuaLitté

Dialogues intérieurs à la périphérie

06/06/2024, 18:22

ActuaLitté

Jean Echenoz : un acte manqué sublime

Publié en 2016 aux éditions de Minuit, Envoyée spéciale signe le retour à un haut degré de fiction de Jean Echenoz après ses trois monographies inspirées. Outre la qualité des dialogues, à l’agencement virtuose, une scène m’a frappé : celle du suicide de Pélestor, au dix-septième chapitre de cette œuvre politique, empreinte d’une subtile cruauté.

06/06/2024, 17:27

ActuaLitté

6 juin 1944, D-day, le jour le plus long

Il y a 80 ans, les plages de Normandie allaient se teinter de rouge sang. Il y a 80 ans, les jeunes de nombreux pays allaient périr pour libérer la France et empêcher la progression du mal, la progression du nazisme. Américains, parmi lesquels « bon nombre de juifs qui savaient parfaitement pourquoi ils venaient se battre en France », Britanniques, Français, Canadiens, Polonais et bien d’autres ont fait, il y a 80 ans, le sacrifice de leur vie, pour venir libérer la France et faire tomber le IIIe Reich.

06/06/2024, 17:19

ActuaLitté

Igor Stravinsky : “La technique, c’est l’homme tout entier”  

Parmi les géants de la musique dite classique au XXe siècle, Igor Stravinsky est titulaire dans une dream team aux côtés de la trinité, Schönberg, Alban Berg et Anton Webern, ou des Pierre Boulez et autres Karl-Heinz Stockhausen. Clint Eastwood a néanmoins bien écorné l’image du compositeur russe, en reprenant dans son film Bird l’épisode où un autre génie du dernier siècle, Charlie Parker, sonna à la porte du maître installé à Los Angeles, sans succès… 

05/06/2024, 18:22