La crise sanitaire a contraint les librairies à fermer leurs portes depuis fin octobre dernier. Mais l’envie de lire est toujours là, car les livres sont le meilleur moyen de s’évader, d’apprendre, de se cultiver, de réfléchir, de rire aussi, à tous les âges et en famille.
Le SLAM, Syndicat de la Librairie Ancienne et Moderne, organise chaque année un Salon international du Livre rare et de l'autographe au Grand Palais, à Paris : l'édition 2020 a été chamboulée à cause de l'épidémie de coronavirus, et reportée du 18 au 20 septembre 2020. Elle accueillera toujours, en tant qu'invitée d'honneur, la Cinémathèque française.
Alors que le monde subit encore les conséquences de la crise sanitaire liée au coronavirus, loin d'être terminée, la Foire du Livre de Francfort maintient sa 72e édition, organisée du 14 au 18 octobre 2020. Dans des conditions particulières, évidemment : l'organisation de l'événement a été complètement revue, pour assurer des conditions de sécurité optimales, et l'occupation des différents halls repensée.
Littérature
Romancier, essayiste, musicologue, homme de radio et de cinéma, Alejo Carpentier aura profondément influencé la culture latino-américaine. Après Coabana, où nous le voyons échapper à la prison à Cuba grâce à Robert Desnos puis vivre à Paris un entre-deux-guerres fait de bonheurs et de galères, mais aussi nourri de rencontres avec tous ceux qui font la vie artistique de l’époque.
Après Coabana donc, voici les années Orinoco, un exil volontaire au Venezuela, quinze années de folie où le temps de l’Amérique latine se compte en coups d’État. Pourquoi ce départ ? Une promesse de justice et de liberté dans ce pays de dictatures ? La découverte d’un continent qu’il aurait reçu en héritage ? Pour se consacrer à l’œuvre littéraire dont il rêve depuis sa jeunesse ?
Une seule certitude au moment d’ouvrir ce livre, c’est au Venezuela en effet que tout commence. Là qu’il écrira ses premiers grands romans. Le royaume de ce monde, Le partage des eaux, Chasse à l’homme. Il lui fallait pour les écrire la cordillère des Andes et les tepuys, ces tables de géants à la naissance du monde, les fleuves, de l’Orénoque à l’Oyapock et toutes les Caraïbes.
Jean-Louis Coatrieux est chercheur et écrivain. Il publie des poèmes, des récits et des essais, parfois en collaboration avec le plasticien Mariano Otero. Aux éditions Apogée, outre Le rêve d’Alejo Carpentier. Coabana (2019), il a déjà publié Alejo Carpentier, de la Bretagne à Cuba (2017), Xiaoling. Nouvelles de Chine (2016).
02/2021
Littérature
« L’envie est, avec l’orgueil, l’un des péchés du diable. En suivant la carrière du Mal à travers les siècles, on comprend que l’envie se soit muée en ressentiment. Cet affect caractérise aujourd’hui l’ère d’uniformisation mondiale à laquelle la modernité donne lieu. Comme l’ont pressenti Nietzsche, Bernanos ou Robert Bresson, chacun envie désormais les autres pour ce qu’ils ont, pour ce qu’ils font ou même pour ce qu’ils sont. Et, paradoxe diabolique, c’est bien à cette condition ressentimentale que le monde suit sa course à l’indifférenciation. »
L’envie étant avec l’orgueil l’un des deux péchés qui hantent le Démon en personne. C’est la médiocrité intime de Satan qu’explore ce livre fulgurant, ramené de l’abîme où se consument ses émules, les
possédés de la possession rongés par la même féroce avidité, toujours insatiable et toujours insatisfaite. Mais la singularité majeure de ce vif traité sur une passion triste consiste à décrire en quoi le ressentiment est la forme moderne et ô combien actuelle de l’envie.
Il permet de comprendre comment notre époque a fait de lui un mal ordinaire, la condition paradoxale du quotidien dans les sociétés égalitaires du monde globalisé. Notre humanité commune se résumerait-elle à convoiter pour soi les vanités de l’autre ?
Lauréat de la bourse Cioran, Mathieu Terence est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages, récits ou essais, salués chaque fois par la critique et distingués par l’Académie française. Il publie habituellement aux éditions Grasset.
02/2021
Littérature
Il fallait un écrivain, Laurent Nunez, pour dire le fol orgueil des écrivains. Sautant de genre en genre, de la nouvelle réaliste au poème lyrique, du journal intime au traité moqueur, et convoquant Racine, Baudelaire, Duras, Homère (et même un préfet de police...), ce livre déjoue malicieusement la tentation de la gloriole à laquelle s’expose quiconque croit qu’aligner les mots suffit à maîtriser le destin...
Un tour de prestidigitation follement drôle, savant et ironique, passionné et lucide.
Écrivain, et tour à tour professeur, critique, journaliste, éditeur, Laurent Nunez est l’auteur d’une œuvre passionnée et passionnante sur les pouvoirs de la littérature, remarquée par les grands jurys, dont le Goncourt et le Femina. Il publie habituellement aux éditions Grasset.
02/2021
Actualité
« On sait que le mouvement des femmes se divise depuis l'origine en deux branches. La première privilégie le social et milite pour les droits des femmes. La seconde est plus philosophique. Elle s'interroge : qu'est-ce qu'une femme ? C'est tout le travail d'Antoinette Fouque. En quoi consiste l'être-femme ? [...] Tout se tient dans le saut qualitatif. On change de registre. On interroge la substance. [...] Peut-on concevoir recherche plus enthousiasmante ? Il en va de notre avenir à tous »
Voici en collection de poche, Qui êtes-vous, Antoinette Fouque ?, un livre d'entretiens avec le journaliste et essayiste Christophe Bourseiller, initialement paru en 2009 chez Bourin éditeur dans la collection "Qui êtes-vous ?". Cette collection a pour but de « questionner les rares penseurs inclassables qui éclairent l'époque présente ».
Facilement accessibles, courts et synthétiques, plus qu'une introduction à Antoinette Fouque, ces entretiens sont un témoignage unique sur la vie, la pensée et le parcours de l'une des plus importantes militantes et intellectuelles d'aujourd'hui. Ils permettent de découvrir ou de redécouvrir une des pensées contemporaines les plus anticonformistes et les plus créatrices sur le rôle des femmes dans le monde actuel et l'alternative dont elles sont porteuses à travers l'expérience de la procréation.
01/2021
Littérature anglo-saxonne
Deborah Levy revient sur sa vie. Elle fuit à Majorque pour réfléchir et se retrouver, et pense à l'Afrique du Sud, ce pays qu'elle a quitté, à son enfance, à l'apartheid, à son père - militant de l'ANC emprisonné -, aux oiseaux en cage, et à l'Angleterre, son pays d'adoption. A cette adolescente qu'elle fut, griffonnant son exil sur des serviettes en papier. Telle la marquise Cabrera se délectant du "chocolat magique", elle est devenue écrivaine en lisant Marguerite Duras et Virginia Woolf. En flirtant, sensuelle, avec les mots, qui nous conduisent parfois dans des lieux qu'on ne veut pas revoir. Ce dessin toujours inédit que forme le chemin d'une existence.
Ce que je ne veux pas savoir est une oeuvre littéraire d'une clarté éblouissante et d'un profond secours. Avec esprit et calme, Deborah Levy revient sur ce territoire qu'il faut conquérir pour écrire. Un livre talisman sur la féminité, la dépression, et la littérature comme une opération à coeur ouvert.
08/2020
Jeunesse
10/2020