Hier, TNS Sofres a publié une étude sur l'état de la lecture, réalisée pour le compte du groupe Casino et l'Hémicycle. Parmi les premiers résultats, « la proportion de Français lecteurs a peu évolué en vingt ans : ils étaient 66 % en 1981 et sont 69 % en 2008 ». En revanche, on constate avec effroi « le nombre de livres lus est en baisse : si 42 % des Français lisaient plus de cinq livres en 1983, ils ne sont plus que 34 % aujourd'hui ».
Réalisée entre les 6 et 7 mars, auprès de 1.000 personnes âgées de 18 ans et plus. On regrettera donc que les plus jeunes ne soient pas représentés. Ou pas d'ailleurs, de crainte de voir les chiffres diminuer encore.
Mettant en perspective l'évolution depuis 1981, le pourcentage de lecteur ayant déclaré au moins un livre au cours des 12 derniers mois reste stable. Mais « les « petits lecteurs » (ceux qui ont lu entre un et cinq livres au cours des douze derniers mois) sont de plus en plus nombreux : ils sont passés de 24 % de la population en 1981 à 35 % aujourd'hui », explique l'étude. Les lecteurs moyens (de 6 à 20 livres) diminuent également, passant de 28 % en 1981 à 25 % en 2008.
Bien évidemment, catégorie socioprofessionnelle, niveau d'instruction et sexe déterminent le profil type du lecteur français. Ceux qui ne pratiquent pas appartiennent ainsi à des classes modestes puisque « 48 % des ouvriers sont des non-lecteurs, contre 31 % en moyenne ». 54 % ne sont pas diplômés et 38 % ont un diplôme inférieur au bac. Enfin, 44 % des personnes vivant en zone rurale affirment ne pas avoir ouvert un bouquin au cours des 12 derniers mois.
Femmes / hommes, pas logés à la même enseigne
Ajoutons que les hommes lisent moins, 38 % de non-lecteurs contre 25 % de non-lectrices ; ces chiffres n'ont cependant rien à voir avec le fait que ces dernières soient « plus nombreuses à ne pas travailler », car « 33 % des femmes au foyer sont des non-lectrices ».
Dans la classe des grands lecteurs, soit plus de 20 livres, on retrouve des « diplômés de l’enseignement supérieur (17 %), qui appartiennent aux catégories sociales aisées (20 %) ou qui sont cadres (17 %) ». Ils vivent d'ailleurs en agglomération, et les Parisiens semblent même plus préoccupés de lire, étant 18 % contre 9 %.
Quid de nos aînés ? Bien les 50-64 comptent 14 % de grands lecteurs, mais les retraités, qui devraient jouir d'un peu plus de temps, ne semblent dans leur globalité pas plus attirée vers les pages.
Internet ne m'a pas tuer
Point intéressant de l'étude, Internet n'est pas nuisible, car « 13 % des Français qui surfent sur le web tous les jours ou presque sont de « grands lecteurs » (contre 9 % en moyenne) alors que seulement 20 % d’entre eux sont non-lecteurs (contre 31 % en moyenne). À l’inverse, parmi ceux qui n’utilisent pas l’outil Internet, 43 % sont non-lecteurs ». Mais les internautes appartiennent à des classes sociales aisées, pour beaucoup.