Et si l’on redécouvrait Raymonde Vincent (1908-1985) ? En 1937, alors que Mervale de Rogissart est couronné du prix Renaudot, elle remporte haut la main, à 28 ans, le prix Fémina pour Campagne (face à Robert Brasillach et Henri Bosco), 27 ans après Marguerite Audoux qui s’éteint la même année. Toutes deux originaires de la campagne berrichonne, orphelines à quatre ans, autodidactes, arrivées sans le sous à Paris, connaissent le succès grâce à une rencontre avec un homme de lettres. Pour les deux femmes, le succès se limite à leur premier roman centré sur les souvenirs nostalgiques d’une enfance paysanne, rythmée par la nature et les travaux des champs au fin fond du Berry. Elles représentent un courant populiste rural, totalement ensablé qui mérite d’être exhumé.