A l’occasion des 400 ans de la ville du Québec, le Musée national des Beaux-Arts du Québec accueillera, le temps de la saison estivale et d’une partie de l’automne, 274 sculptures, dessins, peintures appartenant au Palais du Louvre.
L’institution française a puisé dans les collections de ses huit départements pour proposer un voyage à travers 5000 ans d’histoire et de civilisations. Plutôt qu’un parcours chronologique, l’exposition offre au public une rencontre originale avec les arts à travers des thèmes universels, comme l’amour, la fête, l’apprentissage ou la mort. C'est à voir jusqu'au 26 octobre.
Intitulée Les arts et la vie, l’exposition proposera à ses visiteurs des chefs d’œuvre de l’histoire artistique humaine. Les œuvres réunies dans le cadre de cette exposition sont dispersées habituellement dans des salles très éloignées l’une de l’autre. Cela permettra à l’amateur de comparer plus facilement des courants artistiques et des époques très différentes.
Une présentation inhabituelle :
Autre rapprochement inhabituel, celui qui permet d’établir des dialogues entre des civilisations différentes. Tout au fond de la salle consacrée à l’habitat et à l’embellissement, une tapisserie du XIVe siècle attire l’œil. L’offrande du cœur met en scène un homme offrant son cœur à sa dame, dans la plus pure tradition de l’amour courtois. Sur le gant de sa belle, un faucon, signe de sa qualité aristocratique.
L’oiseau chasseur se retrouve justement sur l'un des multiples brûle-parfums en métal venus d’Iran au XIe siècle, placés dans une vitrine toute proche où l'on peut voir aussi le magnifique vase Barberini, couvert d’une fine écriture cursive et de scènes de chasse, originaire de Syrie, autant de pièces faisant partie de la collection des arts de l’Islam.
Un regard neuf sur des œuvres anciennes :
La fermeture temporaire de ce département a permis l’envoi à Québec de nombreux chefs-d’œuvre, à l'instar de ces panneaux en céramique souvent fabriqués à Iznik en Turquie et qui, en pleine domination ottomane, déclinaient leurs subtiles combinaisons de bleus et de vert émeraude sur les murs des demeures de l’Empire.
En favorisant le dialogue entre les œuvres, l’exposition révèle aussi l’importance de l’héritage artistique. Dans la salle consacrée à la célébration et au divertissement, voici ce relief romain dit Les danseuses Borghèse, où le sculpteur a saisi le mouvement des jeunes filles main dans la main. À quelques pas, voilà la Danseuse au tambourin du sculpteur néo-classique Jean-François Lorta, qui au XIXe siècle rend hommage à sa façon à la fête antique, et à l’art des maîtres d’alors.
Une expérience qui pourrait faire des petits :
Une nouvelle mise en place, et cela offre tout de suite la possibilité de poser un regard neuf sur une œuvre bien connue du public. On pourra tourner autour des grandes vitrines protégeant les objets prêtés, afin de découvrir ici une inscription à l’arrière, là toutes les facettes d’une lampe à six becs.
La salle Aimer et mourir prend, elle, des allures de mausolée. Les sculptures de couples célèbres comme Daphnis et Chloé, Zéphyr et Psyché ou des gisants médiévaux comme Charles IV et Jeanne d’Evreux jaillissent littéralement du décor voûté pour raconter l’amour à travers le temps. Ce type de dialogue artistique, qui transcende les époques et les styles, a séduit la direction du Musée du Louvre. Ses conservateurs et son directeur songent déjà à tirer parti de l’expérience québécoise pour l’antenne du Louvre qui ouvrira dans quelques années à Lens, dans le Nord de la France.
Pour vous faire une idée plus précise de l'exposition, le Musée des Beaux-Arts du Québec a mis en place un site internet pour présenter la manifestation.