Les dessins de machines contenus dans les carnets de Léonard présenteraient en effet d'étranges similitudes avec des originaux chinois, explique un historien anglais. Gavin Menzies, déjà connu pour avoir annoncé que les Chinois avaient débarqué en Amérique 70 ans avant Colomb bien de publier un livre où il mentionne des schémas de machines de guerre qui ne vont pas sans rappeler celles du génie Italien.
« Tout porte à croire que ces dessins se sont retrouvés à Venis en 1430 », détaille-t-il, car selon lui, un ambassadeur chinois se serait rendu à Florence pour rencontrer le Pape Eugène IV. Et aux documents trouvés, Léonard aurait ajouté un dessin en 3D qui leur a donné une plus grande vie.
Le livre, '1434: The Year A Magnificent Chinese Fleet Sailed To Italy and Ignited The Renaissance', suscite bien évidemment la polémique et quoique ses théories soient rejetées par nombre d'universitaires, il campe fermement sur sa thèse. « Tous ces fantasmes affirmant que l'Europe a découvert le Nouveau Monde sont des non-sens », insiste-t-il, ajoutant que les Chinois auraient atteint l'Australie et la Nouvelle-Zélande, avant de passer sur le continent américain.
Une Renaissance... chinoise ?
Selon lui, toute la Renaissance repose sur ce voyage que des délégués chinois ont effectué. Un manuscrit particulier attire alors son attention, le Nung Shun, daté de 1313 ; ce traité, dont il publie des extraits, comporte des machines de siège, des dispositifs hydrauliques, engrenages et autres. Que de Vinci aurait amélioré, certes, mais cela le prive dès lors de l'origine des dessins.
Manque de rigueur, clament les spécialistes
Du côté des spécialistes, on réplique que ce que dit Menzies « est très intéressant, mais qu'il reste beaucoup de travail à accomplir », avant d'avancer de telles affirmations. « Il [Menzies] prétend qu'il s'agit de copie, simplement parce qu'il y trouve des similitudes », explique Martin Kemp, professeur d'histoire de l'art à Oxford. « Il n'est pas très rigoureux sur les méthodes historiques » d'investigation, ajoute le chercheur.
Mais Menzies se défend aussi : une lettre datée de 1474, du mathématicien italien Toscanelli atteste, selon lui de la visite d'un émissaire chinois. Il en cite d'ailleurs un extrait : « Durant les jours du Pape Eugène IV vint à lui un ambassadeur chinois. » Sauf que le texte en latin est bien moins explicite. Ce que Geoff Wade, travaillant à Singapour à l'Institut de recherche d'Asie nie : pour lui, l'idée d'une flotte chinoise qui s'est rendue en Italie est sans fondement. « Il n'y a absolument aucune preuve », conclut-il.
Ce n'est pas moi le fantaisiste
Mais Menzies n'en démord pas. Pour lui, les preuves existent, il en existe même des piles. « Ce n'est pas moi le fantaisiste, ce sont les historiens qui persistent dans cette erreur grossière qu'est l'enseignement historique tel que pratiqué aujourd'hui. »