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Varlam Chalamov

Extraits

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Critique

Le semeur d'yeux. Sentiers de Varlam Chalamov

Ce livre est le fruit d'une longue expérience : celle de la lecture de Varlam Chalamov, écrivain majeur du XXe siècle qui fut aussi témoin d'une de ses réalités les plus sombres : le Goulag. Témoignage ? Oeuvre d'art ? Chalamov semble répondre par une formule fulgurante : " Ce qui devient grand dans l'art c'est ce qui, au fond, pourrait se passer d'art. " Saisir un tel acte de création dans son émergence est l'ambition de cet ouvrage qui n'élude pas la dimension subjective des interprétations proposées. Les " clefs " offertes par Chalamov n'ouvrent pas tout, pas tout de suite. Aussi cette lecture suit-elle les sentiers tortueux par lesquels l'oeuvre s'est construite. Elle épouse les détours, les va-et-vient d'une pensée à la chronologie bouleversée, au gré d'une mémoire fragmentée, censurée ; celle des camps.

02/2022

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Poésie

Cahiers de la Kolyma et autres poèmes

"De 1937 à 1956, je vécus dans les camps et en exil. Les conditions du grand Nord excluent la possibilité décrire et de conserver des récits et des poèmes - à supposer qu'on veuille le faire. Quatre ans durant je n'ai eu ni livres ni journaux. Ensuite il s'est trouvé que de temps en temps on pouvait écrire et garder des poèmes. Beaucoup de ce qui fut écrit - une centaine de poèmes - a disparu à jamais. Quelque chose cependant a été sauvegardé. En 1949, travaillant comme aide-médecin dans un camp, je me trouvai en "mission forestière" et pendant tout mon temps libre j'écrivais : sur les revers et les pages de garde de pharmacopées, sur des feuilles de papier d'emballage, sur des sachets. En 1951, je n'étais plus détenu mais je ne pus quitter la zone de la Kolyma. Je travaillai comme aide-médecin près de Oimiakon en amont de l'Indighirka ; il faisait très froid et j'écrivais jour et nuit dans des cahiers de fortune. En 1953, je quittai la Kolyma et m'établis dans la région de Kalinine près dune entreprise de tourbe. J'y travaillai deux ans et demi comme agent d'approvisionnement technique. Les exploitations de tourbe avec leurs saisonniers, les tourbiers, étaient des endroits où le paysan devenait ouvrier. Ce n'était pas sans intérêt mais je n'avais pas le temps. J'avais quarante-cinq ans, je cherchais à devancer le temps et j écrivais jour et nuit vers et récits. Je craignais chaque jour que mes forces ne m'abandonnent et de ne plus écrire une ligne et de ne pouvoir plus écrire tout ce que je voulais." Varlam Chalamov

11/2016

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Littérature étrangère

Essais sur le monde du crime

"Il est impossible de comprendre les camps sans une idée exacte de ce qu'est le monde du crime. Ce sont les truands qui donnent aux lieux de détention leur visage, le ton de la vie que tous y mènent, depuis les fonctionnaires les plus haut placés jusqu'aux travailleurs affamés des mines d'or". Enfermer les criminels de droit commun, idéologiquement purs, avec les ennemis de classe qu'étaient les prisonniers politiques, utiliser les truands pour exterminer les intellectuels, telle fut la politique du pouvoir soviétique dès le début des années 30. Comme tous ceux qui ont connu les camps staliniens, Chalamov a gardé un terrible souvenir du monde de la pègre, dont il étudie ici les traditions, les moeurs, les rites et le langage.

12/1993

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Littérature étrangère

La quatrième Vologda. Souvenirs

Ce récit autobiographique est consacré à Vologda, la ville natale de Chalamov. Avant de devenir une étape pour les détenus à destinations des îles Solovki, elle fut pendant des siècles, à l'époque tsariste, un lieu de relégation de nombreuses figures de l'opposition - ce qui a fortement contribué à créer le climat culturel et moral si particulier à cette ville du Grand Nord. Chalamov y décrit la vie de sa famille, avant, pendant et après la révolution. Il fait le portrait de son père - prêtre orthodoxe qui avait exercé son ministères sur les îles Aléoutiennes avant de venir se fixer à Vologda - dont la personnalité a marqué l'enfant qu'il fut. Il évoque sa mère, ses frères et sœurs, son existence d'écolier, ses lectures et ses découvertes. On y voit grandir l'écrivain, on découvre ses héros, ses passions, ses rêves. La Quatrième Vologda est un ouvrage capital pour comprendre Chalamov, la façon dont se sont forgés son caractère, sa conception du monde et son destin, c'est un témoignage riche et émouvant.

10/2008

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Littérature russe

Souvenirs de la Kolyma

«?En quelle langue parler au lecteur???» Souvenirs de la Kolyma est un cycle de textes écrits par Varlam Chalamov dans les années soixante-dix, soit une vingtaine d’années après sa libération des camps et son retour. Ils sont complétés par des évocations de ses contemporains, écrivains ou poètes, comme Pasternak, ainsi que par une étrange liste de 1961 qui énumère avec une sécheresse poignante ce qu’il a «?vu et compris dans les camps?». Ces souvenirs, comme les Récits de la Kolyma, transmettent la réalité par fragments et s’interrogent avant tout sur ce que peut la langue et ce qu’est la mémoire. «?J’essaierai de restituer la suite de mes sensations – je ne vois que ce moyen de préserver l’authenticité de la narration. Tout le reste (pensées, paroles, descriptions de paysages, citations, raisonnements, scènes de la vie courante) ne sera pas suffisamment vrai. Et pourtant je voudrais que ce soit la vérité de ce jour-là, la vérité d’il y a vingt ans, et non la vérité de mon actuelle appréhension du monde?». Avec Souvenirs de la Kolyma, la collection «?Slovo?» poursuit le travail d’édition complète des œuvres en prose de Varlam Chalamov, auteur fondamental du vingtième siècle, désormais reconnu comme un des grands écrivains non seulement de l’histoire des camps, mais surtout de la littérature mondiale.

02/2022

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Littérature étrangère

Tout ou rien. Cahier 1 : L'écriture

"L'art tel que je le comprends est antilittéraire", il ne permet pas, selon Chalamov, qu'on le sépare de la "vie vivante" et son enjeu est simple : tout ou rien. Rédigées entre 1960 et 1970, ces notes au ton âpre et véhément attestent un souci unique : rechercher la valeur, le sens de l'écriture dans un siècle qui inventa la forme la plus élaborée et la plus parfaitement funeste de l'enfermement : le camp. Chalamov arracha à la longue expérience qu'il en fit les Récits de Kolyma. Ils n'ont pas été écrits pour témoigner, affirme-t-il ici, mais, témoignant, ils ont révélé une oeuvre originale. Le mérite de ces lignes qui racontent le métier d'écrire, mettent à nu les impulsions, les modalités, les processus de sa création, ne tient pas dans la volonté de celui qui les trace d'élaborer une théorie de l'écriture. Ce sont simplement des repères, des branches fermement plantées dans la neige pour ne pas perdre le chemin. Ces signes en bord de route marquent le territoire d'une question : y a-t-il aujourd'hui, en terre russe, une humanité possible ? Quelle est la légitimité, le pouvoir de l'écriture, et quelle écriture ? On lira ces lignes comme la trace éparse mais fervente et obstinée de cette quête.

09/1993

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