Une vie, un rêve d'acrostiche

Avocat et militant révolutionnaire, Denis Langlois est, en 1998, désabusé. Le décès de son père - « tout est lié » -  précède de peu la perte de ses « illusions politiques ». Du jour au lendemain, les luttes humanistes lui sont devenues vaines, le rêve d'une société idéale une inatteignable utopie.

Portrait de Virginia Woolf : du rêve à la vie

POLAR ÉTRANGER – À Londres, dans le quartier de Mayfair, Alvina Knightly vit une vie de m…e, coincée entre un boulot de m…e et des colocataires de m…e, dans un appartement de m…e où elle occupe une simple chambre dans laquelle, au milieu d’une m…e infernale, elle peine à retrouver quelques vêtements propres.

Au jeu de la vie, tout le monde ne sort pas gagnant. Et, parfois, toucher le gros lot peut être synonyme d’un destin terrible, et bien compliqué à accepter. C’est le cas du narrateur de cette histoire, atteint de myopathie. Cette maladie génétique mène à une dégénérescence progressive de l'ensemble des muscles. Marcher, se changer, manger… un rien devient une gageure. Petit à petit, c’est le corps tout entier qui jette l’éponge.

Avant Descente de liste, mes cinq tentatives de roman ont toutes traîné le même boulet d’une prétention à l’inclassable. Des enquêtes policières sans policier, de la science-fiction au temps présent, du fantastique dans un vocabulaire déconnecté du genre. 

Dans Rêve d’une pomme acide, Justine Arnal dissèque la vie ordinaire d’une femme mariée et mère de famille avec une lucidité implacable. Sous une prose apparemment douce s’enroule un texte tendu, ironique et amer, où l’usure domestique se mêle à la résignation silencieuse.

BONNES FEUILLES — Dans Le Rêve d’un langage commun, Adrienne Rich rend hommage aux femmes, à leur prise de conscience et à la lutte pour leur existence, tout en interrogeant l’intime et le politique. Peu traduite, elle l'est aujourd'hui par Lénaïg Cariou et Shira Abramovich.

Fort de désormais 48 librairies –  La Cour des grands/Le Préau, installée à Metz, et La vie devant soi, jeune librairie nantaise, ont rejoint le réseau — chaque année, le groupement de librairies Initiales décerne son prix Mémorable. Un hommage rendu par les libraires indépendants à un auteur injustement oublié. À une pépite sortie de l’oubli par un éditeur défricheur, à un travail de traduction incontournable. 

Vivre dans une bibliothèque peut s’apparenter à un rêve pour nombre d’enfants, y compris pour des adultes. La famille Clark a vécu cette situation, lorsque la succursale de la New York Public Library leur a ouvert ses portes. C’était à la fin des années 40, et les souvenirs, depuis, se sont enrichis d’un certain merveilleux.

Dès les premières pages, La vie sans fondement plonge le lecteur dans une expérience sensorielle brute : un homme se réveille dans une salle d’hôpital, la gorge sèche, le corps meurtri, la conscience floue. « Pas mort. Mais presque. » Débute alors un récit d’une introspection, où le narrateur oscille entre le rêve et le réveil, la fuite et l’assignation à résidence corporelle, le désir de vivre et le vertige de la décrépitude.

Depuis quatre ans maintenant, l’association Bouq’Lib arpente les rues de Montreuil pour distribuer des livres gratuitement. Mais voilà, les pentes peuvent être ardues dans la ville de Seine-Saint-Denis. Alors, malgré leurs chevilles musclées après des années de transport des livres en vélo, Bouq’Lib l’avoue : elle « rêve d’un triporteur électrique ». 

Planifier un mariage demande du temps, de la rigueur et une bonne dose d’inspiration. Depuis quelques années, plusieurs ouvrages rédigés par des expertes du secteur accompagnent les futurs mariés à chaque étape. Tour d’horizon de cinq titres qui ont su faire leurs preuves.

THRILLER FRANCOPHONE - Dans la tête de Sandrine, La deuxième femme, nouvelle héroïne de Louise Mey. Sandrine qui ne s’aime pas et qui est persuadée que personne ne l’aime. Elle est seule au travail, se coupant de ses collègues avant qu’ils ne s’aperçoivent qu’elle n’est qu’insignifiance. Elle est seule chez elle, et elle n’aime pas son corps. Elle est seule dans la vie et elle n’aime pas sa vie.

PrixdulivredelavilledeLausanne24 – Du 1er janvier au 29 février 2024, c'est aux lecteurs de voter pour leur favori parmi les cinq romans sélectionnés pour le Prix du livre de la Ville de Lausanne. Les œuvres en lice sont disponibles pour lecture à cette adresse. Pour mieux connaître Étienne Barilier, l'auteur de Noor, nous lui avons soumis un questionnaire de Proust.

ROMAN FRANCOPHONE - Stanislas Henri Armengol, dit Stan, est né aux premières années du XXe siècle. Fils d'un père agriculteur et violent qui battait trop souvent sa mère et refusait de le voir plongé dans ses livres où il ne pouvait finir qu'en « lopette », il a quand même réussi à poursuivre des études dont l'issue aurait certainement ravi cette mère morte trop tôt.

C’est l’histoire d’un petit garçon qui rêve, avec en toile de fond un grand monsieur aux oreilles décollées

Laura Piani réalise son premier long-métrage avec Jane Austen a gâché ma vie, une comédie romantique qui réunit à l'écran Camille Rutherford, Pablo Pauly et Charlie Anson. Pour le scénario, qu'elle a elle-même signé, Piani a pioché dans sa propre expérience...

#salto30 – La salle est comble, bondée : 700 personnes ont envahi les lieux pour écouter Daniel Pennac, et dehors, plus d'un tiers restera à la porte. Le romancier français, véritable star en Italie, était au salon de Turin pour la présentation de son dernier roman Il caso Malaussène. Mi hanno mentito (traduction Yasmina Melaouah). Et la salle a fait honneur à l’écrivain, plus qu’attendu. 

ROMAN FRANCOPHONE – « Prends, lis. » Traditionnellement impénétrables, les voies du Seigneur n’en prêtent pas moins le flanc à quelques farces bien senties. Parce que les soties médiévales occupent plus que leur place dans le Plan Divin, Daniel Fattore en a délivré une du Mal, imprimée non sans peine en noir et blanc. Il s’agit d’un évêché (nous n’écrirons pas éméché) en proie à une récalcitrante machine à reproduction informatique de documents. Une imprimante.

AUTOBIOGRAPHIE - Mystificateur magnifique, Grey Owl, de son vrai nom Archibald Belaney, est tout ce qu'il y a de plus anglais ! Arrivé au Canada dès la fin de son adolescence, il va courir les grands espaces pendant des années, vivant du commerce des fourrures, au contact des peuples premiers qui habitaient ces contrées rudes et inhospitalières (en particulier en hiver !!!...), pour finalement, effacer cette origine anglaise, et exaucer son rêve d'enfant en se transformant lui-même, peu à peu, en autochtone, apprenant et parlant couramment la langue des Ojibways et épousant l'une des leurs.

Non loin de Tokyo, le Musée de la Culture Kadokawa, réalisation de l'architecte Kengo Kuma, abrite une bibliothèque qui dépasse toutes les espérances des lecteurs les plus assidus. Certains rayonnages sont d'ailleurs clairement hors de portée... Mais cet espace que l'on pourrait associer à une bibliothèque publique ou une libraire est en réalité le décor d'une scène...

Elle avait juré, mais finalement elle a changé d'avis : seuls les imbéciles ne le font pas. Grace Jones, la chanteuse jamaïcaine va signer une autobiographie, a annoncé son éditeur Simon & Schuster. L'ouvrage est prévu pour l'automne 2014.

Ah, le rêve américain. La réussite par ses propres moyens, la vie de rêve, succès, gloire, argent et famille. Pour Matt, finalement, c'est la poursuite de ce même idéal qui le pousse à ouvrir poetfolio.com, un site qui parle de finances, en poésie. Fantastique. C'était deux ans avant que son histoire ne commence.

BONNES FEUILLES - Dans le cadre pittoresque du Royaume, la vie n'est pas aussi paisible qu'elle en a l'air. François, le forgeron dévoué, ne rêve que d'une chose : épouser Anne, la charmante tenancière de la taverne locale. 

Les fantasmes des écrivains sont parfois déconcertants. Ainsi, Hilary Mantel a dévoilé au Guardian qu'en une belle journée de 1983, elle avait repéré à sa fenêtre, une certaine Margaret Thatcher. Depuis son appartement, elle avait une ouverture énorme, et tout à coup, elle a envisagé de lui tirer dessus pour la tuer...

BONNES FEUILLES – La narratrice est une adolescente. Mais il pourrait tout aussi bien s’agir d’un narrateur adolescent. En réalité, la jeune fille se rêve garçon, se transforme garçon, dans son esprit, dans son monde intérieur.

Quel combat mènerait Antigone, fille d’Œdipe et de Jocaste, si elle vivait au XXIe siècle ? Sophocle en avait fait une figure de la révolte, au sein d’une famille où rien ne va de soi. Être la fille et la demi-sœur de son père, n’a rien de banal. Les éditions Goater ont publié cette projection d’une jeune fille dissidente, incarnant l’insurrection qui se dévoile, face à toute forme d’injustice.