Le problème de la baisse du niveau scolaire n’est pas présent qu’en France. La preuve : l’opposition sud-africaine a accusé vendredi dernier le gouvernement du niveau d’enseignement de plus en plus faible.
Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est la publication des résultats de l’examen d’entrée à l’université : 599.048 candidats et 65,2% de réussite contre 66,6% l’année passée.
L’opposition a massivement accusé le ministère de l’éducation. Pour les Démocrates Indépendants, le gouvernement est « en définitive responsable » de ces résultats.
« L’éducation est un sujet d’importance capitale, elle est souvent considérée comme l’élément déterminant le succès futur d’un pays. Et le niveau de l’éducation est en baisse, le système perpétue les problèmes de notre société », a affirmé Lance Greyling membre de ID.
Les deux partis ont préconisé le retour aux « fondamentaux » dans l’enseignement.
« Nous devons nous évertuer à nous assurer que chaque enfant sait lire, écrire et calculer à un niveau convenable, dans chaque classe », a affirmé Helen Zille, chef de l’Alliance Démocratique.
Quelque chose me dit que l’on a déjà entendu ce type de propos chez nous…Comme quoi, le retour à un socle commun clairement acquis par tous est une idée en vogue dans de multiples continents. « Pour ce faire, les enseignants doivent être compétents, impliqués et laborieux, les parents doivent les soutenir, les écoles doivent être biens gérées et tout élève doit avoir accès à des supports didactiques adéquats à travers les livres et la technologie », a affirmé M. Zile. Ce sont des attentes nettement compréhensibles…
Pour l’opposition, le problème de l’éducation n’a pas été traité avec sérieux depuis l’avènement de la démocratie en 1994. Tous les efforts ont été concentrés sur la satisfaction des syndicats et la lutte contre le racisme.
Si l’on s’attache aux résultats obtenus par les écoles privées, l’écart est parlant : 7362 candidats et 7283 reçus, soit 98,93% de réussite. Difficile de faire mieux.
En forme de réponse, la ministre de l’éducation, Naledi Pandor, souligne dans une note à la presse que le système éducatif rencontre encore des défis multiples : manque d’enseignants qualifiés et manque de cohérence et de coordination dans le système éducatif.
Devenue la première puissance économique du continent, l’Afrique du Sud a encore beaucoup à faire pour réduire les inégalités existantes, et le problème de l’éducation en est certainement l’épine dorsale. Elle doit aussi faire face à une fuite des cerveaux importante. Avec un taux de criminalité parmi les plus élevés au monde, le pays fait peur.