Muse est un groupe anglais qui a le pouvoir de gérer des sorties d'album comme nul autre. Et d'ailleurs, même si l'opus The Resistance est dans les bacs depuis le 14 septembre dernier, il clôt l'année 2009 avec le titre ronflant Meilleure vente de l'année 2009. C'est pour cela qu'un zoom s'impose !
En dix ans, Muse porte un son particulier mêlant riffs de guitare percutant et mélodies fantasmagoriques. Le tout avec un fond de Orwell et 1984 affirmé... En quelques années ils ont su s'imposer et prendre le temps de concocter des albums toujours aussi travaillés et risqués avec une sortie très attendue tous les deux ou trois ans. C'est au détour de quelques titres que sans mal nous sommes en droit de nous demander : « Esprit du rock es-tu là ? » Freddie Mercury la légende à la moustache à qui l'on doit l'essence même de l'opéra rock s'invite bien gentiment sur le cinquième album du groupe. Muse a la classe de proposer un vrai opéra rock comme nous ne l'avions pas entendu depuis Queen avec « United States Of Eurasia » et « Resistance » de purs moments ! Or, inspiration ou transpiration d'une énergie… le doute subsiste. Néanmoins, les titres ont toutes leurs places sur cet album.
The Resistance… une histoire de volonté
« Résiste, Prouve que tu existes, Cherche ton bonheur partout, va, Refuse ce monde égoïste, Résiste » Merci France Gall, j'avoue que ces mots de réconfort m'ont aidée à dépasser les morceaux insolites où la gâchette du zapping tremblait légèrement. Mais je suis professionnelle et jusqu'au bout j'ai écouté ces titres pour vous aider à éliminer de votre playlist ces obscurs titres (lesquels pour le coup auraient eu besoin de plus de temps de maturité). Se reconnaîtront : « Guinding Light » qui ressemble à un hymne de remise de prix sur le podium de F1. « Unnatural Selection », « MK Ultra » ont un concept étrange et « I Belong To You » c'est un peu écoeurant entre du Barbara Streisand et du Evanescence c'est dire.
Deuxième acte : la symphonie de Matthew James Bellamy en La mineur
Un double album en un et pourquoi pas ? La première partie est fidèle au groupe : du rock alternatif avec un soupçon d'opéra rock, avec une parenté légère à Depeche Mode avec « Undisclosed Desires », saupoudré de quelques morceaux douteux, l'album dans son ensemble est néanmoins de bonne facture.
Après l'entracte, un deuxième acte. La salle de concert se transforme en opéra pour écouter dans nos fauteuils rouges en velours une symphonie de plusieurs années de travail avec orchestre et un concerto de piano composé par Matthew James Bellamy (chanteur, guitariste du groupe). Une symphonie en trois parties (« Exogenesis : Symphonie Part I, II et III ») dans une veine d'un rock progressif (guitare électrique omniprésente, morceaux qui se suivent et plus ou moins long) et à cheval sur un univers Jean-Michel Jarre.
Un deuxième acte qui conclut merveilleusement bien l'album. On en prend plein les yeux, plein les oreilles et plein le cœur. L'atmosphère dilettante s'impose comme une connexion avec un univers aux petites étoiles qui dansent. Les couleurs de chaque instant de notre vie au doux parfum baudelairien dépassent tous les principes de la physique et nous emportent dans un monde calme et magique où la roue chromatique de Hering crée la sphère sur la pochette de l'album.