La pluie, en vacances, n’a pas le charme de celle qui tombe à Paris, un samedi de novembre. A Paris, je marche avec la mélancolie du poète et la perspective heureuse d’aller bientôt me réfugier, comme un héros de Sautet, dans un bistrot où je boirai un café crème. Il bruinait sur Belle-île, et les couleurs du port de Palais, si nettes, si vives, par temps de soleil avaient à cette heure matinale le sinistre des décors abandonnés. Les vacanciers allaient, vaguement ennuyés et ennuyés de l’être, de magasins en magasins. Que faire ? Par chance, un vide-grenier était organisé au bout de la rue Carnot qui monte vers la citadelle Vauban. Nous y allions, vêtus de cirés blancs, parmi d’autres cirés blancs, tâchant de rire, d’être en vacances. Bien m’en a pris. Une association finançant la castration des chats (sic) proposait sous des bâches détrempées une multitude de livres qui puaient la cave humide et la poussière. J’y allais, à la recherche de mes ensablés. Et c’est ainsi que je suis tombé sur un livre de Jean-Louis Curtis « Un jeune couple », paru en 1967 chez Julliard, au temps de Sagan.