Je ne sais pas si c'est la même chose pour vous, mais j'ai un préjugé tenace: un écrivain n'est pas un sportif. C'est un homme dont tous les efforts sont intellectuels. Quand il se détend, il fume, il boit, et hante les cafés plutôt que les stades. Je pense à Sartre, Baudelaire, Verlaine, tous ces gens qui marchaient d'une rue à l'autre, rien d'autre. Mais il est vrai qu'il y eut Prévost, Kessel, Montherlant, Morand... Aussi était-ce avec la plus vive méfiance que j'ai abordé le roman "Les hommes forts" d'un certain Georges Magnane, auteur d'une quinzaine de romans, traducteur émérite des grands Américains, et... passionné de sport. Son roman republié chez Le Dilettante, met justement en scène un personnage hanté par les prouesses sportives.