Après trois jours de voyage dans la Thunderbird conduite par Henry Standing Bear, Walt Longmire et le chien arrivent tous trois à Philadelphie où la Nation Cheyenne vient avec des cartons pleins de photographies mennonites destinées à accompagner la conférence à laquelle il doit participer.
Le sheriff, lui, profite du voyage de son ami pour rendre aussi visite à sa fille, Cady, avocate brillante dans un grand cabinet.
Arrivés devant le Musée où doit avoir lieu l’évènement, Walt apprend d’un appel téléphonique de sa fille, qu’elle ne rentrera que très tard le soir chez elle où il doit loger, submergée qu’elle est par un dossier lourd et compliqué qui va la retenir. Aussi demande-t-elle à son père de proposer à Lena, la mère de Vic, l’adjointe de Walt à Absaroka, de reporter à une date ultérieure le dîner auquel elle s’était invitée au grand étonnement de Cady qui n’avait, jusque-là, eu aucune nouvelle de la mère de Vic.
Mais quand il arrive au logement de Cady, Lena est déjà là et il ne trouve pas très courtois de la renvoyer. Aussi, après avoir mangé et bu les provisions qu’elle a amenées, décident-ils d’aller marcher un peu dans le quartier en attendant le retour de Cady.
En revenant, une voiture de patrouille stationne devant la porte du bâtiment dont Cady a fait sa maison. Le conducteur est l’un des fils de Lena, policier comme son père et sa sœur. Mais il n’est pas juste là pour s’assure de la sécurité de sa mère et du sheriff. Il est porteur d’une mauvaise nouvelle : Cady a été agressée par son petit copain que Walt venait aussi pour rencontrer. Elle a subi un traumatisme crânien et a été conduite aux soins intensifs de l’hôpital où elle n’a toujours pas repris connaissance.
change le décor des enquêtes de son shérif sans pour autant renier les recettes qui font mouche.
Voilà donc un polar bien urbain qui change beaucoup des enquêtes du shérif au chapeau de cow-boy. Mais Walt Longmire, lui, ne change pas beaucoup ses méthodes et l’ensemble devient une histoire bien ficelée, complexe à souhaits et ramifiée au possible entre drogue, police, dealers et voyous.
Ca canarde, comme d’habitude, avec du pruneau plutôt indigeste et de taille conséquente dans une Amérique où les armes, même si elles sont un peu réglementées, courent les rues avec des calibres impressionnants.
L’humour, parfois grinçant, toujours décapant et sarcastique du vieux shérif à l’égard de lui-même est toujours aussi réjouissant de même que ses relations avec les femmes restent toujours aussi difficiles depuis l’immense déprime dans laquelle il a plongé après la mort de la mère de Cady.
L’amour incompris et envahissant qu’il porte à sa fille complique toujours leurs relations mais reste désemparé face à l’éventualité de sa perte.
Le déroulement de l’histoire dans les rues de Philadelphie permet à Craig JOHNSON de donner un peu de relief à la famille de Vic qui y a fait ses premières armes dans la police. Ses frères, sa mère, son père ne sont plus ces images floues qu’elle fait tout pour éluder quand elle est à Absaroka où elle les a fuis.
Une mention spéciale toute particulière pour l’Ours qui vénère Cady autant que son ami Walt peut le faire et qui va littéralement appeler toute la Nation Cheyenne à son chevet et à son secours dans une scène magnifique qui ramène au sein de la grande ville les traditions indiennes animistes : un énorme moment de calme et de sérénité dans ce monde de brutes.
Bref, un vrai polar du héros récurrent des romans de Craig JOHNSON qui change un peu de paysage.
Personnellement, il me tarde quand même de voir Walt revenir dans le Wyoming.