La grève du 24 janvier a réussi à mobiliser presque autant que celle du 20 novembre dernier. Les syndicats n’en sont pas peu fiers. Quant à Xavier Darcos, il se félicite du bilan obtenu par la phase d’expérimentation du service minimum dans les écoles qui était à l’œuvre lors de cette grève. Il souhaite maintenant que les grévistes se déclarent 48 heures à l’avance, en concertation avec les syndicats.
Du côté des manifestants
Les grévistes étaient 34,21 % selon le ministère et 55 % selon les syndicats parmi les professeurs des écoles, collèges et lycées. Les professeurs ont fait preuve d’inventivité, comme toujours, au niveau des slogans que l’on pouvait voir et entendre dans les rues jeudi dernier. D’entre les meilleurs, on peut retenir « Sarko, arrête ton show, donne-nous des euros ! », « Moins de Carla, plus de pouvoir d'achat » ou encore « Travailler plus pour….travailler plus ! »
Les enseignants protestaient pour obtenir une hausse des salaires mais auss contre les 11200 suppressions de postes prévues à la rentrée 2008. Sans parler de 2009 si l’on ne réagit pas.
Pour l’instant le mouvement n’arrive pas à passer à la vitesse supérieure. On reste sur deux succès ponctuels. La tendance est plus à l’attentisme face aux propositions d’Eric Woerth sur les salaires ainsi que sur le rapport Pochard qui doit porter sur la rénovation du métier d’enseignant. Sans textes précis, il est difficile de rentrer dans un mouvement plus important.
Du côté du gouvernement
Cette journée de grève était l’occasion d’expérimenter un service minimum dans les écoles de 2023 communes volontaires. Opération très politique à tout point de vue, les hostilités étaient plutôt nombreuses face à cette idée. Tout d’abord, les communes ont été prévenues tardivement. Ensuite, à quelques semaines des élections municipales, cette mesure n’est pas sans faire réagir tous les maires hostiles à cet accueil car ils perdent ainsi des points dans l’opinion publique…
Nicolas Sarkozy est venu appuyé cette politique en disant se réjouir « que tant de communes aient fait ce choix dans l'intérêt des élèves et de leurs parents ». Xavier Darcos veut maintenant aller plus loin, en rejoignant les obligations des grévistes dans les transports (se déclarer en grève 48 heures à l’avance).
Il va ouvrir des concertations à ce sujet avec les syndicats enseignants. Invité sur le journal de France 2 que si « nous n'arrivons pas à cet accord dans les deux mois (...) nous passerons par la loi (...). Dans les deux ans qui viennent, tout le monde fera le service minimum de l'accueil ». Tout cela rappelle un passé proche, celui des mouvements dans les transports…