Sans ambitionner d’être catalogué biographe, Gérard Guégan s’est montré fort habile, depuis une douzaine d’années, à filmer littérairement des Français au destin tragique : Jean Fontenoy, Aragon, Drieu La Rochelle, Théodore Fraenkel, qui avaient en commun d’être nés à l’extrême fin du XIXe siècle. Après eux, on espérait une femme. La voici enfin. Plus jeune que les précédents (née à Paris en 1917), belle et blonde, Sonia Mossé est juive comme Fraenkel et plus franchement homosexuelle qu’Aragon. Sa vie sera plus brève, puisque, arrêtée à Paris par des inspecteurs du service des Affaires juives, elle mourra gazée à Sobibór avec sa demi-sœur en 1943. Texte par Adrien Le Bihan.