Sylvie Moussay

L'intérêt porté à la conception de nouveaux espaces de travail et de formation à l'échelle d'un établissement scolaire et/ou d'un territoire s'inscrit dans le projet de faire évoluer les modalités actuelles de la formation continue des professionnels de l'Education nationale. Le défi est de contribuer au développement professionnel continu des enseignant(e)s dans une alliance renouvelée entre la recherche, le travail et la formation. Au coeur de cette perspective, l'intervention en recherche qui se présente comme une action outillée par les méthodes telles que le laboratoire du changement et par des principes théoriques et méthodologiques inspirés de la clinique de l'activité. Pour progresser dans cette voie, les relations et les modalités de travail entre chercheurs et professionnels sont repensées, la dynamique de formation également reconstruite pour laisser place à l'alternance de temps d'analyse du travail et de mise à l'épreuve des transformations conçues par les professionnels eux-mêmes pour résoudre un problème professionnel. A l'appui des études de cas, l'ouvrage décrit notamment la genèse des nouveaux espaces de travail et de formation, l'implication des enseignants dans ces espaces et l'activité de pilotage pour certains d'entre eux, les transformations générées au gré du travail des collectifs associant les chercheurs, les enseignants, les formateurs, les chefs d'établissement. Par les outils méthodologiques et conceptuels qu'il développe et les résultats qu'il apporte, l'ouvrage s'adresse à celles et ceux spécialistes de l'éducation et de la formation soucieux de la qualité du travail et d'une formation " responsabilisante ". Il concerne enfin, les étudiants et les chercheurs qui réalisent des travaux dans le champ des sciences de l'éducation et de la formation en empruntant plus particulièrement les cadres théoriques et méthodologiques provenant de l'ergonomie de tradition francophone et de la clinique de l'activité.

Depuis les soulèvements du Printemps arabe en 2011, les changements politiques au Maroc et le Hirak en Algérie, le Maghreb redevient un territoire géopolitique animé par plusieurs défis. Dans des sociétés encore tiraillées entre un conservatisme tourné vers la sauvegarde des valeurs traditionnelles et une logique progressiste, les questions relatives aux droits des femmes refont surface pour devenir un enjeu politique et social important. Inquiètes pour leurs fragiles acquis, les femmes, parfaitement émancipées par le travail et les études, s'activent pour installer des rapports plus égalitaires entre le féminin et le masculin en matière de droits. Au coeur de ce combat pour l'égalité, la création littéraire des autrices du xxie semble à même de rendre compte de ce bouillonnement. Résolument tournés vers la modernité et en rupture avec un système patriarcal discriminant, les nouveaux personnages féminins dans la fiction maghrébine contemporaine, par leurs discours et à travers leurs manières d'agir, ébranlent les stéréotypes. Les romans d'Emna Belhaj Yahia, Sonia Chamkhi, Bahaa Trabelsi, Maïssa Bey, Malika Mokeddem et Halima Hamdane décrivent un monde en convulsion qui annonce une possible et durable révolution pour des femmes debout contre la fatalité.