Comme nous le faisions remarquer dans un précédent article, la lecture reste de nos jours très présente chez le jeune public, même si les livres que lisent les enfants à notre époque n’ont plus grand-chose à voir avec ceux qui étaient à l’honneur il y a quelques décennies.
Le marché du livre de jeunesse est à l’heure actuelle très important. Dans ce secteur, les éditeurs font preuve d’une très grande inventivité pour bouleverser les codes et les habitudes. En une trentaine d’années, ce segment s’est complètement métamorphosé pour le bonheur des jeunes lecteurs. Chaque nouvelle manifestation autour du livre est l’occasion de mieux s’en rendre compte.
Pour les libraires, la qualité des livres produits est du même niveau que celle des livres pour adulte avec une évaluation à 50 % de bons ouvrages sur l’ensemble des parutions. De gros progrès ont été faits en matière de graphismes et d’illustrations.
L'accès à la meilleure littérature n'est pas en reste, notamment dans la collection Folio Junior dont la directrice, Christine Baker, résume ainsi les critères de sélection : «Nos choix se portent sur les titres qui possèdent à la fois une vérité littéraire et une moralité, en ce sens qu'ils ont la capacité de faire du bien à un enfant.»
Les salons font la part belle à l’édition de jeunesse :
A l’occasion du Salon international du livre et de la presse au Palexpo de Genève du 30 avril au 4 mai, on remarque une présence importante d’éditeurs de livres pour la jeunesse. Patron du Salon de Genève, Pierre-Marcel Favre a toujours défendu l'encouragement à la lecture des jeunes, mais ce n'est que depuis quelques années, à l'initiative de Pascal Vandenberghe, directeur de Payot, qu'un stand très visible, réunissant de nombreuses maisons d'édition, centralise une large sélection des fonds et une quantité d'animations, débats et signatures.
L’organisation est placée sous la responsabilité de Catherine Léonard, gérante d’une librairie lausannoise. « Notre rôle de conseillers est essentiel dans ce domaine, explique-t-elle, dans la mesure où le relais des médias y est minime, et du fait que la plupart de nos clients ne savent que choisir. »
Responsable du rayon jeunesse d’une librairie suisse, Elisabeth Tornay consacre beaucoup de son temps à lire, notamment les romans pour ados. « Dans la masse de la production, mes collègues et moi tâchons de privilégier les meilleures collections et leurs auteurs, comme l'excellente série Médium de l'Ecole des Loisirs, ou les publications de Thierry Magnier. Les questions liées aux préoccupations existentielles, à la vie quotidienne ou aux problèmes du monde actuel, y sont abordées avec sérieux dans de vrais romans. Ce qu'il faut préciser, aussi, c'est que la course à la nouveauté est minime dans ce domaine. De ce fait, le libraire est plus libre de soutenir tel ou tel titre, et d'obtenir des chiffres de vente conséquents par sa seule initiative. »
Pour les libraires, le constat reste toujours le même : bien conseiller permet de fidéliser la clientelle. « Nos clients sont fidélisés par le soin que nous mettons à les conseiller, et je m'efforce de parler, aussi, avec les enfants, pour les guider en fonction de leurs attentes personnelles. »