Il avait déjà fait face à la censure dans le pays, pour avoir publié une version des Retrouver ce livre, aux meilleurs prix
Dans ce contexte, l'impression de 2500 exemplaires du livre de Burroughs, traduit en turc, pose un sérieux souci. Et pourtant, le tirage n'a rien de démentiel. Mais la commission intervient à ce moment précis : l'article 226 du Code pénal souligne que les dispositions de lutte pour la protection de la jeunesse ne s'appliquent pas sur des oeuvres de l'esprit, à caractère scientifique, artistique ou littéraire.
La moralité ? Avec la Beat Generation ?
Or, c'est bien un exercice de censure dont l'éditeur pourrait être victime, se retrouvant à la croisée des chemins, entre un vieux relent d'autoritarisme poussé, une grosse dose de moralité publique et une volonté forte de liberté d'expression. Sauf qu'appliquer des codes moraux aux ouvrages de la Beat Generation, c'est plus qu'utopique - et particulièrement inutile.
Figure parmi les plus scandaleuses, et représentatives, de cette époque, Burroughs enfreint tous les codes, transgresse tous les interdits, et bascule bien au-delà de ces questions, dans ses livres. Si l'on se borne à vouloir le mettre dans des cadres, il y a fort à parier que l'on ne trouvera jamais ceux qui conviennent.
Suha Sertabiboglu, dentiste turc, et auteur de la traduction, explique qu'il aura passé plus de huit heures par jour, durant un mois, pour arriver à rendre le livre. Le plus difficile sur lequel il n'ait jamais travaillé.
Selon le processus législatif, l'éditeur pourrait donc risquer, sinon une peine de prison, tout du moins, une forte amende, dans l'hypothèse, malheureusement fort probable, où il serait reconnu coupable de violer la loi sur la protection de la jeunesse...