Une petite fille vit seule avec sa maman. Ultra organisée sur tout et n'importe quoi, la maman gère entièrement la vie de sa fille. Pour que sa fille puisse faire sont entrée à la Werth Academy, celle-ci doit être PAR-FAITE et surtout se rendre "essentielle" aux yeux du jury. C'est donc parti pour deux mois de révisions dans tous les domaines, il ne faudra rien oublier. Juste à côté de leur nouvelle maison, droite, rectiligne, sans défaut où même le gazon se fait oublier, vit un vieil homme un peu farfelu et sa maison est à son image... étrange ! Concentrée sur ses livres de cours, la petite fille reçoit un jour par la fenêtre de sa chambre un avion en papier. Déplié, celui-ci raconte l'histoire d'un aviateur qui se perd un jour dans le désert. Par hasard et pensant en premier à une hallucination, il rencontre un petit bonhomme blond habillé de vert, le Petit Prince. De cette histoire dans l'histoire va naître une amitié sans borne entre la petite fille et le vieil homme , entre le Petit Prince et l'aviateur...
Après l'adaptation télé française plus que moyenne du , les descendants d'Antoine de Saint-Exupéry donnent leur accord pour une nouvelle version et cette fois-ci au cinéma. Si Mark Osborne, le réalisateur de Kung-Fu Panda, a eu l'excellente idée de créer une histoire originale sur celle du Petit Prince pour ne surtout pas l'adapter directement, c'est indiscutablement l'une des meilleures. Pour bien montrer que l'adaptation n'est pas linéaire, le réalisateur s'est dit qu'il fallait absolument faire le distinguo entre Le Petit Prince, héros de papier, et cette version en image numérique 3D. Et c'est ici également que se matérialise l'ingénieuse trouvaille du réalisateur, chaque passage raconté par le vieil homme / l'aviateur sera filmé en image par image (stop motion) avec justement ce côté "papier". L'ensemble en fait une belle trouvaille visuelle et incontestablement, apporte un véritable plus à ce long métrage tant attendu.
Maintenant, si la technique est au rendez-vous, le fond de l'histoire nous laisse plus que dubitatif. Sans spoiler, fallait-il vraiment inventer un "après" au Petit Prince ? Fallait-il créer une sorte de prequel à ce personnage ? Non ! nous ne voulions pas savoir ce qu'il était devenu adulte, bon sang !
Et si toute œuvre est faite de références, nous avons affaire ici à un ou des adultes qui ont adoré les films de Jacques Tati ou encore Brazil de Terry Giliam, mais encore plus ceux de Spielberg et en particulier Hook, un autre film qui nous narrait "l'après" d'un personnage qui ne voulait pas grandir et surtout rester un enfant !
Là où les studios Pixar arrivent le plus souvent à jouer la partition de l'émotion tout en finesse, dés que l'on s'écarte du texte de Saint-Ex, Mark Osborne nous offre ici une philosophie massue : "SOUVIENS-TOI QUE TU AS ÉTÉ UN ENFANT !!!" servie de toutes les manières possible. L'auteur nous avait déjà prévenus (Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants. Mais peu d'entre elles s'en souviennent), le réalisateur nous l'enfonce dans le crâne avec la légèreté d'un marteau piqueur...
Si, pour faire un parallèle, la littérature jeunesse actuelle ne cesse de, justement, faire grandir les jeunes lecteurs de belle manière (pour la plupart des livres, du moins...), il ne sert décidément à rien dans le cinéma, dans ce cinéma, de leur rappeler que le monde des adultes est triste à pleurer et qu'il faut dès aujourd'hui "cueillir les roses de la vie"...
Le Petit Prince est très loin de ne pas respecter le contrat de départ avec le jeune spectateur. Si ce n'est pas le chef-d'œuvre annoncé, cela reste visuellement un très beau film. Jamais jusque là, le texte de l'auteur n'avait été si bien mis en valeur même si, à titre personnel, nous n'avons jamais reconnu Le Petit Prince (version papier) comme un texte de littérature jeunesse, mais plutôt comme un texte d'un adulte pour les adultes qui pensent qu'une histoire pour le jeune public, c'est cela. Mais ça, c'est une autre histoire...
Le Petit Prince - Deuxième Bande-annoncepar LesHistoiresSansFin