Un premier roman édité est une véritable aventure. Il n'y a pas une seule manière d'en parler. Chaque auteur a connu quelque chose de différent, une histoire semée d'embuches qui n'est jamais la même…
Toutes les deux semaines, une rencontre pour une une série de témoignages autour de la publication du premier roman jeunesse.
Aujourd'hui :
Mon premier roman…
J'avais écrit et envoyé à quelques maisons d'édition au cours de l'été 2009 mon tout premier texte, « L'âge de la bestiole ».
Il a mis du temps à paraître (chez Oskar, sous le titre « Comme une plume »), mais m'a permis d'attirer l'attention de plusieurs belles maisons chez lesquelles j'ai publié plus tard.
Quatre ans après, voilà, je me souviens de l'émotion (j'avais réussi à finir un texte, même s'il a fallu ensuite sacrément le retravailler pour qu'il devienne un livre !), du plaisir de l'imprimer, de le poster après avoir cherché les adresses des maisons d'édition sur internet…
Je me souviens, encore, du goût nouveau de l'attente (qui est quasiment devenue une copine depuis… on attend beaucoup dans ce métier…).
Mon premier roman paru…
Celui qui est sorti en premier, c'est Philo mène la danse chez Talents Hauts. C'était en mars 2010.
C'est l'histoire d'un petit garçon qui déteste le foot, et découvre la danse lors d'un atelier en classe.
J'étais encore enseignante à l'époque et j'ai raconté dans ce livre, en la modifiant bien sûr, l'histoire d'un de mes élèves. Julien faisait du karaté à contrecœur, il a découvert la danse lors d'un projet que j'avais monté avec un chorégraphe. Je l'ai revu ensuite à une dédicace, il est devenu danseur professionnel. Il avait fallu à l'époque rencontrer son père pour le convaincre que ce n'était pas « un sport de filles ».
C'était une façon de parler de sexisme, en racontant une histoire qui me permettait aussi de faire le lien entre ma vie d'instit et ce nouveau chemin que j'allais prendre, celui de l'écriture.
Je me souviens précisément du « oui » de l'éditrice, annoncé par téléphone. Je me souviens où j'étais, avec qui, comment j'étais habillée et comment mes jambes tremblaient en entendant ça : « On va vous le prendre ».
Depuis il y a eu d'autres « oui », des cartons de livres qui arrivent à la maison et qu'on ouvre fébrilement, des rencontres folles, des voyages en train et de belles surprises.
Des déceptions aussi, des coups tordus, des abandons, mais je les oublie.
Ce livre-là, le tout premier, je le garde au chaud. Il a donné le ton.
Séverine Vidal est auteure jeunesse depuis 2010.
Après des études de Lettres, elle devient professeure des écoles. Elle se consacre à l'écriture à temps plein, depuis la rentrée 2011. Elle écrit des romans pour adolescents, des albums, des BD, des séries et même des livres numériques.