Les maigres retombées financières de la vente d'Editis à Planeta pour les employés ont soulevé un vent de contestation chez tous les salariés du secteur de l'édition. Cette affaire aura permis de mettre le doigt là où ça fait mal. Le marché de l'édition se porte bien mais les salariés n'en profitent pas... Selon la secrétaire du comité d'entreprise et du comité de groupe Flammarion, Martine Prosper « Les profits augmentent, on n'en voit jamais la couleur ».
Au Seuil, un représentant du personnel explique à nos confrères de 24 Heures « C'est rare que les gens de l'édition fassent parler d'eux. L'édition, ça attire, les gens veulent y travailler. Il y a plus de demandes que d'offres, ça tire un peu les conditions à la baisse ».
Les employés de Casterman, J'ai Lu et Flammarion ont quand même tenté leur chance ils ont réclamé lundi dernier « une prime de 1.000 euros pour tous au titre des bons résultats 2007 » et « des augmentations générales au niveau de l'inflation ». selon les syndicats, ils étaient 200 à s'être retrouvés autour d'idées comme « Profits en hausse ! Salaires en berne ! » ou encore « Intellos et smicards, l'avenir dans l'édition ».
Une réaction qui fait échos à la vente d'Editis. Martine Prosper explique : « Beaucoup ont fait le lien avec Editis. Tout le monde se sent très concerné. On n'est pas à l'abri d'une revente dans les mêmes conditions ».
Du nouveau pour les salariés d'Editis
De leur côté les 2 500 employés d'Editis ont obtenu une légère augmentation de leur prime. Celle-ci est passée de 600€ à 1 000€ par personne. Cependant les syndicats envisageaient 2 000 à 3 000€ par personne. La crise n'est donc pas finie.
Hier, dans leurs maisons respectives, les employés du groupe se sont retrouvés pour décider de la réponse qu'ils allaient donner. Cependant chez Robert-Laffont, « en attendant qu'une action collective et concertée s'organise », les salariés ont cessé de travailler pendant une heure.
Une déléguée CFDT, Chantal Lermyte, qui faisait partie des représentants qui ont discuté avec le P.D.G. d'Editis, Alain Kouck, commente la situation : « Ça fait 30 ans que je suis dans la maison, c'est la première fois que je vois ça. Il y a une espèce de saturation, un écoeurement que le petit personnel ne soit pas pris en considération. Les gens se raidissent à force de ne pas être entendus ».