Cela fait plus d'un mois, et pourtant n'importe quel usager d'Amazon.fr aura pu constater... l'absence totale de changement dans ses habitudes de consommation. Les frais de port sont toujours offerts par le site de vente en ligne : « Nous avons choisi de faire appel de cette décision et de payer l'amende afin de pouvoir continuer à offrir la livraison à nos clients ». Et de prendre de nouveau les usagers à témoin pour réagir la la décision de de justice condamnant à une astreinte de 1000 € par jour, passés les 10 premiers jours suivants la signification du jugement.
Un courrier de haute volée défend bec et ongle la suite des événements, avec deux outils : une pétition en ligne suivie d'un Forum de discussion, où les Amazonautes sont invités à manifester leur mécontentement. Précisons que le sujet qui motive particulièrement les réactions s'intitule : Qu'Amazon arrête de nous prendre pour des c... avec 595 réactions à l'heure où nous écrivons ces lignes. D'autres réactions soutiennent bien évidemment la gratuité des frais : « Il faut libérer le pays des carcans qui l'enserrent. Il faut penser aux Clients d'abord. Il faut la livraison gratuite. »
« Cette pétition et le traitement de données qu'elle met en oeuvre ont pour finalité de soutenir la prise de position publique d'Amazon et, pour les besoins du traitement de données opéré à cette occasion, toutes les dispositions de notre Politique de protection de vos données personnelles sont applicables à ce traitement », justifie le cybermarchand.
Ou une simple prise d'otage...
Un nouveau mail qui vient appeler à l'aide les internautes familiers du site, « aussi incroyable que cela paraisse, la livraison gratuite chez Amazon.fr est menacée. » Et là où le SNL pointait du doigt le détournement de la loi Lang par Amazon, affirmant un principe de concurrence déloyale, ce dernier retourne l'argument : « Les poursuites de ce syndicat ne sont ni plus ni moins qu'une tentative cynique d'éliminer la concurrence d'Amazon.fr. L'argumentation juridique du syndicat s'appuie sur la loi Lang, qui limite les réductions de prix sur les livres proposées par les détaillants. »
Ainsi, le SNL empêcherait « de préserver la diversité de la création culturelle et de donner aux libraires les moyens de proposer une large sélection de livres, et pas seulement les best-sellers. » Une situation ironique que le cybermarchand souligne avec rage, arguant que la remise maximale est offerte pour tous les auteurs, indépendamment de « la renommée de leurs auteurs et le prestige de leurs éditeurs ».
Le salaire de la peur
Et avec quelques relents de pouvoir d'achat, le mail s'achève sur une note fort inquiétante pour le consommateur : « Vous devrez payer plus cher pour acheter vos livres ». Le pays serait alors le seul « au monde où la livraison gratuite pratiquée par Amazon serait déclarée illégale. »
Nous attendons sous peu la contre-attaque du SNL...