Plus que d’une hausse, pou être exact, il faudrait plutôt parler de rattrapage, étant donné que cela faisait plusieurs années que les sciences humaines étaient le parent pauvre du budget.
Lors du mouvement contre la loi favorisant l’autonomie des universités, les facs de sciences humaines étaient les plus mobilisées, ce qui révélait aussi leur malaise profond.
1.8 milliard d’euros ont été alloués en supplément pour l’ensemble des universités. Une première enveloppe de 73 millions (sur 161 millions) sera prochainement affectée directement aux 85 universités ( le reste étant là pour financer les salaires, la recherche, le patrimoine universitaire…)
C’est une hausse de 13.2% de la dotation de fonctionnement des universités. Cet argent ira dans trois postes de dépenses : la réforme de la licence, l’aide à la recherche et une exonération de charges sociales réservée aux universités qui emploient des contractuels.
Si l’on entre dans le détail, il apparaît que la quinzaine d’établissements de lettres et sciences humaines voient leur dotation grimper de 17.7%. Mais il faut dire qu’elles étaient aussi précédemment souvent sous dotées…
Des objectifs multiples
Cet argent servira donc à financer le « plan licence » qui veut lutter contre le fort taux d’échec dans ce cycle. Valérie Pécresse souhaite diviser par deux ce taux en première année d’ici cinq ans. Souvenez-vous, nous vous en avions déjà parlé. L’enveloppe de 27 millions allouée aux universités de sciences humaines a été attribuée également au regard de deux critères : le nombre d’étudiant d’une part et le nombre d’élèves en retard scolaire d’une autre. Les universités littéraires cumulent souvent ces deux critères, elles ont donc obtenu plus d’argent que les scientifiques.
Le retard dans le domaine des nouvelles technologies
Cette manne pourra servir notamment à rattraper le retard des universités françaises sur le plan des nouvelles technologies. Henri Isaac, maître de conférence en sciences de gestion à Paris IX-Dauphine vient de remettre à ce propos un rapport à Valérie Pécresse. Ce document dresse un constat sévère et formule douze préconisations pour améliorer l’état actuel.
"Les universités françaises sont encore trop faiblement présentes sur l'internet et dans les réseaux de partage et d'échange en ligne autour de la connaissance", explique ainsi M. Isaac, craignant qu'elle soit victime d'une "marginalisation" dans la compétition internationale.
L'objectif global d'une intensification du recours au numérique, préconisé dans son rapport, est donc double: "améliorer la qualité de service aux étudiants pour faciliter leur réussite dans le parcours universitaire" et "mettre l'université française au niveau des meilleures universités étrangères".
Il serait ainsi souhaitable que tous les étudiants aient "accès à l'ensemble des documents pédagogiques (polycopiés, documents, exercices, ressources numériques, etc) sous format numérique". Cela suppose auparavant leur numérisation.
Face à ces nouvelles technologies, les étudiants se doivent aussi d’être mieux formés. Il est aussi envisagé de mettre en place un "programmes de recherche" sur les jeux vidéo à visée pédagogique. Il faut donc rapidement convaincre les présidents d’université de faire les investissements nécessaires pour équiper correctement les campus.
Voilà encore un nouveau poste de dépense ouvert…