Le report de la réforme de Darcos sur le lycée, qui n'est finalement qu'une temporisation en attendant 2010 ne leur a fait ni chaud ni froid : les lycéens sont toujours en colère et la pilule des 13.500 postes supprimés pour la rentrée continue de la mobiliser.
L'UNL et la Fidl souhaitent que le projet soit abandonné, tout bonnement, tandis que dans le pays on n'a pas assez des mains d'une équipe de footballeurs pour compter les lycées bloqués ou inaccessibles. Une bonne centaine selon certaines estimations et on frôle les 15 % sur Paris, et plus globalement une soixantaine sur la région Île-de-France...
Et par conséquent, l'absentéisme est en forte recrudescence. D'ailleurs, à Nantes, une dizaine d'établissements ont tout simplement fermé « pour raisons de sécurité », apprend-on. À en croire ce qui se passe, la réforme Terminator du ministre pourrait tout faire péter, comme le prédisait Jack Lang.
Reste qu'on déplore des incidents et des interpellations à Lyon, où des poubelles ont goûté aux flammes, ainsi qu'un véhicule. Mais d'autres dégradations sont constatées alors que les manifestants, entre 5500 et 10.000 scandaient : « Darcos, maintenant ou dans douze mois, ta réforme, on n'en veut pas. »
Mais ce qui marque reste l'absence des professeurs de ces mouvements de protestation. À croire qu'une fois de plus, les jeunes devront tout obtenir par la force de leurs revendications... Pour certains syndicats d'ailleurs, cela relève des lycéens, pas des enseignants. Non, c'est certain.
Noël dans la rue, c'est la fête (faute ?) au PS ?
Alors, la question se pose tout de même : et après Noël, le déluge ? Non, affirme-t-on à l'UNL, pour qui le mouvement sera poursuivi sans problème, et qui s'attend à « une mobilisation très forte ». D'ailleurs, les appels devraient être lancés prochainement, pour que l'on prenne les rendez-vous. Alors que François Fillon sur Europe 1 baissait le feu en acceptant « qu'il y ait des changements dans cette réforme », il déversait également la responsabilité de tout ce cirque sur le PS.
Zéro pointé, rétorque Antoine Evennou, secrétaire général de l'UNL : « Les lycéens sont le moteur d'une mobilisation générale. Ce n'est pas le Parti socialiste qui est à l'origine de ça », a-t-il précisé à Reuters. Pour un compte-rendu ville par ville, on pourra toujours se référer à cette page du Nouvel Observateur.