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Pour ne pas en finir avec la nature

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Ouvrages généraux

Pour ne pas en finir avec la nature

Méditant sur le destin de la nature dans le contexte contemporain de son artificialisation toujours plus avancée, Philippe Descola annonce "son décès prévisible, en tant que concept" et la "clôture probable d'un long chapitre de notre propre histoire" . Mais comment définir les "dégâts anthropiques" occasionnés par l'action de l'homme sans faire référence au moins implicitement à ce que cette action modifie et à ce qui est atteint par ces dégâts ? Soit à ce qui, dans le monde, a de loin précédé notre existence, l'a produite et continue de la déterminer : la nature. Il est tout à fait certain qu'une époque est en train de se clore, caractérisée par une certaine manière de concevoir notre rapport à la nature. Il n'en reste pas moins que nous avons beaucoup de raisons, et des raisons assez solides, de douter que ce à quoi renvoie le mot "n'existe pas" , ou encore que la notion de nature n'ait "aucun sens" et ne soit qu'un "fétiche" qui a "fait son temps" . Comme on peut douter qu'il faille "désormais penser sans elle" et qu'user du concept de nature soit, comme le suggérait Pessoa, le symptôme d' "une maladie de nos idées" . Il est ainsi plus urgent de le clarifier de manière critique que de penser par-delà nature et culture.

02/2024

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En finir avec la culture du viol

Les violences sexuelles envers les femmes n'apparaissent pas spontanément. Elles ne font pas partie de la "nature humaine" ni ne sont le résultat d'incontrôlables pulsions masculines. Elles ont des causes sociales - impunité des agresseurs, idées reçues sur la sexualité, inégalités structurelles - qui forment ce que l'on appelle une "culture du viol". Cela va de remarques apparemment anodines qui culpabilisent les victimes à un traitement trop fréquent des viols comme des délits plutôt que comme des crimes devant les tribunaux ; de formules pour excuser les agresseurs à une remise en cause systématique de la parole des femmes qui dénoncent des agressions. En France, chaque année, environ 94 000 femmes sont victimes de viol ou de tentative de viol. Et les viols ne représentent que la partie émergée d'un iceberg : celui des violences sexuelles, à la maison, au travail ou dans la rue. Or ces violences ont des conséquences graves : elles minent la confiance et limitent la liberté par la peur qu'elles instaurent. Elles constituent une atteinte aux droits et à la dignité des personnes et consolident la domination masculine. Mais cette situation n'est pas une fatalité. C'est pourquoi il est important d'identifier les éléments culturels qui servent de justification et de terreau à ces actes, afin de proposer des pistes qui permettront d'y mettre fin.

04/2021

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La liberté ne se mendie pas

Olivier Cueto est mort le 28 mars 2020 à Paris, à l'âge de 60 ans. Jusqu'au dernier jour il aura dégusté la vie avec une insatiable curiosité et une énergie remarquable. Titulaire d'une agrégation de lettres qui lui aurait permis de faire une carrière d'enseignant bien rétribué - et de mener une petite vie aussi fade que tranquille -, il a préféré parcourir les sentiers interdits de l'illégalisme libertaire. Il laisse de nombreux textes, notamment ceux qu'il a écrits ou coécrits pour le journal anticarcéral L'Envolée, qu'il a cofondé et longuement animé. Ce sont ces écrits de combat - reflets de ses réflexions, de son expérience et de son engagement - que ce livre se propose de partager. Se plonger à nouveau dans les textes publiés dans L'Envolée au cours des années 2000 permet de retracer le virage sécuritaire de l'Etat, qui s'accentua alors extrêmement. Les lire ainsi recueillis, permet de mieux comprendre comment, petit à petit, le discours dominant a assimilé la "délinquance" à une maladie qu'il convient de dépister et de traiter avec une sévérité toujours accrue - puisque ainsi réduite à un dysfonctionnement individuel ou familial qui serait sans lien, ou peu s'en faut, avec le fonctionnement profondément inégalitaire de la société dans son ensemble. Il est devenu inutile, presque incongru, de se pencher sur ses causes sociales, économiques et politiques afin de prendre ce problème à la racine : circulez, y a rien à voir. Les "inadaptés" n'ont qu'a bien se tenir... . Ces textes contribueront à éclairer, à cet égard, les esprits engourdis par quarante ans de régression sociale. Ils aideront les lecteurs à mieux comprendre que si nous voulons abolir le système capitaliste, qui ressemble de plus en plus à une vaste prison, il faudra plus que jamais abolir les lieux d'enfermement. Olivier a maintes fois collaboré aux travaux éditoriaux de l'Insomniaque : il a notamment contribué très activement à rassembler les Ecrits du cambrioleur anarchiste et bagnard increvable Alexandre Marius Jacob. Il a aussi collaboré à l'anthologie Au pied du mur, qui présentait en l'an 2000 "765 raisons d'en finir avec toutes les prisons" . Il nous a donc semblé naturel de lui rendre cet hommage posthume, tout en perpétuant de la sorte la mémoire des luttes anticarcérales de la première décennie du millénaire.

01/2022

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Nature et souveraineté

La modernité nous présente un homme réduit à la dimension d'un sujet devant une nature ravalée au rang d'objet. Il faut sans doute remonter à la fondation du politique et de la culture occidentale pour repérer les premiers pas d'un homme qui repousse la nature pour mieux s'élancer à sa conquête. Platon indique déjà le chemin à suivre. Sortir de la caverne, terrain des compromis et des apparences. S'extraire de la cité et de son milieu, pour se diriger vers le "sol" enfin ferme des Idées et pour en ramener des lois qui apporteront la lumière et l'ordre en ces lieux obscurs et déshérités de la vie publique. Cette tradition occidentale d'un pouvoir en surplomb, d'une légalité qui gouverne les hommes et les choses, introduit la grande séparation de l'homme et de la nature. Les théories modernes du droit naturel politisent la séparation. Elles spéculent sur l'origine du politique et elles imaginent des hommes quittant l'état de nature pour chercher refuge dans la société. Le politique ne semble concerner que des hommes qui doivent tomber d'accord. Le monde commence son éclipse. Le contrat social devient la terre promise ou la nature se cantonne à un individu : car le droit à la conservation ou la liberté capte toute la nature disponible. La Révolution et la Déclaration des droits de l'homme donneront le maximum d'étendue politique et juridique à cette orientation anthropocentrique. Tout homme accède à la qualité de sujet de droit et, bien longtemps après la découverte romaine de la personnalité, cherche à briser les chaînes d'un pouvoir qui devra se réinventer démocratique. L'homme s'arroge des droits et il laisse le monde à l'extérieur du projet politique ou avec le statut d'objet. D'un côté, une nature inerte ou presque, et en tout cas sans esprits et sans droits. De l'autre, un homme, ses lois et une volonté de dominer. Car la natureobjet doit se conformer à ses besoins. Cette domination n'est pas simplement évidente ; elle s'élève jusqu'au conflit contre des éléments que l'humain devrait vaincre pour se réaliser. Selon Jules Michelet : "Avec le monde a commencé une guerre qui doit finir avec le monde, et pas avant ; celle de l'homme contre la nature, de l'esprit contre la matière, de la liberté contre la fatalité... La nature reste la même, tandis que chaque jour l'homme prend quelques avantages sur elle" .

02/2021

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Reconnecter l'école avec le vivant

Tout le monde s'accorde pour constater l'inadaptation du modèle traditionnel de l'enseignement au monde actuel. D'autres modèles existent, comme les pédagogies dites alternatives ou positives, qui ont fait leurs preuves depuis longtemps. Comment se fait-il alors que celles-ci ne soient pas plus appliquées ? La raison tient en ce qu'on tente de changer de paradigme... mais sans quitter l'ancien : on est d'accord pour " ne laisser personne au bord du chemin " , mais on continue de s'inquiéter " du programme à finir " . Cet ouvrage pointe ainsi 10 habitudes pédagogiques qu'il est urgent d'abandonner pour donner une chance de réussite au nouveau paradigme pédagogique dont notre société blessée a besoin. Ce paradigme, fondamentalement écologique, doit permettre à l'élève de se reconnecter avec l'ensemble de son environnement : avec les choses, avec ses semblables et avec la nature, c'est-à-dire avec la vie dans sa totalité et sa diversité. C'est à cette condition qu'une éducation redeviendra possible.

06/2021

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Penser et représenter la nature à l'école sous la Troisième République

La Troisième République a travaillé à nouer une intimité charnelle et affective entre les enfants et la nature, à l'inverse de la vulgate moderne du mépris de la nature. Il y a là un axe éducatif central auquel l'école d'aujourd'hui semble avoir tourné le dos. Pourtant c'est ce programme qui a permis d'en finir avec les conceptions théologiques de l'univers et entretenu une culture populaire attachée aux détails du monde tout en martelant, et la grandeur de la France, et la légitimité de l'empire colonial. Soucieux d'innovations pédagogiques, les maîtres ont enseigné une véritable grammaire des environnements naturels. L'école primaire a-t-elle pour autant inventé une éducation écologiste avant la lettre ? Les millions d'insectes, de plantes, de coquillages collectionnés et parfois torturés ne plaident pas en ce sens. Mais la volonté de connaître et de respecter la nature, la volonté d'améliorer les méthodes culturales conduit au moins à parler d'une sensibilisation profonde à la nature. L'école primaire des années 1870-1920 fut dans ce domaine une école résolument moderne.

02/2021

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