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Poils de Cairote

Extraits

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Littérature française

Poils de cairote

De novembre 2000 à juin 2003, j'ai vécu au Caire. Cinq fois par semaine, chaque petit matin et sans jamais faillir pendant plus de cinq cents jours, j'ai donné des nouvelles à quatre-vingt-dix-huit amis. Je me levais tôt. J'écrivais à la main. Je tapais sur mon écran. J'envoyais. Sans me retourner, sans me lire ni me relire. Le reste du jour, je me tenais sur le qui-vive, guettant la chose vue, vécue ou entendue, qui serait le "poil de cairote" du lendemain. Je ne savais rien de l'Égypte et je m'y trouvais soudain pour travailler. Je me doutais simplement que c'était un ailleurs fort. De moi, je savais que j'étais une machine occidentale assez finement réglée et que j'enchaînais sur quatre années passées à San Francisco. On ne pouvait guère rêver changement plus radical, ni surtout changement plus radicalement inscrit dans l'Histoire en train de se faire. Mon attention ne s'est pas portée sur les grands mouvements historiques, pas davantage sur le passé de l'Égypte, encore moins sur les mystères fumeux qui enrobent la recherche archéologique lorsqu'elle prétend racoler le grand public. Tout cela m'a intéressé, mais ce n'est pas ce dont le voulais entretenir mes amis. Je souhaitais, plus banalement, leur donner un regard quotidien sur Le Caire, dire ce que je voyais avec mes yeux malhabiles et partisans d'occidental, et le faire avec une régularité de métronome qui garantissait une certaine présence des intermittences du cœur, des sautes d'humeur, des semaines creuses et des jours pleins.

01/2004

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Littérature française

Poils de Cairote

Quelle aventure que la vie d'un attaché culturel français au Caire ! Par touches impressionnistes, Paul Fournel décrit son quotidien dans les mails qu'il envoie à ses amis : embouteillages, muezzin, cireurs de chaussures, chats errants, débrouilles et embrouilles, douceurs et fureurs... Des billets spirituels, précis, nonchalants, qui croquent sur le vif une mégalopole débordante de vie, déconcertante, fascinante.

03/2007

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Littérature française

Anquetil tout seul

"Anquetil tout seul est un texte subtil, qui respire sincèrement la passion du vélo". L'EXPRESS Jacques Anquetil a traversé mon enfance comme une majestueuse caravelle. Il était le plus beau cycliste possible. J'avais dix ans, j'étais petit, brun et rond. Je voulais être lui. Je voulais son vélo, son allure, sa nonchalance. J'avais trouvé en même temps mon modèle et mon contraire. Bien plus tard, parce que mon admiration ne s'est jamais éteinte, l'idée me vint de lui tirer le portrait. Né à Saint-Etienne en 1947, président de l'OuLiPo, PAUL FOURNEL a publié de nombreux ouvrages parmi lesquels Foraine (prix Renaudot des lycéens), Les Athlètes dans leur tête, et Poils de Cairote, disponibles chez Points.

06/2022

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Littérature française

Les Grosses Reveuses

Elles rêvent : Jeannette de l'homme riche et beau qui dansera avec elle ; la petite Madeleine de livres interdits, et la dame de la Grande Maison de pâtisseries. Ces villageoises, frivoles ou romantiques, obsédées par la cellulite ou la danse, se nourrissent de potins et vivent de songes. Leur monde est sacré, et ce n'est pas la voisine qui y mettra les pieds... Né en 1947, Paul Fournel intègre l'Oulipo grâce à Raymond Queneau avant d'en devenir le président en 2004. Il s'engage particulièrement dans le monde littéraire à travers son métier d'éditeur, son statut de président de la Société des gens de lettres, mais surtout en tant qu'écrivain, poète et auteur dramatique. Il a publié de nombreux ouvrages dont Besoin de vélo , Poil de Cairote ou encore Les Athlètes dans leur tête , tous disponibles en Points.

08/1998

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Littérature arabe

Oasis du couchant

A la fin du XIXe siècle, alors que l'Egypte de l'Empire Ottoman est sous domination britannique, un officier cairote nommé Mahmoud est envoyé à Siwa comme gouverneur pour y collecter les impôts. Son prédécesseur n'a pas survécu à la mission, les habitants de l'oasis affichant une violente défiance face au pouvoir en place. Passionnée d'archéologie, Catherine - l'épouse irlandaise de Mahmoud - est fascinée par Alexandre le Grand dont elle veut retrouver la trace. Si sa théorie est exacte, c'est dans cette partie du désert qu'il a désiré se faire enterrer. La population, scindée en deux communautés belliqueuses, les Gharbiyin et les Charqiyin, accueille le gouverneur et son épouse avec une froideur inquiétante. Si le cheikh Yahya tente de faire rayonner sa sagesse et d'éviter ainsi un nouveau conflit, le poids de la tradition peut en un instant faire exploser l'inhibition artificielle qui régit l'oasis. C'est une société vacillante que décrit avec intensité Bahaa Taher. Les voix qui tour à tour prennent la parole, se nourrissent de fantasmes, se combattent et finissent par détruire. Un complexe jeu de forces structure ce roman qui agence avec rugosité la tradition et la passion, l'histoire et le politique. Dans sa légèreté, l'écriture parvient à rendre possible la fuite vers les inconsistants mirages que renferme cette oasis tragique.

10/2011

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