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Poésie en ruines

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Poésie en ruines

La langue turque est tard venue dans la littérature du Moyen-Orient et a dû faire sa place à côté des langues dominantes qu'étaient l'arabe et le persan. Elle s'impose d'un coup à travers la poésie de Yûnus Emre (1240-1320). Tout de suite très populaire, elle a subi une distorsion significative en étant interprétée selon une orientation mystique et, en même temps, en se trouvant supplémentée d'une multitude de poèmes apocryphes signés de variantes du même nom. L'édition critique n'a paru qu'en 1997, alors que les éditions populaires en turc simplifié rassemblant pêle-mêle poèmes apocryphes et authentiques étaient largement diffusées. Yûnus Emre, deux surnoms, est cet étrange poète dont le programme poétique s'offre à une trahison permanente, comme il l'annonce lui-même. Sa vie reste un mystère. Elle se réduit essentiellement à sa signature à la fin de ses poèmes et à la mention de son maître, aveugle et musicien qui divulguait un enseignement spirituel sans être affilié à une confrérie. Yûnus Emre représente, à ce titre, la tradition de l'islam anatolien, syncrétiste et hétérodoxe, dont la spiritualité, la pensée ironique et contestataire de toutes les institutions, à commencer par le soufisme, ne peut se déployer que poétiquement. Ses poèmes mettent en oeuvre le désir naïf du lecteur pour la mystique, afin de le conduire à la ruine, à ce champ de ruines qu'est la spiritualité. Le goût de ses poèmes tient à la provocation à jouer avec soi-même, à jouer du double sens du poème, à juxtaposer le sens mystique qu'il déroule longuement pour mieux abuser son lecteur jusqu'au coup fatal des derniers vers — où surgit sa signature — qui ruinent le paisible et satisfaisant paysage mystique où le lecteur s'était assis. La duplicité y est l'essence du poème qui ouvre la spiritualité de l'amour, lequel s'affranchit ainsi de son héritage métaphysique.

03/2020

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Récitatif en ruine

Le titre l'annonce d'emblée, comme celle de Paul Celan, la poésie de Jean-Claude Schneider part du constat d'une harmonie à jamais perdue, et ne peut donc être que la recherche, infiniment reprise, de "quelques résidus chantables" . Poète lui-même, Jean-Baptiste de Seynes décrit parfaitement, dans sa préface, le caractère élégiaque de ce très beau recueil. Et comment à partir d'un non-savoir absolu, dans un monde dont on ne sait s'il est en fin de partie ou resté à ses balbutiments primitifs, et d'une langue sans origine et sans destination, le poème ne naît que par l'entêtement du poète, face à la perte de soi qui menace même ce qui lui est le plus proche, à "chercher des mots pour ce qu'il ne sait pas" , à dire pour ne pas finir. Et néanmoins, tout se passe comme si la part faite à la destruction, au silence, au désastre, était la condition pour que puisse jaillir, sur cet âpre fond, l'énigme transparente du poème libellule, la touche de bleu d'un tableau de Poussin, quelques mots devenus musique et "qui parlent de la vie" .

05/2021

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Critique Poésie

L'Amour en ruine

"Livre qui a paru sous le règne d'Elsa, mais [qui] a été commencé avant", La Grande Gaîté donne à lire, selon Aragon, "les poèmes qui sont le plus purement d'ordre émotionnel qu'[il] ai[t] jamais écrits". C'est que la composition de ce recueil méconnu, publié en 1929, d'une âpreté et d'une virulence sans égales dans l'oeuvre d'Aragon, est le témoin direct d'une grave crise amoureuse qui faillit emporter son auteur à Venise en 1928. Après un ensemble de poèmes où Aragon tire à boulets rouges contre le monde des "anciens combattants" et des "flaireurs de bidet" de l'entre-deux-guerres, la "contre-poésie" de La Grande Gaîté investit la grande lyrique amoureuse, dont, par son titre même, "Poème à crier dans les ruines" se réapproprie la tradition, en prenant les accents du désespoir le plus cru. "Tous deux crachons tous deux / Sur ce que nous avons aimé " : c'est par ces vers "blasphématoires" qu'il débute, se livrant à des expérimentations d'une grande originalité. Comprendre les modulations de ce ton si particulier de l'amour en ruine, en pénétrer les beautés violentes et les paradoxes : telle est l'ambition de cet ouvrage, qui voudrait aussi montrer à l'oeuvre un autre Aragon.

01/2023

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Poésie

L'acharnement des ruines

Alors que les erreurs, les accidents, les échecs s'abattent sur l'existence, le poète en appelle à la puissance salvatrice de la littérature. L'acharnement des ruines exhorte la poésie à prendre les armes contre les aléas de la vie brute et brutale. Cette célébration éblouissante du pouvoir de la poésie donne lieu à une déclaration émouvante dans la capacité de l'imagination à rendre le monde habitable. Dans des passages d'une intimité à couper le souffle, Laurent Poliquin entraîne le lecteur dans un grand tour poétique propre à faire mentir le temps et sublimer la mort. Généreux et lucide, ce livre est l'un des plus ambitieux et des plus émouvants de l'auteur depuis L'ivresse fragile de l'aube (2021) et Le petit bruit du poème (2022).

02/2023

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Poésie

Le poème des ruines

Anthologie personnelle bilingue arabe (Egypte) / français de l'un des jeunes poètes égyptiens invités au festival "Voix Vives de Méditerranée en Méditerranée", à Sète, en 2014. Mon aimée ressemble à Méduse Dans ses yeux j'écris la poésie Et avec mon poignard je décroche un papillon Sur son coeur la chaleur m'a fatigué De mes doigts je caresse ses cheveux serpentins Je gronde les chars Qui ne cessent de nous bombarder d'un parfum léger Qui trouble notre petit amour

07/2014

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Ouvrages généraux

Logique d'un monde en ruine

Hermann Broch (1886-1951) figure certainement, avec Proust, Musil et Joyce, au ¬panthéon des grands "inventeurs de roman" du vingtième siècle. Mais le public francophone sait peu qu'il se consacra ¬également à l'écriture d'une importante oeuvre ¬philosophique, sans jamais vouloir parvenir à lui donner une forme définitive. Les six essais publiés ici ont été écrits entre 1931 et 1946 et rendent compte de sa "théorie de la connaissance" , fondée sur une conception très personnelle du concept de valeur. Portant sur des sujets apparemment divers, comme la musique, la poésie ou la psychanalyse, ces essais concernent une seule et même question : comment la raison peut-elle permettre de saisir ce qui, dans toute activité humaine, dépasse le champ de la raison ? Ainsi l'oeuvre de Broch, centrée sur ce "paradoxe de l'irrationalité" , constitue, à sa manière, et tout aussi singulièrement que celle de Musil, un versant non négligeable de ce qui deviendra un courant important de la philosophie contemporaine. Traduit de l'allemand par Christian Bouchindhomme et Pierre Rusch Préface de Michel Valensi

03/2023

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