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Platon, Georges Leroux

Extraits

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Platon

La République

"La scène est au Pirée. Attablés dans la maison du vieux Céphale, Socrate et quelques amis entreprennent de discuter des récompenses promises au juste dans l'au-delà. Qui peut le mieux cerner l'essence de la justice ? La sagesse traditionnelle, les mythes anciens semblent impuissants et Socrate a vite raison des prétentions du sophiste Thrasymaque. Alors s'amorce avec Glaucon et Adimante, les frères de Platon placés en position d'interlocuteurs philosophes, un long entretien qui, de la justice dans la cité, remonte vers la justice de l'âme. L'histoire d'Athènes traverse sans cesse ce dialogue puissant, où la proposition d'une cité parfaite et de la royauté des philosophes est à la fois la réponse à la tourmente politique de la démocratie grecque et la recherche métaphysique des vertus de l'âme et des objets de la raison. Dans la traduction et le commentaire que je présente ici, j'ai cherché à construire l'équilibre le plus rigoureux possible entre une lecture centrée sur l'histoire et une autre qui prend la métaphysique comme foyer principal. Un des effets de cette perspective est d'éviter une position trop courante aujourd'hui, la dépolitisation de l'oeuvre. L'inquiétude de celui qui aspire à la justice, Platon ne cesse de le rappeler, n'est-elle pas indissociablement éthique et politique ? " Georges Leroux.

06/2016

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La République

" La scène est au Pirée, qu'éclairent les flambeaux nocturnes de la procession en l'honneur de la déesse Bendis. Attablés dans la maison du vieux Céphale, Socrate et quelques amis entreprennent de discuter des récompenses promises au juste dans l'au-delà. Qui peut le mieux cerner l'essence de la justice ? La sagesse traditionnelle, les mythes anciens semblent impuissants et Socrate a vite raison des prétentions du sophiste Thrasymaque. Alors s'amorce avec Glaucon et Adimante, les frères de Platon placés en position d'interlocuteurs philosophes, un long entretien qui, de la justice dans la cité, remonte vers la justice de l'âme. L'histoire d'Athènes traverse sans cesse ce dialogue puissant, où la proposition d'une cité parfaite et de la royauté des philosophes est à la fois la réponse à la tourmente politique de la démocratie grecque et la recherche métaphysique des vertus de l'âme et des objets de la raison. Dans la traduction et le commentaire que je présente ici, j'ai cherché à construire l'équilibre le plus rigoureux possible entre une lecture centrée sur l'histoire et une autre qui prend la métaphysique comme foyer principal. Un des effets de cette perspective est d'éviter une position trop courante aujourd'hui, la dépolitisation de l'œuvre. L'inquiétude de celui qui aspire à la justice, Platon ne cesse de le rappeler, n'est-elle pas indissociablement éthique et politique ? " Georges Leroux

02/2002

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La République

Si l'on ne cesse de revenir à la République, c'est que sa valeur réside dans la force de la recherche qui met en branle le dialogue : l'essence de la justice. Aux yeux de Platon, la démocratie athénienne est responsable de la condamnation et de la mort de Socrate ; c'est donc à ce système politique qu'il va s'attaquer pour reconstruire une cité juste, dans laquelle Socrate, et plus généralement le philosophe, ne risquera plus la mort.

07/2008

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Ouvrages généraux

Oser l'humour éthique

Jérôme Cotte s'intéresse à ce que les grands philosophes ont dit ou écrit sur l'humour ; il fait ensuite des liens avec ce que font ou disent les humoristes modernes du Québec ou d'ailleurs. Ainsi il reconnaît, dans l'enfilade des humoristes qui carburent au même type de blagues éculées, les hommes obtus de la caverne de Platon ; le cynisme de Diogène lui rappelle celui d'Anne Archet ; la spiritualité de Kierkegaard le ramène à la modestie de Marc Favreau. Il voit dans les câlins carnavalesques et gratuits de la mascotte Anarchopanda - au printemps 2012 - et dans les spectacles de Virginie Fortin des illustrations de cet humour éthique qu'il souhaite voir advenir. L'auteur reste toutefois conscient de la difficulté, voire de l'utopie, de l'entreprise : il faut à la fois de l'humilité et de l'audace pour tourner en dérision les pouvoirs en place (y compris ceux de l'industrie de l'humour) et pour faire du monde un milieu égalitaire et inclusif.

10/2023

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Notions

Gestes critiques

La critique constitue sans doute l'activité primordiale de toute pensée émancipatrice. Or elle se doit d'être -philosophiquement - aussi délicate que radicale. Elle fera tout autre chose, par exemple, que seulement récriminer, dire du mal, chercher noise, vouer aux gémonies, exiger le dernier mot. Ainsi nul ne saurait lui prescrire une forme unique. Comment pourrait-elle devenir conforme à un modèle unique, elle dont la tâche est justement de déconstruire tous les conformismes ? La critique sera donc plurielle, faite de différents gestes possibles. Il y a le geste socratique, que Platon nommait une "technique critique" ou discriminante. Il y a le geste de la lecture philologique, celle qui aura permis à Lorenzo Valla ou à Spinoza de mettre en question, de façon aussi incisive que minutieuse, l'autorité religieuse attachée à certains dogmes. Il y a l'invention de la critique sensuelle par Diderot et, naturellement, ce geste des Lumières effectué par Kant qui, cependant, distinguait bien la critique de tout système. Il y a, chez les Romantiques allemands, cette façon de critiquer en poètes et, chez Marx, le grand combat critique destiné à transformer le monde. Il y a chez Walter Benjamin un geste critique destiné à nous faire saisir tout à la fois le "courage du poète" et, sur le plan politique, une certaine "organisation du pessimisme". Il y a le geste d'inservitude selon Michel Foucault : le geste à faire pour n'être pas gouverné. En reprenant il y a cinquante ans la formule de Marx - "critique de la politique" -, Miguel Abensour n'a-t-il pas créé une collection exemplaire de ces gestes critiques ? Or son pluralisme n'a rien d'éclectique : c'est bien plutôt un éventail ouvert sur l'extraordinaire fécondité de l'activité critique dans la longue durée de l'histoire. Toute une bibliothèque de la liberté, en somme. Une ouverture aux mille façons possibles de mettre en pièces les conformismes de la pensée, politique notamment. Ayant introduit en France les textes majeurs de la Théorie critique, cette collection a également réuni, sous sa fameuse couverture rouge, des lignes de pensées qui vont d'Etienne de La Boétie à Ernst Bloch, de Karl Marx et Pierre Leroux aux surréalistes, de Hegel à Simmel, Benjamin, Arendt ou Kracauer... Elle n'a pas craint non plus de toujours donner la parole à de patients et radicaux chercheurs contemporains. Il fallait s'interroger, ce que tente ce livre, sur la cohérence et l'exigence propres à Miguel Abensour, tant dans sa politique éditoriale que dans son oeuvre personnelle, car les deux sont indissolublement liées. On découvre alors que ce défenseur des "guetteurs de rêves", qui a repensé la notion d'utopie -donc d'espérance politique -, n'a cheminé en tous sens que pour éprouver la fécondité de ce qu'on devra, en fin de compte, nommer une constellation de l'imagination critique.

10/2024