Quand certains parents sommaient mes amis de ne pas devenir une « rock-star » quand ils seraient plus grands, j’entendais à la maison « Ne sois pas une traductrice ! », cri du cœur d’une mère passée par là. Mal payés – ils touchent en moyenne 1 % des ventes d’un livre, peu reconnus, précarisés… Le métier de traducteur (ou plutôt de traductrice puisque 8 femmes sur 10 l’exercent) a la vie dure. Plus encore, les conditions se sont dégradées au fil des années. Pourtant, en 2011, Pierre Assouline débutait son rapport intitulé La Condition du Traducteur, par cette question provocatrice : « Heureux comme un traducteur en France ? »