Ce sont des chercheurs de l’université Tulane de la Nouvelle-Orléans (Louisiane) aux États-Unis qui ont fait part de cette découverte qui peut paraître surprenante à première vue. Leur étude vient d’être publiée dans la revue « Cancer Research », où il est expliqué que même un faible rayon de lumière peut nuire au traitement à base de tamoxifène, le plus courant.
L’article recommande ainsi aux femmes atteintes du cancer du sein de dormir dans le noir total. La nuit, la production de mélatonine est favorisée par l’obscurité complète. Or, cette hormone décuple les effets du traitement par tamoxifène. Plus précisément, un faible rayon de lumière est suffisant pour que les tumeurs des glandes mammaires résistent au tamoxifène.
L’un des chercheurs à l’origine de la découverte, Steven Hill (par ailleurs professeur de biologie cellulaire), donne quelques détails : « Si vous dormez avec les lumières allumées ou avec la télévision, la lumière peut pénétrer sous votre paupière, toucher votre rétine et avoir un effet négatif sur la production de mélatonine, tout dépend de l’intensité de la lumière ».
Pour parvenir à cette conclusion, une série de tests a été réalisée sur des souris avec un cancer au niveau des glandes mammaires. Les souris ont été exposées à divers degrés de lumière et d’obscurité, pour simuler un cycle quotidien. L’une des phases correspondait à 12 heures d’obscurité totale pour simuler la nuit. La phase suivante comportait 12 heures de lumière très faible, comme si la lumière du couloir passait à travers le bas de la porte.
L’observation des tumeurs pendant ces deux phases permet de voir la mélatonine améliore l’efficacité du tamoxifène. En d’autres termes, plus le niveau de mélatonine est élevé, plus les tumeurs diminuent. La mélatonine endort les cellules cancéreuses, ce qui les rend plus vulnérables au traitement.
LA PILULE, FACTEUR DE RISQUE SUPPLÉMENTAIRE ?
Toujours dans la lutte contre le cancer du sein, on apprend également que le fait de prendre la pilule augmente le risque de cancer du sein de 50 %. L’étude dont est issue cette conclusion préoccupante est aussi extraite de « Cancer Research », mais cette fois-ci il s’agit du travail des chercheurs du Cancer Research Center Fred Hutchinson à Seattle.
Leurs conclusions, à interpréter avec prudence, s’appuient sur une étude cas-témoins auprès de 1 102 femmes (âgées de 20 à 49 ans) atteintes d’un cancer du sein entre 1990 et 2009 et de 21 952 femmes sans cancer. Les chercheurs ont notamment comparé leurs utilisations de la pilule.
Il en ressort que les femmes ayant au recours à la pilule au cours de la dernière année avait un risque de cancer du sein 50 % plus élevé que celles n’ayant jamais utilisé la pilule ou l’ayant utilisée dans le passé.
Pour les pilules à forte dose d’oestrogène (50 microgrammes ou plus), ce risque est même multiplié par trois. Dans le cas où la dose est moyenne (entre 30 et 35 microgrammes), le risque est 1,6 fois plus élevé. Enfin, pour les pilules à 20 microgrammes, le risque n’augmente pas.
Le docteur Owen Montgomery invite les personnes inquiètes par ces résultats à en parler avec leur médecin. L’étude ne cite pas de marques, car la composition des pilules est extrêmement variée d’un fabricant à l’autre et change fréquemment.
Du reste, les chercheurs à l’origine de l’étude indiquent que ces résultats ont besoin d’être confirmés par d’autres études sur d’autres groupes.
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Yann Gar
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