Littérature anglo-saxonne
Le Portrait de Dorian Gray
Que c'est triste ! Je vais devenir vieux, horrible et épouvantable. Mais ce portrait, lui, demeurera toujours jeune. [...] Si seulement c'était moi qui devais rester éternellement jeune et le portrait qui devait vieillir ! Pour cela, je donnerais tout ! [...] Je donnerais mon âme ! Toute l'intrigue de l'unique roman d'Oscar Wilde est en germe dans ce vœu aux accents de pacte faustien. Dorénavant, Dorian Gray ne vieillira plus : c'est son portrait qui portera les stigmates de son âge, de ses vices et de ses crimes.
En 1890, lorsque paraît Le Portrait de Dorian Gray, les adjectifs ruissellent sous la plume des critiques pour crier à l'immoralité : lascif, pernicieux, répugnant, empoisonné, le livre respire une atmosphère " chargée des odeurs méphitiques de la putréfaction morale et spirituelle ". Mais pour Wilde, la qualité du style est le seul critère pour juger d'une œuvre : " Il n'existe pas de livre moral ou immoral. Les livres sont bien ou mal écrits. Voilà tout. "
08/2006