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Olivia Gazalé

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Le paradoxe du rire

Peut-on rire de tout sans blesser personne ? Révélée en 2012 avec Je t'aime à la philo, un essai remarqué sur l'amour et la sexualité, la philosophe Olivia Gazalé étudie ses sujets de façon transdisciplinaire, avec des sources aussi variées que la philosophie, la biologie, l'histoire, la sociologie, la théologie, la psychologie et la littérature. En 2017, elle publie Le Mythe de la Virilité, devenu rapidement un ouvrage de référence, tant pour la pertinence de sa thèse novatrice sur les masculinités que pour sa grande clarté. Dans Le Paradoxe du Rire, elle met sa curiosité au service d'un des sujets les plus difficiles de la philosophie. En tant que phénomène émotionnel, le rire demeure encore très mystérieux. Qu'est-ce que le rire ? Comment se déclenche-t-il ? Quelles sont ses vertus ? Sommes-nous la seule espèce à rire ? En tant que fait social, le rire est une construction culturelle qui varie d'une époque et d'une culture à l'autre et dont les significations sont multiples. Il n'y a pas un, mais des rires. Parfois joyeux, parfois haineux, le rire est tantôt une arme de défense et de subversion, tantôt un instrument d'oppression et de domination, tantôt encore un outil commercial. C'est pourquoi la fameuse question " Peut-on rire de tout ? " est si embarrassante. Si l'on y répond oui, au nom de la liberté d'expression, on se montre insensible à la souffrance et à l'humiliation des victimes de la moquerie répétée. Mais si l'on y répond non, au motif que le rire peut blesser et outrager, on est accusé de faire le jeu des censeurs, voire de tuer le rire, qui est, par essence, transgressif, inconvenant et excessif. C'est là le paradoxe de rire, qu'Olivia Gazalé propose de résoudre en distinguant rire et humour. Oui, il faut rire de tout, mais rire de tout est un art : l'art de l'humour.

02/2024

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Notions

Le mythe de la virilité

Et si, comme les femmes, les hommes étaient depuis toujours victimes du mythe de la virilité ? De la préhistoire à l'époque contemporaine, une passionnante histoire du féminin et du masculin qui réinterprète de façon originale le thème de la guerre des sexes. Pour asseoir sa domination sur le sexe féminin, l'homme a, dès les origines de la civilisation, théorisé sa supériorité en construisant le mythe de la virilité. Un discours fondateur qui n'a pas seulement postulé l'infériorité essentielle de la femme, mais aussi celle de l'autre homme (l'étranger, le " sous-homme ", le " pédéraste "...). Historiquement, ce mythe a ainsi légitimé la minoration de la femme et l'oppression de l'homme par l'homme. Depuis un siècle, ce modèle de la toute-puissance guerrière, politique et sexuelle est en pleine déconstruction, au point que certains esprits nostalgiques déplorent une " crise de la virilité ". Les masculinistes accusent le féminisme d'avoir privé l'homme de sa souveraineté naturelle. Que leur répondre ? Que le malaise masculin est, certes, une réalité, massive et douloureuse, mais que l'émancipation des femmes n'en est pas la cause. La virilité est tombée dans son propre piège, un piège que l'homme, en voulant y enfermer la femme, s'est tendu à lui-même. En faisant du mythe de la supériorité mâle le fondement de l'ordre social, politique, religieux, économique et sexuel, en valorisant la force, le goût du pouvoir, l'appétit de conquête et l'instinct guerrier, il a justifié et organisé l'asservissement des femmes, mais il s'est aussi condamné à réprimer ses émotions, à redouter l'impuissance et à honnir l'effémination, tout en cultivant le goût de la violence et de la mort héroïque. Le devoir de virilité est un fardeau, et " devenir un homme " un processus extrêmement coûteux. Si la virilité est aujourd'hui un mythe crépusculaire, il ne faut pas s'en alarmer, mais s'en réjouir. Car la réinvention actuelle des masculinités n'est pas seulement un progrès pour la cause des hommes, elle est l'avenir du féminisme.

10/2017

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