Il y en aura trois en tout, et le premier volume paraîtra avant la fin de l’année. « Le premier tome est constitué de récits de Saddam, le second de ses écrits et le troisième est consacré à son procès. »
C’est l’avocat de Saddam Hussein, Khalil Al-Doulaïmi, qui en a informé le monde : « Nous travaillons jour et nuit pour rassembler les mémoires du défunt raïs (NdR : président, en arabe) irakien, afin de pouvoir publier dès la fin de cette année le premier tome ». Au cours des 144 visites qu’il a pu rendre au président, alors qu’il était détenu prisonnier, l’avocat s’est fait scribe pour recueillir les mémoires de Saddam. « Les Américains nous interdisaient souvent de quitter la prison avec des manuscrits de Saddam », explique-t-il. Ainsi, sur 2.000 feuillets, seuls 400 sont de la main de l’ancien dictateur.
« Le récit est très long, allant de son enfance à son accession au pouvoir et jusqu'aux derniers jours de sa vie, nous avons donc dû le diviser en plusieurs volumes pour faciliter la lecture. Saddam Hussein a toujours affirmé que l'invasion américaine de l'Irak n'avait pas pour enjeu la chute de son régime, mais bien le contrôle de toute la région. » Une occupation qu'aujourd'hui, une grande part de la population mondiale condamne.
Incarcération et conditions de vie
Mais l’avocat précise également que la chaîne américaine CNN a pu avoir connaissance et filmer certains de ces feuillets, étant donné qu’elle a retransmis la mise à mort de Saddam. De ce fait, les informations ont pu alors être publiées dans des magazines américains. Rappelons que la pendaison de Saddam Hussein eut lieu le 30 décembre 2006, suite à la condamnation pour crime contre l’humanité, par un tribunal irakien. Il fut reconnu coupable de la mort de 148 chiites de Doujail, alors qu’en 1982, il avait là-bas été victime d’une tentative d’assassinat.
Bien sûr, son incarcération et ses conditions de détention seront décrites. « Saddam a toujours envisagé la possibilité d'être exécuté, cette solution, la plus dure, ne l'a jamais quitté », continue Me Al-Doulaïmi. Ainsi la propreté légendaire du chef d’État n’est pas démentie : « L'armée américaine avait mis à sa disposition un soldat pour ses tâches ménagères, mais il veillait personnellement à la propreté de son environnement. »