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Nitchevo

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Littérature française

La ballade de Nitchevo

Ecorchée vive, Nitch' traîne sa mélancolie auprès de Slim dont elle est secrètement amoureuse. Les deux jeunes gens "roulent des pelles à l'autodestruction" en abusant de drogues qui anesthésient leur mal de vivre. Elle se rêve poétesse, lui graffeur, mais l'avenir est enlisé dans les "champs de pavot de Miss Défonce". Les chemins de l'errance aboutissent chez Jean-Pierre, travesti paumé qui leur offre le gîte, le couvert et l'amitié. Une altercation avec un dealer qui tourne mal et tout ce petit monde prend le large, direction La Rochelle. L'avenir avec sa "sale gueule d'impasse" offre tout d'un coup une échappée que Nitch' va saisir. Serait-il possible qu'au bout de la nuit noire de l'âme se trouve une lumière qui, sitôt qu'on l'a vue, nous transforme ? Ce grand roman de résilience y répond avec force, ode à une jeune femme qui reçoit au détour, de son chemin abîmé, l'enseignement des plantes de la forêt amazonienne et qui fait, les yeux grands ouverts, le choix de vivre.

01/2022

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Poésie

La nuit ne finira jamais

Dans sa poésie, Denis Emorine incarne la Voix prophétique d'une inspiration souvent ancrée à l'Est. Il est le petit frère des très grandes Marina Tsvetaeva et Anna Akhmatova. Cette inspiration, à la fois française et russe, est unique. "La mort vient de l'Est" , leitmotiv douloureux, traverse ses livres, dessinant une sorte de pèlerinage, de chemin de croix même, véritable labyrinthe hallucinatoire dans lequel la mort exhibe le filigrane d'un passé vécu par Emorine - parfois par procuration - comme une torture. Selon moi - j'ignore s'il s'agit d'un compliment - Denis est un écrivain russe de langue française d'une grande sensibilité. L'amour et la mort s'affrontent dans son coeur en un combat destructeur. Le passé rejoint le présent, la fiction la réalité, l'Histoire est toujours tragique. De cette lutte fatale, il ne sortira jamais vainqueur, le Nitchevo ((? ??? ? ? ), qui alourdit ses épaules l'en empêche. Ce combat est celui de Sisyphe : la marque du conflit déchirant entre l'esprit latin et l'atavisme slave d'un écrivain singulier dont l'exil (vécu comme tel) dans sa langue maternelle est un véritable stigmate, gravé dans sa chair. Qui d'autre prolongerait un vers de Marina Tsvetaeva par un poème-requiem ? Qui parlerait de "la Russie qui palpite en nous/au creux de la paume" ? Ou du "train de la mort /qui caracole vers l'Est" , allusion pudique à la déportation ? J'envie les femmes, toujours associées à la mort, célébrées par le poète. Egéries dont la fascination irrigue ce recueil ; sans oublier une "jeune femme brune aux yeux bleus" qui n'est autre que la mère du poète. Cette évocation m'a mis les larmes aux yeux parce que son fantôme imprégnera l'âme de son fils à jamais... Igor Zourine

10/2019

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