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Nina Bouraoui

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Nina Bouraoui

Rebelle à toute assignation identitaire dès sa fracassante entrée en littérature en 1991, Nina Bouraoui n'a eu de cesse de revendiquer sa place, pleine et entière, dans la littérature française. Récusant les marqueurs particularistes "ethnoraciaux" ou genrés, elle donne du fil à retordre aux discours médiatiques et parfois universitaires qui classent hâtivement sa production littéraire dans le pôle "francophone" minoré. Sa posture littéraire s'oppose ainsi à la définition étriquée de la littérature française tacitement réservée à une catégorie singulière d'écrivains, un groupe supposément homogène par essence et dépositaire exclusif de l'universalisme : "la blanchité" . Malgré une forte notoriété et des oeuvres conséquentes, le champ littéraire français peine à se départir de ses hésitations sur la manière de classer l'auteure de Mes mauvaises pensées (prix Renaudot de 2005) et, partant, de gommer une fois pour toutes les désignations multiples et parfois contradictoires de sa position dans le champ littéraire français. Nina Bouraoui est-elle une autrice francophone ou française ? Subversive et parfois opportuniste, elle jongle avec les lignes, brave les frontières catégorielles et bouscule l'immobilisme des cadres normatifs. Sa littérature reste un témoin des ambigüités de notre temps et des proclamations universalistes qui restent à satisfaire.

02/2023

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Satisfaction

"Je pense souvent à ce qu'il restera, à ce qu'Erwan gardera de moi, de son enfance, j'aimerais saisir, révéler ses sensations sur la pellicule photographique, graver nos instants, craignant que l'amour ne disparaisse avec les souvenirs, graver l'odeur du jasmin quand nous nous approchons de notre maison, odeur de la stabilité du lieu intérieur malgré les désordres de mon coeur, contre la violence extérieure, réelle ou imaginaire, de la mer, des hommes". A travers la voix incandescente de Madame Akli, Nina Bouraoui nous offre un roman brûlant, sensuel et poétique qui réunit toutes ses obsessions littéraires : l'enfance qui s'achève, l'amour qui s'égare, le désir qui fait perdre la raison. La beauté de cet ouvrage inquiétant tient dans le contraste entre l'exaltation de la nature, la lumière idyllique des lieux et l'obscure prison mentale de l'héroïne. L'Obs. Puissant et magnifique. Le Parisien.

01/2023

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Otages

"Je m'appelle Sylvie Meyer. J'ai cinquante-trois ans. Je suis mère de deux enfants. Je suis séparée de mon mari depuis un an. Je travaille à la Cagex, une entreprise de caoutchouc. Je dirige la section des ajustements. Je n'ai aucun antécédent judiciaire". Sylvie est une femme banale, modeste, ponctuelle, bonne camarade, une femme simple, sur qui on peut compter. Lorsque son mari l'a quittée, elle a essayé de faire comme si tout allait bien. Lorsque son patron lui a demandé de faire des heures supplémentaires, de surveiller les autres salariés, elle n'a pas protesté. Jusqu'à ce matin de novembre où elle se révolte contre toute cette violence du monde, des autres, contre sa solitude. En une nuit, elle détruit tout. Ce qu'elle fait est condamnable, passable de poursuites, d'un emprisonnement... mais le temps de cette révolte Sylvie se sent enfin vivante. Elle renaît. Un portrait de femme magnifique, bouleversant : chaque douleur et chaque mot de Sylvie deviennent les nôtres et font écho à notre vie, à notre part de pardon, à nos espoirs de liberté et de paix.

02/2021

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Otages

"Je m'appelle Sylvie Meyer. J'ai cinquante-trois ans. Je suis mère de deux enfants. Je suis séparée de mon mari depuis un an. Je travaille à la Cagex, une entreprise de caoutchouc. Je dirige la section des ajustements. Je n'ai aucun antécédent judiciaire." Sylvie est une femme simple, sur qui on peut compter, une femme en apparence sans histoire, qui subit la violence du monde et qui étouffe depuis des années celle qu'elle porte en elle. Jusqu'à un jour de novembre où elle se révolte, commet une faute, choisit une voie condamnable par la justice et par la société. Le temps de cette révolte, Sylvie se sent enfin vivante, libre. Nina Bouraoui nous offre un portrait de femme magnifique : chaque douleur, chaque mot de Sylvie deviennent les nôtres et font écho à nos vies, à nos révoltes, à nos pardons et à nos rêves de liberté.

01/2020

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Littérature française

Poing Mort

Sous les saules pleureurs, des chats s'accouplent, griffent la terre et hurlent d'impuissance. Une femme garde les morts. Le cimetière s'agence en allées, en sections, en divisions. La nuit, munie d'une lampe, la femme parcourt les travées et s'arrête sur les lits de pierres. Entre les tiroirs de cendres, les chapelles et leurs petites niches, elle se souvient de son enfance : une fillette a fait voeu de cruauté. La femme fuit la vie qui déborde de rires. Les temps se mélangent. Les visiteurs des tombes se pressent à la grille pour la prière ou la petite histoire et la mémoire crie, indécente comme le corps d'un enfant sous terre.

12/1992

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Satisfaction

Je pense souvent à ce qu'il restera, à ce qu'Erwan gardera de moi, de son enfance, j'aimerais saisir, révéler ses sensations sur la pellicule photographique, graver nos instants, craignant que l'amour ne disparaisse avec les souvenirs, graver l'odeur du jasmin quand nous nous approchons de notre maison, odeur de la stabilité du lieu intérieur malgré les désordres de mon coeur, contre la violence extérieure, réelle ou imaginaire, de la mer, des hommes". A travers la voix incandescente de Madame Akli, Nina Bouraoui nous offre un roman brûlant, sensuel et poétique qui réunit toutes ses obsessions littéraires : l'enfance qui s'achève, l'amour qui s'égare, le désir qui fait perdre la raison.

08/2021

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