Les Ensablés - Les notes de voyage de Laurent Jouannaud: Françoise Sagan
Mon cher Hervé,J’ai lu quelques romans de Françoise Sagan pendant ces belles journées de Pâques. « Sagan ? », allez-vous dire, « Sagan, après Duras et L’Amant ? Est-ce la même catégorie ? » En tout cas, toutes les deux avaient une maison en Normandie et s’y reposaient de Paris et des Parisiens, comme vous, cher Hervé. Et toutes deux ont connu un monumental succès : Duras avec son dernier roman, Sagan avec le premier. J’ai en tête l’image de Marguerite Duras vieillie mais sculptée par les années, et l’image de Sagan toujours jeune et lisse, comme si l’une avait mûri et s’était bonifiée, comme si l’autre, figée, n’avait jamais grandi. Et telles seraient leurs œuvres d’après la rumeur littéraire : celle de Duras s’élevant pierre à pierre, celle de Sagan dérapant sur les parquets cirés des salons sans jamais dépasser ni même égaler Bonjour Tristesse, écrit en 1954, à dix-neuf ans.
16/05/2011 - 07:13