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Nancy Huston

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Je chemine avec... Nancy Huston

" Je pourrais naturellement dire "je suis écrivaine', ou "canadienne', ou "française' ou "femme', ou "vieille femme', "du xxe siècle', "athée', je peux dégoter plein d'adjectifs ou de substantifs qui correspondent à ce que les gens considèrent comme une "identité', mais je suis quelqu'un de très circonspect à l'égard de l'Identité. Alors j'aime répondre : "je suis mon chemin', à la fois suivre et être, bien sûr. En fait nous sommes tous notre chemin, bien plus que nous ne le croyons ! Il se trouve que le mien a été multiple, avec des bifurcations, des tournants, des zigzags et des imprévus ; il m'a menée dans des endroits très différents. Par conséquent je suis plusieurs, et quand on est plusieurs ça ajoute un "mais' à toutes les identités. " Nancy Huston ne serait peut-être jamais devenue l'écrivaine prolifique que nous connaissons si elle n'avait pas vécu ce " cadeau en mal " de la vie, à 6 ans, lorsque sa mère a quitté le foyer en laissant derrière elle ses trois enfants. A dater de cette rupture, la petite Nancy s'est réfugiée dans la compagnie de voix que l'on retrouve dans les personnages de ses romans. Née au Canada, elle s'installe en France à l'âge de 20 ans, côtoie de grands intellectuels et publie ses premiers textes dans les revues féministes des années 1970, avant de s'ouvrir à toutes formes d'écriture : romans et essais, théâtre et livres jeunesse. Régulièrement primés, ses livres explorent avec finesse l'exil, la famille, le nihilisme, l'identité multiple et, surtout, les liens complexes qui unissent drames intimes et grande histoire. Entretiens menés par Sophie Lhuillier

09/2021

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Littérature française

Instruments des ténèbres

En quelques phrases une femme est là, campée devant nous : américaine, écrivain, divorcée, plus toute jeune, solitaire, et impudente à ses heures. Elle se nomme Nadia, mais par dérision se fait appeler Nada. Nada a entrepris d'écrire un récit à partir d'un fait divers ancien : l'histoire de Barbe Durand, une jeune servante française mise à mort en 1712 pour avoir dissimulé sa grossesse et fait disparaître l'enfant qu'elle avait eu de relations forcées avec son patron. En même temps, par bribes et fragments, Nada confie à son journal des souvenirs de sa propre enfance dans une famille catholique qu'ont disloquée la déchéance alcoolique du père et le naufrage d'une mère dont la carrière de violoniste a été brisée par le mariage avec cet homme. Ainsi va ce roman, par deux voies alternées, toujours sur le point de se greffer : l'histoire de Barbe et celle de Nada. De cet ourdissage naît un texte unique, violent, sombre parfois et parfois tendre, telle une composition musicale dont les mouvements déploient leur diaprure sous les effets l'un de l'autre. et par là, on s'aperçoit bientôt que l'on tient entre les mains un somptueux roman sur la création et son double : l'inspiration.

08/1996

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Littérature française

Journal de la création

Aux hommes la création, aux femmes la procréation? Aux hommes les romans et aux femmes les enfants? Aux hommes l'esprit et aux femmes le corps? Cette vieille distribution des rôles, après avoir beaucoup tué (les élans corporels des hommes comme les aspirations artistiques des femmes), est en train de mourir à son tour. Mais les soubresauts sont violents: ils se lisent, notamment, dans la vie des couples d'écrivains qui, depuis un siècle, ont tenté de trouver des manières neuves d'articuler le corps et ses productions, mortelles ou immortelles. Histoires célèbres, comme celles de Scott et Zelda Fitzgerald, Sand et Musset, Sartre et Beauvoir; moins connues ou méconnues, celles de Hans Bellmer et Unica Zürn, Georges Bataille et Laure Peignot, Sylvia Plath et Ted Hughes, Virginia et Léonard Woolf. Histoires où rôdent maladie, malheur, folle, suicide. Mais, au fur et à mesure que progressait cette étude, j'ai moi-même connu des états d'âme et de corps inouïs. Ce livre est aussi la chronique de ces bouleversements là... dont, pour finir, une grossesse; il s'arrête le jour de la venue au monde de mon enfant.

02/1990

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Lignes de faille

Entre un jeune Californien du XXIe siècle et une fillette allemande des années 1940, rien de commun si ce n'est le sang. Pourtant, de l'arrière-grand-mère au petit garçon, chaque génération subit les séismes politiques ou intimes déclenchés par la génération précédente. Monstrueuses ou drôles, attachantes ou désespérées, les voix de Sol, Randall, Sadie et Kristina - des enfants de six ans dont chacun est le parent du précédent - racontent, au cours d'une marche à rebours vertigineuse, la violence du monde qui est le nôtre, de San Francisco à Munich, de Haïfa à Toronto et New York. Quel que soit le dieu vers lequel on se tourne, quelle que soit l'époque où l'on vit, l'homme a toujours le dernier mot, et avec lui la barbarie. C'est contre elle pourtant que s'élève ce roman éblouissant où, avec amour, avec rage, Nancy Huston célèbre la mémoire, la fidélité, la résistance et la musique comme alternatives au mensonge.

09/2007

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Lignes de faille

De San Francisco à Munich, de Haïfa à Toronto et New York, Lignes de faille balaie un demi-siècle d'histoire à travers le regard et le vécu de quatre enfants - Sol, Randall, Sadie et Kristina -, tous âgés de six ans. Avec une particularité : chacun d'entre eux est le parent du précédent. Entre une fillette allemande des années 1940 et un jeune Californien du XXIe siècle, il n'y a rien de commun, si ce n'est le sang. Chaque génération aura pourtant subi les séismes, personnels ou politiques, déclenchés par la précédente, et tous auront une vision différente de la guerre et du Mal. Dans ce roman à rebours à la structure tout aussi audacieuse qu'originale, Nancy Huston dénonce avec rage une humanité incapable de mettre un terme à la barbarie. Exigeant et brillamment mené, Lignes de faille est une oeuvre de référence.

04/2007

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Lignes de faille

Je tiens la main de m'man, sa main est avec moi à New York mais sa tête sillonne encore la planète : sans même nous demander comment on va, elle se met à parler à toute berzingue. Sa voix ne promet rien de bon alors je laisse les mots se produire là-haut, au niveau de la bouche des grandes personnes, pendant que moi je reste près du sol à étudier les milliers de pieds qui courent dans tous les sens. Je pense à ce qui se passerait si une bombe était lâchée sur JFK et que tous ces gens étaient soudain morts ou démembrés en train de patauger dans des flaques de sang. Ma chauve-souris me dit de monter le son des avions bombardiers le plus possible dans ma tête...

08/2006

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