ArtsBeat, hébergé par le New York Times, la critique de danse Roslyn Sulcas a partagé quelques extraits d'un récent entretien en compagnie de Michael Bond, le créateur de l'ours Paddington. Elle rappelle notamment qu'en 1958, année de parution de son livre pour enfants A Bear Called Paddington, l'auteur exerçait en tant que caméraman pour la BBC et n'écrivait que sur son temps libre. Le nom du personnage, inhabituel pour un tel animal, est en fait celui d'une gare londonienne, où il a fait la connaissance de sa future épouse.
Quand Michael Bond était caméraman, il ne s'attendait pas à publier des best-sellers et n'était même pas sûr de trouver un éditeur. Depuis, il en a écrit toute une série, écoulé à plus de 35 millions d'exemplaires à travers le monde, et s'est fait traduire en une trentaine de langues. Son ours s'est invité dans les théâtres, à la télévision et depuis peu dans les salles obscures du 7e art. L'écrivain britannique a par ailleurs créé d'autres personnages, tels que Monsieur Pamplemousse et Olga da Polga.
Lorsqu'il a appris que Paddington allait avoir droit à son long-métrage à gros budget, la principale appréhension de Michael Bon découlait du fait que chacun de ses livres est constitué de 7 chapitres et de 7 histoires distinctes, même si une saison ou un thème leur sert de lien. Pour scénariser l'adaptation cinématographique, il fallait donc « rêver une intrigue ». Finalement, l'auteur a validé le script original, et il estime que celui-ci a même été amélioré pendant le tournage.
Pourtant, lui-même ne s'impliquait plus dans le projet, à ce moment-là. Une petite différence, par rapport à sa propre façon d'écrire, apparaît ainsi dans le scénario. Michael Bond, estimant que ses livres doivent rappeler des éléments d'enfance aux gens, évitait de créer des choses qui n'existaient pas. Ainsi, le centre d'immigration fictif présent dans le film a été inventé par l'équipe du réalisateur, Paul King.
Michael Bond s'est également confié sur la manière dont il est devenu écrivain. Jeune, déjà, il était un grand lecteur qui n'allait « jamais au lit sans une histoire, et je pense que c'est de plus en plus essentiel pour les parents ». Mais passer du statut de lecteur à celui d'écrivain était une autre étape qu'il a entreprise « presque par accident ». Il était alors avec l'armée en Égypte, et a rédigé une histoire courte pour tuer le temps. Celle-ci a été acceptée par un magazine. Bien payé, il s'est dit : « C'est bon, je veux écrire. »
Il a toutefois conservé son emploi de caméraman jusqu'en 1965, écrivant sur son temps libre. Et s'il s'est tourné vers la littérature jeunesse, il le doit notamment à une feuille blanche qu'il savait que personne ne remplirait à sa place. Jetant alors un coup d'œil autour de lui, un ours en peluche qu'il avait offert à sa femme lui a donné un élément de départ. Il s'est alors demandé ce qui arriverait si cet ours se retrouvait à la gare de Paddington. Ses propres parents ont inspiré les Brown, et sa tenue du moment celle de l'ours.
5 éditeurs ont refusé son Paddington, mais HarperCollins a finalement accepté de publier ce personnage qui depuis ne s'est pas démodé. Michael Bond confie d'ailleurs qu'il est actuellement à mi-chemin de la production d'un nouvel opus des aventures de ce héros optimiste qui le « fait encore rire parfois ».