L'Apocalypse selon Marie est un thriller fantastique de Patrick Graham. C'est un titre très prenant qui se dévore à grandes bouchées. Entre angoisse, horreur, action très rythmée et pouvoirs magiques impressionnants, on n'arrive pas à décrocher ses yeux des pages.
Marie Parks est un agent du FBI. Plus précisément c'est une profileuse très douée capable d'entrer dans la tête des pires cross-killers. Les cross-killers sont des tueurs en série qui ne tuent pas par pulsions pour apaiser leurs souffrances mais par plaisir. Ce sont les plus redoutables car ils ont une vie bien rangée en apparence. En plus d'être un agent très efficace, Marie Parks, a la particularité de voir des fantômes. Ou peut-être est-ce ses nerfs qui lui jouent des tours. Il faut dire que Marie a été mise à rude épreuve avec le dernier cross-killer qu'elle a traqué, Daddy.
Alors comme toujours elle boit pour faire disparaître ses fantômes. Une seule chose des rêves étranges qu'elle fait de temps en temps. Dans ces rêves, elle voit Hezel une jeune femme qui fait partie de la communauté de Hold Heaven et qui a des pouvoirs étranges. Malheureusement pour Marie ces rêves ne lui apporteront pas le repos. Et alors qu'elle n'est pas encore remise de son affrontement avec Daddy, elle va être chargée d'une mission de la plus haute importance. Une mission qu'elle seule peut accomplir.
Un mélange bien dosé
Patrick Graham signe un thriller bien ficelé qui combine adroitement horreur, angoisse, action et fantastique sous fond de recherche génétique et de crise mondiale face à un virus mortel très contagieux. On rentre vite dans cette course contre la montre sans temps mort et on en vient à plus pouvoir décrocher de cette lecture. Une fois l'histoire principale lancée tout s'enchaîne assez vite et on a plus le temps de souffler. Patrick Graham en bon auteur de thriller réussi à nous tenir en haleine, on a hâte de tourner chaque page pour en savoir plus. Les images qu'il construit sont claires, le style est fluide mais simple à la manière des auteurs de thrillers américains. De toute manière l'objectif n'est pas de révolutionner la littérature et dans la mesure où l'on passe un très agréable moment à la lecture de L'Apocalypse selon Marie, l'objectif est bien atteint.
Si Patrick Graham maîtrise bien une chose c'est sans nul doute la construction des personnages. Tout au long du roman il brosse par petite touche le portrait de son héroïne de plus en plus perdue, de plus en plus dépassée par les événements. Pour peu on la croirait devenue folle et ça aurait certainement été le cas si elle n'avait pas pu puiser de la force dans un autre personnage, Holly. Une enfant douce et mystérieuse elle aussi apeurée par les événements. D'ailleurs Holly est aussi une respiration pour le lecteur, car c'est le seul personnage duquel émane de la douceur. Oui ce roman est dur et violent, et au milieu de tout ça il n'y a qu'un tout petit écrin de tendresse et d'espoir.
Une incohérence
Enfin, l'auteur développe une idée intéressante. Dans ce livre c'est l'Homme le méchant. Sans virer dans le thriller écologique le roman pose l'Homme comme un danger pour sa planète, il en est son « cancer ». Hélas, il y a une grosse incohérence à ce niveau nous semble -t-il. Les révérendes tirent leurs pouvoirs de la nature. Leur philosophie est que l'on fait partie d'un tout plus grand et que si on peut utiliser le pouvoir, on n'est en aucun cas le pouvoir. Elles sont en quelque sorte des figures de la vie en harmonie avec la nature. La mission de ces révérendes est de protéger les humains qui petit à petit évolueront et hériteront tous de leurs pouvoirs. Il s'agit d'une évolution génétique. Elles savent qu'à terme cela va détruire la planète. La nature de son côté créé des agents pour s'en débarrasser. Dans ces conditions comment est-il possible qu'elles tirent leurs pouvoirs de la nature mais surtout comment peuvent-elles être si proches de celle-ci ? Cela paraît un peu incohérent et c'est dommage.
Hormis ce point d'incohérence discutable, L'Apocalypse selon Marie est un roman vraiment très agréable à lire dont on ne décroche que difficilement dans lequel tous les éléments, aussi éloignés les uns des autres soient-ils, s'imbriquent à merveille. Un mélange des genres très savoureux qui nous a fait passer un bon moment.
Retrouvez L'Apocalypse selon Marie sur Place des libraires