L'alarme était simplement cantonnée aux États-Unis, alors que nous apprenions en mars dernier que 10 % des Américains aveugles lisaient le braille, sur une population de 1,3 million de personnes. En France, ils, seraient 15 % à maîtriser cette lecture.
Mais suite à un colloque qui s'est achevé hier et se déroulait à Marne-la-Valée, Vileen Shah, qui enseigne l'histoire à Chicago a souligné que ce problème était mondial : l'enseignement doit être plus généralisé, pour venir en aide aux élèves. Simplement un problème de taille se pose : les professeurs ne connaissent pas le braille.
Une remarque qui vaut manifestement pour bien d'autres pays, comme l'Australie ou le Maroc, estime Maryanne Diamond, qui préside l'UMA (Union mondiale des aveugles). En France, le ministère assure que sur 6000 élèves déficients visuels, 4000 sont actuellement scolarisés dans un milieu normal. Et l'amélioration de ces chiffres entre dans le cadre des plans de Darcos pour l'avenir.
Milieu ordinaire ou centres spécialisés ?
Si en Australie, les personnes aveugles sont intégrées en « milieu ordinaire », leur apprentissage du braille est cependant moins efficace qu'en instituts spécialisés, remarque Maryanne.
Une solution qui permet cependant aux élèves voyants d'être en contact avec le handicap, souligne Peter Brass, président de l'UEA (Union européenne des aveugles). Un réel problème, estime Vileen : si en Allemagne, les 2/3 des enfants aveugles sont scolarisés, reste que tous les enfants ne peuvent pas l'être. L'enfant peut en effet se sentir « marginalisé dans une classe qui ne correspond pas à ses besoins ».
Et pour Vincent Michel, président de la FAF (Fédération des aveugles et handicapés visuels de France), plusieurs routes sont encore à parcourir. En effet, « même si on a progressé sur l'intégration en France depuis 50 ans, des dangers nous guettent, car il ne faut pas croire que le tout-intégration est la panacée universelle ». Selon lui, il reste « préférable de passer un certain temps par les institutions spécialisées pour acquérir les apprentissages fondamentaux et pour les confirmer », relate l'AFP.